AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.74/5 (sur 102 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 19/03/1949
Biographie :

Fille d'un organiste de Notre-Dame de Paris et d'une actrice de théâtre.
Après une petite enfance en banlieue parisienne, Lydie Dattas part à l'âge de six ans avec sa famille en Angleterre. Elle fera ses études au lycée français de Londres qu'elle considère comme une prison. A l'âge de treize ans, elle commence à écrire des poèmes. De retour en France en 1968, elle tente de faire de la philosophie à l'université mais très vite elle est tentée par « la vie ...
Ecrivain de talent, Lydie Dattas est l'auteur de 'Le Livre des anges' (2003), 'La Nuit spirituelle' (1994), 'L' Expérience de bonté' (1999), 'Les Amants lumineux' (2001), et d'une biographie de Jean Genet dont elle était l'amie dans les années 1970, 'La Chaste vie de Jean Genet' sorti en 2006. Lydie Dattas a préfacé le livre de Christian Bobin 'La Lumière du monde' (2001), basé sur des entretiens entre les deux écrivains. Avec Alexandre Bouglione et Andreas Lang, elle publie le beau livre 'Un peuple de promeneurs' (2000). Lydie Dattas a été mariée au poète tzigane et équilibriste Alexandre Romanès.
+ Voir plus
Source : franceculture
Ajouter des informations
Bibliographie de Lydie Dattas   (15)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lydie DATTAS – La Foudroyée (France Inter, 2014) L’émission « Ca peut pas faire de mal », par Guillaume Galienne, diffusée le 13 décembre 2014 sur France Culture. Invitée : la poétesse en personne.

Podcasts (3) Voir tous


Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
Alexandre entra dans ma vie comme une boule de feu par la fenêtre d'un couvent. Il portait une veste framboise, un nœud papillon noir et des bretelles brodées d'oiseaux. Je marchais rue de Crussol quand sa beauté m'empêcha de passer. La nuit tombait mais nos sourires étaient si jeunes que nous nous reconnûmes comme si nous avions couché ensemble au paradis. Chacun ayant flairé en l'autre la part divine qui lui manquait, nous détonâmes comme la poudre. La première fois, dans le couloir à l'odeur d'ammoniaque de la ménagerie, le gitan me roula un baiser de tigre royal. Sa veste rouge avait la divine puanteur des bêtes.

Au second rendez-vous, il ôta de sa main pensive aux ongles rongés le diamant multicolore qu'il portait et me le donna.
Commenter  J’apprécie          480
Ô la désillusion amoureuse! Une dent de lait retardataire venait de tomber. L'homme enfonça sa langue dans cet endeuillement. Aucun rapport entre la poésie et ces grognements d'ours que je repoussais avec des mains d'enfant trahi. J'étais ce bois de réglisse qu'un reître mâchonnait sous un porche glacial. Forçant vainement mes cuisses avec son genou il me traita d'allumeuse. Mes larmes gelèrent sur mes joues. Rentrée chez moi, je consultai le dictionnaire : " Allumeuse: celle qui éclaire, qui donne de la lumière." La petite sœur des prophètes...
Commenter  J’apprécie          340
A mademoiselle Lydie Dattas
Pardonnez-moi de vous dire cela aussi brutalement, mais ce que vous avez fait est très, très beau. C'est à la fois désespéré et au-delà du désespoir. On est giflé par la distance que vous prenez avec le lecteur. Votre parole est comme projetée par un rayon qui viendrait de très loin, et puis la langue est magnifique. Vous êtes une grande grammairienne. Moi aussi, quand j'écrivais, il fallait que chaque phrase transmette sa vibration à la suivante. C'était un problème plus qu'esthétique. Un problème métaphysique. Un problème tellement grave, tellement important pour moi. Je ne comprends pas comment vous avez pu faire des phrases si riches. C'est comme ce que j'aime le mieux, Baudelaire, Nerval.
J'ai pris une gifle
Jean Genet
Commenter  J’apprécie          360
Les marches du parfum
   
Je ne peux m’empêcher d’aimer ce que je vois :
la beauté est partout où mon regard se pose
lorsque le ciel n’est plus que la pourpre du cœur.
Je regarde monter l’encens de ma pensée,
comme ce feu subtil qui entoure les roses.
L’ivresse la plus grande est la lucidité.
Les anges font brûler du parfum dans les fleurs,
je suis plus désarmée que si j’allais mourir.
Les roses ont transformé ma douleur en parfum,
et mon cœur consumé sur le bûcher des roses :
les roses m’ont toujours aimée comme une sœur.
Je marche sous le ciel brûlant de la pensée,
je gravis une à une les marches du parfum,
non pas proche de Dieu mais divine moi-même.
   
*
  
Chagrin céleste
  
Le bonheur est venu quand l’espoir est parti,
ce bonheur éclatant proche du désespoir,
et puisque la beauté chaque soir agonise
l’aurore approfondie dans la pourpre du soir.
Le chagrin pour moi seule a la couleur des roses,
ce bonheur découvert à force de tristesse,
ce céleste chagrin qui vient avec la joie,
ce doux moment passé auprès de la tristesse
et le lieu adorable où nous avons souffert.
La lune s’asseyait doucement près de moi,
la nuit était niée par le parfum des roses
et cette adoration où me laisse mon mal.
Je suis désespérée d’atteindre le bonheur :
mon bonheur a touché le fond du désespoir.
  
[Le Livre des anges]
Commenter  J’apprécie          250
Les filles sont des poèmes lus par des imbéciles.
Commenter  J’apprécie          270
Il est maître du noir…
 
Courtisant celle qui va pieds nus sur les atomes de l’air, le cantonnier du rien tend ses pièges obsidiens pour la capturer vivante.
...
Ému par leur fragilité divine, aux pierres précieuses il préfère ces Intouchables : cuivre vert-de-grisé, bois fossilisé, rouille verte, fer oxydé, pourriture rouge. L’asphalte s’ouvrant amoureusement au soleil recrache une princesse ouvrière. Ennemi des perfections froides, le secrétaire du quartz note chaque éclat du réel chauffé à blanc. Le baiser du goudron sur une verrière blessée, la flaque de soleil jaune sur une bâche de plastique noir : plutôt mourir que laisser repartir les mains vides ces visiteurs de marque. Cette déesse qui couche sur le bitume mouillé, le maître la ramène chez lui et lui offre une fourrure de nuit. Jamais mystique ne donna autant à la lumière clocharde.
 
Extraits, pp. 34-5
Commenter  J’apprécie          210
J'écris d'un lieu désertique où la pensée n'a jamais soufflé, où elle ne soufflera jamais : faite pour la Nuit, je ne découvrirai aucune étoile, aucun monde inconnu, je ne conquerrai aucun sommet, ne créerai aucun langage, car tout ce qui m'appartient est mort, et mon royaume, désert comme le plaisir n'est que néant...
Commenter  J’apprécie          210
Si la nuit est pour vous ce temps de trêve et d'inconscience qui va du crépuscule du soir au crépuscule de l'aube, et si elle cesse pour vous avec le jour, elle est ma conscience même et n'a pour moi pas de fin...
Commenter  J’apprécie          200
  
La danse des sept voiles vaut les pensées de Spinoza ! Maintenir un cœur en fleur sous la cataracte des deuils, réparer d’un sourire une âme meurtrie par la vie, accompagner le mourant jusqu’au soleil : seule une femme en est capable. Je ne voulais pas nier ma féminité comme font les modernes, mais éclairer ma nuit sans la détruire.
  
*
  
Quand le trait hiéroglyphique heurta le miroir, je lus le premier vers du poème que toute fille est appelée à être : « Ici commence la nuit. » De poète j’étais devenue poème.
Des yeux égyptiens percèrent mes yeux.
...
J’étais cette rose noire qui sautait du bouquet. Si toutes les filles sont folles, j’avais une folie anormale : quand tout le féminin troupeau se rendait au point d’eau d’un miroir, je vaquais aux travaux des anges. J’étais ce matin de Pâques qui voulait sortir les âmes du tombeau du monde.
  
  
[Carnet d'une allumeuse : Melancolia & Le Trait, extraits]
Commenter  J’apprécie          170
Jour et nuit


Ma jeunesse a été si absolument pure :
j'ai traversé la nuit sans craindre de mourir
quand la nuit n'était rien qu'absolument la nuit,
j'ai marché dans la nuit sans douter de l'aurore
lorsque la nuit doutait de ses propres étoiles.
J'ai marché dans la nuit comme au milieu du jour :
le ciel était couvert entièrement d'étoiles,
les étoiles éclairaient autant que le soleil,
ce terrible soleil qui éclaire la nuit.
La nuit me consacrait ses heures les plus belles,
la nuit avait pour moi la beauté de l'azur,
je buvais la rosée dans la coupe des roses,
les étoiles étaient aussi jeunes que moi.
La beauté jour et nuit se tenait près de moi :
je craignais la beauté plus que ma propre mort,
je ne préférais rien à la beauté des anges.
La neige jalousait la pureté de l'âme :
la neige me devait en partie sa beauté,
la neige qui laissait sa beauté dans mon âme.
Commenter  J’apprécie          160

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lydie Dattas (147)Voir plus

Quiz Voir plus

Viviane Moore, Le seigneur sans visage

Quel est l'animal de compagnie de Michel ?

une hermine
un chat
une salamandre
un chien

15 questions
812 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur sans visage de Viviane MooreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..