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Citations de Max Lobe (16)


« Mais mon fils, tribaliste, ce n’est pas comme communiste. Tu m’entends ? Il y avait beaucoup de « iste » à mon époque. Difficile de tous les comprendre. Colonialiste, communiste, extrémiste, terroriste, tribaliste… Moi je connais seulement colonialiste et tribaliste. Pour communiste et les autres « iste » là, c’est trop compliqué pour moi. Je ne suis pas une intellectuelle-long-long-crayon, moi. Mais je me demande seulement, en repensant à tout ce que disait mon père, pourquoi les Communistes seraient-ils venus tourner la tête de notre Mpolodol-Lon ici jusque dans nos forêts-ci ? »
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« Je vais lui dire que tout va bien ici. Que je suis heureux. Très heureux même. Je vais lui inventer des trucs invraisemblables : que je lui ferai bientôt parvenir du gombo bien glissant et en masse. Que je viens de trouver un boulot très bien payé dans une grande organisation de la coopération internationale genevoise. Que je vais bientôt acheter une très grande villa au bord du Léman ou un chalet dans les hauteurs de Davos. Que je lui rendrais visite au Bantouland tous les mois et même tous les week-ends si elle le souhaite. Je lui dirai que mon compagnon a un retard de plusieurs semaines et qu’il mettra bientôt au monde un très bel enfant. »
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Mon fils Makon m’a dit que tu es venu de loin-loin. De très loin même. Il m’a dit que tu es venu du pays des Blancs là-bas où tu vis, seulement pour me voir. Il m’a dit que tu veux que je te parle de Um Nyobè. Est-ce que c’est la vraie vérité, ça ? Hum, vraiment ! Tu me fais honneur, ah mon fils. Ça me met beaucoup de joies dans le cœur qu’un jeune homme comme toi vienne d’aussi loin seulement pour me voir, moi Maliga. Le plus souvent, ceux qui partent chez vous là-bas, ils ne reviennent plus ici. Non oh ! Ils ne reviennent plus, eux. Ils calent là-bas. Je ne sais pas qui leur mange la tête comme ça jusqu’à ce qu’ils oublient tout, tout et tout, même le trou qui les a mis au monde. Est-ce que c’est comme cela qu’on se comporte ? Franchement, mon fils, tu me fais honneur. Que Nyambè te verse ta part de bénédictions. Qu’il t’en verse beaucoup-beaucoup ! Tu m’entends ? Qu’Il t’en verse même un fleuve, s’Il le peut.
Mon fils, bois un peu de ce bon matango. Ekiééé ! Pas si vite. Pourquoi est-ce que tu es pressé comme ça comme si tu avais la diarrhée ? Doucement ! Verses-en d’abord un peu par terre pour nos morts et nos ancêtres. Regarde. Fais comme moi. Comme ça. Voooilààà. Bien. Maintenant tu peux boire.
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Quand on a mangé salé, on ne peut plus manger sans sel.
Proverbe bantou
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Là-bas, de l’autre côté, avec de petites fleurs blanches et jaunes, c’est du Malingbé : il n’y a pas mieux pour les désinfections. Je te jure qu’il n’y a pas mieux pour soigner une blessure. Même pas l’alcool des blancs, ni leur mercrocrome-là. Quoi ? Tu dis quoi ? On ne dit pas mercrocrome ? On dit quoi alors ? Mercurochrome ? Chrome ? Ekiééé, laissons tout ton gros-gros français-là par terre. Retiens seulement que le Malingbé désinfecte les blessures.
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[incipit]

I

Voilà, ça y est. Je suis dans l’avion qui m’amène à Douala.

Retour au pays.

Mon cœur bat si fort.

La joie, mais aussi la peur de rentrer à la maison. Douala, j’y ai vu le jour et passé les dix-huit premières années de ma vie.

J’y ai grandi sans presque jamais me rendre dans une autre ville du pays. A l’exception de Yaoundé, la capitale.

Doualaien, qu’est-ce qui fait de moi un Camerounais ?

Cela me rappelle des amis genevois qui, malgré l’excellent réseau ferroviaire suisse, n’ont jamais traversé la Sarine à Fribourg pour se rendre en Suisse alémanique.

Qu’est-ce qui fait d’eux des Suisses ?
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« Ma mère dit que dans la vie, il y a des trucs qu’elle ne pardonne pas, même si tu lui donnes un container de crèmes dépilatoires. Quand elle dit ça, moi, je peux voir dans ses yeux qu’elle veut parler de ce que lui a fait tonton. Moi, je vois que maman est toujours très affectée par ce truc-là, et je crois qu’elle le restera. C’est pour ça qu’elle n’a jamais donné à tonton sa part de pardon. Elle ne l’a jamais mis en haut comme il le souhaitait, même pas avec un petit-petit Western Union. Rien. »
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Mpodol scandait dans un fort accent bassa:
- Nous allons obtenir notre indépendance!
- Vérité Oh! Ah Mpodol Oh!" criait la foule.
"Il est grand temps que nous réclamions notre souveraineté à nos amis français.
- Vérité Oh! Ah Mpodol Oh! Vérité Oh!
- Le Cameroun par les Camerounais et pour les Camerounais!
- Mpodol Oyé! Mpodol Oyé! Mpodol Oyé!"
Oh mon fils, je te jure que j'ai encore un souvenir net-net de cette scène-là. Wuyé! C'est comme si cela s'était passé ce matin même. Ah! C'était quelque chose!
C'était du venez-voir-et-allez-parler!
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Je crois qu'ils m'ont pris la dedans parce que je remplis tous leurs quotas dont... la race. Mais peu importe, dit ma mère au téléphone, l'essentiel est qu'ils aient tout de même retenu ta candidature. De toute façon, elle conclut, la chèvre broute là où elle est attachée.
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Nous devons tout donner. Tout. Nous devons baisser nos culottes pour recevoir une aide d'urgence. Ce qui choque le plus Ruedi, c'est qu'on nous demande des copies de toutes nos transactions bancaires sur les douze derniers mois. Pour un vrai vrai Eidgenosse à l'état primitif comme Ruedi, fouiller dans son compte bancaire, même vide, c'est comme lui couper les couilles.
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Peu de temps après, ma conseillère s'est présentée, droite dans ses petits talons, le sourire soigneusement rangé aux commissures des lèvres. Le masque avait été remis à sa place . Elle s’est approchée de moi et m'a tendu une main glaciale. Comme d'habitude.
Ma conseillère est une dame grande comme trois mangues qui font du cirque. Elle a trop de margarine dans le corps. Son visage gras et son triple menton en témoignent. Elle doit en avoir également sous les hanches et dans la malle arrière. Trois cheveux blonds sur son crâne, jouent à saute-mouton. 
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"Que peut-on attendre de bon d'un fou ?" demande l'une avec indifférence. "La folie", répond l'autre avec une indifférence encore plus grande.
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- Je ne sais comment te remercier. Tu as été d'une très grande aide pour moi. Je te promets un truc: plus jamais je ne vais te mettre dans ce genre de choses. Et j'espère que plus jamais tu ne referas ça. Oublie tout ce qui s'est passé ce soir, et surtout ne le raconte à personne. O.-K.?
- Oui, maman.
- Pas même à William.
- T'inquiète. Ça reste entre nous.
- Tu es un ange, mon garçon. Je compte sur toi pour continuer paisiblement tes études et devenir élastique.
- Non, maman, c'est l'élasticité de la demande par rapport au prix.
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Il aimait raconter que c'était la seule chose qui lui restait à faire dans un pays où le chômage fait partie des compétences des gens.
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Simon m’avait ensuite invité à manger dans un tourne-dos, Chez Mamie Yossa : une toiture en tôles ondulées clouées sur quatre piquets plantés dans la terre. Sous cette tente, plusieurs dizaines d’étudiants. L’endroit était au maximum des capacités d’accueil. Le bruit y était comme dans un marché. Les concurrentes de Mamie Yossa disaient qui si son tourne-dos à elle attirait autant d’asso, c’est parce ce qu’elle mettait des écorces de sorcellerie dans ses marmites. Elles racontaient même que Mamie Yossa y versait certainement un peu de son vin rouge que les femmes pissent chaque mois. Aaah les ragots ! Il suffit pourtant de regarder un peu Mamie Yossa pour comprendre que sa cave est à sec. Et ce, depuis bien longtemps ! N’est-ce pas qu’on l’appelle mamie ?
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Ce n'est pas celui qui a faim qui mange, mais celui qui a de la nourriture.

Même à sec, la rivière doit conserver son nom.

… Elle se bat… contre des histoires de mouton noir. Moi, je vis une vie de mouton noir.

- Heureusement que tu n'es pas un mouton noir.
Je fronce les sourcils.
- Tu es déjà Noir.
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