Le mercredi 22 novembre 1922, par une froide et maussade journée d'automne, Marcel Proust est enterré au cimetière du Père-Lachaise dans le caveau où reposent déjà ses parents. La messe de funérailles a eu lieu en l'église Saint-Pierre de Chaillot, située avenue Marceau dans le XVI arrondissement, non loin de son dernier domicile du 44 de la rue Hamelin, où il est décédé des suites d'une pneumonie, le samedi précédent, à l'âge de cinquante et un ans. Au centre du cercueil, un petit bouquet en forme de croix qu'a commandé Céleste Albaret, sa gouvernante fidèle qui s'occupait de toutes les affaires matérielles, sa vestale dévouée qui l'aidait à classer ses manuscrits, sa confidente au grand cœur qui vivait sa vie de reclus et d'insomniaque, en le considérant tantôt respectueusement comme un père, tantôt affectueusement comme un enfant.
Entrée à son service au début de la guerre, elle ne l'a jamais quitté en dépit de ses comportements parfois tyranniques et a tout tenté, au mépris de sa propre santé, pour soulager ses souffrances au cours des dernières semaines.
La production industrielle des premières "voitures sans chevaux", comme on disait à l'époque, date de 1899 avec Louis Renault. Proust a fait entrer l'automobile dans la littérature l'année suivante et montre, par-là, l'intérêt qu'il porte au progrès technique, en particulier aux moyens de locomotion, ainsi qu'aux changements psychologiques et sociétaux que celui-ci suscite.
Proust tient en piètre estime les célibataires de la grammaire, collectionneurs de mots rares, amateurs de sens etymologiques et gardiens du temple de la syntaxe.
A la recherche du temps perdu devient le projet d’un stoïque à la Montaigne qui considère que l’homme trouve son humanité dans la souffrance et veut dominer son destin par l’écriture.
Laitière (petite)
Jeune employée, blonde extravagante, hardie mais sans réel charme. Le fait d'apprendre qu'elle a la réputation d'être délurée suffit à susciter le désir du héros (III, 646-647). Elle est désirable parce qu'imaginaire.
Marcel Proust, Daniel Halévy, Jacques Bizet, Louis de la Salle, Robert Flers et Fernand Gregh se mettent en quête de signatures dans le monde des lettres et de la culture afin d’obtenir la révision du procès Dreyfus : ils tiennent conseil au café des Variétés, boulevard Montmartre, dans le quartier des grands journaux. Le 13 janvier 1898, Zola vient de faire paraître, dans l’Aurore, sa lettre adressé au président de la République, sous le titre « J’accuse… ! », les jeunes gens décident alors de rendre leur manifeste public. L’Aurore le publie le lendemain, avec les signatures, entre autres, d’André Gide, Jules Renard, Edmond Rostand, Octave Mirbeau, Claude Monet et surtout celle d’Anatole France, que Proust a convaincu, en dépit des réticences de Mme de Caillavet qui ne voulait pas se fâcher avec le président de la République.
Marcel Proust, qui est avant tout un être de cœur et de vertu, s’est engagé en homme libre au nom de la vérité et de la justice.
Écrire est une école de rudesse. Peu à peu, Marcel Proust va composer des récits fictionnels élaborés autour des thèmes de l’incapacité à aimer et du désenchantement amoureux – ce qui résonne avec sa vie- ainsi que des articles à connotations politiques dont l’un prend à partie l’anticléricalisme.