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Citations de Marlen Haushofer (335)


Les choses arrivent tout simplement et, comme des millions d’hommes avant moi, je cherche à leur trouver un sens parce que mon orgueil ne veut pas admettre que le sens d’un événement est tout entier dans cet événement.
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Aimer et prendre soin d’un être est une tâche très pénible et beaucoup plus difficile que tuer ou détruire.
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Quand je me remémore la femme que j’ai été (..)
Je ne voudrais pas la juger trop sévèrement. Il ne lui a jamais été donné de prendre sa vie en main. Encore jeune fille, elle se chargea en toute inconscience d’un lourd fardeau et fonda une famille, après quoi elle ne cessa plus d’être accablée par un nombre écrasant de devoirs et de soucis. Seule une géante aurait pu se libérer et elle était loin d’être une géante, juste une femme surmenée, à l’intelligence moyenne, condamnée à vivre dans un monde hostile aux femmes, un monde qui lui parut toujours étranger et inquiétant. Elle en savait un peu sur pas mal de choses mais sur la plupart elle ne savait rien du tout et, en général, dans son esprit dominait un désordre effrayant. C’était bien assez pour la société dans laquelle elle vivait et qui d’ailleurs était aussi ignorante et accablée qu’elle. Mais je dois dire à sa décharge qu’elle en ressentait toujours un malaise diffus et qu’elle garda la conscience que cela ne pouvait pas être suffisant.
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Les orties continueront à pousser, même si je les arrache cent fois, et elles me survivront. Elles ont tellement plus de temps que moi. Un jour, je ne serai plus là et plus personne ne fauchera le pré, alors le sous-bois gagnera du terrain puis la forêt s'avancera jusqu'au mur en reconquérant le sol que l'homme lui avait volé. Quand mes pensées s'embrouillent, c'est comme si la forêt avait commencé à allonger en moi ses racines pour penser avec mon cerveau ses vieilles et éternelles pensées. Et la forêt ne veut pas que les hommes reviennent.
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Un jour, je ne serai plus là et plus personne ne fauchera le pré, alors le sous-bois gagnera du terrain puis la forêt s’avancera jusqu’au mur en reconquérant le sol que l’homme lui avait volé. Quand mes pensées s’embrouillent, c’est comme si la forêt avait commencé à allonger en moi ses racines pour penser avec mon cerveau ses vieilles et éternelles pensées.
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Aimer et prendre soin d'un être est une tâche très pénible et beaucoup plus difficile que tuer ou détruire. Élever un enfant représente vingt ans de travail, le tuer ne prend que dix secondes.
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L’individu le plus abject est encore capable de plonger un chien dans le ravissement.
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Ce n'est que lorsque la connaissance d'une chose se répand lentement à travers le corps qu'on la sait vraiment. C'est ainsi que je n'ignore pas comme tout un chacun, que je vais mourir, mais mes pieds, mes mains, mes entrailles l'ignorent encore et c'est pourquoi la mort me semble tellement irréelle.
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C'est un sentiment bizarre que celui d'écrire pour des souris. Parfois je dois faire semblant d'écrire pour des hommes, ça me devient alors plus facile .
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Je fais ma toilette tous les jours, me brosse les dents, lave mon linge et nettoie la maison.
Je ne sais pas pourquoi je le fais. J'obéis à une sorte d'exigence intérieure. Si j'agissais autrement, j'aurais sans doute peur de cesser peu à peu d'appartenir au genre humain et je craindrais de me mettre à ramper sur le sol, sale et puante, en poussant des cris incompréhensibles. Ce n'est pas que je redoute de devenir un animal, cela ne serait pas si terrible, ce qui est terrible, c'est qu'un homme ne puisse jamais devenir un animal, il passe à côté de l'animalité pour sombrer dans l'abîme. Je ne veux pas que cela m'arrive.
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À ce moment-là, je n’avais pas encore perdu l’espoir ; il résista longtemps. Même quand je dus m’avouer que je n’avais plus aucune aide à attendre, cet espoir insensé resta en moi ; un espoir contraire à toute raison et contraire à ma propre conviction.
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Les barrières entre les hommes et les animaux tombent très facilement. Nous appartenons à la même grande famille et quand nous sommes solitaires et malheureux, nous acceptons plus volontiers l'amitiés de ces cousins éloignés. Ils souffrent comme nous si on leur fait mal et ils ont comme nous besoin de nourriture, de chaleur, et un peu de tendresse.
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Les humains sont les seuls à être condamnés à courir après un sens qui ne peut exister. Je ne sais pas si j'arriverai un jour à prendre mon parti de cette révélation.
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Il y a des moments où je pense avec plaisir au temps où il n'existera plus rien à quoi je puisse m'attacher. J'en ai assez de savoir d'avance que tout me sera enlevé. Mais n'arrivera pas, car aussi longtemps, qu'il y aura dans la forêt un seul être à aimer, je l'aimerai et si un jour il n'y en a plus, alors je cesserai de vivre.
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Et voilà bien le grand chagrin de Meta: elle ne sait quelle attitude adopter vis-à-vis des choses qu'elle aime. Elle est prise d'une envie sauvage de les mordre, de les mâcher et de les avaler mais elle sait qu'elle en éprouvera ensuite de la tristesse. Les choses ne peuvent vraiment pas supporter le grand amour. Que peut-on bien faire sans détruire ? (Actes Sud, 1989)
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Ce n'est que lorsque la connaissance d'une chose se répand lentement à travers le corps qu'on la sait vraiment.
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Ce n’est pas que je redoute de devenir un animal, cela ne serait pas si terrible, ce qui est terrible c’est qu’un homme ne peut jamais devenir un animal, il passe à côté de l’animalité pour sombrer dans l’abîme.
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Puisqu'il n'y a plus personne pour prononcer mon nom, il n'existe plus.
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Mais je comprends pourquoi ce sont les autres qui ont toujours eu le dessus. Aimer et prendre soin d'un être est une tâche très pénible et beaucoup plus difficile que tuer ou détruire. Élever un enfant représente vingt ans de travail, le tuer ne prend que dix secondes.
p 188
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Lorsque j’étrillais Bella, je lui disais parfois l’importance qu’elle avait pour nous tous. Elle me regardait tendrement de ses yeux humides et essayait de me lécher le visage. Elle ne pouvait pas savoir à quel point elle était précieuse et indispensable. Elle était là, luisante, chaude et tranquille, notre grande et douce mère nourricière. Pour la remercier, je ne pouvais que la soigner du mieux que je pouvais, j’espère avoir fait pour Bella tout ce qu’un homme peut faire pour sa vache unique. Elle aimait que je lui parle. Peut-être aurait-elle aimé la voix de n’importe quel homme. Elle aurait pu facilement me piétiner ou me donner un coup de corne, mais elle me léchait la figure et enfonçait ses naseaux dans le creux de ma main. J’espère qu’elle mourra avant moi, car en hiver, toute seule, elle périrait misérablement.
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