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Critiques de Malika Madi (12)
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Nuit d'encre pour Farah

Quand je croise une femme voilée, je me demande toujours ce qu’il y a dans son âme.

Je me demande si elle est heureuse ou si elle se sent opprimée.

Peut-être qu’à l’heure actuelle, les femmes arabes se sentent libérées et sûres d’elles, je ne sais pas, mais ce roman, écrit il y a 20 ans par une femme d’origine algérienne vivant en Belgique, reflète une situation très ambigüe.



« Concilier deux cultures ? Vous plaisantez ! Pourquoi est-on si dur avec nous ? Pourquoi personne, jamais, ne nous a comprises ou n’a, tout au moins, essayé de comprendre les difficultés que nous avons de vivre entre deux cultures qui nous lient chacune un pied, et nous laissent balancer ensuite entre leurs deux pôles les plus extrêmes ? Nous les filles, payons notre passivité par l’indifférence générale. Qui peut, aujourd’hui, se prévaloir de nous connaitre ? Ah ! On veut bien aider les garçons, parce qu’on en a peur, parce que si on ne les aide pas, ils vont faire encore plus de mal…Quant à nous, tant que l’on ne fait de mal à personne… »



En effet, l’auteure relate l’histoire d’une jeune fille, cadette de 3 sœurs, qui est passionnée par la littérature et qui poursuit ses études en Belgique où sa famille (algérienne) habite depuis une petite vingtaine d’années. Farah rêve d’un avenir consacré à ses chers livres, elle rêve de l’université, et elle est sur le point de passer son dernier examen, celui après lequel les portes lui seront ouvertes.

C’est sans compter sur ses deux sœurs, qui par leur acte rebelle, marqueront à jamais la fin de ses espoirs…



Si la première partie m’a beaucoup intéressée car elle décrit la situation difficile de ces jeunes filles tiraillées entre la modernité qu’elles vivent tous les jours à l’école dans leur pays d’adoption et les méthodes archaïques d’éducation de leur pays d’origine, la deuxième partie m’a un peu ennuyée, car il m’a semblé que c’était beaucoup moins fouillé. N’empêche, la fin étonnante met le doigt sur les conséquences dramatiques de ces filles mariées de force et retournées « au pays », à faire leur provision d’eau tous les matins et à cuisiner des galettes de semoule et des poivrons grillés pour leur mari toute la journée, ayant abdiqué leurs rêves et leur avenir.



« Que le lecteur ne s’y méprenne, ce n’est pas un conte, ce n’est pas une romance, c’est une histoire d’une naïveté dramatique, d’un vide pathétique. C’est une histoire sans trace, sans trame, sans vrai début, ni véritable fin ».

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Nuit d'encre pour Farah

Un très beau roman sur le lien qui relie une jeune fille belge d’origine algérienne à la littérature et sur les conséquences désastreuses des mariages arrangés. Deux thèmes qui se rejoignent, l’un qui lui ouvre la voie vers des études littéraires – son ambition la plus chère - et l’autre qui ferme ce chemin pourtant annoncé brillant.

Farah va connaître une double trahison : celle de sa famille et celle de ses « amis » écrivains – Balzac, Stendhal et les autres - qui ne l’aident pas beaucoup pour résoudre les problèmes du quotidien.

Meurtrie dans ses rêves et abandonnée par tous, Farah entamera une troisième voie : la folie.



Elle nous raconte son parcours : « ce n’est pas un conte, ce n’est pas une romance, c’est une histoire d’une naïveté dramatique, d’un vide pathétique. » Et j’ajoute que c’est également une histoire forte – malgré la simplicité de la trame – et d’une sensibilité à fleur de peau. On se sent proche de Farah, on a envie de se rebeller avec elle et finalement, on ne peut que comprendre ses choix.

L’écriture est fine et le texte aéré. C’est un roman qui s’adresse autant aux adolescents qu’aux adultes. Je l’ai lu il y a quelques temps déjà et il reste imprégné en moi. Son histoire est touchante, d’une grande justesse, et les émotions qu’elle dégage sont vives. Un véritable coup de cœur.
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Artistes

Nicolas, début de la vingtaine, débarque à Paris pour devenir comédien. Il cohabite chez Héléna qui se reconnaît en lui quelques années plus tôt. Artiste peintre, elle a du mal à vivre de son art. Que faire quand le talent et la motivation ne suffisent pas ? Nicolas, encore un peu dans les nuages, a du mal à lui répondre. L’un est touché par la grâce, l’autre entame la pente de la désillusion. Une attirance, fruit de cette opposition, naît entre eux.

Malika Madi signe un joli roman, court, au sujet simple, sur le thème de la difficulté de vivre ses rêves face à la confrontation avec la réalité.

Son écriture me ravit toujours mais j’ai été moins emballée par ce roman-ci. Tout me semble trop lisse, trop froid. Il manque, à mon sens, d’émotions. Les personnages restent assez passifs et je n’ai pas réussi à m’attacher à eux. L’auteur nous offre une réflexion sur le sens de la vie mais sans plus. Je n’en garderai pas un souvenir mémorable.
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Nuit d'encre pour Farah

Quoi de pire dans la vie?



Le moment où tous nos rêves s'envolent et que notre destin bascule dans un brouillard épais.



C'est lors d'un instant de conscience et d'éveil que Farah va nous raconter son histoire dramatique, il n'y aura aucun pardon et aucune pitié dans son récit.



L'honneur de la famille ne sera pas sauvé.



Farah est une adolescente passionnée par la littérature française, par les grands écrivains d'antan et elle est très douée dans sa matière préférée.



Elle travaille dur avec le soutien de son professeur, elle veut réussir son examen de littérature et continuer ses études en faculté afin de pouvoir vivre et travailler dans sa passion.



Cette histoire se situe en Belgique jusqu'au jour où ses deux sœurs vont fuir cette famille étouffante et stricte qui porte atteinte à leur soif de liberté.



Une mère qui voit le diable partout et un père pratiquant de la dernière heure, un couple bien encré dans leurs croyances et leur religion.



Farah va subir la directives de ses parents et se marier avec Hassan qui vit en Algérie. Elle doit quitter son monde pour en découvrir un totalement différent où l'on vit encore à l'ancienne dans un petite ville d'Algérie Bougie " Béjaïa" qui est vraiment magnifique j'ai regardé quelques photos sur internet.



Plus de lectures, plus de livres et fini les études maintenant ce sera la cuisine, aller chercher de l'eau au puit et travailler afin de prendre soin de sa nouvelle famille.



Lors d'un séjour en Algérie ses parents vont lui avouer des choses qu'elle ne pourra pas digérer.



Son sacrifice et cette trahison vont la faire sombrer dans le chaos.



Dans ce roman poignant qui raconte et témoigne du parcours d'une jeune femme arabo-musulmane Kabyle qui n'a pas eu le courage de fuir cette vie qu'elle n'a pas choisie et qui termine rongée par la haine, la rancœur et la jalousie.



Merci beaucoup à Masse Critique Babelio et aux éditions du cerisier, j'ai bien aimé ce roman dramatique bien écrit et criant de vérité.



On n'a pas fini de se battre afin de pouvoir garder nos libertés.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Nuit d'encre pour Farah

Puissant roman. Auteure intelligente.

J'ai eu la chance de renconter Malika Madi qui nous a parlé de l'imoprtance de la liberté d'interprétation de son oeuvre et aussi du coca-cola (je ne sais plus trop pourquoi, mais elle nous en a parlé et c'est malheureusement ce qui m'est resté d'elle.)
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Nuit d'encre pour Farah

J'ai relu en boucle la première phrase, perturbée par sa construction grammaticale. Et plusieurs autres par la suite, troublée par leurs négations à des endroits inattendus qui me laissaient perplexe.

Je me suis dit que j'allais lire un chapitre ou deux et puis je n'ai pas réussi à poser le livre, touchée par la narratrice. Par l'écriture aussi. Et je l'ai avalé d'un seul coup. Jusqu'à la dernière page, presque en apnée.

L'amour de Farah pour la littérature fait un écho en moi d'autant plus puissant que je ne m'en suis jamais détachée.

J'ai reçu ce livre grâce à Masse critique et aux éditions Cerisier avec un élégant marque page, j'ai appris qu'il date d'une vingtaine d'années, un cinquième édition.

Je l'ai reçu comme un coup dans le ventre, à me couper le souffle, avec plus de reconnaissance quand même.

Pas assez d'eau pour compenser les larmes, que j'ai versé. J'ai été prévenue aux premières lignes pourtant, que je suis revenue lire pour terminer la boucle.

J'ai lu quelques part l'expression chez vous "mon premier coup de coeur de 2023", je ne sais plus où ni pour quel livre mais le mien incontestablement est pour "Nuit d'Encre pour Farah".



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Les silences de Médéa

Zora, musulmane, riche de son Islam, coule des jours plus ou moins tranquilles à Medea, dans une Algérie qui se cherche.



Et puis un jour, le viol collectif et lé déni. Elle part pour Paris, mariée, afin de laisser tout cela derrière elle, mais impossible. Elle finit par devenir cette petite souris silencieuse, besogneuse, de plus en plus pratiquante afin de ne pas se souvenir, échapper à son cauchemar.



Mais un bruit, une odeur, un corps finissent par réveiller ce qu'elle a enfoui au plus profond d'elle, ce qu'elle ne veut pas connaître, reconnaître.



Oui, cette histoire se passe entre l'Algérie et la France, mais ne peut-on transposer celle-ci à toutes les femmes qui se murent dans le silence après des abus ? Certaines trouveront une issue, telle Zora, mais tant d'autres vivront à tout jamais avec un cauchemar permanent, qui les touche là et quand elles ne s'y attendent pas.



Beaucoup de pudeur dans ce livre pour décrire l’innommable, et en bout de ligne un espoir ....
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Les silences de Médéa

Zohra est une jeune femme qui vit un islam serein à Médéa, dans la campagne algérienne où elle partage son temps entre le foyer familial et l'école où elle enseigne. Mais l'Algérie est gagnée peu à peu par l'extrémisme islamique et des massacres sont commis dans plusieurs villages. Des élèves de sa classe sont tués et son frère aîné, Nabil, qu’elle chérit tant entre également dans cette mouvance terroriste.



La nuit où son quotidien bascule dans l'horreur, elle est kidnappée avec d’autres filles de son village par ces intégristes. Elle survit miraculeusement en occultant inconsciemment ce qui s’est passé cette nuit-là Elle ne peut ni ne veut en parler parce qu'elle en a refoulé le souvenir. « je me suis évanouie sur le trajet et ils ont cru que j’étais morte ».



Elle fuit son passé et quitte sa famille et son pays pour un mariage avec un veuf inconnu installé en France.

Elle se réfugie dans le silence et la piété religieuse (« la foi est le garrot de son hémorragie, un barrage dans son esprit » ) essayant d’entrer dans la normalité mais son mal-être est si pesant qu’il interpelle sa belle fille, assistante sociale, qui travaille dans un centre d’aide aux femmes en détresse.



On comprend au fur et à mesure de la lecture du livre qu’elle a subi une expérience d’une cruauté insoutenable.



« Les silences de Médéa » est un roman terrible et poignant de l'écrivain belge d'origine algérienne Malika Madi. C’est le récit du drame d'une femme mais aussi d'un pays, victimes tout deux de violences extrêmes.



L’auteur dénonce les malheurs de la guerre, on tue, on enlève, on torture, on pille. Et on viole.



C'est une réalité,que la guerre soit civile, ethnique, religieuse des femmes sont violées. Au Rwanda, au Darfour, au Kosovo, au Congo, en Tchétchénie, Auparavant, le silence était de mise. Depuis le choc des atrocités ethniques commises, au cœur de l'Europe, par les Serbes sur les femmes bosniaques, les tribunaux pénaux internationaux sanctionnent les viols de guerre comme des crimes contre l'humanité.



Malika Madi réussit parfaitement à décrire le personnage de Zohra, paralysée par la peur et l'horreur de ce qui lui est arrivé et son évolution psychologique qui l'amène à pouvoir affronter la vérité.

L’auteur souligne le travail des centres d’aide aux femmes en détresse qui gèrent la grande demande chez les femmes qui ne trouvent pas autour d’elles de soutien et qui ressentent un grand sentiment d’échec. Les femmes en détresse souvent sont enfermées dans leur solitude et vivent souvent une longue période de culpabilisation et d’angoisse avant de pouvoir demander de l’aide.



Malika Madi détaille également les problèmes rencontrés par les jeunes femmes étrangères de deuxième génération. Le fait qu’elles soient émancipées, éduquées et indépendantes, normal dans le pays d’adoption mais conflictuel pour certains parents.



« Les silences de Médéa » de Malika Madi est réellement un livre que je conseille, une révélation pour ma part.





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Les silences de Médéa

Le titre illustre bien ce qui se passera dans la vie de Zora. Le silence y est lourd, oppressant, chargé de tout ce qu'on ne peut dire. Zora s'y enfermera de plusieurs façons. À chaque attaque, elle tentera de s'y réfugier. Elle contribuera à y précipiter quelqu'un qui souhaitait crier son horreur et sa détresse, quelqu'un que le silence étouffait. Plus tard, pour préserver un semblant d'existence, Zora se murera dans le silence. Elle préfèrera même l'amnésie et l'exil, ne pouvant être confrontée à la trop grande douleur des mots. Ne pas dire une chose, c'est un peu faire comme si elle n'avait pas existé. Zora va plus loin en oubliant. Seulement, cet oubli se rappelle à elle tous les soirs, avec cette odeur d'herbe mouillée. Cette amnésie la surprend lorsqu'elle se gratte la joue. C'est cette fuite dans l'oubli qui la confinera dans un rôle de petite souris très pieuse, et qui la fera s'écrouler uniquement parce qu'elle a vu son beau-fils nu.

Zora devra franchir des obstacles, apprendre que son silence n'a pas fait que la desservir, pour tout affronter... même l'inavouable.

[...]

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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Nuit d'encre pour Farah

Nuit d'encre pour Farah... Rien que le titre nous laisse entrevoir une noirceur, quelque chose de sombre dont on ne se relèvera peut etre jamais.

Farah, jeune fille algérienne vivant en Belgique ne pense qu'à ses livres et à son futur dans la littérature.

Elle est la cadette de la fratrie et ne comprend pas les batailles que mènent ses soeurs quant à la condition de la femme dans leur culture.

La veille de son examen qui lui ouvrira les portes de l'université et de l'avenir qu'elle s'est tracé, ses deux soeurs font un acte de rébellion qui va ébranler toute la famille et encore plus Farah, la dernière, la "petite oubliée".

Sa vie bascule et plus rien ne sera comme avant.

Un livre court mais bouleversant, qui ne laisse pas indifférent. Écrit il y a une vingtaine d'années, il me semble encore tellement d'actualité.

Ces filles/femmes devant se confronter à deux cultures bien distinctes, qui ne sont en aucun cas l'égal de l'homme, que peuvent-elles faire pour "exister"?

Un livre qui mérite d'être lu même si j'ai trouvé la deuxième partie un peu moins "creusée" que la première.

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Maternite et Litterature : Creation et Proc..

Réservant un rôle prioritaire aux muses qui conjuguent la féminité et l’inspiration, Malika Madi ose une autre façon d’adhérer au féminisme et signe un ouvrage militant qui, malgré des erreurs et approximations historiques, quelques coquilles, a le mérite d’exister avec force.


Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Nuit d'encre pour Farah

Très beau livre, le livre est rapide à lire et la fin est d'autant plus interressante !
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