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Citations de Mikella Nicol (60)


Il est difficile de concevoir que les balades en solo constituent des aventures pour les femmes. Qu'elles signifient un risque pour leur intégrité physique, et un risque de disparition.
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Le discours du fitness, qui promet santé et accomplissement personnel, présente cet entrainement comme une préparation aux difficultés de la vie. Or il ne prépare à rien, puisqu'il nous maintient dans un état d'insatisfaction à propos de notre apparence.
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Même si on appelle le fitness l'"industrie du bien-être", non sans élégance, les buts cers lesquels il tend sont surtout esthétiques, concentrés sur un résultat de transformation de l'apparence. Cette "beauté" s'atteint par le travail des muscles et par la diabolisation du gras. Néanmoins, la peur de devenir trop athlétique est souvent citée parmi les objections que les adeptes opposent aux entraînements intégrant de la musculation, car des muscles très visibles généreraient des complexes chez les femmes. La minceur reste l'objectif principal. Pour ne pas compromettre l'aspect fragile que l'on associe à la féminité, la sportive marche en funambule sur le fil tendu entre une silhouette « ferme» et « trop définie». Elle aspire à une à force invisible.
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Je ne me suis jamais reconnue dans les jeux de la féminité, je me situe en quelque sorte à l'orée du concept, l'observant de loin. Un sentiment d'ex-clusion, aigu à l'adolescence, en a découlé, dont j'ai appris à me départir graduellement. J'ai rencontré d'autres filles restées à la lisière de ce que l'on appelle le féminin. J'ai compris ou decouvert que la plupart des femmes autour de moi ont expérimenté cette impression persistante de ne pas se conformer assez bien à leur identité de genre. Et le syndrome de l'impostrice qui en résulte les pousse à croire que toutes les autres femmes y arrivent sauf elles. Le féminin n'inclut presque jamais le « soi », ou du moins c'est l'expérience que j’en ai.
(P. 40)
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Clara avait déjà été avertie qu'il fallait se méfier de ces hommes qui s'embrasent comme de grands oiseaux devant nos yeux, pour nous faire mourir avec eux l'instant d'après. Pourtant, elle aurait voulu connaître celui qui portait le feu. p.19
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Personne n'a mentionné sa longue absence : comme nos amis, les belles filles aimaient mieux parler lorsqu'elle n'était pas là. C'était plus facile. Du premier regarde, elle a su : les histoires avaient circulé comme les voitures le faisaient ici, en emportant tous les autres bruits et les odeurs douces.
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Elle ne lisait plus de livres. Moi non plus. L’excitation était trop forte pour que les pensées se concentrent sur les mots immobiles. De toute façon, si la fiction avait pu remplacer nos jours, il y a longtemps que nous aurions été sauvées. Si les romans avaient pu nous servir de maison, nous aurions cessé de chercher la fuite.
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Clara avait été aimée, avant lui. L’amour lui avait toujours laissé ce goût de métal en bouche. Cette colère de devoir appartenir, ce sentiment d’y laisser un morceau de chair, chaque fois. Elle ressortait de l’amour avec une envie de fuite.
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C’est toujours quand on commence à pouvoir les nommer que les choses disparaissent. Dire : tu es à moi. Je suis à toi. Quand les vagues qui se formaient dans les bas-fonds deviennent des mots et échouent dans la bouche. Toutes seules, les vagues, elles prennent possession de la bouche, du cœur.
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La beauté est un territoire où l'on flirte avec la disparition pour apparaître
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Trop souvent, selon la professeure australienne, l'entraînement physique pour et entre femmes n'est envisagé que comme un corollaire de troubles alimentaires ou psychologiques. Alors que le corps sportif masculin est valorisé, encouragé, le féminin est médicalisé : « En rapprochant l'anorexie et l'aérobie, on ignore ou on déplace les bénéfices sociaux (et politiques) de cette dernière?. » En considérant la mise en forme des femmes comme le prolongement d'une pathologie, nous perdons de vue les bienfaits qu'elle nous apporte, qui n'appartiennent qu'à nous et que personne ne peut nous enlever.
(P. 151)
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L'industrie du bien-être néolibérale nous berne sous son déguisement postféministe. En nous faisant miroiter la reprise du contrôle de nos corps et de nos vies, elle tient les luttes des femmes qui nous ont précédées pour acquises : l'égalité des chances, l'accès à la contraception, au monde du travail, la normalisation des différents modèles de mater-nité, etc. Son objectif intrinsèquement individualiste nous détourne des mouvements collectifs : « Les types d'exhortations véhiculés par le fitness n'invitent pas les femmes à s'al-lier, mais à se concentrer sur elles-mêmes en travaillant sur leur propre corps'. » Même quand nous sommes ensemble, nous avançons parallèlement vers des buts esthétiques qui ne se partagent pas. Dans les panoptiques de Bentham et de Foucault, la séparation des cellules, qui empêche les détenus de se voir mutuellement, élimine toute possibilité de soulè-vement, de mutinerie et de camaraderie : « La foule, masse compacte, lieu d'échanges multiples, individualités qui se fondent, effet collectif, est abolie?.»
(P. 146)
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Se promener seule est donc une véritable aventure. Voyager en est une autre, comme le montre l'histoire de la tante assassinée de Maggie Nelson, qui a voulu rentrer dans sa famille en covoiturage avec un étranger. Mais la vérité est que les femmes peuvent disparaître en un claquement de doigts, sans s'aventurer nulle part, juste en étant là, vivantes.
(P. 124)
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Nous aussi, nous voulons nous baigner en pleine mer. Les femmes sont plus braves qu'on le croit. Comme l'écrit l'urbaniste et penseuse féministe Leslie Kern, elles continuent de jogger à travers Central Park, à rentrer seules en bus, à marcher jusque chez elles à la fermeture des bars et à ouvrir leurs fenêtres les nuits d'été.
(P. 123)
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L'univers des fictions criminelles s'alimente de ces disparitions insensées, quand le danger vient de l'extérieur. Les médias raffolent de ces histoires d'horreur où des femmes ont subi des agressions de la part d'inconnus, et dont le caractère aléatoire terrorise. En contrepartie, et jusqu'à tout récemment, on parlait beaucoup moins des violences domes-tiques. Cette différence de traitement encourage les femmes à craindre les rues - qui leur sont déjà hostiles - et à rester à la maison. Ce faisant, on renforce l'ordre patriarcal : « la famille nucléaire et la dépendance des femmes aux relations hétérosexuelles pour leur apparence de sécurité ».
(P. 119)
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…si, dans la ville, les hommes craignent de se faire taxer leur portefeuille, les femmes, elles, ont peur de se faire violer. Les deux sont pénibles. Mais le viol est pire. Sa perspective ne génère pas la même quantité d'angoisse.
(P. 119)
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Il est difficile de concevoir que les balades en solo constituent des aventures pour les femmes. Qu'elles signifient un risque pour leur intégrité physique, et un risque de dispa-rition.
(P. 116)
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Ces épisodes où le désir de circuler librement est empêché pullulent dans les écrits des femmes.
(P. 115)
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Mais je me demande quelle part d'aventure implique pour une femme de s'exposer au danger que représentent les hommes.
(P. 109)
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Dans l'espace public, « la vulnérabilité corporelle est ame-née de force à l'avant-plan de Illa conscience' ». Provoquée par un regard insistant, un commentaire ou un lieu trop sombre, elle monte à la surface comme un avertissement.
(P. 108)
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