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3.4/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Efremov, Toula , le 02/09/1971
Biographie :

Marina Lvovna Stepnova née Rovner (Марина Львовна Степнова) est une poétesse, nouvelliste et romancière, traductrice.

Diplômée à la Faculté de traduction de l'Institut littéraire de Gorki en 1994, elle a également suivi un troisième cycle à l'Institut de la littérature mondiale Gorki.

Elle a été rédacteur en chef de magazine pour l'homme XXL de 1997 à 2014.

Son premier roman "Chirurgien" (Хирург) a été publié en 2005. Avec à son actif déjà de nombreuses nouvelles et une pièce jouée dans de nombreux théâtres en Russie, elle reçoit avec "Les femmes de Lazare" (Женщины Лазаря), son second livre, le Prix des librairies de Moscou ainsi que le Big Book Prize 2012, le plus prestigieux prix littéraire russe.

"Leçons d'Italie" (Безбожный переулок, 2014) est son troisième roman.

Elle vit à Moscou.
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Source : http://www.lesescales.fr
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Interview de Marina Stepnova - Les Femmes de LazareMarina Stepnova, interviewée lors du Salon du Livre de Paris 2014, nous parle de son roman Les Femmes de Lazare (parution le 28 août aux éditions Les Escales). Elle nous parle également...


Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le Titien. Dieu sait comment ce gros album avec une jaquette vernissée avait trouvé refuge à la maison. Sans doute, en avait-on gratifié le père à l’usine, pour quelque perfectionnement d’un arbre de cardan. Ils auraient mieux fait de lui passer un vivant billet de vingt roubles avec la trogne de Lénine dans des nuées d’ombres lilas. Ce n’était pas le point de vue d’Ogariov. Il aimait le Titien. Le Titien était une fête, chipée et secrète. Danaé, la Madone tzigane, un portrait de jeune femme. La charmante Salomé soulevant une tête morte et monstrueuse. Des nudités alanguies et gourmandes. Des yeux sombres et tristes, des bouches minuscules, des cous tendres, des plissés fondus dans l’obscurité qui augurent un certain plaisir. Des fossettes sur les joues et les coudes. La gorge desséchée. L’Italie, Florence, la Renaissance, Santa Maria del Fiore, Santa Croce, Santissima Annunziata –des mots superbes qui ne signifiaient rien. Ils ne recouvraient aucun sens, rien d’une manière générale, sauf de la lumière.
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Lire, d’une manière générale, signifiait vivre.
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Choustrik siffla le garçon, comme un chien, il pointa un doigt sur une photo : c’était une nouvelle mode à Moscou, les menus avec des photos. Était-ce pour les gens complètement débiles qui ne savent plus lire, ou bien l’ère de l’homme visuel avait-elle vraiment commencé ? La composante verbale du monde ne cessait de se restreindre, les lions de Babylone, sculptés il y a quatre mille ans, par un ciseau rapide et impeccable, étaient usés par le temps impitoyable. L’écriture était à l’agonie, elle se contractait au niveau du SMS, du ahanement, de l’interjection. Qui de nos jours avait besoin de mots écrits ? Lui seulement et Malia.
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Certes, Ogariov ne gagnait pas mal sa vie, mais ce « pas mal », dont il était si naïvement fier, n’était même pas une honnête misère face aux critères de la capitale, mais pire que ça. Dans une ville, où le vol était érigé au rang d’une prouesse, dans un État qui, officiellement, au plus haut niveau, avait aboli la conscience morale, lui, un brillant médecin avec une immense clientèle, ne pouvait même pas se permettre de se divertir. Une bassesse hors de toute mesure, conforme à l’immensité de la Russie. Trop minable. Pour être fier de soi, il fallait maintenant détourner des milliards, abattre des pans entiers de l’économie, faire dérailler un pays dans son ensemble. Ogariov en était incapable. Il ne savait pas penser comme un homme d’État. Et c’est pour cela qu’il restait dans sa voiture, pour laquelle il devait payer –combien de mois encore ? –un crédit à sa banque, ayant mal dormi, pas rasé, vaguement débarbouillé dans les toilettes d’un McDo où il n’avait même pas pu ingurgiter une tasse de café. Impossible de le faire couler dans sa gorge. Impossible tout simplement. Impossible.
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Plus d'une fois il a été convaincu que le sens de l'humour,le profil moral d'un individu,sa façon de boire ou même son odeur suis generis avaient sur le plan théorique une importance infiniment plus grande que les notions de citoyenneté ou que la carte géographique.C'etait logique et pertinent.Juste.Et conformément à cette logique et à cette pertinence,il n'y avait pas dans ce monde,et il ne pouvait y avoir,d'êtres solitaires.Il n'y avait que des individus qui n'avaient pas reconnu les leurs et étaient par voie de conséquence forcés d'errer en compagnie de gens qui leur étaient étrangers.
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L'appartement de Choustrik convenait fort bien pour représenter une grotte. Ogariov s’attendait au moins à ce qu’il y ait un miroir fixé au plafond, un lit rond en peluche, des draps en satin, bref, tous les attributs bon marché de la débauche moscovite de luxe. Mais rien de tel. Un tranquille lit à deux places, soviétique, modeste, un lieu datant de sa grand-mère à en juger par les collections de livres et la cloison vernissée. Même l’odeur semblait dater de sa grand-mère, confortable et vieille, l’odeur d’un petit bouillon de poule aux vermicelles aromatisé au laurier, de la valériane, de vieux livres élimés, la fidélité, l’honneur.
Comment pouvait-on baiser des filles siliconées dans un endroit pareil ? Ogariov ne comprenait pas.
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Au bout de la rue déserte se levait un soleil immense et indifférent. Il y avait devant lui une longue vie. Une très longue vie.
Et Lazare Lindt prit consciencieusement la direction qui le mènerait à la dernière page.
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Ils fumaient toutes sortes de saletés : dégoter des Prima était considéré comme un vrai coup de bol. Au foyer des soldats, on ne vendait que des Chindallae de Corée du Nord, blanches avec un phare bleu, et des Kumsudae, avec un oiseau jaune sur le paquet. On les appelait des « chaussettes de Hô Chi Minh ». C’étaient des saloperies atroces. Tout simplement inouïes. Une arme de destruction massive. Mais peu importe, ils les fumaient en avalant la fumée, en tirant dessus profondément,.....
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Ne pas penser et ne rien décider s’avéra aussi complexe que de penser.
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Elle comprit soudain qu'il ne se taisait pas, mais que de façon à peine audible, à la limite de la sensibilité du nerf auditif, il marmonnait un galimatias mélodieux, abscons et incohérent, comme dans un rêve où chaque mot pris à part est tout à fait vivant, aussi rond que des perles en verre que l'on enfile l'une après l'autre, chacune est compréhensible, mais toutes prises ensemble s'entremêlent en un écheveau confus, compliqué, privé de toute signification et donc particulièrement effrayant.
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