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Critiques de Maryna Uzun (187)
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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

Semaine du 8 août 2022



Ma semaine a été enchantée, illuminée par deux belles compagnies d" ogre" et d'ogresse" des mots ! ...



Les deux magiciens en question sont Maryna Uzun avec ce recueil( lu toujours à la buissonnière, butinant telle ou telle poésie au fil de l'humeur et de l'envie) et la prose poétique de Patrick Cloux, poète- biographe- écrivain-apiculteur...avec son tout dernier texte merveilleux , " Trois ruches bleues "...



Non , non ...Ne vous affolez pas, je ne fais pas de " hors- sujet", en dépit des apparences...car ces deux "magiciens du verbe" ont un grand nombre de points de fusion en communs: La Poésie avant tout, le goût du Merveilleux et le talent rare, si précieux d'enchanter le quotidien...en dépit, malgré... leur regard lucide, parfois grave sur notre Humanité défaillante !



Je transcris une phrase de Patrick Cloux qui m'a interpellée, faisant écho à ce que nous transmet les poésies, la petite musique singulière de Maryna Uzun, dans ses poèmes :

"L'Imaginaire est l'unique portée où s'inscrit ma patrie.La seule, je veux dire"...



Nous retrouvons dans ce recueil les thèmes chers à " notre poétesse " : L'Amour de l'Art, poésie, musique, architecture, peinture...tout ce qui embellit la Vie et nous embellit, dans un même temps; la Maternité, La Richesse unique de l'Enfance (*** voir très beau texte," L'Enfant est un maître "), La Nature, oeuvre d'art en soi, sa passion pour Paris, la Marche, libératrice d'inspiration et d'énergie...et les questionnements , les doutes inévitables de tout poète- auteur-e...quant à l'Écriture et aux destinataires inconnus de ces moissons de mots, de couleurs et de rythmes multiples, c'est-à-dire " Nous" , lecteurs, créatures tour à

tour, voraces , ingrates , réceptives, bienveillantes, en symbiose, ou lointaines...



La création, l'Écriture sont à la fois source de joie et de souffrance, exacerbant la palette des émotions de la " vie ordinaire"...



A l'image des illustrations faussement enfantines, les textes de Maryna U. sont "rafraîchissants" , même si remplis de gravité, de questionnements sous la fantaisie, les jeux malicieux, musicaux,rocambolesques avec les mots!



En plus des thèmes énumérés ci-dessus, planent encore sur ces poésies ( éditées en 2021) le " Covid"...et l'impact du retrait, de la distanciation et du confinement...des échos d'éloignement , de distanciation forcés...heureusement conjurés par l'Art et l'Imaginaire !



Excusez ce trop long bavardage...car les textes de Maryna Uzun et leur musique toute personnelle, se suffisent

largement , sans " verbiage inutiles"..!!



Je laisserai donc la parole à l'auteure pour conclure ce " billet"...:



"Accordons nos violons !

(...)

Il paraît que c'est vraiment absurde, un

" je t'aime" à quelqu'un qu' on ne connaît que peu, quelqu'un qu'on entrevoit, quelqu'un qu'on entrelit, quelqu'un qui vous écrit à l'aveugle.Elle et cet oiseau bleu, oh qu'ils mêlent leurs plumes! Dans un alexandrin, qu'il l'habite ! Une ogresse des mots, elle se gorge de lui.Qu'il se lise dans cet opuscule !

(...)

Pardonnez son amour, cet amour idéal, sans piquants de la réalité !

Et pardonnez- lui si elle est son propre clown la tirant de ses larmes brûlantes ! le soleil la surprend toujours là où elle dit, lentement, sans emphase ni pleurs: "Je n'ai que le crachin, je n'ai que le pavé, je n'ai que l'amour des peupliers ! "



( Extrait -texte d'introduction à ce recueil poétique )
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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

Je ne sais pas de quelle manière commencer mon billet, ni même le finir. J’hésite, j’atermoie, je tourne en rond.

Un recueil de poèmes, décidément, ne peut pas se « raconter » comme un roman avec son récit et ses personnages…

Lire un poème, c’est tellement intime ! Il peut vous laisser totalement indifférent, mais quand il ranime vos sens, il se passe plein de choses à l’intérieur de votre crâne. C’est une petite musique de mots, un concert tonitruant ou un plaisir furtif. Ce sont des couleurs et des odeurs qui dansent autour de vous ; des vieux souvenirs qui reviennent à la vie ; des matins bleus, des jours bien gris, quelques sourires, une belle main au repos sur le coin d’une table….

Ce que je peux dire, c’est que me suis senti vraiment bien, à l’aise, dans le pays flamboyant, baroque, drôle, un peu mélancolique sur les bords, de Maryna.

Je me suis retrouvé au milieu d’une folle cavalcade, d’une gambade joyeuse et fleurie.

Des mots ouverts, totalement ouverts. Des mots qui se donnent. Mais c’est bien ça, l’amour, non ?

Au milieu de mille entrechats légers et gracieux, un arrêt bref. On se retourne, étonné, désappointé, vers ceux qui ne vous suivent plus, sont partis vers d’autres cieux. Les désillusions. Mais c’est bien ça, l’amour, non ?

Et on recommence, tête haute, fier comme Artaban. La vie est à croquer à pleines dents.

Quand je vous disais que Maryna était une fée…

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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

En attendant son sweet homme, Maryna Uzun poignarde l’ennui à coup de parapluie et de poésie, danse ses illusions et nous offre ses Poèmes d’amour pour des premiers venus.

« Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur / Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri », écrivait Aragon, mais notre poétesse n’y perd pas son goût de la fantaisie, cherchant la magie même dans les chutes, et chantant son joyeux mariage avec la poésie. Il y a de la peine, il y a de la joie, il y a une riche palette d’émotions dans ses poèmes.



Merci Maryna de m’avoir offert ce recueil aux tonalités variées, mais qui vibre toujours d’une belle sincérité.
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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

Est-ce le four d'une autre langue qui rend ses mots si crépitants ? Même les plus creux, les plus usés palpitent à nouveau, dopés par celle qui les a adoptés et domptés en feux follets.

Chatouillés-enserrés par sa guirlande lumineuse ils ont bonne mine et nous tiennent chaud, croustillants croissants .

Ils sont beaux comme les enfants des chevaux.

Après la chaleur, c'est un vent liquide qui les rince à grandes eaux, ils prennent les embruns à la proue, quelle fraicheur aux lèvres salées !





Ici, un bel inconnu la tracasse et l'enchante sans relâche,

il fait capoter le "oooom" de notre brahmane,

Mille lunes tourbillonnent dans ses nuits

Pour le sommeil

c'est cuit



Puissions- nous tous nous pâmer

Pour un beau nez

Ô ce profil !





Merci Maryna pour ce cadeau et ce partage, nous faire toucher du doigt ce monde bondissant des mots sans zoo.

Il est bien là , à l'abri dans nos têtes, ce monde de joues d'enfants faites pour les baisers, de fleuves fougueux, de bras enlacés.

Il résiste à tout par le chant de tes mots, et les touches d'ébène et d'ivoire se marient enfin sous le frou-frou des tilleuls.

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Les silences d'Isis

Isis porte bien son nom, elle est artiste peintre ! De plus elle est très jolie.

Elle rencontre Marc et en tombe amoureuse, laissant l’homme avec qui elle vivait depuis quelques années déjà.

Son coup de foudre s’avère vite pour elle décevant, Marc et Isis, c’est comme l’eau et le vin, ils sont tout sauf complémentaires ou fusionnels. Leur seul lien fort : le sexe. Malheureusement cette entente corporelle ne suffit pas à rendre Isis satisfaite et heureuse. Elle s’ennuie avec lui, il est trop rangé pour elle, il l’étouffe. Elle aimerait fonder une famille, avoir des enfants. Elle tente à plusieurs reprises de lui faire comprendre sans succès.

C’est avec beaucoup de poésie que Maryna nous conte les silences d’Isis, ses nombreuses déconvenues, ses coups de gueule, ses visites à l’église Saint-Germain où bien que non croyante, elle aime venir y réfléchir.

C’est un bon roman car Maryna Uzun on le sent est une amoureuse des mots qu’elle manipule avec beaucoup d’adresse. On sent qu’elle aime écrire (j’ai même l’impression, par moment de voir courir la plume sur le papier) ; elle vide son cœur au gré de ses pensées.

Bien sûr comme toujours on se pose des questions, comment va évoluer cette drôle d’idylle ? Ça, je vais bien me garder de vous le dévoiler. Mais la chute m’a beaucoup plu.

J’ai bien aimé ma lecture même si elle m’a paru manquer d’ordre, on passe du coq à l’âne sans crier gare, c’est déstabilisant et j’ai été obligée de nombreuses fois à retourner quelques paragraphes en arrière pour comprendre à qui les lignes appartenaient.

Merci Maryna pour votre confiance et l’envoi de votre roman. Ce fut pour moi une bien belle découverte ? Et puis si vous le permettez j’aimerais vous poser une question : ce récit est-il autobiographique ?

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Les silences d'Isis

Isis, si belle, si sensible, si aimante m’a fait irrésistiblement penser à Ariane de Belle du Seigneur.

Je sais bien qu’elle ressemble à son autrice , concertiste de talent et esthète éclairée.

Isis a aimé, aime et aimera. Au gré de ses émotions elle nous livre de belles réflexions sur la musique, la peinture, la poésie…

Mais Isis est versatile, éprise d’absolu dans une société où règne l’individualisme, l’ennui et la pâleur du quotidien.

Elle sort d’une relation d’emprise et ne veut plus faire de concessions… mais l’amour exige, malgré tout.

Je l’ai suivi dans ses états d’âme mais, un peu submergé, je m’en suis extrait ….pour mieux la retrouver , apaisée mais toujours amoureuse de l’Amour!

Je conseille ce livre à un lectorat jeune et avide d’excellentes références artistiques.

un grand merci à Maryna Uzun qui m’a fait l’honneur de m’envoyer son beau livre !!

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Les silences d'Isis



Isis est une artiste. Elle voit les choses, dit-elle, au travers du prisme de la poésie. Elle vibre à l'unisson des éclats de lumière traversant les vitraux de l'église dans laquelle elle se réfugie, des variations climatiques lors de ses promenades sur les quais de Paris, dans les champs de blé et sur les plages de Normandie - sur l'île de Gavrinis également qui est chère à mon coeur-.

Elle est un peu décalée, assez solitaire, refusant les contacts sociaux lui donnant l'impression, du fait de leur superficialité, de lui faire perdre son temps.

Elle préfère se consacrer à ses activités de peintre et d'enseignante qui, seules, lui permettent de donner un sens à sa vie, une vie qu'elle partage depuis quelques années avec Marc.

Ils ont déjà divorcé tous deux et le couple qu'ils forment aujourd'hui est mal assorti. Lui est pragmatique, terre à terre, concret. Il ne vit que pour son travail, apprécie les routines, se réfugie dans les tâches matérielles. Il est dans sa bulle, assez taiseux, et satisfait de la situation avec Isis, il ne se pose pas de questions, ne lui renvoie pas ce qu'elle attend et ne remet pas en cause leur union.

Elle est plus fantasque. Elle aime vivre au jour le jour, improviser, en quête d'inspiration et d'absolu, de relation fusionnelle. En demande auprès de Marc, elle en attend une forme de réassurance et de reconnaissance.

La problématique du couple est assez courante : une femme peu sûre d'elle même, souhaitant se construire dans l'échange et le partage, et un homme qui n'est pas dans cette disposition d'esprit, se suffisant plus à lui-même.

Pétrie d'irrésolution et de questionnements, tiraillée entre son sens de l'engagement et sa soif de liberté, Isis se sent étrangère et touriste partout où elle passe, ne sait profiter de l'instant présent, et craint le vide lorsqu'elle rentre chez elle.

Avec infiniment de sensibilité et d'authenticité, sur un ton vif et léger qui contraste avec la gravité du sujet, et par petites touches empreintes de vérité et de poésie, Maryna Uzun nous invite à partager le quotidien tourmenté et les émotions d'une jeune artiste empêtrée dans ses déboires conjugaux et ses aspirations contradictoires.

Merci Maryna pour ce beau cadeau de Noël !
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Les silences d'Isis

Isis,

C'est un prénom qui ressemble à un Orient envoûtant et mystérieux.

Isis c'est comme une île. Elle recherche l'amour idéal, le rivage insoupçonné, inaccessible et quand elle l'atteint, c'est pour s'en lasser. Elle veut être une oeuvre d'art en mouvement.

Peindre, trouver ainsi son chemin dans le monde.

Car Isis est une jeune artiste peintre qui tente de vivre de son art, elle est d'origine ukrainienne, belle, impétueuse, rebelle, éprise d'absolu. Elle rêve d'un amour à la fois romantique et intense, qui réinventerait le quotidien de chaque jour et qui la comblerait au-delà de tout.

Elle vit avec Marc depuis trois ans. Leurs corps en harmonie dans le désir de l'un pour l'autre ne sont que fusion et incandescence. Leurs corps forment l'accord parfait qui vient se plaquer sur les touches blanches et noires d'un piano, mais pour le reste, qu'en est-il ? Pour le reste, cela pourrait ressembler à des notes dissonantes...

Car Isis trouve ce quotidien terne. Marc est comme un ordinateur qu'on allume et qu'on éteint, prévisible, programmé pour accomplir docilement sa vie quotidienne. Bon, en ce moment, mon ordinateur capricieux et imprévisible ressemblerait plutôt à Isis...

Elle et lui n'ont rien de commun si ce n'est ce toit qu'ils partagent, - ♪ ♫ toit toit mon toi...! ♪ ♫, si ce ne sont leurs étreintes, si ce ne sont ces paysages vers lesquels ils courent pour tenter de redonner souffle à leur existence.

Le sable bleu de Deauville, Venise, Florence, la baie de Quiberon...

Ce sont deux conceptions différentes de l'amour, deux personnages égarés dans la même histoire...

Isis me fait penser à l'océan en Bretagne, ce n'est jamais le même paysage, d'un jour à l'autre, parfois dans la même journée. Isis est imprévisible comme la mer.

J'ai cherché à savoir ce qu'il y avait dans ce coeur bousculé par tant d'impatience. J'ai tendu la main vers Isis. Je l'ai suivie dans les jardins du Luxembourg, j'ai effleuré de mes doigts l'eau pâle sur les chaises en fer jetées en désordre après la pluie...

Isis est un oiseau insaisissable, un papillon, une libellule, un chat qui retombe sans cesse sur ses pattes. Une funambule qui marche sur les phrases que déplie Maryna Uzun comme une ligne de vie.

Isis, c'est une joie folle étreinte de tristesse.



Insatiable,

Solitaire parmi les jours ordinaires,

Imprévisible,

Silencieuse en elle.



Car les silences d'Isis sont des respirations à combler. Je l'ai suivie dans cette quête éperdue d'amour. Je l'ai suivie et je me suis demandé quelle était cette voix intérieure qui la poussait parfois à entrer dans le silence d'une église vide, là où je me suis assis trois rangs derrière elle...

Peut-être pour calmer les trépidations d'un coeur sans cesse affolé ? Peut-être pour prier ? Mais prier pour qui, pour quoi ? Pourquoi ?

Comment remplir ses silences ?

Par un étrange hasard, mes lectures estivales m'ont amené souvent à effleurer des femmes dont le ventre demeurait désespérément vide. Nous nous étions fait l'écho d'un de ces personnages lors d'une lecture commune qui parlait d'ailleurs aussi de peinture, de Chagall...

J'ai deviné l'ombre de Maryna Uzun dans cette écriture imagée, musicale, poétique.

Maryna Uzun n'écrit pas, elle peint. Elle n'écrit pas, elle laisse courir Isis incroyablement éprise d'absolu comme une fugue, comme un scherzo. Isis, c'est une musique qui caracole et la musique change aussi comme la mer...

Isis, comme une note de musique qui se promène sur la partition insensée des mots que nous joue Maryna Uzun.

J'ai deviné dans cette écriture, une voix juste, une émotion à fleur de peau, intense comme lorsqu'elle eut peut-être pour la première fois envie de peindre ce personnage excessif et inquiet qu'est Isis.

Parfois une narration lente semble chercher à calmer l'inconfort de l'amour. Son affolement. Chercher à consoler Iris qui se sent parfois étrangère à sa vie.

Oui, la consoler car je vous avoue que parfois j'ai cru voir les larmes d'Isis couler sur les pages de mon carnet à spirales, les faire s'onduler comme de petites vagues, lorsqu'elle se penchait au-dessus de mon épaule pour voir ce que j'écrivais...

Maryna Uzun est amoureuse des mots, à moins qu'elle soit une magicienne des mots, l'un n'empêchant pas l'autre, bien au contraire. J'ai d'ailleurs connu une magicienne... mais pardon je m'égare...

L'écriture de Maryna Uzun est poétique, sensuelle, brûlante comme un brasier, elle m'enroule de ses caresses, m'enivre de ses mouvements entrelacés. Elle sait dire les pleins et les déliés de la vie, les lignes sinueuses, l'asymétrie des formes, les interstices, les aspérités, d'où parfois surgit la lumière par ricochet.

Il y a de l'espièglerie aussi dans certaines scènes. J'ai souri à l'évocation de cet amant pressé qui n'enlevait jamais sa montre de son poignet lorsqu'il faisait l'amour. J'ai alors imaginé ce que cela aurait été s'il avait porté une montre à gousset...

C'est une écriture insaisissable d'une féminité solaire comme les mouvements d'Isis, toujours recommencés dans cette recherche d'un sens à sa vie.

Son écriture est comme un va-et-vient qui me conduit au vertige.

Et puis, il y a cette belle et douce réflexion en filigrane : le bonheur est-il un don ?

Que cherchons-nous dans nos lectures sinon des personnages parfois fantasques et fragiles qui nous rendraient la vie ordinaire totalement insupportable ?



« C'est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur, sur le lit ou sur le pré.

C'est l'ami ni ardent ni faible. L'ami.

C'est l'aimée ni tourmentante ni tourmentée. L'aimée.

L'air et le monde point cherchés. La vie.

- Était-ce donc ceci ?

- Et le rêve fraîchit. »

Rimbaud, Veillées



Merci Maryna pour ce très beau cadeau.

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Les silences d'Isis

Deauville, un homme, une femme. Non ce n'est pas Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée de Claude Lelouch.

Marc et Isis, un couple comme tant d'autres, une balade à Deauville pour essayer de sauver ce qui reste de cet amour malmené. Marc et Isis c'est " Je t'aime, moi non plus". Isis étouffe, s'ennuie de cette vie sans lumière, artiste peintre elle voudrait vivre sa vie en couleur, " je peins mes rêves dit-elle".

Les désirs d'Isis ne semblent pas interpeller Marc qui manque d'entrain, est casanier et ne voit pas Isis se faner.

" Les silences d'Isis" de Maryna Uzun est un roman d'amour, une histoire de couple, un roman existentiel où la liberté de l'un peut vite devenir un carcan pour l'autre. Entre égoïsme de Marc et la lâcheté de Maximilien, Maryna nous interpelle nous les hommes sur nos travers. J'ai aimé ton récit Maryna , cette écriture pleine de poésie sur un thème si souvent abordé.

moralité: l'amour n'est jamais acquis.

Deauville, un homme, une femme, Raphaël, Isis, chabada bada bada, un cœur qui bat chabada bada.....

meci Maryna pour ce magnifique cadeau.
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Les silences d'Isis

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Essouflé… Lorsque je lis Maryna Yzun, que ce soit dans sa poésie ou ses romans, elle m’essouffle. Elle utilise les mots, les décortique, les soupèse, cherche la phrase qui lui correspond et l’écrit vivement dans l’ordre qui lui convient le mieux. Les chapitres courts s’enchainent comme l’écriture d’un journal écrit au jour le jour, décousu, sans ordre défini, à la volée des sentiments.



Isis est peintre. Son uniforme est la couleur. Elle respire en couleur. Elle enseigne de temps à autre au musée Bourdelle. Sa vie est parsemée de petites touches, instantanées, de manière impressionniste : « Un mur blanc paraît bleu dans une certaine lumière, et à une certaine heure du soir ».

Je repense au journal tenu par le grand peintre Eugène Delacroix durant une bonne partie de sa vie. Son mal d’amour, se ressentait constamment dans ses écrits : « Je suis malheureux, je n’ai point d’amour. Ce tourment délicieux manque à mon bonheur. Je n’ai que de vains rêves qui m’agitent et ne satisfont rien du tout. J’étais si heureux de souffrir en aimant ! » Un lien très étroit existait chez lui entre la relation érotique avec ses modèles et l’expression de la création dans son art.

Isis est proche des pensées de cet artiste. En artiste, Isis « voyait la vie comme un mélange de lignes sinueuses, de constructions asymétriques, d’arabesques et de courbes naturelles ».

À la façon du peintre Alfred Sisley qui commençait toujours ses toiles par le ciel « Isis était ivre de ciel ». Un soir, elle rentre au soleil couchant : « deux ou trois traits sortaient des nuages, comme des rayons, comme s’ils dansaient avec les bras ouverts ».



Elle est jolie Isis et aime être admirée. Lorsqu’elle marche dans la ville cela se remarque : « Je suis canon, je suis drôle, intelligente, je suis moi-même ». Elle a tellement besoin d’amour : « Tout ce qu’on fait, c’est pour se faire aimer… sinon à quoi bon vivre ? ». Elle avait connu l’amour jeune avec un de ses professeurs des Beaux-Arts. Ce curieux personnage ne vivait que dans les excès. Un poète se souvenait-elle : « Ton cul est beau comme un bateau », disait-il. Ils partirent ensemble aux États-Unis et se marièrent. Les amis de son mari étaient des débauchés, drogués. Cette vie ne lui convenait pas, elle n’existait plus et le quitta un jour d’automne, l’année de ses 29 ans et de sa rencontre avec Marc.



Isis adore ce beau Marc avec lequel elle vit à Paris et qu’elle craint de perdre. « Il était si beau qu’elle avait envie de se fondre en lui ». Leur première rencontre est très charnelle : « l’amour deux jours durant, sans manger. » Ils déambulent dans Paris, les quais de la Seine, Notre-Dame, reçoivent leurs amis, voyagent. Peu à peu, une insatisfaction s’installe chez la jeune femme. Elle aime Marc mais s’ennuie. Que cherche-t-elle ? Le sait-elle vraiment ? Elle semble perdue, dépressive, au bord d’un gouffre de mélancolie, Le dialogue avec Marc est faible : « Il ne vit pas, il hiberne ! ». Elle ne le comprend pas. Elle voudrait faire des folies, n’importe quoi : « Elle se voyait marcher dans la rue, complètement nue, sans que personne ne fût choqué, en portant de gros paquets de shopping ».

Tout allait trop vite dans la tête de cette jeune femme insatiable. Elle voulait se marier, avoir des enfants. « Sa vie était une salle d’attente ». Un jour de spleen, elle s’enferme dans une église et répète : « Je déteste la pilule, mais je ne vais surtout pas mendier pour qu’il me fasse un bébé. S’il n’y avait pas cette putain de pilule, j’aurais déjà quatre enfants avec lui, tellement on baise ! ». « Peut-on être heureux à plein temps ? » s’interroge-t-elle. Marc l’aimait mais elle lui en demandait trop, il ne pouvait suivre : « sa vie avec Marc, après un éclair d’amour, redevenait amorphe. »



Le roman se termine curieusement en conte de fée. Isis s’est décidée à quitter Marc. Un grand amour arrive de façon inattendue sous la forme du beau Raphaël qu’elle rencontre sur une plage de Deauville : « Il était charmant, même s’il sentait un peu la lessive ! ». Il ne se quitte plus. Un projet de mariage et d’enfant se dessine. Le bonheur…



J’ai eu du mal à terminer la longue pérégrination d’Isis dans sa recherche amoureuse. Pas facile de suivre cette femme fragile, constamment au bord de la rupture, proche du bonheur par instant, s’en éloignant aussitôt, s’engouffrant dans des émotions : cris, pleurs, silences, désirs inavoués, excès. Le pauvre Marc ne pouvait suivre.



L’écriture de Maryna Uzun, comme dans sa poésie, reste hystérique, fantasque, mais vraie. « Mon âme ressemble à un accordéon : ça s’étire et ça se resserre et ça s’étire de nouveau ».

J’ai noté cette jolie phrase qui correspond à Isis et peut-être à Maryna :

« Isis contemplait un papillon rouge et noir. Il était si beau sous les rayons du soleil et si fragile, au milieu des pierres austères »



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Les silences d'Isis

Isis, l'héroïne du roman de notre écrivaine et babeliote venue de l' Est lointain, "était seule avec son bonheur débordant, qu'elle ne pouvait pas épancher". Il est vrai que son beau Marc, avec qui elle partage la vie depuis 3 ans, est ce qu'on appelle un "pantouflard", qui après son travail préfère visionner une DVD ou écouter de la musique. Rien de dramatique en soi, s'il n'y avait pas 2 grands Mais. D'abord, ce récit est situé à Paris, où il se passe toujours 1000 choses intéressantes et ensuite Isis, la trentaine, est une jeune dame super-dynamique, qui adore mettre à profit ce que la Ville Lumière a de mieux à offrir.



L'Isis de l'ouvrage, qui est une artiste peintre qui donne des cours de peinture, fait, bien entendu, penser à sa créatrice : Maryna Uzun. Il suffit de remplacer peinture par musique, car elle est un virtuose du piano qui donne des concerts et des cours de cet instrument à l'École Prizma de Boulogne Billancourt.

Elle est originaire d'Odessa à la Mer Noire en Ukraine (comme mon épouse d'ailleurs). Elle est arrivée en France en 1997, à l'âge de 23 ans, et s'est mise à étudier la langue française par autoapprentissage. Cinq après, elle publie 2 oeuvres littéraires en Français : "Voix sous les lilas" ,en mars 2004, et "L'escalier d'Odessa", en septembre 2004. Le fameux escalier, image iconique d'Odessa, depuis la célèbre scène du film "Le Cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein de 1925 et que la plupart d'entre nous a probablement vu. Au bout de 5 ans, 2 livres, il faut le faire ! Sincèrement bravo !

Par après ont suivi "Les silences d'Isis", en 2014, et la même année "Le voyage impaisible de Pauline", qui a accueilli 6 critiques favorables sur Babelio.

En plus, Maryna Uzun avait déjà publié, en 2003, un ouvrage spécialisé : "Ethnologie de la création musicale contemporaine". Également en Français (sous le nom de Maryna Both-Uzun), après à peine 4 ans de cours de Français. Décidément !



Il n'est guère simple de résumer cet ouvrage, qui constitue, en fait, le récit d'une liaison amoureuse d'un jeune couple, avec ses hauts et ses bas, ses aléas dramatiques, ses explosions et réconciliations passionnelles, ses attentes, espoirs et frustrations. Ainsi que ses escapades, à Venise, en Bretagne (d'où Marc est originaire)... et ses belles retrouvailles, malencontreusement, parfois de très brève durée.

Et la comparaison par Isis de ses rapports avec Marc et les relations entre les 2 couples de leurs amis : son ami de jeunesse, Maximilien, qui prépare un doctorat, avec sa compagne, Nathalie, une assistante sociale et Jérôme, un aveugle, avec Tatiana, d'origine russe, et mère de la petite Sonia.

Puis, il y a fatalement les souvenirs. Pour Isis sa vie d'avant avec Julien, un créateur comme elle, qui lui a ouvert le monde des artistes de la capitale française. Seulement son caractère tout sauf simple et l'écart important d'âges, lui a incité à rompre leur coexistence. Une décision qui a été difficile à prendre vu la forte personnalité de cet ex.



J'ignore, bien sûr, dans quelle mesure cette histoire est autobiographique d'un pan de la vie de Maryna Uzun, aussi bien que je me méfie de juger ce couple et surtout cette Isis, ne voulant certainement pas offusquer ou froisser une talentueuse artiste pour qui j'ai beaucoup d'admiration.

Mais lorsqu'on s'engage dans la chronique d'une oeuvre, et lorsqu'on dit A, il faut dire aussi B, quand bien même qu'on risque les foudres de l'auteure ! Je dirais donc, en doublant la prudence que la situation impose, que l'Isis de Maryna n'est pas exactement une compagne de tout repos.

Je compatis avec le brave Marc de ne pas être toujours à la hauteur des sentiments artistiques et amoureux hautement développés de sa bien-aimée. Je sais qu'il se montre parfois rustre, distant, évasif et même un peu fainéant, mais c'est surtout un bon bougre pour qui Isis est plus qu'une femme aimée... un vaste programme !



J'espère que mes conclusions, peut-être même erronées, n'entraineront pas la fin d'une amitié, par ailleurs, toute récente. Car maintenant que j'ai fait la connaissance de Maryna Uzun comme romancière, j'aimerais l'entendre derrière son piano, à Boulogne Billancourt par exemple.



Un mot sur le style, avant de conclure : le langage de l'auteure est précis et élégant. Ainsi, les considérations de l'Isis-pas-si-silencieuse-que-ça sur la vie et l'amour permettent d'inonder Babelio de citations ! J'ai dû faire un effort en me limitant qu'à une seule, hier.
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Les silences d'Isis

L'écriture talentueuse de Maryna Uzun parvient à emmener le lecteur dans la vie plutôt misérable d'un couple, vue sous l'angle de la femme, Isis, qui met un temps infini pour comprendre qu'elle ne peut aimer l'homme avec lequel elle vit et donc pour passer à une autre relation où elle n'étouffera pas et pourra s'accomplir.



Maryna Uzun a choisi de décortiquer les détails de la vie d'Isis avec Marc et, si je comprends sa démarche pour montrer à quel point cette relation devenait invivable pour cette jeune femme, j'ai quand même trouvé son cheminement longuet et ses atermoiements m'ont souvent lassé.



Cependant, Maryna Uzun n'enfonce pas que des portes ouvertes et ses réflexions sur la vie, l'amour, la famille, l'art, l'accomplissement personnel sont d'une grande richesse, très réalistes, pleines d'humour souvent et ont constitué pour moi le plaisir principal de la lecture de roman de désamour.



Malgré ses hésitations, sa difficulté à décider, sa personnalité est sympathique et le lecteur veut lui voir trouver le bonheur. La fin un peu eau de rose est finalement assez courte par rapport aux longueurs de sa vie aux côtés de celui qui ne pouvait être l'homme de la sienne.



Donc, pour respecter les critères de Babelio, trois étoiles, c'est-à-dire que j'ai aimé cette lecture dans laquelle m'a manqué une part de dynamisme qu'aucun des personnages, amis, amants, parents n'a vraiment insufflé.



Merci, Maryna, de m'avoir offert la découverte de votre prose avec Pauline et Isis ainsi que votre art poétique à travers les majuscules.
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Les silences d'Isis

"Avoir un seul enfant de toi

Ça f'sait longtemps que j'attendais

C'est le cadeau dont je rêvais" Un enfant de toi, Phil Barney.



J'ai tellement apprécié "Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! " de Maryna Uzun, que j'ai dévoré "Les Silences d'Isis".

J'aurais aimé rencontrer cette jeune femme, encline à la poésie, qui en a marre de son Marc (son marc amer de café) surtout qu’elle attend depuis si longtemps un enfant de lui.



C'est un poème en faveur d'une jeune femme qui rêve de vie et d'amour!

Aussi merci Maryna :



M comme "Malheureusement, tu m’as pourri l’envie. Quand je veux quelque chose, je le veux tout de suite, sinon l’envie me passe. Tu as tué mon rêve… Maintenant, ne t’approche plus de moi ou je vais considérer que tu me violes ! "



A comme..."Avant, prononça-t-elle avec mélancolie, tu m’embrassais tout le temps.

- Avant ! Avant quoi ?" Répond Marc.



R comme... " regard qu'on portait sur un objet, dans l'intérêt qu'on accordait à une personne, parce que c'était là des instants volés au néant."



Y comme... "Yeux se fixèrent sur la Vierge. Isis se crispa. Cette image de femme avec enfant était omniprésente…"



N comme... "Nous nous sommes risqués à vivre la poésie et pas seulement à l'imaginer, et entre la poésie et la folie il n'y a pas de frontières. "



A comme... "L'amour , c'est juste un envoûtement"

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Les silences d'Isis

Isis est telle une déesse égyptienne à la conquête du monde. Isis de Maryna Uzun a beaucoup d'espoir et d'ambition pour parvenir à se faire connaître dans le monde de l'art.



Elle vit à Paris avec Marc et se questionne sur sa place auprès de lui après trois ans de vie commune.

Une relation tumultueuse fait d'amour mais aussi, de rejet, de remises en question, de réconciliations qui fragilisent leur relation.



Leurs personnalités se cognent car elles sont antagonistes et cela fonctionne comme sur des roues carrées, (comme disait mon père), ça ne roule pas bien....



Il est aisé de comprendre qu'à travers les silences d'Isis, l'auteur nous plonge dans son monologue intérieur, dans une tempête de mots qui nous associe au mal-être de cette artiste. Elle est comme corsetée et ne parvient pas à trouver dans sa quête, le chemin du bonheur.



Elle est tourmentante et tourmentée et ça tangue dans son coeur, elle ne sait plus trop où elle en est.

Elle cherche son autre, idéale mais certainement pas en la personne de Marc, elle en est convaincue. « Tous les jours elle se posait la même question : est ce qu'elle aimait suffisamment, comme il fallait ».



L'auteur nous entraîne dans les méandres de la vie d'Isis qui fait des choix pour vivre autrement.



Je n'en dirai pas plus, simplement que j'ai beaucoup aimé ce livre. Une écriture solide, structurée, où le lecteur est capté par le destin d'Isis, on se demande ce qui va se jouer, quel avenir se dessine pour elle.



Isis est dans ses silences qui nous parlent à nous tous, car elle se questionne sur sa place dans la vie, si elle est au bon endroit, va-t-elle accéder au bonheur ? Cette quête qui la ronge au point de s'accorder aucun répit.



Il y a aussi le mystère de la vie, ce que l'on ne peut écrire, qui nous arrive quand on décide de marcher au-delà des apparences, quoi qu'il en coûte.



Merci Maryna pour cet excellent moment de lecture.

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Les silences d'Isis

Isis est une vraie titi parisienne. Telle une fée clochette, elle virevolte, elle butine, elle vit dans un tourbillon sans fin de sentiments, elle veut admirer, elle veut être admirée. Comme l'écrivait Gérard de Nerval :



Elle a passé, la jeune fille

Vive et preste comme un oiseau

À la main une fleur qui brille,

À la bouche un refrain nouveau.



Mais Isis, tel un papillon, ne se pose jamais bien longtemps, éternelle insatisfaite, elle veut tout, tout de suite. Elle refuse, malgré l’amour de son compagnon, la vie routinière qui s’installe inévitablement dans son couple. Quels seront ses choix ? Nathalie, Maximilien, Jérôme, Tatiana et Marc, ses proches, vont-ils réagir ?

Isis est tout de même exaspérante, elle semble refuser de grandir. Non, sa jeunesse n’est pas finie….



Je me suis laissée emmener par l’auteure dans cette balade d’un Paris que j’aime : une allée du Luxembourg, longer la Seine et voir les péniches, aller boire un thé dans le Marais, sans doute chez Dame Anne (évitons de faire de la publicité), déambuler à Saint-Michel, et même si parfois, son héroïne volette trop, j’ai passé un agréable moment de lecture.

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Les silences d'Isis

Sur la couverture : la plage de Deauville avec un couple enlacé qui se joue des nuages gris et des nuances métalliques d'un Océan qui déroule ses vagues sur la grève ! Cette présentation idyllique n'est pas sans nous rappeler le film de Lelouch : un homme et une femme ! Chabada bada..mais c'est sans compter sur Maryna qui dans son roman va nous décrire les relations d'Isis et de Marc !

Isis est une artiste peintre, belle, jeune éprise d'absolu et très amoureuse de Paris qu'elle sillonne avec volupté tant elle aime ses rues, ses églises, ses monuments ! Elle a été mariée à son professeur des Beaux Arts et a vécu 10 ans avec lui aux U.S, mais elle n'aimait pas les fréquentations douteuses de Julien et, elle a rencontré Marc : un beau ténébreux au look latin et elle vit à Paris depuis 6 ans avec lui ! Encore un problème car s'il la comble charnellement, il s'avère qu'il est casanier, taiseux et ne s'intéresse qu'à son travail ..

Isis a besoin d'un amour perpétuellement renouvelé, de passion et d'originalité ! Les disputes sont fréquentes et même s'ils s'échappent un peu de la capitale, Marc reste trop conformiste pour cette rebelle avide de sensations et de surprises. Les amis de Marc : Maximilien qui est doctorant et tente d'écrire un roman et sa femme Nathalie, Jérôme et Tatiana n'arrivent pas à susciter en elle une attirance et elle préfère organiser toute seule ses expositions !

Elle sent de plus en plus poindre en elle le désir d'être mère mais Marc, divorcé ne veut pas se marier et, il fait la sourde oreille aux pulsions de sa compagne...

Isis finit par se décider à quitter Marc, à louer un petit appartement et continuer à donner des cours de peinture!

Mais, Maryna : cette auteure romantique et passionnée va précipiter les évènements et...chabada bada ( elle a du adorer ce film ! ) : Isis en déesse mythique de l'Egypte va rencontrer son destin !

Merci Maryna pour ce cadeau mais, j'avoue que je préfère les envolées lyriques, la féérie des mots et le style des romans précédents ! La tectonique des couples est trop géologique pour moi et, je reste ta dévouée admiratrice quand tu fais tes gammes avec les phrases, avec les couleurs et les odeurs !
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Les silences d'Isis

Isis est insatisfaite. Belle et artiste elle ne sait pas ce qui lui manque pour être heureuse. Un enfant avant d'être trop vieille. Que Marc, son compagnon, soit ce qu'il n'est pas. Une liberté dont elle rêve mais dont elle ne saurait que faire. En fait Iris cherche l'amour, le grand, celui qui comble tous les vides et se suffit à lui-même. Quand à deux : « On est invisibles aux autres, et transportés ailleurs. On n'a plus peur de l'ignorance. On ne souffre plus de l'absence. On est. »

Maryna Uzun me fait un peu penser à Françoise Sagan qui à la manière de sa célèbre prédécesseure, avec un certain romantisme et beaucoup de poésie, met en scène une jeune bourgeoise désabusée. Et même si parfois le rythme se fait lent, j'ai aimé découvrir les allers et retours de l'humeur d'une Isis dont l'exigence n'est rien de moins qu'une quête d'absolu.

Merci à Maryna.
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Les silences d'Isis

« C'est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur, sur le lit ou sur le pré.

C'est l'ami ni ardent ni faible. L'ami.

C'est l'aimée ni tourmentante ni tourmentée. L'aimée.

L'air et le monde point cherchés. La vie.

— Était-ce donc ceci ?

— Et le rêve fraîchit. »

Rimbaud, Veillées



*

Belle et rebelle,

Isis rêve d'un amour sans limite, sans contrainte,

un amour

qui s'épanouirait comme des herbes folles,

qui s'envolerait, libre et léger, comme une nuée d'oiseaux.



Elle qui ne sait rien faire à moitié,

veut ouvrir son coeur sans restriction.

Vivre sans concession.

Combler ses folies et ses passions.



Son tempérament sans compromis

rêve d'une vie pleine de sens.

Vibrer.

Papilloter.

D'un battement d'aile,

repousser

l'oisiveté et l'inertie.



Tout feu tout flamme,

la jeune artiste

peint avec la même radicalité.

Isis croque cet amour

de mille teintes colorées

de traits vifs qui débordent du cadre pour s'envoler.

Il n'y a pas d'autre façon d'exister,

deux coeurs qui battent à l'unisson.



Mais, le calme de Marc se heurte à l'impatience d'Isis.

Lui, statique, mutique, aphasique.

Elle, impulsive, expansive, effusive.

Interlude euphorique suivi d'un amour désenchanté, désaccordé.

Sa vie rangée se heurte à ses envies de liberté, d'insouciance et de gaieté.

Envie d'être aimée, cajolée, dorloté,

avide de regards, de gestes, de projets,

Isis se sent délaissée, abandonnée.

Frustrée, lassée, découragée.

Tempêtes intérieures,

tempêtes extérieures.



« Je sens que je deviens folle avec toi. Je t'aime, mais je n'aime pas ma place dans ta vie : elle est trop fragile, … tu me détruis ! »



Trop vacillant, trop éphémère,

cet amour inexpressif,

vide de mots

vide d'amour

vide d'un futur jouissif

routinier, figé,

ne peut la combler.

Il s'étiole, s'atrophie, s'anémie.

Et le temps fuit

l'entraînant avec lui.



Isis capte encore un souffle,

elle veut y croire encore.



« L'amour, c'est comme un bleu, ça change de couleur : violet, verdâtre, … On se cogne, parce que chacun de nous est tellement différent de l'autre… L'amour, c'est toujours un choc parce qu'on découvre qu'on ne se comprend jamais totalement. Puis le bleu guérit peu à peu, et disparaît – quand on ne se fait plus aucun effet… Mais moi, je ne suis pas complètement guérie d'aucun bleu et de personne… »



Et puis, cette sensation, cet espoir de bonheur

peu à peu, s'anémie, s'échappe, s'évapore.

Se libérer.

Peur.

Incertitude.

Lassitude.

Erreur.

Folie.



« Quand on est fidèle à une seule personne, est-ce parce que cette personne nous suffit, ou parce qu'on a peur des complications et des tueurs en série, ou encore, parce que l'occasion ne se présente pas ? Moi, il faut que mon amour meure ou s'affaiblisse pour qu'un nouveau naisse… »



*

Nous cheminons au côté d'Isis, suivant ses questionnements sur sa vie de couple, ses inquiétudes, ses rêves, ses désirs. L'autrice a su faire vivre Isis avec une telle intensité qu'on a l'impression de la connaître intimement, comme on parlerait à une vieille amie.



Isis est pareille à l'océan, elle laisse parler son coeur.

Sac et ressac.

Vagues d'émotions qui ondulent, oscillent et s'entrechoquent.

Moments de douceur, d'accalmie suivis d'une déferlante inverse, violente, douloureuse.

Moments de lassitude, envie de tout plaquer et de recommencer sur d'autres rivages.



« Goethe, qui a vécu une vie particulièrement glorieuse, a quand même dit, à la fin, que s'il devait additionner tous les instants de bonheur intense, ça ne durerait pas plus d'un quart d'heure ! Donc, je ne suis pas la seule à chercher un condensé de bonheur et à m'apercevoir qu'il est souvent « dilué » ! »



*

Avec beaucoup de finesse et de poésie, Maryna Uzun a réussi à m'entraîner dans cette relation conflictuelle où l'un se contente d'une vie simple et tranquille, alors que l'autre recherche un festival d'émotions et de vertiges.

L'écriture de Maryna Uzun est belle et délicate, vive et câline, douce et envolée, pudique et exubérante, sensible et franche. Les mots s'agencent avec grâce, musicalité.



Merci Maryna pour cette balade improvisée qui change de mes sentiers habituels. Mon carnet de citations s'est rempli de jolies phrases.



« Vive l'amour qui n'est pas éternel : l'amour qui naît, vit et meurt, malade ou assassiné, ou qui meurt juste d'un âge avancé. »
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Les silences d'Isis

Maryna m'a emporté un peu loin de mes rivages habituels, dans les méandres de l'esprit de son héroïne Isis. J'ai été charmé par cette dernière, semblable à un petit animal sauvage difficile à apprivoiser, on aimerait la rencontrer et se laisser entraîner loin de son existence et des soucis du quotidien.

Maryna a puisé dans son âme d'artiste pour écrire ces lignes, tisser ces phrases. Elle y a mis, je pense, une bonne part d'elle même, un mix entre Isis et Tatiana.

Roman composé principalement du dialogue intérieur du personnage principal, concentré d'énergie, de questionnement, de quête de soi, confronté à la différence et l'indifférence lorsque un couple est composé de deux personnes aux antipodes l'une de l'autre.

Parsemé de fulgurances poétiques, une parenthèse bienvenue après ma dernière lecture, merci à Maryna pour cette découverte inattendue et rafraîchissante.
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Les silences d'Isis

Un beau cadeau que m’a fait Marina Uzun en m’envoyant son livre, mille mercis Nemorino! Un roman attachant que j’ai eu plaisir à lire.

C’est écrit avec grâce, les interrogations, les hauts et bas d’Isis, de sa relation avec Marc, la vie comme elle va… Des doutes d’Isis, de son impression parfois « de suivre le courant et finalement de vivre n’importe comment, juste pour justifier l’effort de ses parents de l’avoir mise au monde et de l’avoir élevée », Maryna la magicienne fait une œuvre qui n’est jamais plombante, nous faisant sautiller allègrement de moments de déprime, liés notamment aux insatisfactions de la vie amoureuse de son personnage, à ses émerveillements et enthousiasmes.
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