Les journalistes, même les plus hostiles, appréciaient ce ministre disert et gouailleur, comme ils appréciaient les envolées passionnées de cet autre, ministre des Affaires étrangères, qui aimait à redessiner la carte du monde au risque de provoquer une troisième guerre mondiale, ou bien la narration plutôt comique d'un congrès par le premier secrétaire du PS de l'époque.
Les ayatollahs n'ont pas que des mauvais côtés et ils ont surtout beaucoup d'argent. Suffisamment en tout cas pour trouver utile et avantageux de financer la campagne de François Berlau.
Habituellement le président se moquait affectueusement de ce jeune homme qui ne riait jamais. Tout au plus Archambault gratifiait-il ses interlocuteurs d'un sourire coincé laissant entendre qu'il avait mieux à faire que de s'attarder inutilement. Berlau l'avait connu à Sciences Po, il n'était pas le plus brillant mais il avait la précision d'une montre suisse. En somme, pas drôle mais très utile dans un cabinet peuplé de jeunes gens dont les ambitions s'affrontaient parfois un peu trop bruyamment.
"[...] Chirac trahi, abandonné par les politiques et les médias, a conquis en sympathie, de 1993 à 1995, ce qu'il perdait en influence dans les sphères de l'Etat.
[...] Il a gagné en février, auprès des couches populaires - grâce au silence du candidat de gauche - la considération qu'il a perdue dans le même temps auprès de l'establishment politique."