AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maria Larrea (149)


Hegoak ebaki banizkio
Neuria izango zen
Ez zuen aldegingo.
Bainan honela
Ez zen gehiago txoria izango.
Eta nik,
Txoria nuen maite.

Si je lui avais coupé les ailes
Il aurait été à moi
Il ne serait jamais reparti.
Mais, ainsi,
Il n'aurait plus été un oiseau.
Et moi,
J'aimais l'oiseau.
Commenter  J’apprécie          503
Elles partageaient les restes de plats ramenés de chez leurs patrons, qu’elles dévoraient sur le port de Gateira, leur regard tourné vers le Ferrol et son natif célèbre et craint, le nouveau leader de l’Espagne. Un chef de chez eux qui avait gagné la guerre. Vu les hommes de leurs familles, elles se chuchotaient que ce Franco devait lui aussi être un sacré fumier. Elles fantasmaient plutôt sur les marins de l’arsenal qui venaient de toute l’Espagne. Elles rêvaient de faire un jour la traversée en barque jusqu’à la ville, jusqu’à eux et leurs uniformes.
Commenter  J’apprécie          460
Pour la première fois je mangeais à la cantine.
J’ai bientôt onze ans et je pousse un plateau le long de deux rails en métal. Il fallait faire vite, choisir entre la peste et le choléra, pressée par les grands. Sous mes yeux s'étalaient les splendeurs de la nourriture industrielle. Enfin la France s'exprimait dans mon assiette : cordons bleus, carottes râpées, hachis Parmentier, concombre à la crème, céleri rémoulade. Tous ces mets exotiques étaient pour moi synonymes de modernité et de liberté. Salé, acide, tiède. Je jubilais de faire mon entrée dans le monde grâce à la cuisine du réfectoire. […] Je rencontrais des jeunes filles fraîches et françaises qui pourraient me faire sortir de mon territoire hispanique moyenâgeux entouré de barbelés. La première à me tendre la main portait le prénom prometteur de Flavie. En me liant à elle, je tournais le dos aux autres comme moi, les filles du rez-de-chaussée, espagnoles, portugaises et yougos. Je devenais un peu française.
Rêvant de m'appeler Sophie ou Julie, je tenais parfaitement mon rôle de jeune fille modèle devant les parents des copines qui m'invitaient à dîner, à dormir. Je jouais au singe savant. Oh, qu'elle est cultivée pour une fille de femme de ménage ! […] J’avais grandi comme une souris de laboratoire en captivité, j'avais enfin trouvé la sortie du labyrinthe que mes parents avaient construit autour de moi. (p. 75-76)
Commenter  J’apprécie          390
Le Pays basque pour les Basques était son mantra, lui l’immigré qui habitait Paris et buvait du bordeaux dans un restaurant tenu par des Égyptiens. Il voulait incruster dans ma cervelle cette fierté, tu es basque, tu n’es pas espagnole.
(Feryane pages 105-106)
Commenter  J’apprécie          360
Ciel bleu gris nous racontait que tout avait commencé avec les républicaines enceintes, emprisonnées pendant la guerre civile. Elles avaient donné de la suite dans les idées aux tortionnaires franquistes, qui, sous couvert de morale chrétienne, planqués dans les ténèbres de l’Opus Dei, se mirent à leur prendre leur progéniture. Après la guerre, certains ont continué à monnayer pour des bébés. Ça rapportait, ils faisaient payer de tous les côtés. Les médecins accoucheurs arrosaient les huiles stériles du pays ou revendaient les bébés à des couples désespérés, arrangement avec les filles de famille bien nées. L’opprobre était caché sous le tapis.
Commenter  J’apprécie          330
La beauté de Victoria n’était pas très catholique. Elle n’était pas mignonne ; non, à huit ans elle avait déjà le don de pervertir l’homme. Sor Isabel avait bien essayé de calmer le jeu, bandant chaque jour le torse de la gamine. Elle lui coupait les cheveux court, l’habillait de pantalons et de chemisiers amples mais rien n’y faisait. Le démon était planqué quelque part. Il circulait dans les veines de l’enfant.
(Feryane pages 28-29)
Commenter  J’apprécie          310
Je tairais encore un peu mes rustres parents, ceux qui ne possédaient rien et m'ont tout donné. Je veux les protéger, Julian et Victoria, du jugement trop hâtif sur leurs manquements, leurs maladresses et leur pauvreté, mon seul héritage fut leur amour. (p.205)
Commenter  J’apprécie          300
Je me voyais telle une enfant capricieuse s’acharnant sur un escalator, essayant de monter l’escalier mécanique alors que lui descend. Je m’époumonais encore à remonter la piste alors que je devais dormir. Ma persévérance était-elle une volonté de m’échapper de la vie au présent ? Invoquer le droit de savoir me permettait-il de fuir mes obligations familiales et professionnelles ?
(Feryane page 257)
Commenter  J’apprécie          290
Dolores regarda l'enfant, l'air sévère. Elle avait un bébé sur la hanche droite et tenait de la main gauche une fille brune d'à peu près cinq ans. Jesus se cachait derrière Dolores. Il fixait ses pieds, deux paires de chaussettes doublées en accordéon sur ses tibias meurtris. Il avait grandi, c'était un adolescent désormais. Dolores scrutait sa fille sans bouger, le trio ressemblait à une sculpture, plus personne ne respirait, leurs chairs figées devant le spectacle de la splendide Victoria. Dolores regrettait d'être revenue. Cette gamine était bien trop belle, elle ne causerait que des misères.
Victoria fit un timide pas en avant, et sourit.
Ce sourire, le premier d’une enfant à sa mère, allait rester sans réponse toute sa vie durant. (p.24)
Commenter  J’apprécie          291
Rêvant de m'appeler Sophie ou Julie, je tenais parfaitement mon rôle de jeune fille modèle devant les parents des copines qui m'invitaient à dîner, à dormir. Je jouais au singe savant. Oh, qu'elle est cultivée pour une fille de femme de ménage ! Je faisais mon effet sur les parents des autres, un mélange de pitié et d'épate quant à mes origines. J'exagérais le trait ; je les regardais comme des sauveurs et les écoutais plus que leur progéniture. Je buvais leur savoir et leurs connaissances. Nourrie et repue par leur bourgeoisie, je pouvais enfin m'éloigner de mon duo parental bruyant et angoissant. J'avais grandi comme une souris de laboratoire en captivité, j'avais enfin trouvé la sortie du labyrinthe que mes parents avaient construit autour de moi.
Commenter  J’apprécie          280
Julian avait grandi avec quantité de messes, prières, confessions et jeûnes, mais il avait toujours douté. Il n’y avait que les fayots et les cons pour croire à ces aberrations.
(Feryane page 75)
Commenter  J’apprécie          260
A l'inverse des plantes et des fruits, nous, humains, pourrissons dans l'invisible. Cancers, tumeurs, crises cardiaques, AVC, tout se meurt à l'intérieur, parce que l'homme est malhonnête.
p 149
Commenter  J’apprécie          250
J’espérais tout de même que ce type était basque, je m’étais attachée à cette appellation d’origine contrôlée. Le Basque est craint, célébré, mystérieux, folklorique. Le Basque est aimé d’Ernest Hemingway et d’Orson Welles.
(Feryane page 153)
Commenter  J’apprécie          250
Un chef de chez eux qui avait gagné la guerre. Vu les hommes de leurs familles, elles se chuchotaient que ce Franco devait lui aussi être un sacré fumier. Elles fantasmaient plutôt sur les marins de l’arsenal qui venaient de toute l’Espagne.
(Feryane pages 85-86)
Commenter  J’apprécie          250
Julian sentait sur eux les œillades des autres, hommes et femmes, alors qu'ils s'installaient dans les gradins. Il avait acheté les places les plus chères. Il fera ça toute sa vie, dépenser sans compter. Toujours, Julian aimera être le plus riche des pauvres.
Commenter  J’apprécie          250
«  Les enfants commencent par aimer leurs parents ;
En avançant en âge, ils les jugent ;
Il leur arrive de leur pardonner » ..

OSCAR WILDE : Le Portrait de Dorian Gray .
Commenter  J’apprécie          250
Les enfants n'ont pas le même agenda que les adultes. Authentiques, ils vivent au temps présent, à la recherche d'une satisfaction permanente.
p 211
Commenter  J’apprécie          240
Bilbao est une ville en forme de cuvette.
Le cœur de la cité est construit sur les bords du río Nervión, dans une vallée encaissée. En s’éloignant du centre cossu, les nouveaux quartiers grimpaient désormais, accrochés aux collines, pentes ardues. Les classes populaires s’y installaient dans des immeubles modernes.
(Feryane page 189)
Commenter  J’apprécie          240
Dolores était bras nus malgré le froid de janvier, ce froid hivernal, humide et assassin des côtes galiciennes. Elle portait une robe légère à fleurs d’été parce qu’en vérité, aucun vêtement ne lui allait, son ventre de femme enceinte était prêt à exploser.
(Feryane pages 17-18)
Commenter  J’apprécie          240
Le Basque était populaire, surtout auprès des jeunes femmes. Lors de ses premières permissions, il embrassa quelques filles, mais rien de plus que des sueurs froides au moment d'aller plus loin. Et puis, à dire vrai, faire ça dans un coin de rue sombre, ça ne l'emballait pas. Il était pointilleux. Romantique. C’était surtout un éjaculateur précoce. Il n'avait pas franchi le col qu'il dégringolait déjà, guerrier frustré. Arrivé à la vingtaine, il n'avait jamais ensemencé qui que ce soit à part son slip. (p.63)
Commenter  J’apprécie          243



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maria Larrea (1900)Voir plus

Quiz Voir plus

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent

De quelle origine est Maria Larrea, la narratrice ?

Espagnole
Italienne
Portugaise

15 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria LarreaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}