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Critiques de Martine Reid (28)
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Être Cary Grant

« Tout le monde veut être Cary Grant. Même moi, je veux être Cary Grant. » a déclaré un jour Archie Leach, jeune Anglais de condition modeste venu tenter sa chance d'abord à Broadway en 1920, puis à Hollywood en pleine expansion.

Comédien de légende, acteur fétiche de Hitch, l'homme au menton en fesses d'ange, dixit Mae West est devenu l'incarnation cinématographique de la virilité, de l'élégance mâtinée d'humour et de légèreté.

Etre Cary Grant de l'universitaire Martine Reid n'est pas une biographie construite sur l'analyse rigoureuse des archives, des entrevues et des correspondances, mais un voyage au long cours sur les pas d'une icône bien plus complexe que ne le laissait supposer son image à l'écran ou sur papier glacé. L'ouvrage établit un parallèle entre l'homme et Hollywood, le premier y posant ses valises au moment ou les studios vivent leurs plus belles années, et les chemins très balisés de Grant suivent les directives établies par les pontes de la grande industrie du rêve.

Etre Cary Grant est aussi la dualité d'un homme fragile à la sexualité complexe et cachée, au tempérament dépressif, qui pourtant accepte de se plier aux contraintes de la starification et de ses mystifications.

Il y avait le docteur Jeckyll et Mister Hyde. Grace à Martine Reid, dont on ressent l'attrait profond pour le cinéma de l'Age d'Or, nous connaissons désormais Archie Leach le Britannique et Cary Grant le Californien.

Je remercie les éditions Gallimard et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Félicité de Genlis

"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, c'est biographie!



-Super! Le genre littéraire le plus naze, merci Déidamie!



-Comment ça?



-M'enfin, les bios, c'est nul, toulmonde le sait! Ce sont des bouquins dont tu connais la fin avant même de les ouvrir, ça craint! Et la structure, sans aucun intérêt, toujours pareille! Ils naissent au début, ils meurent à la fin. Oooh, mais quel suspense insoutenable!



-D'accord. J'ai emprunté Félicité de Genlis, la pédagogue des Lumières, de Martine Reid. Je suppose que tu connais tout du sujet?



-Mmf.



-Une femme qui a accompli un travail extraordinaire et qui est ensuite tombée dans l'oubli?



-OK, passe-moi ce truc.



-Voilà. Or donc, Stéphanie-Félicité Ducrest, future comtesse de Genlis, naît en 1746 et vit une expérience éducative originale.



-C'est-à-dire?



-On lui fiche une paix royale. Elle gambade, apprend à lire, à écrire, se passionne pour la musique, la harpe et le savoir. Adulte, elle consacre sa vie à la transmission et à l'éducation, tout en écrivant maintes oeuvres, essais, pièces et fictions! Quel dommage qu'on n'en entende pas parler davantage!



-Bon, peut-être que c'est mérité! Parce que, de ce que j'entrevois dans le bouquin, ses textes avaient l'air sacrément lourds, voire niais! C'a l'air beaucoup trop ancré dans son époque pour survivre aux siècles!



-Parce que Jean-Jacques Rousseau n'était pas dans son époque et ses écrits ont perduré grâce à la légèreté de sa prose et son absence totale de ridicule à nos yeux de fin-vingtième-siéclarde?



-Hé, mais on se calme! Je te rappelle que la Méchante, c'est moi!



-Désolée. Je suis un peu nerveuse.



-J'vois quand même pas l'intérêt de lire ce livre...



-Pourtant, il y en a un, et même plusieurs. La biographie se révèle éclairante sur un aspect méconnu de l'histoire de la littérature, la conception des Liaisons dangereuses par exemple, et sur l'activité des femmes en écriture.



Ensuite, Mme de Genlis est née en 1746: elle témoigne de ce qu'elle a vu en 1789 et au-delà. En outre, je n'ai pu qu'admirer sa soif inextinguible de connaissances et sa puissance de travail.



Et, en dernier lieu, l'éducation qu'elle a offerte aux enfants dont elle avait la charge m'a laissée pantoise! Cette pédagogue s'est construite presque seule et a compris d'elle-même l'importance de la pratique et de la polyvalence. Félicité, elle ne peut être que ma copine!



-Une copine qui reste réac' sur certains sujets, hein... la place des femmes, la royauté...



-Certes, mais sympathique sur tellement d'autres! Elle m'a donné envie de lire Zaïre, cette pièce oubliée de Voltaire.



-Moi, je me suis perdue dans les enfants, qui est qui... un petit résumé de qui est qui n'aurait pas fait de mal. Dès qu'on passe la cap du cousinage, je me paume dans les familles royales.



-Après, si on était un peu moins ignares en histoire de France, aussi...



-C'est marrant, ce qui s'est passé cet été... tu as trouvé ce petit roman d'elle, tu as relu Les liaisons dangereuses sans te douter de rien, tu as lu la bio, puis tu es passée sur 47 cordes qui parle d'un harpiste.



-Oui, amusant , en effet..."
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Être Cary Grant

En refermant le livre de Martine Reid, on se dit qu’Être Cary Grant n’a pas dû être chose facile.



Pour le fan que je suis, Cary Grant est le héros hitchcockien par excellence. Incarnation de la classe et de l’élégance virile, bisexuel supposé pourtant marié à cinq reprises, au charisme et à l’ambiguïté qui avaient tout pour plaire au maître du suspens avec qui il tourna quatre films : Soupçons, Les Enchainés, La Main au Collet et La Mort aux trousses.



On parle souvent de la manière dont Hollywood façonnait l’apparence de ses actrices beaucoup de moins de l’impact qu’un changement de nom et donc d’identité peut avoir sur un individu, c’est de ça dont il est réellement question dans ce livre.



Anglais naturalisé américain, Archibald Alexander Leach, « Archie Leach », devient un Cary Grant à la personnalité à jamais marquée par la dualité, un personnage complexe donc forcément passionnant.



Merci à Babelio & Gallimard !



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Félicité de Genlis

Elle a vécu une vie qui d’une héroïne de roman, de plusieurs même, a été de son temps un écrivain à succès, avec environ 140 ouvrages, éducatrice et pédagogue influente, elle a été dénigrée puis oubliée. L’engouement actuel pour les femmes artistes lui permet de sortir un peu de cet oubli, grâce en particulier à cette récente biographie, écrite par une spécialiste de la littérature des femmes.



Née en 1746 d’un père issu d’une petite noblesse d’épée, elle passe son enfance entre la Bourgogne et Paris, où elle réside dans la famille de sa mère. Son éducation est de plus rudimentaire et disparate, elle n’apprendra ainsi à écrire qu’à 11 ans, et elle fera cet apprentissage toute seule. Lorsqu’elle a 15 ans, son père ruiné part à Saint-Domingue pour tenter de se refaire (il mourra deux ans plus tard), et sa mère devra se débrouiller pour tenter de survivre avec ses enfants, en se faisant héberger par des amis ou parents fortunés. Elle va utiliser les talents de Félicité, en particulier sa pratique de la harpe, instrument qu’elle va mettre à la mode, pour briller dans les salons. Félicité profite des bibliothèques de belles demeures pour parfaire sa culture lacunaire, avec assiduité . Elle fait la connaissance de celui qui va devenir son mari, Charles-Alexis Brûlart, comte de Genlis. Nettement plus fortuné que Félicité, issu d’une famille illustre, le comte très amoureux, épouse Félicité en secret, à cause de l’opposition de sa famille, qui envisage un mariage plus avantageux. Elle a dix-sept, lui vingt-six. La famille du marié devra se résoudre à accepter Félicité, au début difficilement, mais la jeune femme a du charme et de la personnalité, et finira par vaincre les réticences.



Son mariage va lui ouvrir les portes du grand monde, et elle deviendra la dame de compagnie de la duchesse de Chartres, belle-fille du duc d’Orléans. Elle va devenir la maîtresse du duc, tout en gardant l’amitié de sa femme, et briller dans les salons. Mais ce qui la passionne très vite, c’est l’éducation. Mère de trois enfants, elle obtient après la naissance de jumelles princières, de devenir non seulement leur gouvernante, et cela de leur plus jeune âge, mais de créer un lieu spécifique, où les princesses seraient élevées avec quelques autres enfants, en suivant un projet pédagogique novateur. Ce sera Bellechasse. Les princesses seront rejointes par d’autres enfants, en particulier par deux petites anglaises adoptées. Madame de Genlis va ensuite se voir confier les fonctions de « gouverneurs » des deux fils du couple ducal, à l’encontre de toutes les pratiques de l’époque. Elle va ainsi former celui qui deviendra le roi Louis-Philippe. Elle va écrire toute une série d’ouvrages consacrés à l’éducation, et créer ce qu’on appellerait aujourd’hui des supports pédagogiques, livres, pièces de théâtre et autres, destinés à ses élèves. Tout dans la maison est censée stimuler la curiosité et donner matière à apprendre : ainsi, les tapisseries dans les chambres représentaient des bustes des rois et empereurs romains.



Elle résume son projet pédagogique dans un roman épistolaire, Adèle et Théodore ; publié en 1782 qui connaît un beau succès. Elle se positionne déjà, comme elle le fera jusqu’à la fin de sa vie, en opposition aux philosophes des Lumières, en accordant une importance capitale à la morale et la religion.



La révolution va mettre un terme à toutes ces expérimentations. Le duc de Chartres, devenu duc d’Orléans, est favorable dans un premier temps à la Révolution, certains pensent qu’il pourrait prendre la place de Louis XVI, fortement déconsidéré. Mais la Révolution s’emballe, et il est exécuté en 1793, le mari de Madame de Genlis a connu le même sort. Elle a pu se mettre à l’abri en Suisse avec la princesse Adelaïde. Mais la situation est compliquée, car les positions politiques du duc d’Orléans provoquent une grande animosité d’une bonne partie des émigrés vis-à-vis de sa famille et de ses proches. Adélaïde finit par se réfugier auprès de sa tante, et Madame de Genlis prend la route, de refuge en refuge. Pendant dix ans, elle va multiplier les activités pour se procurer des ressources. L’écriture, bien sûr, mais bien d’autres choses, comme par exemple elle vend des dessins de motifs floraux à une fabrique de tissus imprimés, pour apparemment une belle somme. Elle se débrouille, en somme.



Elle peut rentrer en France en 1800, mais Paris a beaucoup changé, et elle a perdu sa fortune. Malgré une petite pension de Napoléon, elle va connaître une vie errante, de demeure en demeure, et de nouveau compter sur ses talents d’écrivain pour gagner sa vie. Ses ouvrages connaîtront souvent le succès, mais elle sera très attaquée, et dénigrée, aussi bien sur ses écrits que sur sa vie. Elle vivra jusqu’en 1830, juste pour voir arriver au pouvoir Louis-Philippe, dont elle a été le gouverneur, et qu’elle ne jugeait pas apte aux fonctions royales. Il lui fera de belles funérailles. Son œuvre va tomber dans l’oubli, dès la fin du XIXe siècle, elle sera comme effacée en tant qu’écrivain. Sainte-Beuve va, sous couvert de sympathie, émettre un jugement qui va lui coller : sa vie aurait été bien plus intéressante que son œuvre. Jolie et de commerce agréable, il regrette qu’elle ait tant écrit. C’est un peu ce que la postérité va graver dans le marbre. Il faut espérer que des rééditions de ses œuvres permettent éventuellement de réévaluer ces appréciations, ou tout au moins que nous soyons en mesure de nous faire une véritable opinion sur la valeur de ce qu’elle a écrit.



Cette belle biographie, très documentée et très agréable à lire, donne envie d’approfondir aussi bien l’oeuvre de Madame de Genlis, que le contexte de l’époque, en particulier en ce qui concerne la littérature féminine, qui semble bien plus riche que ce que les manuels de littérature en retiennent habituellement.
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George Sand

George Sand était beaucoup plus féminine que l’image qu’elle a pu laisser d’elle.

Si elle s’habillait parfois en homme pendant sa jeunesse c’est que les femmes à l’époque n’étaient pas libres de leurs mouvements, ne pouvaient pas se déplacer seules et aller où elles voulaient. De même pour son nom de plume qu’elle avait choisi masculin car la sphère de la femme était alors le domaine privé, sauf pour la prostituée, femme publique…



Femme libre, elle a obtenu le divorce d’avec un mari qui méprisait les femmes et a compté de nombreux amants, dont les plus connus, Alfred de Musset et Chopin.



Femme indépendante, elle gère son domaine de Nohant, vit en partie de sa plume, sa production romanesque et journalistique étant très féconde. En effet, chaque soir jusqu’à tard dans la nuit, elle écrit lettres, romans, articles de journaux. Elle se consacre également à d’autres activités artistiques, le théâtre, les marionnettes, et plus tard le dessin.



Femme généreuse, elle est toujours très entourée malgré une vie de famille un peu chaotique. Très attachée à son fils Maurice, elle a des relations plus difficiles avec sa fille dont elle désapprouve la conduite. Elle a beaucoup d’amis, dont Balzac, Flaubert, Pierre Leroux, Victor Hugo.



Elle est issue d’un couple « mixte », noble du côté du père et modeste du côté de sa mère. Élevée par sa grand-mère paternelle, elle garde toujours le souci du peuple, défend la cause féminine, associant l’exploitation du peuple et celle de la femme, milite pour l’éducation des paysans. Elle fonde un journal d’opposition « L’Éclaireur », puis lors des évènements de 1848, « La cause du peuple » dont la publication s’arrêtera rapidement.



Très bonne biographie claire et complète de Martine Reid qui nous offre le portrait d’une femme de lettres indépendante, généreuse, travailleuse, sensible, féministe, proche des déshérités, de la terre, mais aussi du monde artistique, défendant l’égalité et la République. Elle nous a laissé une œuvre abondante, parfois sous-estimée, qu’il nous reste à re-découvrir.

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Colette avant Colette

Onomastique :



1873 ; naissance de Gabrielle-Sidonie Colette.



1893 : elle épouse Henry Gauthier-Villars qui l’appellera Colette.

Ce nom propre fusionnera en prénom et demeurera le seul attribué et dans la vie et dans l’écriture.



1900 : parution de Claudine à l’école signé Willy avec la large collaboration de Colette.



Après leur séparation, les livres parus en duo et les nouveaux écrits de Colette porteront la signature de Colette (Colette Willy).



1923 : enfin fin de l’accord qui demeure mystérieux et Colette devient uniquement Colette.

« Le Blé en herbe » est le premier ouvrage qui porte son seul nom.



« Colette avant Colette », tel est le propos de ce très bel essai de Martine Reid.



Un parcours : enfance, premier mariage (Willy), divorce (deux fois), Missy (période du music-hall), Henry de Jouvenel, maternité, Bertrand, Maurice Goudeket.

Amours, dépendance, libération.



L’écriture : prête-plume dans « l’atelier de Willy », indépendance littéraire, journalisme, critique dramatique, etc…

Malgré le talent, le succès et la reconnaissance, le monde littéraire lui a toujours réservé une place à part (cfr André Gide et la NRF).



Le sous-titre de ce livre : « Trouver sa place, se faire un nom » dit bien le cheminement que nous offre l’auteure.

Parvenir à être soi, à se trouver dans un monde littéraire masculin, tracer sa route, savoir faire « peau neuve » comme le disait Colette qui se targuait de pouvoir le faire sans difficultés.

Une femme multiple, désarçonnante, tour à tour enfantine voire manipulatrice puis amoureuse maternelle et dominatrice se dévoile.

Une femme conservatrice, fermée aux revendications féministes, à la politique, modèle d’une société à l’ancienne que voulurent dépasser des femmes « engagées », conscientes de la nécessité de bousculer les esprits.



Un essai qui parcourt cet avant de la « Grande Colette ».

Il propose une analyse et d’une société où la femme se meut limitée dans ses actions et propos et d’une jeune provinciale montée à Paris, « construite » par un homme puis petit à petit se construisant elle-même, bâtissant peu à peu son image.

Des livres d’auto-fiction, une réalité transcendée, l’utilisation hypocoristique révélatrice et un talent stylistique qui fascine, émerveille, comble.



Un magnifique essai, un éclairage neuf dont les toutes dernières lignes disent bien la réalité : rien ne s’arrête jamais dans la perception de Colette.

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Femmes et littérature - Une histoire culturel..

Je suis toujours admirative du travail formidable de Martine Reid et de l'équipe qu'elle a coordonnée pour l'écriture ce deuxième volume des "Femmes en littérature - Une histoire culturelle".

Cet essai concerne la période allant du XIXe siècle à aujourd'hui puisqu'il a été publié en 2020. J'ai tout ce qu'il me faut avec ce tome 2 car je suis une adepte de la littérature française des deux siècles passés.

On apprend que généralement, avant le XXème siècle, les écrivaines ont reçu une instruction parce qu’elles sont aisées voire nobles mais les choses vont changer avec le temps.

Il est vrai qu'au XIXème siècle, Georges Sand a dû se faire une place dans la littérature française en s'habillant en hommes et en prenant un nom d'homme. Alors forcément, le XXème siècle apparaît comme celui de la révolution des genres. On y retrouve mon autrice préférée Marguerite Duras mais aussi Simone de Beauvoir, Annie Ernaux et bien d'autres. Pourtant, si elles ont pu écrire à peu près ce qu'elles voulaient, ça n'a pas toujours été simple puisqu'on leur a parfois reproché d'outrepasser les limites d'une bienséance définies par le patriarcat. Encore aujourd'hui il peut y avoir une forme de censure par un certain mépris ou des reproches médiatisés. Il faut dire que la place des femmes dans le champ artistique est un révélateur de l'état d'une société.

Je suis donc enchantée de cet ouvrage, source d'informations précieuses que l'on peut aller piocher grâce à un index des noms, une bibliographie et un sommaire détaillé en fin de volume. Je me suis prise au jeu en laissant ce livre en permanence sur mon bureau afin de pouvoir le consulter au fil de mes lectures.





Challenge Plumes féminines 2021

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Être Cary Grant

A l'inverse de "James Stewart, une biographie de l'Amérique" de Jonathan Coe, cet ouvrage-ci n'a pas de fil conducteur et se résume, à la lecture, à une manière d'abrégé de l'histoire du cinéma en général et de l'histoire du cinéma américain en particulier. A ce compte-là, on aurait tout aussi bien pu choisir d'aborder la question à partir de Randolph Scott (moins connu), de Rock Hudson (déjà beaucoup traité) ou d' Anthony Perkins (aucune biographie publiée à ce jour). (Simple opinion)

L'ouvrage est très bien écrit, dans un style recherché avec un vocabulaire précis.
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Femmes et littérature - Une histoire culturel..

Quel sujet et quel travail formidable de la part de l'équipe coordonnée par Martine Reid pour l'écriture d'un essai en deux volumes intitulé "Femmes en littérature - Une histoire culturelle".

Ce Tome 1 concerne la période allant du Moyen-Âge au XVIIIe siècle et il s'est passé beaucoup de choses durant cette période, en France et dans les pays francophones. Je ne vais pas m'en plaindre et mon cœur de féministe est touché par toutes ces femmes qui ont pris la parole en écrivant.

Il faut dire que durant des siècles les hommes n'ont pas laissé de place aux femmes en littérature, sans doute de peur qu'elles prennent le pouvoir car une femme qui écrit devient sujet et non plus objet. C'est d'ailleurs pour cette raison que je préfère le terme d'autrice couramment utilisé au Moyen-Âge à celui d'auteure.

À cette époque, Christine de Pizan, féministe avant l'heure, est la première à écrire des traités politiques et des textes philosophiques ou autobiographiques pour défendre la place des femmes en littérature. Mais dans une société misogyne, elle finira au couvent comme bien d'autres.

On apprend aussi que c'est au XVIIe siècle que pour la première fois les femmes se mettent à écrire en prose et inventent le roman moderne. Elles écrivent aussi des contes de fées et brillent dans le genre épistolaire mais ce sont les salons qu'elles tiennent qui achèvent de leur donner une place, un début de reconnaissance.

Trop long à résumer, cet essai de plus de mille pages représente une somme passionnante d'informations qui montent que l'écriture féminine est politique.

L'index des noms et le sommaire détaillé en fin de volume permet de se repérer assez facilement. Je me suis prise au jeu en laissant ce livre en permanence sur mon bureau afin de pouvoir le consulter au fil de mes lectures même si je suis plus intéressée par l'histoire récente des femmes dans le champ artistique qu'est la littérature francophone.





Challenge Plumes féminines 2021

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George Sand

En règle générale, j'apprécie les biographies proposées par Folio, pour leur maquette, leurs photos et leur chapitrage. Une fois de plus, j'ai lu une biographie passionnante, celle de George Sand.



Tous les aspects de la vie de l'écrivain sont abordés : sa place de femme dans une société XIXème siècle dominée par les hommes, ses idées politiques et sociales etc. Ce sont des sujets qui ont vraiment suscité mon intérêt. De plus, Martine Reid n'oublie pas de rappeler le contexte historique dans lequel évolue George Sand.



L'auteur nous offre également une description remarquable du monde littéraire au XIXème siècle. J'ai ainsi découvert que Flaubert et Sand, deux grands écrivains français, avaient noué de solides liens d'amitié.



Les histoires de coeur de George Sand sont également exposées et notamment, sa passion destructrice avec Chopin, puis enfin son histoire plutôt paisible avec Manceau.



La demeure de Nohant est un sujet incontournable dans la vie de George Sand. En effet, elle a rassemblé des intellectuels, des artistes, des écrivains, des politiques autour de sa maison. Des représentations du théâtre de marionnettes étaient données régulièrement distrayant ainsi de la petite société de Nohant. Le fait d'avoir visité la maison de George Sand permet de visualiser les différentes pièces, même si depuis, il y a eu quelques modifications.



Après la lecture de cette biographie de George Sand, il ne me reste plus qu'à lire l'un de ses romans.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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George Sand

Cette biographie nous montre que George Sand était une femme aux "moeurs assez libres", une autrice célèbre à son époque, et une autrice très engagée.

Une biographie passionnante et très intéressante sur la vie de George Sand, sur ses différentes facettes.

On y découvre aussi l'histoire de l'origine de son pseudo d'écrivain.

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Être Cary Grant

Le titre est prometteur, "Etre Cary Grant". Il est prometteur de pleins d'ambiguïtés sur un acteur et un homme que tout cinéphile doit connaître.

L'idée de départ est donc bonne. On sent qu'Archibald Leach (son vrai nom) et Cary Grant ne se côtoient pas, qu'ils sont différents et finissent par se séparer. On sent bien que l'acteur s'est créé pour oublier ou effacer un homme à l'enfance difficile, affublé d'un physique presque trop avantageux pour un jeune anglais des bas fonds de Bristol.

Un homme à la sexualité ambiguë essayant de se faire croire que son esprit est aussi lisse que ses traits.



La matière est là, malheureusement on part trop souvent dans des détails d'anecdotes cinématographiques et de plans de carrière saupoudrés d'intrigues amoureuses.

J'attendais plus une introspection d'un homme prisonnier de sa perfection et d'une beauté qui le dépasse, et se cache derrière ses rôles. On n'entrevoit ça qu'au 2/3 du livre et c'est dommage. J'attendais plus un livre sur un homme que sur le cinéma. Ce livre est tout de même bien écrit et agréable à lire mais déception pour ma part, le sujet est pourtant excellent mais ne fera pas référence pour moi sur l'acteur.
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Être Cary Grant

Qui était-il ? Le savait-il lui-même ?



Né à Bristol, Archibald Alexander Leach a incarné l’essence même de l’acteur hollywoodien. Fut-il ce Monsieur Patate qui ne sut jamais mettre ensemble les différentes parties de son identité ? L’argument, s’il tient, aurait pourtant mérité d’être mieux défendu.
Lien : https://www.noid.ch/etre-car..
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George Sand

À l’occasion d’un voyage dans le Berry, j’ai lu une 3ème biographie de George Sand

: cette fois celle de Martine REID.

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Il est vraiment intéressant de croiser les regards car Sand est un personnage complexe et les désaccords entre biographes sont nombreux. Il y a des aspects moins reluisants qu’on aimerait mieux oublier : ses positions sur la Commune, ses tumultueuses relations avec ses enfants, une posture souvent surplombante, teintée de paternalisme bienveillant à l’égard du peuple et de l’autre de manière générale…

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J’ai aimé cette biographie car elle ne passe pas ces points sous silence. Parallèlement, l’autrice dresse un portrait de Sand très marquant, détaillant le contexte de son œuvre et les multiples obstacles qu’elle a rencontrés avant de parvenir jusqu’à nous.

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L’œuvre de Sand est immense, protéiforme, complexe. Elle se modifie avec l’âge et les engagements politiques de l’autrice. Si on n’en a longtemps retenu que les romans champêtres et ceux destinés aux enfants, c’est en raison de démarches assumées d’enterrer son œuvre et de n’en garder que le plus inoffensif.

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Sand était une femme scandaleuse, déterminée, tourmentée parfois mais animée par des idéaux que ni les chagrins ni les désillusions n’ont entamé. Je recommande fortement cette biographie courte et très bien racontée pour découvrir sa vie, qu’on réduit souvent à ses amours tumultueuses.
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Félicité de Genlis

Dans cette biographie très informée et documentée, Martine Reid réhabilite Madame de Genlis (1746-1830) et son œuvre, éclipsées par le XIXe siècle.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Être Cary Grant

Déjà rien que le titre… être Cary Grant … puis vient la vie, la double vie de cet homme qui n’a jamais réellement choisi qui et où il était, ce qu’il était et pourquoi il l’était. S’échappant d’une vie médiocre en Angleterre, Archibald Leach devient grâce aux studios de Hollywood, sa belle gueule, sa voix, son charisme, son charme ambigu, l’acteur vedette de l’âge d’or sur la colline la plus célèbre de Californie…

L’homme n’est pas connu, l’acteur oui… et qui est l’homme… trouble et troublant, double, triple, à voile et à la vapeur, comme on disait, aimant les hommes, les femmes, lui, et peu les autres.

Véritable énigme, magnifique puzzle que l’on aurait déchiffré mais acteur envoûtant qui soulevait le désir et les foules.

Dans cet ouvrage court, Martine Reid a souhaité revenir sur ce personnage créé de toutes pièces où la part d’ombre n’a d’égale que la luminosité de sa beauté et de son allure…. Et du talent, aussi, un peu.

Le seul souci est que cette mini-bio est inégale selon les parties évoquées. Il y a des aller-retours incessants, et des redites assez régulières. Cela se suit, se lit bien mais c’est assez léger, comme survolé, et peu intéressant à cause de la structure du livre…
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Être Cary Grant

Etre Cary Grant, ce n’est pas facile pour un gosse de Bristol, qui doit en peu de temps abandonner son accent Cockney pour devenir le parangon du parfait gentleman.

La courte biographie de Martine Reid insiste beaucoup sur la dualité entre l’image de l’homme parfait incarnée par Cary Grant et les fragilités du jeune Archibald Leach. Attiré par les hommes (chose inconcevable à Hollywood !), Archie/Cary enchaine les mariages, ses épouses successives lui reprochant son caractère irascible et perfectionniste à l’excès. Chacun de ces échecs le laisse ruiné financièrement et affectivement.

Martine Read déroule en parallèle toute la carrière de celui qui fut l’une des plus grandes stars d’Hollywood, des petits rôles aux chefs-d’œuvre d’Hitchcock. Elle retrace en passant l’histoire de l’industrie du cinéma : la pression des studios et des médias, la censure morale pesant sur les scénarii…

J’ai beaucoup apprécié ce moment passé en compagnie de cet immense acteur ; c’est toujours intéressant de découvrir ce qui se cache derrière l’image. Allez, maintenant, je vais vite revoir La Mort aux trousses et Charade…

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George Sand

Très bonne biographie de George Sand, qui narre sa jeunesse auprès de sa grand-mère à Nohant, ses aventures avec Musset à Venise, ou encore sa passion artistique pour Chopin. On se trouve plongé dans le Paris romantique de Hugo et de Balzac. Le livre comprend une bibliographie détaillée sur l'ecrivaine.
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Être Cary Grant

Qui connait Cary Grant sait que ce nom n’est qu’un leurre. Plus qu’un pseudonyme, cette identité a permis à Archibald Leach de se recréer, de se réinventer.

Né en 1904 à Bristol, le jeune anglais grandit dans un foyer désuni. Son père quitte rapidement le domicile familial et sa mère disparait alors qu’il n’a que dix ans. On raconte au petit garçon que sa mère est décédée. En réalité, elle a été placée, à la demande de son mari en hôpital psychiatrique, ce qui ne sera révélé que deux décennies plus tard au jeune homme. Recueilli chez de la famille, Archibald grandit ainsi, avec des sentiments d’abandon et de trahison profondément ancrés. Il quitte l’école très tôt pour se lancer dans une carrière de saltimbanque. Puis vient la grande traversée vers l’Amérique, cette terre de tous les possibles. Arrivé à New York, il exerce différents métiers, aux antipodes des lumières d’Hollywood qui éclaireront bientôt sa destinée.

Archibald Leach n’aura eu qu’une seule et unique identité pendant vingt-huit ans. En 1932 nait Cary Grant, création pure et simple des studios Paramount lors de la signature de son premier contrat. Dès lors, l’homme aura deux noms et deux vies.

Cette dualité, c’est le nœud du récit de Martine Reid. L’auteure nous propose ici de nous interroger sur l’envers du décor, sur la manière dont Archibald Leach a appréhender le personnage de Cary Grant et comment les deux ont cohabités. Là où Cary Grant est la représentation de l’homme parfait, tel que voulu par l’industrie du cinéma de l’époque - grand, athlétique, toujours hâlé, habillé avec chic et distinction – Archibald Leach, l’homme ordinaire, est torturé, drogué au LSD, violent et colérique (notamment avec ses épouses).

Cary Grant disait que tout le monde voulait être Cary Grant, même lui ! Rien de surprenant à cela. Qui ne voudrait pas être parfait ? Qui ne voudrait pas être adulé et aimé ?

La lecture de ce court essai m’a beaucoup intéressé. J’aime beaucoup cet acteur et son parcours et j’ai trouvé que l’auteure était parvenue à dresser une biographie concise mais fouillée de l’artiste et de l’homme. Son postulat de départ « Etre Cary Grant » est très intéressant car en effet, comment peut-on être pleinement une fiction ? Comment peut-on se glisser dans la peau d’un être calibré pour plaire à tout le monde tout en étant soit même aux prises avec des démons intérieurs ? Etre Cary Grant ne serait-il pas une tâche trop grande ?
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Femmes et littérature - Une histoire culturel..

Un captivant panorama des femmes de lettres françaises au travers des âges.
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