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Citations de Lygia Fagundes Telles (21)


Il m’emmena dans son appartement....un appartement minuscule au dixième étage d’un très vieil immeuble, toute sa fortune était cette chambre avec une salle de bain grande comme un mouchoir de poche.Il me raconta qu’il avait reçu l’appartement en héritage d’une tante cartomancienne.Un autre jour, il me dit l’avoir gagné à la suite d’un pari, et quand une troisième fois il se lança dans encore une autre histoire, je l’interrompis et il se mit à rire: « Il faut varier les histoires, Luisiana, c’est amusant d’improviser, l’imagination ne nous a pas été donnée pour autre chose.C’est trop triste lorsqu’une histoire reste la même la vie entière ... »
( Seulement un saxophone )
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(« As Meninas » - lu en V.O., traduction libre)

J’étais si heureuse en train de ne penser qu’à des lettres, et voilà que tout à coup celles-ci se sont regroupées, si dangereuses quand elles se mettent ensemble. Pourtant désinvoltes à la base. Des enfants, A, B, H, M, O…Tellement rare le X. En déperdition, le Z, roi sans mémoire, son frère jumeau S possède lui la malice de l’usurpateur. Je pose mon doigt sur le F éventré que Sœur Bula avait brodé, les lettres aussi reçoivent des coups de poignard au ventre, de pistolet dans le cœur, coups-de-poing, flétrissures, coups-de-pied… - aussi les lettres sont-elles lancées à la mer, dans les abîmes, dans les poubelles, les égouts, falsifiées et décomposées, torturées et emprisonnées. Certaines en meurent, mais cela n’a aucune importance, elles reviennent sous une autre forme, comme les morts.


Estava tão contente pensando só em letras e de repente elas foram se compondo, tão perigosas quando se juntam. Mas na raiz são descomprometidas. Umas crianças, A, B, H ; M, O…Tão raro o X. Em declínio o Z, rei desmemoriado, o irmão gêmeo S com a astúcia de um usurpador. Ponho o dedo em cima do F desventrado que Irmã Bula bordou, as letras levam também facadas no ventre, tiros no peito, socos, agulhadas, coices – também as letras são atiradas ao mar, aos abismos, às latas de lixo, aos esgotos, falsificadas e decompostas, torturadas e encarceradas. Algumas morrem mas não importa, voltam sob nova forma, como os mortos.
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La conquête d'un chat est chose difficile, complexe, qui n'a rien des amours impromptues : un geste d'approche de plus et il file comme le vent.
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Le courage vertu majeure. Le courage d'aimer et de désaimer, le courage de mourir et de renaître, le courage de dire sa colère, celui d'être triste.
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[Le chat] Sa présence paisible agissait sur moi comme un tranquillisant, tout va bien, oui tout va bien.
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Je recueillerais volontiers le petit scarabée dans la paume de ma main pour aller le déposer dans une des jardinières de samambaia, mais est-ce que là il sera plus content ? J'hésite, ce qui est bon pour moi peut ne pas l'être pour lui. L’ambiguïté du bien.
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[Les chats] Filous ? Non, ils ne se donnent pas la peine de feindre. Paresseux, ça oui.
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Je ne voudrais pour rien au monde vivre dans un pays privé de ces animaux : chat ou chien, ils sont toujours un fragment du Paradis perdu.
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Si tu m'aimes vraiment, dis-je, si tu m'aimes vraiment alors sors et tue-toi immédiatement.
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Elle écrivait ses poèmes en cachette, recluse dans sa chambre, l'écriture tremblée, l'encre violette. [...]
Mais laquelle alors prenait le risque de braver la famille, la société ? Ici, au Brésil, elles ont été bien peu nombreuses celles qui ont réussi à se manifester. Ailleurs, sous d'autres cieux, il a été assez significatif le nombre des artistes femmes sur le modèle d'une George Sand qui assuma travail et sexe avec une totale arrogance. Mais en passant sur l'autre rive : amie des hommes, elle signait ses écrits d'un nom d'homme, elle s'habillait comme un homme et fumait tranquillement ses petits cigares. Une même époque. Deux styles.
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Mais Oriana s'est aperçue que j'étais sur mes gardes. Elle a flairé ma méfiance, ma sagacité. Dès lors, ses visites se sont faites plus rares. Plus rares les coups de fil. En gros, elle n'a plus osé m'adresser la parole. Même pas ce matin-là. Quand elle est entrée, livide, avec sa brassée de roses, tremblante de la tête aux pieds, l'oeil convulsé, hurlant son cri muselé, suppliant (dans un silence de terreur) que je démente, que je nie, dise que ce n'était pas vrai, non, ce n'est pas arrivé! ...
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J'ai horreur de cette paperasserie jaunie qu'on est obligé de déterrer chez le notaire, cette manie des Brésiliens de parler paperasses à tout bout de champ, ça n'existe nulle part ailleurs dans le monde.
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Les petites vagues venaient s'écraser juste à nos pieds et elles se défaisaient en une suite de guirlandes qui riaient comme rient les enfants.
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"Je suis pieds et poings liés, Lena, je ne peux pas aider Ana Clara. Si je m'investis auprès de quelqu'un qui se drogue, ce serait même ma propre soeur, je ne peux pas, là où il y a des trafiquants et des drogués, il y a des flopées de flics, ils ne cherchent que ça, nous mélanger. Ca leur facilite la tâche. Je sais qu'elle est malade mais c'est une maladie qui me donne envie d'étrangler le malade. Ils s'enfoncent; se noient avec leur air ahuri, les uns à la suite des autres, tu les prends par le bras, les cheveux, tu cries, tu menaces, tu fais l'impossible et tu les voies qui sombrent d'un coup comme un bloc de ciment dans un marécage. Ce ne sont pas des bêtes, Lena, car les bêtes réagissent, elles regimbent. Eux non, Ils sombrent avec cet air hébété, morts en dedans. Que faire ?
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- Je voudrais vivre dans un endroit où la mort n'existe pas, où jamais personne ne puisse mourir(...)
Mais un endroit pareil c'est déjà la mort. (...)
Je suis sûre que c'est cette petite sainte nitouche qui a écrit la lettre anonyme truffée de dénonciations : Liao, une communiste qui fabrique des bombes. Ana Turva, une droguée, à la veille de basculer dans l'engrenage de la prostitution. Moi, une amorale indolente qui vit aux crochets d'une mère dépravée, laquelle corrompt les jeunes gens.
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" Je crois que chacun reste égal à lui-même jusqu'à la fin "
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" Infiniment : je pourrais répéter infiniment indéfiniment. Un mot tout simple qui se déploie à l’infini par monts, vaux et rivières longues comme le bras de Dieu "
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- Regarde Mathilde, mes mains sont en train de prendre la couleur du soir. Tout, à cette heure-ci, prend une teinte rosée.
- Le ciel a l'air de braise, que c'est beau.
- Les gens aussi prennent cette couleur, dit-elle ne rejetant la tête en arrière. Elle offrit son visage à la lumière incendiée du crépuscule.
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Le Brésil est, je suppose, le pays où sont dénoncés un maximum de scandales, nous sommes extraordinairement bien informés avec tous les moyens de communication dont nous disposons. [...] J'ai seulement retenu deux chiffres qui m'ont marquée comme on marque le bétail : 15 000 000 (quinze millions) d'arbres sont abattus chaque année dans la forêt amazonienne. Et 500 000 (cinq cent mille) enfants meurent chaque année au Brésil rien que de tuberculose, c'est-à-dire sans compter ceux qui meurent d'autres maladies. Le pays où on dénonce le plus ce genre de scandales. Rien ne change ensuite, mais du moins sommes-nous au courant, ce qui est déjà quelque chose.
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Pourquoi ne pas dialoguer avec moi-même, me suis-je dit [...]
J'ai commencé à écrire ces fragments : je suis devenue la narratrice, celle qui se penche sur moi et m'analyse, mais toujours à travers une intermédiaire qui serait le troisième côté du triangle. Sois simple, nous sommes trois. L'échange entre nous est parfait car l'intermédiaire est discrète, le genre qui se mêle de tout mais se garde d'interpréter.
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