Mag Fanpeyra

Je suis une fille, seule, éloignée de tout et c’est souvent comme cela que commence un thriller sanguinaire ! D’ici quelques secondes, un cinglé va sortir de nulle part avec sa hache à la main et va me poursuivre avec l’envie de me trucider ! C’est alors qu’un bruit de moteur m’extrait de ma torpeur. C’est une bagnole, enfin. Sauvée !

On n’est pas dans le désert tout de même ! Il y a bien un véhicule qui va passer ici ? Avec un soupçon d’espoir, sorti du fin fond de mon esprit, je continue à marcher, à avancer et à m’aventurer, épuisée. Je ne sais même pas si je suis dans la bonne direction pour rejoindre la ville. Exaspérée, je retire mes Aquazzurra aux talons vertigineux. Pfou… la situation commence vraiment à me gonfler ! J’en ai assez de trottiner à l’aveugle.

J’ai beau me creuser la tête… rien ! Je n’ai quand même pas fait un black-out, si ? Pourtant je n’ai pas bu au Caraïbos… Ahhh, mais en revanche, après au Patch club, dans un autre night-club, j’ai goûté à leur mojito et pas qu’une fois ! J’essaye de me souvenir tout en m’enveloppant dans le drap et pars à la recherche de mes vêtements.
— Tu veux peut-être ça ?
Je sursaute lorsque j’aperçois un mec devant la porte. Ma position semble l’amuser au vu de son sourire en coin. Remarque, me découvrir à genoux, la tête sous le lit, le cul en l’air, cela peut paraître ridicule et lui offre par la même occasion une vision des plus explicites.

Pire qu’une sangsue. Dans cinq minutes, je vais lui avouer mon réel souci et je ne suis pas certain qu’elle sera ravie d’apprendre que j’ai une putain d’envie de m’enfoncer entre les cuisses de la cousine de Ninio et que depuis son arrivée, à chaque fois que je baise, je l’imagine, elle, sous mon corps, sous mes doigts sous ma langue. En train de la faire crier…

Elle a cette fâcheuse tendance à vouloir me provoquer, mais son visage rageux m’amuse et je me surprends à aimer sa façon de me rembarrer. Je la fixe à mon tour en déposant de nouveau ma bouche sur la peau de Vicky et aussitôt Lyne détourne ses pupilles en haussant les épaules. Hm…

Je le saisis en plongeant mon regard dans son putain de décolleté généreux et pose ma main libre au creux de ses reins. Je la plaque fermement contre mon torse.

Il est maître dans l’école maternelle, à l’entrée de la ville. Son métier d’instituteur est une vocation, il a toujours souhaité bosser avec des enfants en bas âge et cela lui correspond totalement !

Je l’ai toujours admirée. C’est une femme douce, gentille et elle donne de bons conseils. On passe beaucoup de temps dans son jardin fleuri, à discuter de notre passion commune pour les films romantiques. Avec papi Ray, là encore, rien n’a changé ! Il me raconte ses aventures en mer, en bateau et à la pêche. À lui seul, c’est presque une encyclopédie marine. Je voyage à travers ses mots.

Je crois que j’ai trop bu, beaucoup trop ! Surtout que c’est la première fois que j’enchaîne des cocktails. Je sens les tagliatelles à la carbonara de mamie qui menacent de jaillir de mon gosier. Sans réfléchir, j’attrape la main de la brune pulpeuse et l’entraîne derrière moi, vers les toilettes !

Mes mains agrippant ses hanches enchaînent des mouvements pour finalement se placer dans son dos, en dessous de son débardeur. Sa peau veloutée est sacrément douce, c’est un plaisir ! Elle se penche un peu et au creux de mon oreille, elle me murmure avec un accent chantant créole qu’elle a envie de me faire jouir sous sa langue. Je tourne légèrement la tête pour lui répondre, quand je vois Kikou et le grand con qui me reluquent étonnés. Je leur envoie un baiser du bout des lèvres et j’amplifie les caresses sur le corps de…

Il prend tout de même le temps de faire le coq. Des femmes plus ou moins de son âge l’entourent, elles se collent à lui, prêtes à le dévorer sur place. Je ne suis pas étonnée, il est vraiment beau comme garçon.
Entre son sourire et son physique, il ne passe pas inaperçu. Je m’interroge : combien sont-elles à l’espérer entre leurs cuisses, car c’est comme s’il avait sur lui un panneau clignotant « à volonté ». Il dégage naturellement des phéromones qui appellent au sexe sans retenue. Je rigole intérieurement, mais lorsque je percute les yeux ténébreux de l’autre grand con de Deurch qui me fixent, j’oublie aussitôt Kik.

S’il a l’habitude de traiter les filles comme des moins que rien dans son bar, avec moi il est très mal tombé ! Et puis, s’il croit que je vais en rester là, il peut se foutre le doigt bien profond, je n’ai pas dit mon dernier mot !

À l’instant où cet homme se penche un peu plus sur moi, les spots lumineux s’allument et je peux enfin voir à quoi ressemble mon tortionnaire. Au milieu d’une mâchoire crispée, j’aperçois une bouche charnue bien dessinée qui s’étire légèrement, un sourire déterminé et séducteur. Il a l’air arrogant et fier de sa position de dominant. Moi, je me sens comme prise au piège, telle une brebis dans les pattes du grand méchant loup. Je dois réagir et vite !

Elle est superbe et j’adore les jets d’eau jaillissant de la fontaine. Un peu plus loin, derrière un matos de dingue pour la musique, il y a des tables avec des narguilés posés au centre. Enfin, un immense parasol en paille. Je m’avance lentement et suis émerveillée par ma découverte. Au-dessous, trône une gigantesque sculpture de glace ! Elle représente deux corps : un homme et une femme entrelacés. C’est magnifique ! Fascinée, je m’approche et tends la main doucement, quand soudain on m’attrape violemment le poignet. Je suis dangereusement propulsée en arrière sous une forte pression. Tous mes membres suivent le mouvement et mon dos bute contre le tronc d’un palmier, qui me coupe presque la respiration. Aïe ! Une douleur se propage dans ma colonne vertébrale, tandis qu’une masse masculine me bloque littéralement contre l’arbre. J’essaye de retirer mon bras, mais l’inconnu qui me dépasse largement, serre sa poigne encore plus fort. Il soulève alors ma main prisonnière de la sienne et la dépose sur l’un de ses pectoraux nus. C’est aussi doux que du velours…

À ses côtés, je me sens toute petite. Non seulement par sa taille, mais aussi par rapport à son imposante musculature. Ce mec, c’est une armoire ! On échange quelques banalités et Angie m’offre un verre rempli d’un délicieux nectar. Je ne connais pas ce mélange alcoolisé, mais c’est succulent.

Souvent les peintres, écrivains, compositeurs et de nombreux artistes ont trouvé l’inspiration ici même. Je ferme les paupières pour m’imprégner de mon nouvel environnement ; les vagues se jettent contre digues et rochers, les mouettes qui virevoltent émettent des hurlements et au loin, le moteur d’un petit bateau gronde, sortant du port.

Les filles partent en fou rire tandis que le feu devient vert, mais personne n’avance et les gars, attendent impatiemment une réponse. Je décide alors d’intervenir après avoir vu un autocollant LGBT plaqué sur la Jeep. J’ouvre la fenêtre, me penche un peu à l’extérieur et parle à la jolie blonde au volant. Les mecs se retournent, sourcils relevés en me dévisageant.

Alors que je suis perdue dans mes pensées, ce superbe mâle se penche pour me faire la bise. Je suis son mouvement et son parfum s’infiltre agréablement, mais dangereusement, en moi. Finalement, ce ne sont pas des pompiers dont j’ai besoin, c’est carrément du cardiologue !

S’il savait, j’adore les félins, et puisque je suis en manque de sexe et que mes ardeurs sont au bord de l’explosion, cela ne me dérangera pas du tout. Mais je dois rester réaliste et surtout je vais éviter de l’affoler en tout lui avouant. D’un autre côté, il faut qu’il comprenne que je ne suis plus une gamine et que j’ai des envies.

Je dois halluciner, j’ai devant moi un mec qui dégage un flux de testostérone ! Grand, brun, cheveux courts en bataille, de superbes yeux noisette, piercing à l’arcade, et un sourire rayonnant. Je distingue aussitôt le tissu de son tee-shirt qui est quasiment transparent.