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Critiques de Mineko Iwasaki (44)
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Ma vie de geisha





Figures iconiques de la culture nippone, les geishas incarnent l'élégance absolue. Nimbée d'une aura mystérieuse, leur existence suscite la curiosité, fascine et cristallise autant de fantasmes que de préjugés en Occident.



Éprouvant depuis l'adolescence une certaine admiration envers ces créatures à la beauté sublimée, il m'importait d'approcher l'univers voluptueux et évanescent dans lequel elles évoluent. 



Incursion rendue possible aujourd'hui grâce au témoignage intimiste de l'une d'entre elles - Mineko Iwasaki - qui a exercé ses talents au cours des années 70 - 80 et connu une incroyable renommée avant de prendre sa retraite à l'aube de la trentaine. 



***



Benjamine d'une fratrie de onze enfants, Mineko (de son vrai nom Masako Tanaka) voit le jour en 1949 à Kyoto, ancienne capitale impériale du Japon. 



Pressentie pour succéder à la propriétaire de l'une des okiya les plus réputées de Gion-Kobu - quartier dédié aux plaisirs et aux divertissements - elle quitte le cocon familial à l'âge de 5 ans. 



Son destin est dès lors scellé, elle suivra les traces de ses sœurs, confiées jeunes aussi par leurs parents à l'okiya Iwasaki. Avoir été reconnue comme la prochaine atotori, titre très convoité, lui confèrera toutefois un statut privilégié. Elle sera traitée, et ce contrairement aux autres recrues, avec la même déférence que la directrice de l'établissement dont elle héritera ultérieurement du nom et de l'intégralité des biens. 



*



S'il était d'usage avant la seconde guerre mondiale de façonner les futures geiko dès leur 6ème année, Mineko doit en 1954 patienter jusqu'à atteindre l'âge légal porté par le dispositif de protection de l'enfance à 15 ans. 



En attendant, parallèlement à sa scolarité, la petite fille apprivoise son nouvel environnement régi par des règles strictes ne laissant place à aucune digression. Elle est en outre initiée à la pratique de diverses activités telles que la calligraphie,  le chant, la musique (koto, shamisen notamment) ou encore la danse sans oublier les tâches domestiques. 



Une fois l'échéance arrivée, Mineko arrête ses études et fête en 1965 son omisedashi devenant ainsi la 64ème maiko de Gion-Kobu. Cet instant solennel marque le début de sa formation en tant que geiko. Elle est alors soumise à un programme extrêmement chargé, fait d'obligations et d'engagements divers, qui ne lui accordent au cours des années suivantes guère de répit. 



Mue par une force de travail incroyable et une détermination sans faille, elle gravit étape par étape tous les échelons qui l'élèveront en 1970 (21 ans) au rang honorifique de geiko.



***



Dense, sensible, instructif, ce récit de vie offre une plongée saisissante dans le monde clos, ultra codifié et hiérarchisé des geishas. 



En nous permettant de découvrir les arcanes de leur profession, il vient contrecarrer nombre d'idées reçues. Parmi les plus répandues, figure incontestablement celle qui tend à les assimiler aux courtisanes. 



À la fois dame de compagnie auprès d'une clientèle aisée et artiste accomplie, les geishas mettent à profit leurs innombrables talents acquis  au terme d'un apprentissage  très exigeant. Elles sont gardiennes de traditions ancestrales qu'elles s'évertuent à perpétuer; tâche d'autant plus essentielle que leur effectif décroît inexorablement.



Derrière le faste des kimonos de soie, se cache une réalité infiniment plus complexe que celle imaginée…une vie de renoncement et de bienséance,  l'archaïsme d'un système figé,  les rivalités,  le sourire cachant les larmes. 



Un voyage édifiant et passionnant !





____________________________________

Okiya : maison de geishas 

Atotori : héritière 

Geiko : autre nom donné aux Geishas

Maiko : apprentie geisha

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Ma vie de geisha

De son écriture subtile et aérienne, Mineko Iwasaki (de son vrai nom Masako Tanakaminamoto) s'adresse directement à nous pour nous raconter son histoire et le temps d'une confidence elle nous entraîne avec elle dans le monde des fleurs et des saules, le Karyukai.

397 pages d'un merveilleux voyage !



Le temps de cette lecture j'ai recueilli les confidences de la petite fille qui n'a que 5 ans en 1954 quand elle quitte sa famille pour intégrer l'okiya Iwasaki, l'une des plus prestigieuses maisons de geishas de Gion-Kobu à Kyoto et devient l'héritière de la propriétaire, Madame Oïma, accédant ainsi au titre très convoité "d'atotori".

J'ai recueilli les confidences de la jeune femme qui devient en 1965, à seulement 15 ans, la soixante-quatrième maiko (apprentie-geisha) de Gion-Kobu puis à 21 ans, l'une des geishas les plus reconnues et respectées au Japon.



Troublante, fascinante, Mineko Iwasaki évolue dans un monde feutré, secret, véritable petite société parfaitement hiérarchisée dans laquelle les maikos (apprenties-geisha) et les geikos (geishas) ont chacune un rôle qui leur est propre, défini soit par le statut social soit par l'ancienneté. Un monde en pleine expansion dans le Japon du début des années 70 qui voit alors l'émergence des arts de la culture et du spectacle.



Une biographie riche et dense qui nous en apprend beaucoup sur l'histoire et les origines du mythe ancestral qu'est la geisha mais aussi sur les actes rituels précis qui nourrissent cet art et qui nécessitent de très longues années d'un difficile apprentissage.

Un récit qui corrigera la vision quelque peu erronée que l'on a encore de la geisha dont l'image a été fortement érotisée en Occident comme ailleurs. Car elle n'est en aucun cas une prostituée mais une muse à qui l'on a enseignée l'art de distraire les hommes (les femmes aussi), l'art de servir.



Alors, Mesdames, Messieurs (oui il y a aussi des hommes chez les geishas) si vous voulez devenir une geisha, sachez qu'il vous faudra faire preuve de courage et de ténacité. Votre beauté ne suffira pas. N'est pas geisha qui veut ! Il faudra vous lever tôt pour faire l'apprentissage des danses traditionnelles telles que le kiomaï et le nô maï, pour vous initier au chant, à la musique, à l'art de la calligraphie... Et si vous êtes doués, mais seulement si, et après avoir passé avec succès votre "erikae" (cérémonie qui permet d'accéder au grade de geisha) alors vous aurez peut-être le privilège de vous produire devant un ministre ou un éminent Chef d'État dans l'un des ozashikis de Gion-Kobu ou sur la scène du Palais de l'Exposition d'Osaka.



En 2010, les chiffres sont approximatifs, on estimait qu'elles étaient encore 300 à évoluer au Japon. Aujourd'hui leur activité tend à disparaître et c'est bien dommage car c'est un pan de l'histoire du Japon qui disparaît avec elles... Car ne l'oublions pas : "geisha" signifie "artiste".

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Ma vie de geisha

AUTHENTIQUE

Cette autobiographie est écrite par une vraie geisha qui est également l’auteure et raconte sa vie de sa petite enfance jusqu’à devenir « la » geisha connue et reconnue.

C’est une véritable « plongée » sur les us et coutumes dans « le monde des fleurs et des saules » et surtout un regard sur cette communauté traditionnelle parfois et/ou encore mal comprise par les occidentaux.

Lecture simple, fluide et très agréable.

Je vous invite à faire ce voyage.

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Ma vie de geisha

Issue de l'aristocratie kyotoïte par son père et descendante de pirates par sa mère, Masako Tanaka a 3 ans à peine quand son destin bascule. Madame Oïma, patronne de la maison Iwasaki la repère lors d'une visite. La famille est en dette avec l'okiya à laquelle elle a déjà confié deux filles, dont une, Yaeko, n'a pas donné satisfaction. Or, Madame Oïma cherche son atotori, c'est-à-dire, celle qui lui succédera à la tête de l'okiya et voit en Masako sa future héritière. Partagés entre leur sens de l'honneur et leur amour pour Masako, ses parents ne peuvent se résoudre à se séparer de leur dernière-née. C'est donc elle qui, deux ans plus tard, décide d'aller vivre à Gion-Kobu, dans la maison Iwasaki. Commence alors le long et difficile apprentissage qui fera d'elle la plus populaire des geishas, jusqu'à sa retraite anticipée, à l'âge de 29 ans.





Si Mineko Iwasaki a décidé d'écrire ses mémoires, c'est pour exercer son droit de réponse après la parution de Geisha, le livre de l'américain Arthur Golden. Trahie à double titre par l'écrivain qui, malgré sa promesse l'a cité nommément d'une part, et a pris quelques libertés avec la vérité d'autre part, Mineko voulait rétablir la vérité, ou du moins sa vérité, sur la vie des geiko de Kyoto.

Le principal point d'achoppement concerne la sexualité. Golden fait de la geisha une fille de joie qui vend son corps à de riches clients et dont la virginité est vendue au plus offrant. Cette vision faussée est le fruit du fantasme de l'occidental pour un monde qui lui est totalement étranger. La geisha est avant tout une dame de compagnie qui, par les chants, la danse, la musique, distrait les invités de banquets très coûteux organisés pour des clients triés sur le volet. Tout au long de sa vie, la maïko (l'apprentie) puis la geiko (geisha) ne cesse de se perfectionner dans des arts aussi divers que la calligraphie, l'art floral, la cérémonie du thé et, bien sûr, la danse, la musique et le chant. Cette artiste complète passe son temps entre les cours dans la journée et les banquets jusque très tard dans la nuit, parfois ils sont si nombreux qu'elle n'y fait qu'une apparition de quelques minutes. Ce sont ses revenus qui font tourner l'okiya à laquelle elle appartient, payant les factures, le personnel et aussi les innombrables kimonos et accessoires dont elle a besoin.

Si Mineko décrypte cet univers très codifié et qui n'a que très peu évolué depuis des siècles, elle en profite aussi pour dénoncer la jalousie dont elle a été victime. Très populaire, mais aussi très exigeante envers elle-même et envers les autres, elle s'est fait très peu d'amies parmi ses condisciples qui l'ont traitée durement et l'ont souvent humiliée publiquement. Pour les contrer, Mineko a choisi d'être toujours la meilleure et de gagner leur respect. Pourtant, ce ne sont pas ces petites chamailleries qui ont le plus contrariée la geisha. Ce pour quoi elle s'est battue, c'est surtout pour entrouvrir le carcan de traditions dans lequel les geisha sont enfermées. Elles ont de nombreux devoirs et peu de droits, ne peuvent choisir les lieux où elles se produisent, sont peu instruites et une fois leur carrière terminée, leurs qualifications ne sont pas reconnues en dehors de Gion. En démissionnant, elle a entraînée dans son sillage 70 autres filles mais sans réel impact sur le sort réservé à celles qui sont restées. Un changement serait pourtant salutaires. Les okiya qui les éduquent et les maisons de thé qui les accueillent se font de plus en plus rares à Gion et il en est de même pour les clients assez riches pour se permettre de financer un banquet et assez cultivés pour savoir l'apprécier.

Le témoignage de Mineko est riche d'enseignements et met au rancart l'image d'une geisha qui serait une prostituée de luxe. Cependant, il est évidemment partial et, dans son souci de bien faire, Mineko y apparaît parfois arrogante et méprisante. Petits défauts que l'on oublie bien vite quand on pense qu'elle a dû quitter ses parents à l'âge de 5 ans à peine, ne les a plus vus par la suite qu'à de très rares occasions, notamment le jour où elle a renoncé à son nom et a dû formuler les paroles rituelles : ''Vous êtes morts pour moi''. Des choix assumés mais difficiles et qui forgent le caractère...
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Ma vie de geisha

Mineko Iwasaki nous plonge dans le monde des saules et des fleurs, celui des geishas de Kyoto qu'elle a intégré dès sa plus tendre enfance en se faisant adopter à l'âge de cinq ans par Mme Oïcha afin de devenir l'héritière: "l'atatori" de son Okiya (maison de geishas).

La petite passe tous ses grades grâce à ses talents de danseuse et de maiko, devient geiko, à l'âge de vingt ans.

Mineko nous conte sa vie de sacerdoce vouée à l'art de la danse, à la cérémonie du thé, une vie entièrement tournée vers l'okiya.

L'oubli de soi, heureusement, ne durera qu'un temps et la jeune femme mettra un terme à ce parcours.

Son indépendance lui ouvrira les portes de l'amour auprès d'un jeune peintre qui lui permettra de découvrir le bonheur conjugal et maternel.

Une biographie insolite, achevée en 2002 qui nous permet d'entrevoir un monde fascinant et en voie de disparition, sans faux- semblants.

À lire!
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Ma vie de geisha

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les…

geishas !

En tout cas, vous en saurez plus …



« Dans mon pays, le Japon, il existe des quartiers consacrés aux arts du divertissement et au plaisir esthétique, où vivent et travaillent des artistes à la formation d'une impeccable rigueur. On les appelle des karyukai. Karyukai signifie « monde des fleurs et des saules », car si la geisha est une fleur parmi les fleurs, elle possède aussi la grâce, la souplesse et la force d'un saule. »

Ainsi s'ouvre ce récit.



Plus qu'un témoignage, il s'agit presque d'un livre didactique sur le rôle et le long apprentissage artistique d'une geisha (plus communément nommée geiko à Kyoto). Mineko Iwasaki raconte son parcours dans les années soixante, de ses cinq à vingt-neuf ans, âge où elle décida de prendre sa retraite.



J'ai eu des difficultés à évaluer une note car si le contenu est passionnant et remet l'église au milieu du village quant aux idées reçues sur les geishas - souvent considérées en occident comme des prostituées de luxe - la narration, en revanche, le dessert considérablement.



En effet, parmi quelques-uns des éléments qui m'ont le plus dérangée, j'ai regretté sur l'autrice ne nous fasse pas vivre les évènements et se contente de les commenter de manière bien trop séquencée et factuelle. de plus, les personnages, à l'exception peut-être de sa soeur Yaeko, ne sont souvent que des coques vides. La narratrice elle-même m'a souvent donné l'impression de vouloir présenter une image d'elle-même en contradiction avec ce qu'elle paraissait être. (A mes yeux, une personne orgueilleuse avec une très haute opinion d'elle-même et un esprit de compétition exacerbé, ce qui n'aide pas)



En fourrageant sur internet sur cette geisha, qui se dit avoir été la plus célèbre d'entre elles depuis les cent dernières années, j'ai découvert avec surprise que ce livre semblait être une double mise au point : d'une part sur l'image des geishas, et d'autre part en réaction au livre d'Arthur Golden, Geisha, paru en 1997, qu'elle accuse, outre le non-respect de la confidentialité, avoir pris trop de liberté vis-à-vis des propos et explications qu'elle lui avait fournis. (https://www.youtube.com/watch?v=ngSWyBn5Jq8)



Malgré tout, ce livre n'en est pas moins fascinant… A travers les dédales de ces Karyukai (quartiers des plaisirs) et ses complexes ramifications, nous sommes immergés dans la culture et les traditions japonaises. C'est véritablement le point fort et l'intérêt de ce livre. Une Immersion par ailleurs accentuée par les appellations japonaises dont les explications sont incorporées au texte de manière charmante et très fluide, ce qui est bien plus convivial que des notes de bas de pages.



Il détaille également minutieusement le mode de vie d'une geiko et ses activités : danse, musique, banquets, maquillage, habillement, rituels etc. Ah ! les séances d'habillage, c'est quelque chose, un vrai saucissonnage en bon et due forme ! Quoique s'en défende l'autrice, à mes yeux, l'art de divertir qu'elle décrit est un véritable sacerdoce, ritualisé et hiérarchisé à l'extrême qui m'a fait l'effet d'un état de servitude érigé en art, et qui plus est, un art réservé à une catégorie sociale fortunée.



En tout cas, si vous n'êtes pas très familiarisé avec les traditions japonaises, comme moi, c'est à mon avis une excellente approche. Cet aspect du livre est vraiment captivant et très instructif. Par contre, d'un point de vue littéraire, c'est plutôt faiblard.

Merci à Siabelle de m'avoir accompagnée dans cette lecture.
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Ma vie de geisha

Titre on ne peut plus explicite, voici l'autobiographie de Mineko Iwasaki, l'une des plus célèbres (et l'une des dernières) grandes geishas. Elle nous parle de son métier, qui a occupé presque 25 ans de sa vie, de sa tendre enfance à sa démission à l'âge de 29 ans.

La jeune Mineko entre à l'école des geishas à 5 ans, suivra les formations traditionnelles en chant, danse, calligraphie et autres arts que doit maîtriser une parfaite geiko. Elle progressera rapidement, décidée à devenir la meilleure pour clouer le bec à ses rivales peu avares en coups tordus et humiliations. Elle réussira au-delà de toute espérance, puisqu'on parlera d'elle comme d'une légende, véritable « star » dont les talents seront admirés par les plus puissants et les plus riches de ce monde. Au faîte de sa gloire, elle démissionnera pourtant, épuisée par les exigences de ce métier.



Ce livre est un document très intéressant, qui permet de pénétrer au coeur du monde mystérieux (en tout cas pour moi) des geishas. Tordons d'emblée le cou à une croyance occidentale : une geisha n'est pas une prostituée. Elle est en réalité une artiste cultivée, aux multiples talents, à laquelle on fait appel (certes contre rétribution) pour divertir les convives d'un banquet ou d'une soirée.

Ces plaisirs sont réservés à une élite (aristocratique, politique, financière, artistique), étant donné le prix exorbitant à débourser pour s'assurer la compagnie d'une geisha même pour quelques minutes. Mais ce « salaire » semble justifié au regard des coûteux kimonos et autres accessoires, et surtout à celui des sacrifices consentis par ces jeunes femmes qui mènent une vie effrénée entre leurs cours et leurs prestations.



Mineko nous explique donc comment et pourquoi, à 5 ans, elle a décidé d'entrer à l'école des geishas, renonçant à sa propre famille. C'est un point peu crédible du livre, car comment une petite fille peut-elle décider de son destin en pleine connaissance de cause à cet âge ? Mais soit. Elle décrit ensuite avec un luxe de détails (parfois rébarbatifs) son éducation, son emploi du temps, ses coiffures et ses tenues, la hiérarchie et les usages au sein de l'école (je m'y suis parfois perdue). Cet aspect est certes fort instructif, mais je suis restée sur ma faim, sans doute que tout cela manque d'âme. Il est bien question de sentiments (jalousie, amour, angoisse, souffrance), mais ils sont décrits froidement, ce qui donne de l'héroïne une impression d'insensibilité, de rigidité et d'égocentrisme.

On comprend également que les apprenties geishas vivent dans un cocon fermé aux réalités de monde extérieur, ce qui donne lieu à un chapitre hilarant tant la situation est incroyable, lorsque la jeune femme décide de prendre un peu d'autonomie en louant un appartement et en s'occupant de son ménage pour la première fois de sa vie.

Enfin, j'ai été frappée par la banalisation de la richesse et du luxe, par les quantités d'argent brassées dans ce milieu. Mineko avoue elle-même avoir ignoré pendant longtemps la valeur de l'argent. de fait elle a toujours été habituée à vivre sur un grand pied, et donne l'impression qu'après sa carrière, l'appât du gain a continué à être un de ses moteurs. Cela contraste fort avec la poésie du « monde des fleurs et des saules »…


Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Ma vie de geisha

Autobiographie écrite par une authentique ancienne geisha, Ma vie de geisha est une lecture fluide qui m’a fait voyager au pays du soleil levant que j’aime tant découvrir peu à peu au fil de mes lectures.



J’ai passé un bon moment, mais le tout étant quand même assez superficiel, et manquant de réflexions dignes de ce nom, il ne m’en est pas resté grand-chose, preuve qu’une lecture aisée peut au final être assez creuse !

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Ma vie de geisha

« La beauté est dans les yeux de celui qui regarde » - Oscar Wilde



Je décide donc de lire avec mon amie Cricri c'est à mon tour de choisir ce qu'on va lire dans sa liste. Je me laisse tenter par le livre : « ma vie de

Geisha » de l'auteure Mineko Iwasaki. Nous allons donc faire un tour au Japon, c'est un témoignage qu'elle nous livre.



Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, je ne connais pas du tout. J'aime sortir de ma zone de confort. Tout ce que je sais, c'est un témoignage et

dès les premières pages, c'est facile de plonger dans son univers. Au fur

et à mesure, je trouve qu'elle nous raconte sa vie pour ne rien oublier

mais je pense qu'il manque l'émotion dans sa manière d'écrire. Je sens le ton plus impersonnel et c'est à cause de ça que je ressens qu'il manque juste un petit quelque chose à ma lecture.



« Karyukai signifie « monde des fleurs et des saules », car si la geisha est une fleur parmi les fleurs, elle possède aussi la grâce, la souplesse et la force d'un saule ».



C'est une bonne lecture, c'est un bon pavé, ça se lit bien, l'auteure Mineko Iwasaki parvient à garder mon attention. Elle nous évoque chacune des étapes de sa vie, elle aborde aussi la condition des geishas, elle mentionne l'historique ainsi que les traditions, c'est très pertinent pour le lecteur. La

thématique est bien gardée, on l'accompagne partout dans son quotidien. Elle décrit bien l'atmosphère, elle nous transmet bien les petits détails, on s'immerge bien dans son environnement. À travers ses mots, on comprend que ce n'est pas si simple que ça ne semble l'être.



Quand on finit notre livre, on voit des photos et c'est un petit plus pour le lecteur. C'est dommage qu'il m'ait manqué un je-ne-sais-quoi dans ma lecture car c'est tout un monde que je découvre.



L'auteure Mineko Iwasaki s'en sort bien dans l'ensemble car j'ai appris

des choses. On aime la suivre et c'est un excellent moment que je passe

en compagnie de ma complice Cricri. Je suis très contente de partager

mes échanges avec toi. J'invite donc à lire son beau billet.



« Je me rappelai la maxime de mon père : Même affamé, un samouraï

doit feindre d'être rassasié ».



Siabelle
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Ma vie de geisha

Sur ce même thème, j’avais déjà lu Les mémoires d’une geisha de Yuki Inoue, un ouvrage que j’avais beaucoup apprécié également, bien qu’il se soit révélé très factuel et trop descriptif par moments. Il manquait également un peu de cette empathie que j’aime ressentir lors de mes lectures. Ici, Mineko Iwasaki s’exprime à la première personne du singulier, nous conte sa vie depuis ses 5 ans, et j’ai trouvé son récit plus immersif car plus émouvant, moins distant. En plus de nous décrire le fonctionnement de l’okiya, elle nous parle de ses ressentis, de ses liens avec les autres membres du foyer, de leur histoire et de leur passé. Ainsi, nous comprenons mieux leurs réactions et leurs comportements. Elle nous explique comment elle est devenue cette geiko adulée, “la plus grande geisha de sa génération”.



D’ailleurs, je suis toujours étonnée de constater le fossé abyssal entre la perception occidentale des geishas et ce qu’elles sont réellement. Tout le travail qu’elles doivent fournir perpétuellement afin de s’élever au rang de geiko, afin d’être reconnue dans leur métier. Cette mesure, cette retenue et cet acharnement afin d’exceller dans les Arts. A travers son autobiographie, c’est cette perception biaisée que Mineko Iwasaki tente d’abolir. Non, les geishas ne sont pas des femmes de compagnie aux mœurs légères ! Ce sont des femmes accomplies, cultivées, sensibles à tous les domaines artistiques, et pourtant tellement ignorantes quant aux aspects “pratiques” de la vie quotidienne. De ce fait, j’ai beaucoup ri lorsque Mineko raconte la fois où elle a tenté de vivre seule, et ses débuts “ratés” en cuisine et ménage… Les gestes les plus simples sont finalement les plus obscurs (comment ça, il faut allumer le gaz et brancher l'aspirateur ?).

Enfin, il y a aussi des intrigues, des chagrins d’amour, des esclandres, des jalousies au sein du quartier des geishas… La vie en communauté n’est pas toujours harmonieuse. D’autant plus quand les femmes vivent seulement entre elles, car les hommes y sont exclus. Ces derniers ne sont autorisés à Gion qu’en tant que visiteurs, aucun n’a le droit d’y passer la nuit. Des rivalités voient le jour, de l’entraide également. Mais rien n’est simple.



C’est donc un univers complexe, hors du temps, extrêmement codifié et exigeant que nous dépeint Mineko Iwasaki.



Cette autobiographie est agréable à lire, de par son style simple et fluide, sans lourdeur. Les termes propres au Japon et à l’univers des geishas sont explicités par l’autrice sans que le récit ne soit surchargé de notes de bas de pages. On sent qu’il y a une réelle intention de transmettre une culture et non d’exposer une suite de faits. C’est un récit fort instructif pour qui veut en apprendre davantage sur la vie des geishas, de leur “naissance” à leur accomplissement, en passant par un apprentissage rigoureux et un travail éreintant.

Mineko Iwasaki nous partage sa vie et son expérience, son quotidien luxueux et si exigeant. Elle dénonce également le statut des geishas, le poids qui pèse sur leurs épaules et déplore leur manque d’émancipation et d’indépendance qui perdure encore en 1960… Qu'en est-il aujourd'hui ?



Challenge Multi-Défis 2024

Challenge ABC 2023-2024
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Ma vie de geisha

L'auteur Mineko Iwasaki, encore en vie ( née en 1949) raconte son enfance et sa vie de geisha.

Finissons en avec l'idée reçue en occident de geisha, prostituée japonaise. Pas du tout. D'abord parce qu'elles sont ou plutôt étaient (car leur nombre est en baisse constante) recrutées très jeunes, cinq ans pour l'auteur de ce témoignage. Les geishas animent des banquets organisés pour de très riches clients, conversent, dansent pour eux, les distraient. Ensuite parce que Mineko reste très longtemps ignorante et très prude concernant les choses du sexe.

Elles reçoivent d'abord une éducation au sein d'une okiya, à Kyoto, quartier de Gion comme dans ce récit. Cette éducation est basée sur les arts traditionnels japonais : danse, musique, art de la coiffure, des kimonos, art de servir le thé, art de la conversation, de la gentillesse, dévouement, maîtrise et oubli de soi. Leur devise est empruntée à celle des samouraïs. "Même affamé, un samouraï doit feindre d'être rassasié". Leur apprentissage est fait d'un travail quotidien, sans repos, travail à perfectionner toujours.

Bien sûr cette éducation s'inscrit en partie dans une éducation japonaise rigide et codifiée faite de traditions mais Mineko l'a reçue dans les années 1950 et 1960 alors que le Japon se modernisait à grands pas, se transformait totalement. Elle était donc totalement inadaptée à la vie quotidienne, à l'extérieur de l'okiya.

C'est ce qui l'a en partie amenée à renoncer à cette vie à l'âge de 29 ans en plus du fait que les geishas menaient une vie cloîtrée, dépendante dans un univers trop rigide. Elle décrit également les rivalités dans cet univers exclusivement féminin.

Une plongée dans un univers codifié, hiérarchisé qui a peu évolué depuis des siècles mais qui selon l'auteur est en voie de disparition.

Quelques longueurs et passages un peu trop détaillés sur les traditions, hiérarchies et mode de vie.
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Ma vie de geisha

Très déçu par ce livre, non pas par son contenu, mais par son style, sans doute du à la traduction. De la petite fille de 5 ans, à l'adulte de 30 ans, les pensées, les émotions sont identiques. Je ne suis pas arrivée du tout à rentrer en contact avec le personnage. Pour moi jusqu'au bout une petite fille gâtée pourri par la vie, a qui l'ont offre tout, sauf peut être l'essentiel. Une petite fille capricieuse. Je l'ai donc pris comme une sorte de livre d'histoire. Que j'ai recoupé avec d'autres livres sur le même thème.
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Ma vie de geisha

Geisha: un mot qui fait penser à courtisane. Après avoir lu les confidences de cette geisha, j'ai appris beaucoup. Le monde de la geisha est un monde d'artiste, de beaucoup de rituels, d'apprentissage.



J'ai suivi l'histoire d'une fillette de cinq ans qui est devenue une grande maiko. J'ai découvert une adolescente qui ne rêvait que de danser.



J'ai découvert une personne qui a tenté de faire sa place dans un monde en voie de disparition.



J'ai découvert une artiste qui voulait changer les usages. Puis, j'ai découvert une personne qui après plusieurs tribulations a enfin connu l'amour.



Ce livre est une confession, mais surtout, une confidence d'une femme ordinaire qui a vécu une vie extraordinaire.



J'aime.
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Ma vie de geisha

Si vous voulez tout savoir sur l'apprentissage artistique d'une geisha, son ouvrage y pourvoiera et se montrera d'une richesse infinie. le “monde des fleurs et des saules” d'après-guerre y est décrit avec force détails, assez pour noyer le néophyte en culture japonaise. Vaut mieux avoir quelques notions sur le sujet avant de s'embarquer dans cette lecture.
Lien : https://unkapart.fr/memoires..
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Ma vie de geisha

Un livre témoignage de la part de celle qui fut l'une des dernières geishas du siècle dernier.

Une enfance comblée au coeur du saphir des hortensias, au sein d'une famille tendre, où l'autorité du père fait office de loi. Puis, un départ vers le "monde des fleurs et des saules", celui du quartier de Gion Kobu à Kyoto consacré aux divertissements et au plaisir esthétique.Choix ou abandon? Une fillette de six ans a t elle son libre arbitre? Ses parents, si aimants, elle ne les reverra plus qu'épisodiquement, fort occuppée à grandir en force et en beauté pour tenir avec grace son futur rôle de geisha

Souvenirs d'enfance du temps où elle se nommait Masako, adorable petite fille aux yeux noirs, aux cheveux noirs et à la bouche rouge cerise, têtue en diable.

Souvenirs d'enfance du temps où devenue Minéko, elle subit les rivalités au sein de "l'okiya" mais se voit traitée avec déférence par la propriétaire, Tata Oïma, "investie de la mission sacrée de parfaire son éducation en chant, danse,théatre, poésie,culture, voie du thé,art de l'éventail. Sera t elle un jour la fleur entre les fleurs, digne un jour de succéder à cette grande dame?

Souvenirs d'adolescence du temps de l'adoption, où prononçant au tribunal face à ses parents la formule rituelle "Je suis morte pour vous", elle devient une "Iwasaki".

Lourdeur des kimonos.Violences. Beauté. Sérénité.Bouche en bouton de rose, sourcils en demi lune, cou gracile, corps aux courbes exquises. La geisha sait jouer de ses épingles acérées pour monter les marches de l'idéal de beauté nippon. La geisha, artiste dans l'âme, ne se prostitue pas mais escorte les grands de ce monde soucieux d' agréable compagnie.

Souvenirs de femme passionnée, en attente, bafouée, coléreuse. Trouvera t elle enfin l'amour? Accomplira t elle son destin tout tracé?

Un joli livre, un peu fleur bleue et narcissique, reposant, dans un Japon, aux coutumes ancestrales, non encore touché par le nucléaire!
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Ma vie de geisha

Voilà bien longtemps que j’avais envie de lire cette autobiographie. Très attirée par les us et coutumes japonais, je ne fus pas déçue. Mineko nous aide à faire la différence entre geisha et courtisane. Trop souvent, les deux notions se mélangent jetant le discrédit sur cette profession artistique. Une geisha n’est pas une femme de petite vertu, bien au contraire. Elle est une dame de compagnie qui égaye les soirées d’hommes, de femmes ou de familles. Jamais elle ne dévoile un brin de sa peau à ses clients. L’okiya, là où vivent les geiko, ne reçoivent pas d’hommes puisqu’il ne s’agit aucunement d’une maison de plaisirs. Il est important de faire la distinction entre ces deux métiers afin de ne pas les dénaturer.

Rapidement, on se rend compte que Mineko est une petite fille pleine de courage. Pour devenir ottotori, l’héritière légitime de la maison Iwazaki, elle a du renoncer à son prénom de naissance, Masako, ainsi qu’à sa famille de naissance. Elle se fera adopter par une onesan, autrement dit « une grande-sœur » qui prendra le rôle de sa mère. Faisant preuve d’un grand courage, Mineko explique son choix de quitter ses parents par le fait qu’elle aime la danse. Mais, on comprend rapidement que du haut de ses cinq ans, elle ne souhaitait que faire taire les pressions qui s’opéraient sur ses parents qui refusaient de la céder à l’okiya.

Mineko a toujours été très réservée, à la limite de la misanthropie. Son choix de vie l’a toujours poussé à se faire violence afin de mettre au second plan ses propres aspirations et être la meilleure dans son domaine. Mais même dans le raffinement du savoir-vivre japonais, les jalousies évoluent. Si bien que Mineko va être victime d’harcèlement de la part de ses semblables. Mais fidèle à son propre caractère, elle persévéra et finit par apprendre à manipuler les femmes afin de les rallier à sa cause. Sa célébrité lui valut également de nombreux problèmes avec les hommes qui se pensaient dans le droit de la toucher à leur guise. Mais, ils ne se doutaient pas d’avoir affaire à une femme pleine de caractère prête à user de la violence pour se défendre.

Malgré la peinture qu’a fait Mineko de sa famille de naissance, elle nous apparaît malgré tout comme peu aimante. Non pas envers elle, mais envers tous ses autres frères et sœurs. Malgré l’échec de la vie professionnelle du père, ils décidèrent de fonder une famille nombreuse … Puis, il les céda à des okiya contre de l’argent. Le comportement de Yaeko, leur fille aînée, devient rapidement compréhensible. Sa colère et sa rancœur ne sont que le résultat de leur choix passé. Elle s’est sentie abandonnée et rejetée par ses parents alors que sa benjamine était protégée et choyée. En réalité, on a plus de difficultés à comprendre Mineko qui n’éprouve aucune colère envers ces parents qui l’ont privé de la présence de ses aînés à ses côtés.

Maman Masako, qui paraissait n’être qu’une vieille sorcière à Mineko, se révéla être une alliée de taille. Elle jouait le rôle de sa mère adoptive et devint rapidement une vraie mère pour la petite fille. Leur relation est très touchante. On adore Maman Masako, qui est d’une douceur sans nom pour cette enfant.

Mineko nous fait découvrir tous les rites du métier de geisha et c’est très plaisant. Bien que parfois, on doute de la véracité des faits. Surtout concernant les souvenirs très précis de Mineko, à l’âge de cinq ans. Généralement, ce genre de souvenirs réapparaissent de façon épisodiques et non détaillés. Malgré tout, on apprécie cette œuvre qui nous fait découvrir un pan des coutumes japonaises.

Mineko se révèle, à mes yeux, être une femme puissante dotée du savoir-vivre japonais. Un savoir-vivre en perdition, hélas. On ne peut que l’admirer pour son courage à toutes épreuves.

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Ma vie de geisha

Il y a un thème qui me passionne au Japon, ce sont les geishas. Vous n'arriverez guère à me passionner pour les sumotori, mais parlez moi des geishas et je fonds ! A Kyoto, on les appelle des geikos, un mot qui signifie "femme qui excelle dans les arts" et dont même la sonorité me séduit. J'ai déjà eu l'occasion de lire des documentaires à ce sujet (il faut d'ailleurs que je vous parle de "Journal d'une geisha" qui est fameux !) et j'aime toujours autant ce milieux, qui malheureusement à tendance à disparaître au Japon.



Si vous avez envie de connaître de façon intime la vie des geikos, alors il vous absolument lire ce livre ! Il est très complet à ce sujet, il évoque aussi les changements du Japon depuis la seconde guerre mondiale et surtout il nous parle d'une femme impressionnante ! D'une femme qui m'a mise ko par son courage, sa ténacité et sa clairvoyance.
Lien : http://casentlebrule-sandy.b..
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Ma vie de geisha

Une lecture faite au son du shamisen (guitare traditionnelle japonaise à trois cordes dont jouent les geishas), de manière très fluide, je l'ai pour ainsi dire dévorée.



On peut dire qu'il s'agit d'une forme de documentaire sur le monde des fleurs et des saules, il contient de nombreux termes japonais. En arrière-plan, le contexte, et quelques éléments d'histoire. Par exemple, je connaissais le Miyako Odori (danse des cerisiers, réalisée en avril) sans savoir qu'il était dû au déménagement de la capitale. En cela, on en apprend beaucoup sur un système artistique, très strict et hiérarchisé, très traditionnel et fermé. Et c'est là qu'on se rend compte des limites de celui-ci, raisons pour lesquelles Mineko Iwasaki a démissionné à l'âge de vingt-neuf ans. Ce livre permet aussi de critiquer ce système (il ne s'agit pas d'un drama accusateur mais d'un exposé honnête).



Ce monde, notamment par son étiquette, est assez éloigné du nôtre. Cette autobiographie, écrite en anglais à destination d'un public occidental, montre bien des aspects de cette éducation "à l'ancienne". Certains passages sont assez étranges pour un public occidental du 21e siècle, comme l'ignorance d'Iwasaki en matière de sexualité, le baiser volé qui n'est pas pris au sérieux par les supérieures de la jeune artiste, et surtout l'adoption de l'atotori (héritière) par sa nouvelle okiya (maison de geisha) alors qu'elle a déjà une famille et devient morte pour celle-ci (non seulement elle ne porte plus leur nom, mais elle ne peut plus les voir).



En général, je ne lis pas les autres critiques quand je m'apprête à en écrire une (pas par snobisme mais pour ne pas qu'elles m'influencent, je les lis après), mais, exceptionnellement, je l'ai fait. Un aspect récurrent est que l'autrice se montre prétentieuse : je rejoins les critiques à ce sujet. Certes, elle est réellement riche et admirée, mais dans l'écriture on se rend compte d'un certain orgueil. La rivalité entre geishas est un peu agaçante, on m'a déjà dit que c'est un peu la même chose dans le milieu de la danse classique (que je ne fréquente pas). Mineko Iwasaki, en dépit de sa fierté, sait quand même se remettre en question : , elle dresse une fois la liste de ses défauts et de ses résolutions. Cependant, une phrase vers la fin est assez choquante : Justement, le fait de dire du mal de d'autres personnages passe tout à fait dans un roman, puisqu'il s'agit de personnages. Mais dans le cadre d'une autobiographie, il s'agit de personnes réelles, et je pense que l'on devrait prendre cela en compte. C'est une des questions de l'autobiographie.



Les geishas me fascinent, et je m'intéresse à l'esthétique (philo du beau et de l'art). L'art préféré d'Iwasaki est la danse. J'ai donc, en dépit du point ci-dessus, apprécié cet ouvrage. Je vous le conseille, mais je préviens qu'il est difficile à trouver : il n'est plus imprimé et n'existe pas en français en format liseuse (on le trouve en anglais sous ce format). Je l'ai donc obtenu d'occasion.
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Ma vie de geisha

Une (auto)biographie qui se lit comme un joli roman tellement la plume de l’auteur (traduite du japonais vers l’anglais puis vers le français) est douce et agréable… comme si on nous contait l’histoire d’une vie un peu irréelle et pourtant tout à fait réelle (surtout quand on croise le Prince Charles, on retrouve une certaine réalité ! ) d’une grande geisha.


Lien : https://bulledelivre.wordpre..
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Ma vie de geisha

Intéressant dans le sens de la découverte d'une autre culture et de ce monde particulier des "geishas". Une foule de petits détails, de traditions, de témoignages. Depuis l'entrée dans la maison en passant par l'apprentissage (calligraphie, danse,...) puis par les symboles du maquillage, de la coiffure, des kimonos, du savoir-vivre jusqu'à l'aboutissement (participation à des cérémonies prestigieuses, jalousie, rivalité...), nous suivons le parcours d'une des dernières plus grandes geishas qui se retirera lorsque dans les annés 80 périclitera ce monde féodal qui l'étouffe et dont elle prévoit la disparition. Elle se reconvertira aisément. En dehors de cet aspect, gardons l'esprit critique, Mineko Iwasaki nous raconte ce qu'elle veut bien nous dire, on perçoit un manque à ce récit. Pour en savoir plus, il faudrait rechercher d'autres témoignages ou enquêtes journalistiques. Peut-être seront-ils moins idylliques que ce qu'elle nous laisse entendre. Dès l'âge de cinq ans (!), elle a grande conscience des faits et des actes à poser. La relation fille/parents peut nous paraître étrange. Bref, il en ressort un amour de soi qui me dérange... J'aimerais entendre les autres qui ont croisé son chemin... Ce livre me paraît plus du domaine "people" qu'un réel témoignage.







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