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EAN : 9782365691437
304 pages
Editions Les Escales (28/01/2016)
2.25/5   2 notes
Résumé :
L'existence d'Ivan Ogariov semblait destinée à une morosité toute soviétique. Une enfance sans amour, un service militaire traumatisant. C'est grâce à sa carrière de thérapeute en clinique privée et à sa clientèle moscovite qu'Ivan relève la tête. Pourtant, à quarante-deux ans, sa vie est superficielle et routinière ; travail la semaine, courses le samedi, visites à ses parents le dimanche et ternes relations conjugales.
Cette existence si réglée et sans save... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ogariov nait à Moscou en 1969. Fils unique d'un père qui le maltraite ou l'ignore, et d'une mère effacée,au service de ce dernier,il passe son enfance sans amour ni tendresse. Idem au lycée, sans raison précise personne ne l'aime.....Ogariov,le mal-aimé invisible.
C'est Nétotchka, une grande perche hautaine et merveilleuse qui fait son apparition le 1er septembre 1984 au lycée, qui va transformer ce guignard d'Ogariov en un embryon d'être humain.....un tout petit incident ( ref: Nétotchka Nezvanova - Fedor Dostoïevski ) va le projeter dans le monde des livres, une passion qui ne le quittera plus et nous fera profiter de références littéraires peu connues.
Après un bref passage dans l'armée et un autre incident,il poursuit ses études de médecine entamées avant son départ, et dans la Russie d'après 89, il devient pédiatre. À travers les tribulations d'Ogariov, nous suivront les déboires de la Russie post-communiste , qui d'un régime totalitaire débouche sur un pouvoir fondé sur l'impunité des uns et la terreur résignée des autres, de l'inhumain à l'inhumain ......
Ogariov regarde peu les femmes, et épouse une malgré lui et pourtant la vie lui réserve des surprises .....pas facile à gérer."Tu m'as créé comme un sale débauché. Les autres savent se débrouiller pour régler leurs petites affaires de sexe sans y mettre ni leur tête ni leur coeur. Rien d'autre que leurs testicules", lui réglera son "unique affaire" avec corps et âme.....jusqu'au fin fond de l'Italie.
Après son excellent premier livre "Les femmes de Lazare",malheureusement très peu lu sur le site, Stepnova nous revient avec une histoire d'amour sur fond d'une Russie post-communiste où être Russe n'est pas compatible avec " être heureux". Bien que l'ayant un tout petit peu moins aimé que son premier livre, je le recommande , surtout pour sa prose fascinante.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le Titien. Dieu sait comment ce gros album avec une jaquette vernissée avait trouvé refuge à la maison. Sans doute, en avait-on gratifié le père à l’usine, pour quelque perfectionnement d’un arbre de cardan. Ils auraient mieux fait de lui passer un vivant billet de vingt roubles avec la trogne de Lénine dans des nuées d’ombres lilas. Ce n’était pas le point de vue d’Ogariov. Il aimait le Titien. Le Titien était une fête, chipée et secrète. Danaé, la Madone tzigane, un portrait de jeune femme. La charmante Salomé soulevant une tête morte et monstrueuse. Des nudités alanguies et gourmandes. Des yeux sombres et tristes, des bouches minuscules, des cous tendres, des plissés fondus dans l’obscurité qui augurent un certain plaisir. Des fossettes sur les joues et les coudes. La gorge desséchée. L’Italie, Florence, la Renaissance, Santa Maria del Fiore, Santa Croce, Santissima Annunziata –des mots superbes qui ne signifiaient rien. Ils ne recouvraient aucun sens, rien d’une manière générale, sauf de la lumière.
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Certes, Ogariov ne gagnait pas mal sa vie, mais ce « pas mal », dont il était si naïvement fier, n’était même pas une honnête misère face aux critères de la capitale, mais pire que ça. Dans une ville, où le vol était érigé au rang d’une prouesse, dans un État qui, officiellement, au plus haut niveau, avait aboli la conscience morale, lui, un brillant médecin avec une immense clientèle, ne pouvait même pas se permettre de se divertir. Une bassesse hors de toute mesure, conforme à l’immensité de la Russie. Trop minable. Pour être fier de soi, il fallait maintenant détourner des milliards, abattre des pans entiers de l’économie, faire dérailler un pays dans son ensemble. Ogariov en était incapable. Il ne savait pas penser comme un homme d’État. Et c’est pour cela qu’il restait dans sa voiture, pour laquelle il devait payer –combien de mois encore ? –un crédit à sa banque, ayant mal dormi, pas rasé, vaguement débarbouillé dans les toilettes d’un McDo où il n’avait même pas pu ingurgiter une tasse de café. Impossible de le faire couler dans sa gorge. Impossible tout simplement. Impossible.
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Choustrik siffla le garçon, comme un chien, il pointa un doigt sur une photo : c’était une nouvelle mode à Moscou, les menus avec des photos. Était-ce pour les gens complètement débiles qui ne savent plus lire, ou bien l’ère de l’homme visuel avait-elle vraiment commencé ? La composante verbale du monde ne cessait de se restreindre, les lions de Babylone, sculptés il y a quatre mille ans, par un ciseau rapide et impeccable, étaient usés par le temps impitoyable. L’écriture était à l’agonie, elle se contractait au niveau du SMS, du ahanement, de l’interjection. Qui de nos jours avait besoin de mots écrits ? Lui seulement et Malia.
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L'appartement de Choustrik convenait fort bien pour représenter une grotte. Ogariov s’attendait au moins à ce qu’il y ait un miroir fixé au plafond, un lit rond en peluche, des draps en satin, bref, tous les attributs bon marché de la débauche moscovite de luxe. Mais rien de tel. Un tranquille lit à deux places, soviétique, modeste, un lieu datant de sa grand-mère à en juger par les collections de livres et la cloison vernissée. Même l’odeur semblait dater de sa grand-mère, confortable et vieille, l’odeur d’un petit bouillon de poule aux vermicelles aromatisé au laurier, de la valériane, de vieux livres élimés, la fidélité, l’honneur.
Comment pouvait-on baiser des filles siliconées dans un endroit pareil ? Ogariov ne comprenait pas.
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Ils fumaient toutes sortes de saletés : dégoter des Prima était considéré comme un vrai coup de bol. Au foyer des soldats, on ne vendait que des Chindallae de Corée du Nord, blanches avec un phare bleu, et des Kumsudae, avec un oiseau jaune sur le paquet. On les appelait des « chaussettes de Hô Chi Minh ». C’étaient des saloperies atroces. Tout simplement inouïes. Une arme de destruction massive. Mais peu importe, ils les fumaient en avalant la fumée, en tirant dessus profondément,.....
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Interview de Marina Stepnova - Les Femmes de Lazare
Marina Stepnova, interviewée lors du Salon du Livre de Paris 2014, nous parle de son roman Les Femmes de Lazare (parution le 28 août aux éditions Les Escales). Elle nous parle également...
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