C'est un bon roman mais, à mon goût, pas le meilleur pour découvrir l'œuvre de Mercè Rodoreda. J'ai recommanderai plutôt «La place du diamant», plus court. Mais voyons ce qui nous intéresse ici:
J'ai eu du mal à entrer dans «Miroir brisé», je dois avouer. Arrivé à la moitié (vers la fin de la première partie) j'ai failli abandonner: «Oui bon, voilà qu'on nous raconte la vie mondaine des bourgeois et leurs émois et alors? ça va durer longtemps? Si c'est ça, autant lire Proust !» Mais ce jugement quelque peu condescendant et chauvin, tout d'un coup, sera renversé par quelque chose qui se *cristallise* dans le roman à travers des motifs qui commencent à se déployer dans le temps si élastique de la narration. Voilà que commencent à apparaître des jeux de miroir dans les souvenirs; une affaire de détails (de signes), comme d'habitude chez cette auteure. Le style est génialement magmatique: il y a des séries et des "sauts" à travers le corps des styles. Par moment, Rodoreda arrive à faire tendre le langage — elle arrive à faire comme de la musique — vers quelque chose de surprenant, jouant des "sauts" dans les images: il y a ce moment particulièrement intense où on a l'impression de lire de la (bonne) poésie contemporaine, quasi-expérimentale: les images fondent littéralement, la ponctuation saute aussi. J'ai été très surpris de cette fulgurance parfaitement impromptue — chose qui me plaît assez.
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Un roman un peu décousu, dont l'histoire, pourtant riche de personnages-peut-être trop?- ne m'a pas réellement émue. Certains caractères sont survolés (Sofia, Maria), des événements pourtant majeurs et bien narrés ne sont pas approfondis...
Mais le premier chapitre vaut le roman à lui tout seul!
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On dit que c'est l'oeuvre la plus ambitieuse et parfaite de cette grande dame des lettres catalanes.
L'oeuvre narre la saga d'une famille patricienne catalane en commençant par le patriarche qui épousera une très belle femme de basse condition sociale et qui aurait été déshonorée. Très rapidement elle deviendra veuve et épousera en deuxièmes noces un autre homme riche qui ramènera à la maison un enfant illégitime, Ramon, à l'origine de très sombres affaires familiales.
La saga termine après la fin de la Guerre Civile espagnole avec Ramon qui avait fui la famille en comprenant les liens de sang cachés au sein de son groupe familial.
Le récit est très bien écrit mais dense et un peu compliqué.
Il y a une très bonne étude dans ce roman autour du symbolisme du miroir, une surface qui reflète tout et derrière laquelle, il y a le rêve que tous veulent atteindre sans en rompre le miroir. Et si dans le roman la vie est comme un miroir que l'on promène le long d'un chemin, ce que l'on a lu sur cette famille, ce ne sont que fragments, c'est à dire, un miroir brisé...
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des récits étranges, dans lesquels je n'ai guère pu entrer, et je serais bien en peine d'en faire une critique. et encore plus de mettre des étoiles. ce qui ne veut pas dire que j'ai trouvé que ce livre n'en méritait pas!
je peux seulement dire que j'ai réussi à le lire tout entier, ce volume, sensible d'une certaine façon à la poésie du style, mais tellement déroutée, me demandant où veut en venir l'auteure... la meilleure image que j'ai pu trouver est celle de pensées qui se suivent, sans forcément de rapport les unes avec les autres... comme quand on est stressé? tracassé? quelque chose comme ça.
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