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Critiques de Mercè Rodoreda (24)
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Comme de la soie

des récits étranges, dans lesquels je n'ai guère pu entrer, et je serais bien en peine d'en faire une critique. et encore plus de mettre des étoiles. ce qui ne veut pas dire que j'ai trouvé que ce livre n'en méritait pas!

je peux seulement dire que j'ai réussi à le lire tout entier, ce volume, sensible d'une certaine façon à la poésie du style, mais tellement déroutée, me demandant où veut en venir l'auteure... la meilleure image que j'ai pu trouver est celle de pensées qui se suivent, sans forcément de rapport les unes avec les autres... comme quand on est stressé? tracassé? quelque chose comme ça.
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Elle m'a dit : sorcière !

Mercè Rodoreda est une auteur catalane (1909-1983). Son recueil Elle m'a dit : sorcière! se compose de trois nouvelles à l'univers singulier, tirées de La meva Cristina i altres contes (Une baleine nommée Cristina et autres nouvelles) (Librairie La Brèche éditions).



Dans "Une lettre", la narratrice écrit à son médecin. Elle se demande si elle n'est pas une sorcière vu que chaque chose qu'elle pense pour elle-même se réalise sur l'instant. Sa parole intérieure est si performative qu'elle se demande si, en songeant furtivement au fait que son mari allait tomber du figuier, elle ne l'a pas tué. Quels doutes avoir quand on est capable de faire naître un pommier sur la mer?



La deuxième nouvelle, "La bonne d'enfants", se compose des paroles d'une bonne à une fillette, petite sorcière qu'elle veut posséder.



La dernière, "La salamandre", raconte comment une femme est pourchassée par les habitants d'un village pour avoir couché avec un homme marié. Lui vit en toute impunité lorsqu'elle est traitée de sorcière et brûlée sur le bûcher. Mais elle revient, sans rien comprendre, sous la forme d'une salamandre que tous traquent aussi.
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Elle m'a dit : sorcière !

un excellent petit recueil de 3 nouvelles...la part belle à "la salamandre", emplie d'émotions....
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La mort et le printemps

La langue est tellement belle que j'aimerais le lire dans l'originale, que j'ai dû lire et relire certaines phrases pour les goûter à fond, ce qui m'arrive peu en prose. Le fond est très noir. La distance entre la beauté de l'écriture et la noirceur de l'histoire est telle que je n'aspire qu'à relire M.R. dans une autre histoire. Celle-ci colle à la mémoire durant des années.
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La mort et le printemps

La venue du printemps, un deuil récent m’ont conduite à me pencher sur un titre La mort et le printemps de Mercè Rodoreda (1909-1983). Une auteure catalane que je ne connaissais pas.



« Puis j’ai enlevé mes habits, je les ai laissés au pied d’un micocoulier tout près de la pierre du fou et avant d’entrer dans l’eau j’ai bien regardé la couleur que le ciel y déposait : toute la lumière irisée du soleil était déjà différente car le printemps renaissait, après avoir vécu sous la terre et dans les branches... »

Ne me restait plus qu’à suivre ce narrateur, un jeune homme de quatorze ans.

Alors je me suis glissée dans son ombre pour continuer le voyage et j’ai savouré les mots, les mots de Mercè Rodoreda qui m’ont transportée dans une région étrange, fantasmagorique occupée par une communauté aux coutumes singulières installée depuis la nuit des temps dans une région montagneuse oubliée des Dieux, isolée et cachée.



Une société hiérarchisée, opprimée par un système tyrannique à la tête duquel règne le Maître du haut de son repère, une maison surplombant le village. Les gardes à cheval, de vrais sbires, veillent au grain, afin que la communauté respecte les lois et les codes. Viennent ensuite le Forgeron, le Cimentier, l’homme du sang, les hommes de l’abattoir, et aussi les fourmis, ceux qui triment pour que perdure cet état des choses, sans oublier les êtres sans visages, des ombres, les vrais parias de cette société.



Une population déshumanisée soumise à des codes et des rites saisonniers.

Une population brimée, les enfants sont maltraités, les femmes enceintes ont les yeux bandés.

Une partie de la population physiquement dégénérée, beaucoup ont des membres déformés, les jambes torves, des bras estropiés. Une société cruelle dominée par la peur, obsédée par la mort où le désir est banni car synonyme de vie.



Un village entouré d’une nature renaissante, vrombissante, colorée, omniprésente composée d’une faune (abeilles, papillons ) et d’une flore endémiques (des jonquilles bleues, des gueules de loup) contraste avec la laideur et la noirceur de cette humanité.



Un village de reclus, sans grande liberté, édifié au dessus de la rivière qui est enjambée par autant de ponts que de directions, le bois des morts, la grotte de Maraldina etc... C’est au milieu de ces entrelacs que le narrateur évolue et grandit mais c’est à la mort de son père qu’il part en quête de ses origines et de la vérité: d’aventures en surprises, d’expériences en épreuves, il va marcher vers sa destinée.





Une oscillation entre une ascension vers la lumière et une descente vers l’obscurité à l’image du mouvement de la sève de l’arbre, un équilibre fragile pour rester en vie semble nous murmurer Mercè Rodoreda . Arbre de mort et arbre de la renaissance car dans cet univers très personnel le tronc est le réceptacle du corps de celui que la vie quitte et garant de l’élévation de son âme. La mort comme seul échappatoire à sa condition, la mort comme une réponse à l’anéantissement, dernier acte du vivant mais éternelle renaissance.



Effrayant et attractif ce texte est surprenant. Une écriture et une structure travaillées qui se calent sur la respiration du narrateur, la cadence se modifie au fil des pages, régulière, ponctuée au début, elle devient peu à peu atone, les signes de ponctuation disparaissent, s’effaçant au profit du point final, là ou le temps et la vie s’échappent. L' asphyxie devient palpable et l'énergie vitale sombre.



Un conte cruel, fantastique, poétique et noir, une fable philosophique et politique mais aussi un récit initiatique à la portée universelle.



Grande dame de la littérature catalane, artiste complète, romancière, nouvelliste, poétesse mais aussi passionnée par les fleurs, Mercè Rodoreda livre aux lecteurs un texte tourmenté à l’image de sa vie. En effet, engagée auprès de la Généralité de Catalogne, elle s'exile en France en 1939 lors de la guerre civile puis en Suisse et ne retourne en Espagne qu’après la fin de la dictature franquiste en 1972.

Célèbre grâce à deux autres œuvres, La place du diamant (1962) et Le miroir brisé, j'ai envie de continuer mon exploration avec un de ses recueils de nouvelles Voyages et fleurs.



Un univers riche, particulier et personnel à explorer.



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La mort et le printemps

Un prodigieux roman d'imagination qui s'élève aux dimensions du mythe. Sous nos yeux le relief et ses habitants se métamorphosent en figures de légende, comme si leur petit village entrait dans le Temps du rêve, l'Alcheringa des aborigènes d'Australie transporté magiquement en terre catalane. Mercè Rodoreda est surréaliste dans la topographie.
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La place du diamant

J'ai découvert Mercè Rodoreda, son style brillant, avec ce livre. Ici, elle arrive parfaitement à rendre le langage de la pensée distraite dans l'expression écrite. Dans cet art du détail, passages des détails vers des détails, on peut y voir tantôt de l'humour — un peu comme chez Kafka parfois — tantôt une petite musique, celle de la rumination qui pèse ou qui allège. S'il faut commencer un roman de Mercè Rodoreda, je conseillerais celui-ci sans hésiter.
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La place du diamant

L’histoire est simple, la vie de Natàlia, fille du peuple, habitant un quartier de barcelone. Nous apprenons qu’elle a perdu sa mère jeune, son père s’est remarié et elle travaille dans une pâtisserie.

Tout commence le soir où elle va, accompagnée de son amie Julieta, à la tombola des cafetiers, place du diamant. Un jeune homme, Quimet aux yeux de singe, danse avec elle, elle lui apprend qu’elle est fiancée, il répond en riant que dans un an elle sera sa femme, sa reine.

Ensuite nous les suivons, le mariage, les naissances, dans un décor de guerre civile, la dureté de la vie, les craintes, la faim, ….



Ce roman dans une écriture simple, poétique, nous plonge dans les années noires qui suivent la victoire du franquisme. J’ai eu l’impression de vivre auprès de Natàlia, un grand roman, un plaisir de lecture rare à ce niveau qui me donne envie de lire ces autres livres.





Mercè Rodoreda est née à Barcelone en 1909. Elle publie à l'âge de vingt-trois ans son premier roman, Aloma, qui obtient le prix Creixells en 1938. Après la guerre d'Espagne et la défaite de la République, elle quitte Barcelone, prenant le chemin de l'exil. Elle s'installe d'abord en France, puis à Genève. De retour en Catalogne dans les années soixante-dix, elle meurt à Gérone en 1983. Outre La place du Diamant qui lui assure une renommée internationale - le livre sera traduit dans plus de trente langues - elle a publié Vint-i-dos contes, prix Victor-Català 1957, Rue des Camélias, qui a reçu le prix San Jordi, la plus haute récompense littéraire catalane, et le prix Ramon Llull en 1969. Parmi ses autres œuvres, figurent en 1974 Mirall trencat (Miroir brisé), non traduit en français à ce jour, et La muerte i la primavera (La mort et le printemps), paru à titre posthume en 1986
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La place du diamant

Natàlia, surnommée Colometa, raconte sa vie quotidienne, une vie dont elle s'est sentie dépossédée très jeune, orpheline de mère, laissée à elle-même par un père absent et mariée à un homme qui l’a choisie sans qu’elle n’ait vraiment son mot à dire. Puis les enfants, le travail de domestique et la guerre avec son lot de morts et de misères.



Au-delà de l’histoire, celle d’une femme dont le destin ressemble à celui de beaucoup d’autres femmes de son époque et de sa condition, j’ai particulièrement aimé le style narratif avec lequel l’autrice nous fait entrer dans la tête de Natàlia. Ce langage, s’il peut sembler naïf au premier abord, s'avère très sensible et métaphorique. L’étouffement psychologique de la narratrice se traduit notamment par des descriptions détaillées et désordonnées très réussies, comme celles des maisons, la sienne transformée en pigeonnier par son mari ou celle de ses employeurs un véritable capharnaüm, symboles d’enfermement.

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La place du diamant

Ce texte de Mercé Rodoreda est une perle rare, connu pour être un chef-d'oeuvre de la littérature catalane, et c'est amplement mérité.



Tout commence sur la place du diamant du titre, quartier de Gràcia en plein coeur de Barcelone. Natàlia, jeune fille du peuple y fait la connaissance de Quimet, lors d'un bal. Elle devient, dès leurs premiers échanges, sa Colometa, sa petite colombe à lui.

La voix de la jeune Natàlia, sa spontanéité, sa candeur nous entraîne dans sa danse, celle d'une vie que l'on traverse sans jamais savoir où elle va nous mener.



L'autrice reconstitue devant nos yeux émerveillés le quotidien de Natàlia, ses noces, son appartement, puis les enfants, le pigeonnier que Quimet installe sur le toit, le travail de domestique dans une maison bourgeoise. Puis viennent la guerre civile, le

franquisme et toujours avec un réalisme troublant, Mercé Rodoreda retranscrit la souffrance, la misère, le désespoir qui s'empare de son personnage féminin, enfermée dans une vie qu'elle ne choisit pas.



L'autrice catalane réussit avec une force d'évocation bouleversante à dire les sentiments de Natàlia, sa solitude et son enfermement, alors que se déchaînent au-dehors le chaos des années d'après-guerre, et ce que ça lui fait, à elle, ces évènements qui se déchaînent, dans sa chair et dans son coeur.



J'ai été absolument envoutée par cette écriture brute, par cette voix singulière qui construit dans une succession de tableaux regorgeant de détails, le témoignage d'une femme simple, dans son humilité et sa beauté profonde. Un coup de cœur!

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La place du diamant

La vie quotidienne dans un quartier populaire de Barcelone, dans les années 30, à travers les yeux de Natalià, une jeune fille naïve. Les soirées dansantes sur la place du diamant, les marchés débordants de victuailles, l’odeur de la mer et puis la guerre civile, le chômage, la famine, les enfants adorés – ces deux petites fleurs - qu’il faut nourrir coûte que coûte.



L’amour pour Quimet, le menuisier aux yeux de singe, jaloux, colérique, méchant aussi, qui fera de Natalià une reine, une esclave, sa Colométa qui signifie en catalan une pigeonne … Justement, les pigeons, toujours plus nombreux, toujours plus envahissants, crottant, puants, bruyants, jusqu’à ce que Natalià décide de s’en débarrasser pour s’en libérer, à défaut de se libérer de son amour pour Quimet.



Très beau roman, aux décors regorgeant de détails peints avec les mots de Natalià, pleins de candeur, de simplicité et de réalisme. Ainsi, à son amie qui a passé une nuit très romantique avec son amant, elle dira : « J’aurais beaucoup aimé avoir une vie comme celle-là, si amoureuse , mais j’avais du boulot à nettoyer les bureaux et à ôter la poussière et à soigner les enfants et toutes les jolies choses de la vie, comme le vent et le lierre et les cyprès qui trouent l’air et les feuilles d’un jardin qui vont à droite et à gauche, c’était pas pour moi. »



Un roman important dans la littérature catalane, traduit dans une cinquantaine de langues, étudié à l’université, et encensé par les plus grands écrivains, dont Garcia Marquez…. Belle reconnaissance.



Des lectures qui se suivent et qui ne se ressemblent pas, quel bonheur que cette profusion de livres ! Une belle aventure aux côtés d‘une jeune femme du peuple.



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La place du diamant

Natàlia est une femme simple, elle nous relate sa vie avec ses mots à elle, avec sa naïveté, avec parfois des expressions ou des associations surprenantes.

La trame du récit est simple également mais malgré une telle économie de moyens, Mercè Rodoreda arrive à lui donner une réelle force.



En toile de fond, la Catalogne, Barcelone, La Place du diamant avec laquelle Natàlia débute son récit et sa rencontre avec Quimet.

C’est elle qui nous conte son histoire, un peu à la manière d’un petit enfant, s’attachant à quantité de détails inutiles, sans vraiment comprendre le monde qui l’entoure, elle est dominée par son mari, n’a pas à le contredire même quand leur maison se transforme en gigantesque pigeonnier.

La guerre civile espagnole intervient mais dans la relation de Natàlia, elle est à peine évoquée, ce sont ses conséquences qui le sont.

Le destin de cette femme n’a rien de réjouissant, même le Happy end final n’en est pas un.

Son destin m’a touché, il ne faut pas nécessairement des actions héroïques pour mériter le respect.

Il y a des pages d’une naïveté désarmante, une tournure de phrase qui l’est tout autant - je ne suis jamais arrivé par exemple à me représenter la maison qu’elle décrit méticuleusement à travers plusieurs pages.

Si ajoutent des pages emplies de ses angoisses, de ses hallucinations, c’est une femme oppressée par le monde hostile qui l’entoure.



Si la guerre n’est évoquée qu’à demi-mots, Mercè Rodoreda réussit à en souligner toute l’absurdité et tout le dommage qu’elle cause.

Il en va de même pour la paix, elle est revenue mais n’apporte pas d’amélioration.

Tragique destin de la Catalogne durant cette guerre et après la victoire de Franco.





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La place du diamant

Ce livre est considéré comme un chef d'oeuvre écrit par cette auteure catalane à Génève, pendant son exil (1962), c'est un texte très important de la narrative catalane de la période de la post guerre civile espagnole.

Je trouve qu'elle offre plusieurs niveaux de lecture et qu'elle est riche en symboles et métaphores.



Entre autres, c'est un roman de formation où nous suivrons pas à pas la vie de Natalia entre les années 1928 et les années 50. Ceci correspond historiquement à la Seconde République, en passant par la Guerre Civile et jusqu'à la post guerre. Mais c'est aussi un roman psychologique, un roman social et un roman de moeurs.



Natalia vit avec son père, remarié et travaille dans une confiserie. Un jour de la Fête de St Jean elle fera la connaissance, Place du Diamant de Quimet, un ébéniste qui décidera sur le champ de la courtiser puis de l'épouser. En ce faisant, il s'approprie de la vie de Natalia et décidera de tout y compris de changer son prénom par celui de Colometa ce qui veut dire en catalan petite colombe.

Colometa donc, vivra enfermée entre quatre murs avec son mari et bientôt deux enfants. Quimet décidera d'élever des pigeons sur leur terrasse envahissant ainsi le seul espace libre de Colometa. Ces pigeons sont tellement envahissants que Colometa/Natalia va bientôt les détester et faire tout son possible pour entraver leur élevage.

Ce sera le premier acte de rébellion de Colometa vers une reprise en main d'une certaine personnalité.

Quimet partira dans le camp républicain pendant la Guerre Civil et ne reviendra pas. Colometa va connaître la misère et la faim pendant cette période, à tel point qu'elle pense sérieusement se tuer avec ses enfants. Le destin fait qu'un épicier du quartier verra à quel point elle est acculée à la misère et lui proposera du travail.

Natalia épousera cet homme qui est seul et estropié et ne pourra jamais avoir une famille. Ils formeront ainsi avec lui une famille "toute faite" et connaitront des jours meilleurs.



Au début du roman Natalia vit dans des espaces fermés et à la fin, l'éclosion de sa personnalité nécessite en revanche des espaces ouverts si possible avec des fleurs et de la verdure (passion de Rodoreda).

Beaucoup de symboles dans ce roman. La Place du Diamant pour commencer est le symbole de la liberté pour Natalia, elle qui vit recluse entre l'appartement de son père et la confiserie où elle travaille, puis dans l'appartement du mari, la maison où elle est servante et l'appartement du deuxième mari.

Les pigeons ne sont pas symbole de liberté mais ils sont ici symbole d'assujettissement et fragilité puisqu'ils sont captifs comme elle.

La construction du pigeonnier avec les diverses variétés de pigeons sont un symbole du microcosme social dans lequel évolue Colometa.

Les espaces domestiques de Colometa sont totalement fermés contrastant avec les espaces ouverts des personnages masculins.

Les rues dans le récit représentent une force sociale à laquelle Colometa a peur de se frotter d'où sa réclusion.



Un livre de lecture complexe écrit en grande partie avec un monologue intérieur dans un style assez simplet mais seulement en apparence.


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Miroir brisé

Un roman un peu décousu, dont l'histoire, pourtant riche de personnages-peut-être trop?- ne m'a pas réellement émue. Certains caractères sont survolés (Sofia, Maria), des événements pourtant majeurs et bien narrés ne sont pas approfondis...

Mais le premier chapitre vaut le roman à lui tout seul!
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Miroir brisé

"Miroir brisé", un roman qui m'est recommandé, puisque j'ai un faible pour les sagas familiales.

Au terme de cette lecture, pas de déception. Les protagonistes et les événements qu'ils rencontrent maintiennent l'intérêt du lecteur et répondent bien à ce qu'il attend de ce genre littéraire.

Pour moi, c'est aussi l'occasion de découvrir le roman catalan.

Ce qui m'a frappée et que j'ai profondément ressenti en fin de lecture, c'est la froideur des comportements, l'absence de chaleur humaine ou d'émotion qui pourraient motiver les décisions et comportements des membres de cette famille, au cours de plusieurs générations.













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Miroir brisé

C'est sous la forme littéraire de la saga familiale, que l'auteure a choisi de nous raconter cette histoire.

On rentre dans ce roman lentement, les personnages se mettent en place doucement, c'est peut-être pour cela que j'ai eu envie de laisser ce roman ! En effet au début de ma lecture, je ne cernais pas vraiment l'intérêt de cette histoire. Mais l'ambiance surannée de cette époque, le charme de Barcelone et la personnalité de l'héroïne Térésa m'ont donné envie de poursuivre ma lecture. J'ai eu raison d'insister. Peu à peu captivée par ce roman, j'en ai découvert tout l'intérêt au fil des pages.

Ce roman n'a pas de repères chronologiques, on devine l'époque par des événements politiques comme le début de la guerre civile espagnole. Ce roman relate toute l'hypocrisie qui règne dans les classes sociales dites "supérieures". Et qui ne sont "supérieures" que parce que l'argent leur permettent de tout acheter même les êtres humains.

Le sujet principal de ce livre est donc la puissance de l'argent.

Tout est beau chez les gens riches, leurs villas sont des chefs d’œuvre d'architecture, leurs vêtements et leurs bijoux des créations artistiques, leurs nourritures des mets exquis et leurs vies des romans. C'est un peu ce que pensent les gens qui habitent les quartiers pauvres, et c'est l'histoire de ce livre.

Le roman se découpe en 3 parties qui représentent les périodes les plus marquantes de la famille Valldaura. Les personnalités les plus importantes sont les femmes. La vie et le rôle des femmes dans ce milieu bourgeois décrit à travers cette famille.

Teresa est une très belle femme, elle habite un quartier pauvre, sa mère est poissonnière. Cette jeune femme va faire une fulgurante ascension sociale, tout simplement en se mariant deux fois. Une première fois avec un très vieux monsieur qui lui laisse à son décès une belle fortune. Teresa devient ainsi une veuve convoitée ! Une très belle et fortunée jeune femme trouve facilement un mari. On oublie bien vite la façon dont elle a obtenu cette fortune !! La belle Teresa se marie de nouveau avec un homme riche et très influent : Salvador Valldaura.

Teresa a un passé, dans ce passé il y a un enfant nait d'un amour de jeunesse. Teresa apprend à mentir, à cacher, à ne pas dire. Le secret s'installe peu à peu dans cette famille.

Teresa va donner naissance à une fille Sofia. Beaucoup moins attirante que sa mère, elle sait pourtant que son argent va lui permettre de se marier facilement. Son futur mari est un homme qui est intéressé par sa fortune et qui a lui aussi un enfant caché. L'histoire se répète. Sofia l'apprend mais décide de garder le secret. Il ne faut surtout pas déranger l'ordre installé par sa mère et par des domestiques consciencieuses. D'ailleurs, ces jeunes servantes ne diront pas, elles non plus que "le jeune maître" des lieux, le mari de Sofia leur rend visite la nuit.

C'est le mal-être des enfants de la troisième génération qui va faire craquer ce beau vernis. La richesse a perdu sa force et son éclat. Violence, inceste, suicide, toutes ces manifestations de l'enfance en détresse vont faire effondrer le bel édifice construit à force d'argent et de silence.
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Miroir brisé

Ce que j'aime avant tout lors de la rédaction de billets de lecture, c'est faire partager mes enthousiasmes pour des livres lus, et plus encore si l'on n'en pas encore beaucoup entendu parler. J'avais donc un bon candidat avec Miroir brisé, roman qui été écrit entre 1968 et 1974 par Mercè Rodoreda, qualifiée de grande dame de la littérature catalane. Las, c'est un avis plutôt tiède que je vais vous apporter là…

C'est donc l'histoire d'une famille, une famille avec ses secrets, ses drames, ses naissances et ses mariages, ses domestiques qui se mêlent à la vie des maîtres, ses enfants qui en voient et en entendent beaucoup trop. Cela commence avec un mariage entre Teresa, toute jeune femme d'origine modeste et Nicolau Rovira, un vieux monsieur fortuné… Ce mariage intéressé sera suivi par un veuvage, puis un remariage, des naissances, l'installation dans une grande demeure des alentours de Barcelone. L'époque reste un peu indéterminée, le début du vingtième siècle, au vu de quelques détails techniques. Mais s'il est des personnages auxquels il est bien difficile de s'attacher, la famille de Teresa en fait partie et le malheur qui s'accumule sur les têtes, dans cette famille où personne ne s'aime, ou si peu, ou si mal, cette addition de malheurs finit par lasser.

Le ton détaché de la narration, le rythme un peu surprenant, quelques années en quelques lignes, puis des épisodes où une journée est bien détaillée, le style, ne m'ont pas accrochée vraiment et j'ai eu du mal à terminer ce livre. Je serais toutefois curieuse de connaître des avis autres, car j'imagine qu'il pourrait plaire davantage, selon les attentes ou l'humeur du moment. Voilà, un appel est donc lancé, qui a lu Miroir brisé ?
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Miroir brisé

On dit que c'est l'oeuvre la plus ambitieuse et parfaite de cette grande dame des lettres catalanes.

L'oeuvre narre la saga d'une famille patricienne catalane en commençant par le patriarche qui épousera une très belle femme de basse condition sociale et qui aurait été déshonorée. Très rapidement elle deviendra veuve et épousera en deuxièmes noces un autre homme riche qui ramènera à la maison un enfant illégitime, Ramon, à l'origine de très sombres affaires familiales.



La saga termine après la fin de la Guerre Civile espagnole avec Ramon qui avait fui la famille en comprenant les liens de sang cachés au sein de son groupe familial.

Le récit est très bien écrit mais dense et un peu compliqué.

Il y a une très bonne étude dans ce roman autour du symbolisme du miroir, une surface qui reflète tout et derrière laquelle, il y a le rêve que tous veulent atteindre sans en rompre le miroir. Et si dans le roman la vie est comme un miroir que l'on promène le long d'un chemin, ce que l'on a lu sur cette famille, ce ne sont que fragments, c'est à dire, un miroir brisé...

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Miroir brisé

C'est un bon roman mais, à mon goût, pas le meilleur pour découvrir l'œuvre de Mercè Rodoreda. J'ai recommanderai plutôt «La place du diamant», plus court. Mais voyons ce qui nous intéresse ici:



J'ai eu du mal à entrer dans «Miroir brisé», je dois avouer. Arrivé à la moitié (vers la fin de la première partie) j'ai failli abandonner: «Oui bon, voilà qu'on nous raconte la vie mondaine des bourgeois et leurs émois et alors? ça va durer longtemps? Si c'est ça, autant lire Proust !» Mais ce jugement quelque peu condescendant et chauvin, tout d'un coup, sera renversé par quelque chose qui se *cristallise* dans le roman à travers des motifs qui commencent à se déployer dans le temps si élastique de la narration. Voilà que commencent à apparaître des jeux de miroir dans les souvenirs; une affaire de détails (de signes), comme d'habitude chez cette auteure. Le style est génialement magmatique: il y a des séries et des "sauts" à travers le corps des styles. Par moment, Rodoreda arrive à faire tendre le langage — elle arrive à faire comme de la musique — vers quelque chose de surprenant, jouant des "sauts" dans les images: il y a ce moment particulièrement intense où on a l'impression de lire de la (bonne) poésie contemporaine, quasi-expérimentale: les images fondent littéralement, la ponctuation saute aussi. J'ai été très surpris de cette fulgurance parfaitement impromptue — chose qui me plaît assez.
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Miroir brisé

La vie, nos vies sont précieuses.



Fragiles comme un miroir. C'est peut être pourquoi elles paraissent si faciles à briser.



Le reflet des instants passés, une galerie des glaces où tout peut changer selon la lumière, selon l'angle choisi, selon la main qui porte le miroir, selon le regard de celui qui fixe le miroir.



Le roman de Merce Rodoreda vous laissera l'odeur chaude et lourde d'un jardin oublié au cœur de Barcelone.



Un jardin compagnon d'une maison, l'écrin d' une famille et de ses secrets, de ses souvenirs.



Amour, désir, passion sont pris inexorablement dans la toile que tisse doucement la mort et l'oubli.



Tout paraît parfait, parfaitement organisé. Une maison de poupée à la vitrine du monde. Mais ce qui paraît n'est pas forcément ce qui est. Merce Rodoreda approche le miroir et nous conte l'histoire de cette famille qui portait en elle son propre poison: le mensonge.



Le jardin se meurt lorsque la maison referme ses volets, lorsque le dernier membre de cette famille referme le livre de l'histoire. Un beau moment de lecture.



Astrid SHRIQUI GARAIN
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