George Sand était beaucoup plus féminine que l'image qu'elle a pu laisser d'elle.
Si elle s'habillait parfois en homme pendant sa jeunesse c'est que les femmes à l'époque n'étaient pas libres de leurs mouvements, ne pouvaient pas se déplacer seules et aller où elles voulaient. de même pour son nom de plume qu'elle avait choisi masculin car la sphère de la femme était alors le domaine privé, sauf pour la prostituée, femme publique…
Femme libre, elle a obtenu le divorce d'avec un mari qui méprisait les femmes et a compté de nombreux amants, dont les plus connus,
Alfred de Musset et Chopin.
Femme indépendante, elle gère son domaine de Nohant, vit en partie de sa plume, sa production romanesque et journalistique étant très féconde. En effet, chaque soir jusqu'à tard dans la nuit, elle écrit lettres, romans, articles de journaux. Elle se consacre également à d'autres activités artistiques, le théâtre, les marionnettes, et plus tard le dessin.
Femme généreuse, elle est toujours très entourée malgré une vie de famille un peu chaotique. Très attachée à son fils Maurice, elle a des relations plus difficiles avec sa fille dont elle désapprouve la conduite. Elle a beaucoup d'amis, dont
Balzac,
Flaubert,
Pierre Leroux,
Victor Hugo.
Elle est issue d'un couple « mixte », noble du côté du père et modeste du côté de sa mère. Élevée par sa grand-mère paternelle, elle garde toujours le souci du peuple, défend la cause féminine, associant l'exploitation du peuple et celle de la femme, milite pour l'éducation des paysans. Elle fonde un journal d'opposition « L'Éclaireur », puis lors des évènements de 1848, « La cause du peuple » dont la publication s'arrêtera rapidement.
Très bonne biographie claire et complète de
Martine Reid qui nous offre le portrait d'une femme de lettres indépendante, généreuse, travailleuse, sensible, féministe, proche des déshérités, de la terre, mais aussi du monde artistique, défendant l'égalité et la République. Elle nous a laissé une oeuvre abondante, parfois sous-estimée, qu'il nous reste à re-découvrir.