Citations de Martine Labonté-Chartrand (98)
Ma patronne se fait un point d’honneur de relever tous mes faux pas, même minimes. Elle fait régner la terreur au sein de notre équipe depuis qu’elle est en poste.
En perdant son amoureux, elle avait aussi perdu un ami, et le vide était difficile à combler. Trop orgueilleuse, elle s’était fait un point d’honneur de ne pas le recontacter, mais elle faisait tout de même en sorte d’attirer son attention, question de voir si lui aussi s’ennuyait. La jeune femme n’était pas très fière d’elle. Elle avait l’impression de faire un pas en arrière alors qu’elle s’était décidée à aller de l’avant en quittant Jason. S’il lui manifestait un quelconque intérêt dans les prochains jours… eh bien, elle verrait ce qu’elle ferait à ce moment-là.
Je connais les grandes lignes comme tout le monde. Comme tu dis, c’est un film. Ça n’arrive pas dans la réalité. Ton Hubert, il a inventé n’importe quoi pour coucher avec toi. J’espère que vous avez eu du bon temps. On ne va pas se rendre à Montréal et errer dans la ville à sa recherche juste pour ça. Tu n’es probablement pas la première fille qu’il entourloupe ainsi. Passe me voir à la maison ce soir, on prendra le temps d’en discuter plus longuement, je serai disponible pour toi.
Contrairement à ses amies, elle était plutôt l’honnêteté incarnée et même qu’on se serait souvent passé de son opinion. Puisqu’elle travaillait avec de jeunes enfants, et qu’elle souhaitait leur inculquer de bonnes vraies valeurs de base, elle s’assurait de faire la lumière sur toutes les situations qui lui semblaient suspectes, et transférait ce comportement dans sa vie quotidienne, ce qui avait le don de taper sur les nerfs de ses copines. Néanmoins, malgré tous leurs petits défauts, et même si elles n’étaient pas toujours sur la même longueur d’onde, les trois filles s’adoraient et rien n’aurait pu briser leur amitié si solide.
Il fallait dire que Camille était une enjoliveuse notoire. C’était le plus joli mot qu’elle avait trouvé pour remplacer « menteuse », qui sonnait trop négatif à son goût. Plus jeune, elle était reconnue, au sein de son groupe d’amies comme de sa famille, comme une menteuse active. Quand elle avait compris que ses mensonges étaient facilement détectables, elle avait choisi une autre option, c’est-à-dire se tenir le plus près possible de la réalité, mais en déformant en sa faveur les propos qu’il était généralement impossible de vérifier. Ça fonctionnait très bien, depuis trop longtemps. La moitié de sa vie devait être inventée et elle ne discernait probablement plus la fiction de la réalité.
Être orgueilleux est totalement inutile. J’ai reçu une balle en plein visage, ce n’est pas une petite égratignure. De toute façon, les gars sont déjà partis à la course, me laissant seul avec ma douleur. J’aimerais bien avoir un petit miroir de poche pour voir mon air. Être une fille avec une sacoche remplie de trucs du genre s’avérerait utile en ce moment.
Je m’ennuie du vieux moi, mais le vieux moi est un éternel célibataire, ami incomparable de toutes les filles séduisantes de son entourage. Pas génial. Il faut bien faire quelques compromis dans la vie.
C’est bien beau les promesses, mais les honorer n’est pas si simple.
Je peux bien faire un compromis pour y arriver. M’excuser pour une bourde que je n’ai pas commise, c’est une bagatelle.
Son visage est toujours aussi renfrogné. Elle était si joyeuse quelques minutes plus tôt. Elle s’est changée en glaçon d’un seul coup. Ça me donne presque froid dans le dos. Presque plus que le congélateur ce matin.
Dans ma tête, une cougar, c’est une séduisante femme dans la quarantaine qui porte une robe moulante et des talons aiguilles. Pas une femme qui fait son épicerie chaussée de Crocs. Je regarde peut-être trop la télévision…
Tu ne devrais jamais te pointer à l’heure. Il faut toujours laisser attendre une fille. Ça lui donne un autre élément à ajouter sur sa liste pour nous mettre à sa main. Ce n’est qu’un petit défaut facile à corriger. Elle dira à son amie : « Il est souvent en retard, ce n’est pas trop mal comme défaut. Je suis sûre qu’il va arranger ça…Et j’en connais qui sont bien pires. »
J’ai beau ne pas être un spécialiste des femmes, je sais en reconnaître une sur le bord de la crise de nerfs. Je ne pense pas qu’elle tomberait dans mon piège de séduction si facilement, elle. Je salue ma collègue et lui souhaite une bonne fin de semaine, puis je retourne aux congélateurs où je replace tout ce que j’ai pris. Je refais une épicerie qui correspond à mes critères en frôlant presque les murs de peur de recroiser la dame qui a tenté de me séduire. Ce n’est pas le cas, heureusement.
Dès que je parle avec une fille, j’ai l’impression que mon bon sens m’abandonne. La preuve, voilà que je suis en train de débiter tout ce que j’ai appris dans mon cours de mathématiques du cégep concernant les probabilités. Pourtant, je suis capable d’avoir de la conversation.
Un homme qui se questionne trop sur tout ne peut assurément pas attirer une femme qui passe elle aussi sa vie à se questionner. Elle a plutôt besoin de quelqu’un qui sait lâcher prise et se montrer terre à terre. Je peux être cette personne ; je veux être cette personne !
Si tu veux vraiment procéder à des changements, tu dois le faire dans toutes les sphères de ta vie. C’est comme un régime. Tu ne peux pas décider de lever le nez sur une invitation au restaurant parce que supposément tu surveilles ton poids et dévorer un sac de chips en arrivant chez toi. Il faut une certaine constance.
Malgré mon peu d’expérience, aucune fille ne m’a jamais parlé de pilosité. La mienne n’est assurément pas un élément de séduction, puisque je n’ai pas de poils, sauf sur les cuisses et les jambes, comme bien des hommes. Impossible pour moi de laisser dépasser des frisottis de poil de mon col de chemise, à moins de me poser une fausse toison, ce que je ne ferai jamais. La femme de mes rêves devra m’accepter tel que je suis, c’est-à-dire presque imberbe. Il est vrai que j’ai aussi quelques poils sur le ventre, près du nombril. Ça, ça reste une découverte pour elle plus tard…
S’il y a quelque chose que je dois faire, c’est bien apprendre à reconnaître les signes d’intérêt d’une femme. Ce que je viens de vivre n’est qu’un événement isolé, mais je réalise que je ne décode pas vraiment les filles. En fait, je connais ma faiblesse : j’attends trop longtemps pour me manifester.
Je suis ce qu’on appellerait un célibataire endurci, contre mon gré. J’ai des habitudes bien ancrées depuis de nombreuses années et changer mes manières ainsi que ma personne me semble un défi presque insurmontable, même si Sarah n’a fait allusion qu’à deux ou trois trucs. Je me rassure : ce n’est pas la fin du monde.
Je ne veux pas être un grand séducteur. Je veux seulement que les femmes arrêtent de me considérer uniquement comme un ami et voient tout ce que je peux leur offrir comme amoureux.