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Citations de Marcia Burnier (86)


Un mystère que ces femmes qui se précipitent pour dire que des hommes, elles n'en ont pas peur, surtout pas. Les loups tiens, les loups ne tuent pas des humains tous les trois jours et n'en violent pas toutes les sept minutes, pourtant leur éradication est revendiquée par beaucoup [...]
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Elle est au mieux invisible, tolérée, au pire sursollicitée mais personne ne baisse les yeux quand elle marche et aujourd'hui, plus qu'un autre jour, elle sent la colère monter.
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Elle trouvait que fuir demandait moins d’énergie que se battre.
Désormais elle doute : est-ce qu’on fuit pour éviter de souffrir ou pour se raccommoder en silence sans troubler personne ?
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Les loups tiens, les loups ne tuent pas des humains tous les trois jours et n'en violent pas toutes les sept minutes, pourtant leur éradication est revendiquée par beaucoup…
( p. 131)
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Elle pensait qu'être constamment entourée lui éviterait de sombrer, en multipliant les béquilles, en comptant sur sa capacité à garder la face, à refuser de craquer devant les autres. Elle occupait tout son temps libre, évitait les moindres moments de solitude, quitte à sortir dans des endroits qu'elle détestait, avec des gens quelle n'aimait pas tant que ça. Elle était la fille toujours disponible en cas de pépin, l'oreille à l'écoute dès qu'il y avait un problème, elle disait oui à trois soirées le même soir, s'éclipsant de l'une pour aller à l'autre sans que personne ne remarque son absence. Elle s'était épuisée en faisant ça, elle n'avait plus rien à donner, et surtout plus de place à l'intérieur pour réussir à tout garder enfermé.
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Les hommes lui ont injecté la peur dans les entrailles. Parfois, elle a l'impression que la société s'est organisée pour interdire à toute une partie de I'humanité l'accès aux grands espaces, pour les priver de la beauté du monde et de la solitude en les enfermant à l'intérieur des foyers et des villes par la peur. On les tient à distance en faisant de la nature un espace élitiste, un espace nécessitant des compétences spécifiques. Par-dessus le marché, il faut composer avec la menace répétée depuis l'enfance quà tout moment, un homme peut décider de foutre en l'air la vie d'une meuf, sur un coup de tête, au détour d'une ruelle ou d'un bois.
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Parfois, elle a l'impression que la société s'est organisée pour interdire à toute une partie de l'humanité l'accès aux grands espaces, pour les priver de la beauté du monde et de la solitude en les enfermant à l'intérieur des foyers et des villes par la peur.
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Personne n’apprend aux filles le bonheur de la revanche, la joie des représailles bien faites, personne ne leur dit que rendre les coups peut faire fourmiller le coeur, qu’on ne tend pas l’autre joue aux violeurs, que le pardon n’a rien à voir avec la guérison. On leur apprend à prendre soin d’elles et des autres, à se réparer entre elles, à « vivre avec », elles paient leur psychothérapie pendant que l’autre continue sa vie sans accroc, sans choc, toujours plus puissant. On leur raconte que les hommes peuvent les venger à leur place si elles ont de la valeur, qu’il faut qu’elles s’en remettent aux autorités, à leur mari, à leur père, à leur meilleur ami, qu’elles déposent le poids de la violence chez un autre masculin pour que jamais elles ne puissent en être complices. Mais ce soir, elles refusent de s’éteindre, elles refusent d’être éteintes, de leur céder la lumière.
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Mia était souvent fatiguée de trop être en colère, mais elle ne savait pas comment faire autrement.
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Elles avaient beau se répéter à quel point elles étaient fortes, aucune d'entre elles ne s'était déjà battue, on leur avait tellement rabâché qu'elles étaient le sexe faible que même à sept contre un, armées, elles étaient toutes persuadées qu'elles auraient perdu. C'était cet esprit de la défaite qui donnait un avantage immédiat à l'agresseur : parce qu'elles ne pouvaient pas s'imaginer gagner, ou même avoir un effet sur ce qui allait arriver, les filles ne ripostaient jamais ou très peu, persuadées que rien ne pourrait leur rendre justice.
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Elle a envie de beau, de grâce, d’étincelant, la vengeance l’a sauvée, lui a sorti la tête hors de l’eau et elle veut désormais la paix. Elle et les autres s’étaient vues sorcières, elles s’étaient vues magiques, elles n’étaient qu’une bande de filles ordinaires qui s’étaient réparées parmi. C’était ça, elles avaient un jour décidé pour elles-mêmes.
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Tu vois, pour Inès, y’a eu un avant et un après. Y’a des questions auxquelles elle peut que répondre en expliquant qu’elle a été violée, c’est comme ça, ça la suivra, tu vas dégager d’ici, et y’aura des questions auxquelles tu pourras rien répondre d’autre que je suis un sale pointeur.
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On vous retrouvera. Chacun d’entre vous. On sonnera à vos portes, on viendra à votre travail, chez vos parents, même des années après, même lorsque vous nous aurez oubliées, on sera là et on vous détruira.
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Elle raconte le message reçu ce matin, le flash-back de la nuit d'anniversaire, les copains qui l'encourageaient à ne pas rentrer seule pour fêter ça, le mec ramené chez elle parce qu'il lui inspirait confiance, son visage de bébé qui n'aurait pas fait de mal à une mouche. La tête qu'il avait fait quand elle lui avait demandé de ralentir, les insultes qui avaient commencé à pleuvoir tout d'un coup. Et surtout, la peur qui avait débarqué dans son ventre, quand elle avait compris ce qui allait se passer. Elle raconte à Mia la maigre résistance, les négociations pour une capote comme un prétexte pour que tout s'arrête, l'impossibilité de bouger surtout. Elle lui dit tout ce dont elle a honte et quelle traîne avec elle depuis la soirée de ses vingt-huit ans. Elle n'avait rien fait, pas même donné une gifle, et avait attendu que ça passe, quand elle avait compris que les non qu'elle opposait n'avaient plus de valeur, qu'ils étaient comme du silence. Le mec avait même passé la nuit dans son lit pendant qu’elle tentait de bouger les bras, de sortir un son, elle s'était répétée allez lève-toi une demi-douzaine de fois sans que son corps lui réponde. p. 40-41
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On leur apprend à prendre soin d’elles et des autres, à se réparer entre elles, à « vivre avec », elles paient leur psychothérapie pendant que l’autre continue sa vie sans accroc, sans choc, toujours plus puissant.
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Elle prend le temps de bien les regarder toutes, sorcières mes sœurs, ces vengeresses, pétroleuses, prêtresses, toutes un peu abîmées mais qui ont réussi à se rafistoler comme elles pouvaient. Elle a une bouffée d'amour avant la violence et elle les regarde comme si elle regardait sa famille, Nina, Lila, Inès, Leo et Louise.
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Le vent s'est levé, les pins et le noisetier ondulent sous le vent comme touchés par des vagues successives. Sa mère parlait toujours aux orages quand ils faisaient trop de bruit. Erin l'entend encore dire "Eh oh ça suffit là, du calme". Erin aimait imaginer le ciel s'excuser d'y être allé un peu fort en faisant éclater son plus beau tonnerre.
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A la mort d'Idéfix, Janine lui a dit que personne ne pouvait partager sa douleur, qu'il fallait lâcher prise sur la rancœur. Erin a été piquée, mais en y réfléchissant, elle trouve ça de plus en plus vrai. Que cette quête amère et infinie de gens sur qui s'appuyer est vaine tant que ses jambes à elles ne sont pas solides. Ces derniers mois ont été ça, un apprentissage. Un chantier de consolidation, une manière de se rappeler qu'avant de compter sur les autres, il fallait qu'elle puisse compter sur elle-même. (p. 141)
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[...] Elle a posté en se réveillant une photo de sa vue matinale sur Instagram. Elle reçoit des messages, la félicitant, comme à chaque fois qu'elle va randonner. Erin a un sentiment bizarre, comme un agacement qui pointe, mais qui s'adresse plutôt à elle qu'aux autres. Qu'est-ce qu'elle va chercher à vouloir toujours partager ce qu'elle voit ? (p. 140)
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[...] Elle se demande ce qui la fascine tant chez le prédateur, elle a l'impression qu'il y a davantage que sa rareté, peut-être le fait qu'il revienne comme ça, partout, que c'est la preuve que l'homme ne peut pas tout contrôler. Peut-être parce qu'elle aime aussi que les hommes s'en méfient. Qu'elle aime l'idée qu'ils aient eux aussi peur dans les bois, qu'ils craignent une mauvaise rencontre. (p. 106-107)
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