Martine Reid vous présente les ouvrages "
Colette avant Colette" aux éditions Gallimard et "Monsieur Vénus" aux éditions Folio Classique. Entretien avec
Blanche Cerquiglini.
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colette-avant-colette-trouver-sa-place-se-faire-un-nom
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François Truffaut plaçait Hitchcock au sommet de son panthéon cinématographique personnel et affirmait que le réalisateur anglais filmait les scènes d'amour comme des scènes de meurtre et vice versa. C'est prêter au baiser trop de malignité et au meurtre trop d'empathie. S'ils ne sont pas dénués d'une part d'ombre, les bons, chez Hitchcock, restent bons. Les méchants peuvent avoir du charme; mais méchants ils demeurent malgré leurs aptitudes à la dissimulation.
Alors qu'elle vient de déclarer la guerre à l'Allemagne nazie, l'Angleterre se souvient que l'un de ses ressortissants vit aux Etats-Unis sous le nom de Cary Grant. A ce titre, il est invité à rejoindre les forces armées dans les meilleurs délais. L'acteur dépose aussitôt une demande auprès des autorités californiennes afin d'obtenir la citoyenneté américaine.
En fin de soirée, elle se retire dans sa chambre du premier étage pour écrire des lettres à des correspondants de plus en plus nombreux et pour reprendre le roman abandonné la nuit précédente. Le calme se fait dans la maison, une obscurité profonde enveloppe le jardin, aucun bruit ne sourd des quelques masures qui forment le village de Nohant. Manceau a préparé pour elle du papier, des plumes taillées, de l'encre bleue, du papier à cigarettes, du tabac et un verre d'eau sucrée. A la lumière des bougies, plus tard celle des lampes à huile, Sand se met à composer, cédant à cette fabuleuse capacité d'absorption et de concentration qui semble toujours avoir été la sienne. L'écriture n'est pas chez elle en rivalité avec la vie ; elle n'a pas choisi l'une au dépend de l'autre comme Balzac ou plus tard Flaubert. La création semble représenter le point d'orgue de la journée, que Sand fait durer une bonne partie de la nuit.
De nombreuses femmes auteurs, parmi lesquelles Isabelle de Charrière, Olympe de Gouges et Germaine de Staël, approuvent le plaidoyer de Rousseau pour une société égalitaire, exposé dans Du contrat social ou Principes du droit politique (1762). En revanche, elles refusent de souscrire à l'idée de la passivité "naturelle" des femmes, ainsi qu'à leur relégation dans un rôle secondaire dans tous les domaines de la vie sociale et politique, idées qui se trouvent exposées dans Émile ou De l'éducation (1762).
Saisie d'une envie de savoir irrépressible, celle-ci lit tout ce qui se présente, théologiens et philosophes, penseurs et grands écrivains classiques français et étrangers qui résument les goûts et connaissances des milieux cultivés de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
La plus grande licence sentimentale s'observe partout. Si elle alimente sans discontinuer la chronique mondaine, elle se retrouve aussi amplement illustrée et discutée, dans la production romanesque du temps, particulièrement attentive aux égarements du coeur et de l'esprit.
Quoi qu'il en soit, à partir du mois de juin, Sand et Chopin ne se quittent plus. Sand est très éprise et ne le cache pas à ses correspondants ; de son côté, sincèrement amoureux, Chopin trouve chez Sand une affection généreuse mais aussi une sensibilité exceptionnelle à la musique. Célèbres, "le poète et le musicien" le sont tous les deux, mais Sand l'est encore davantage ; elle fréquente le Tout-Paris artiste et, entre la capitale et sa propriété de Nohant, mène un train de vie confortable, principalement grâce à l'argent qu'elle gagne par la publication de ses romans.
Le fait que le "romancier" soit une jolie femme à laquelle on prête des moeurs assez libres fait beaucoup pour attiser les curiosités. Rapidement, la presse s'empare du personnage, commente la moindre de ses apparitions publiques, détaille ses tenues vestimentaires. Les portraits représentant Sand habillée en homme se multiplient ; elle devient le parangon de la femme indépendante, le drapeau de ralliement de toutes les femmes se piquant de savoir et de littérature (selon les hommes).
(...) en 1938, Bringing Up Baby (L'impossible monsieur Bébé), considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de la screwball comedy. Emprunté au base-ball, un type de comédie partant littéralement en vrille, enchaînant à toute vitesse les scènes les plus extravagantes.
C'est en 1935, lors du tournage de Sylvia Scarlett, que Grant fait la connaissance de Katharine Hepburn. (...) A la différence de Cary Grant, elle joue, dans tous les sens du terme, s'amusant manifestement, du rôle qui lui a été confié. Hepburn semble avoir compris d'emblée ce qui constitue le fameux paradoxe du comédien : rendre crédible l'art du jeu, qui est une transformation infinie de soi, faire passer pour vraie une posture fausse, apprise, endossée et quittée avec le costume qu'on a revêtu un instant pour l'interpréter. En principe, ce jeu ne parasite guère l'identité véritable; il ne la remet pas en cause non plus.