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Critiques de Minette Walters (342)
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Les dernières heures

A nouveau , un grand merci à Babelio et aux Editions Robert Laffont qui , dans le cadre d'une masse critique privilégiée, m'ont permis de découvrir le dernier roman de Minette Walters , une autrice que , je l'avoue , je ne connaissais pas mais qui jouit d'une réputation flatteuse en matière de polar.

Très belle couverture , ouvrage " consistant " , me voici lancé toutes voiles dehors à la dėcouverte d'un roman qui semble ne pas manquer de charme et d'intérêt. Pensez - donc , situer l'action dans le cadre du Moyen âge, voici une belle promesse culturelle . Hélas , il faut vite déchanter car les éléments historiques sont bien minces et , en tout cas , pas de nature à parfaire notre connaissance de cette époque si obscure de notre histoire .Il y a la peste noire , oui , mais pas une seule référence à la guerre de cent ans qui sévit alors . Je me demande même si cette intrigue avait bien besoin de cette " situation historique " pour exister . En cela donc , je suis un peu déçu car je ne vois pas vraiment l'intérêt ...Mais bon . L'intrigue : un manoir épargné par la peste et une lutte entre deux femmes , Lady Anne et sa fille Eleanor .La première possède toutes les qualités humaines possibles , la seconde porte en elle tous les défauts de la terre à un point frisant la caricature dans les deux cas .Et puis , pour pimenter le tout , il y a le régisseur, Thaddeus , dont les deux femmes semblent éprises , Thaddeus , un serf qui , bravant toute logique , s'impose à la collectivité de Develish , se lance dans un long périple "en dehors des murs" pour collecter de la nourriture ou protéger des jeunes engagés dans une sombre histoire .

Ce roman , vous l'aurez compris , ne m'a pas vraiment séduit tant par sa " situation historique " que par le manque de " profondeur " de personnages bien trop superficiels et caricaturaux et une intrigue qui , pour moi , ne parvient que très rarement à s'accélérer. le manoir est impénétrable mais ne regorge pas non plus de mystères au point que les acteurs s'y ennuient ferme et qu'on doit trouver des activités pour servir de " défouloir ", comme , par exemple , des épreuves sportives . Quant au côté " polar " , certes , il y a un cadavre , mais .....

Bien traduit ,ce roman ne me semble jamais vouloir décoller , on se promène de ci, de là, sans grand émoi, sans grande émotion, de mon point de vue . Les critiques exprimées, toutes très intéressantes et respectables , rapportent des avis différents et variés et on ne peut que s'en féliciter tant il est vrai que c'est de la diversité que.....

De nombreux et réputés auteurs ont séduit leur public en situant leur roman à une certaine periode de l'Histoire , ne considérant celle - ci que comme un décor , je ne souhaite pas , par respect , citer des noms , ce qui n'ajouterait rien à ce qui , tout compte fait , ne reflète que mon opinion . Je pense que " les dernières heures " fait partie de cette catégorie et n'atteint pas le niveau qui pourrait le faire , sans discussion , considérer comme " polar historique ".

De par la diversité des critiques , ce livre a suscité bien des commentaires variés, et tant mieux.Pour moi , je resterai trés réservé mais....cela n'engage que moi et tant mieux si certains adorent . Je sais d'ores et déjà que je n'attendrai pas la suite qui semble inexorablement annoncée,.....là aussi ,il y aurait matière à discussion mais ...ceci est une autre histoire...

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Cuisine sanglante

Interview de l'auteure, next.libération.fr:

"... cet homme, dont j'ai fait la connaissance lors d'une visite en prison, à l'époque où j'écrivais " Cuisine sanglante".

Il mesurait 2 mètres, était incroyablement large... Un homme énorme, condamné pour un crime terrible."





"Cette sensation d'enfermement avec un homme, qui avait commis un crime terrifiant, et très intimidant physiquement, était plutôt stressante."





Rosalind Leigh éprouve de l'horreur et du dégoût face à Olive Martin. Elle veut écrire un livre sur la folle "qui a débité sa mère et sa soeur en morceaux, qu'elle avait rassemblés sur le sol, en une composition abstraite sanguinolente"...

Un puzzle, comme ces 2 corps sur le sol, que Rosalind refuse de prime abord!





Un monstre de 120 kilos pour 1,55 mètre. Une condamnation à perpétuité, assortie d'une peine incompressible de 25 ans.

Incompréhensible ce meurtre?

Alors qu'Olive a avoué et a refusé un avocat.





Olive Martin prit "une hache, une hache, et en donna 40 coups à sa mère... puis 41 coups, à sa soeur, à sa soeur".





Rosalind est effrayée par cet être monstrueux, "dont le visage incroyablement bouffi ne trahissait aucune émotion"

Elle sentait l'odeur de transpiration particulière aux femmes obèses... Les cheveux d'un blond sale, luisants et clairsemés, des auréoles sous les aisselles, Olive ressemblait à un personnage de caricature, "un immense paquet de chair boursouflée".





Il y a un gros héritage derrière ce puzzle, Peter Crew, un avocat étrange, et des voisins bizarres.

Rosalind tombe sur le sergent Hawksley,( le premier sur le lieu du crime) qui va enquêter sur elle, un homme l'agresse, son ex-mari la frappe...





Olive ne croit pas en Dieu.

" Non. Je suis une païenne. Je crois aux forces de la nature." Elle confectionne, dans sa cellule, des statuettes vaudou, dont une représentant la jolie écrivainne...





Rosalind en vient à douter.

Peut-on découper ses propres parents ainsi? Gwen, la mère, était encore vivante...

A moins que...?

La meurtrière se servirait de Rosalind, mais alors, pourquoi? Elle a été déclarée saine d'esprit, par plusieurs psychiatres !





Mon Dieu, "...il aperçut les corps mutilés, la hache, les flots de sang sur le sol. Du sang, montait une odeur insoutenable".

Hawksley fut ..."en proie à d'interminables nausées" et faillit vomir !

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Dans la cave

Une famille émigrée bien intégrée en Angleterre. Une famille d'apparence sympathique... Ebuka et Yetunde Songoli sont les heureux parents de deux garçons, Olubayo et Abiola. Mais derrière ce voile se cache Muna, une jeune fille âgée de 14 ans. Personne dans leur entourage ou voisinage ne connaît l'existence de cette gamine puisque Muna, que le couple a soi-disant adoptée, est en fait leur esclave. Enfermée dans l'obscurité de la cave, mal-nourrie et abonnée aux tâches les plus ingrates. Son existence va soudainement basculer lorsque Abiola disparaît. Lorsque la police, chargée de l'enquête, notamment l'inspectrice Jordan, arrive sur les lieux du drame, la famille n'a d'autre choix que de faire passer Muna pour leur fille, pensant ne rien craindre de cette jeune adolescente qui, à leurs yeux, ne parle ni ne comprend l'anglais. Cette dernière va alors profiter de cette situation pour se venger...





C'est dans la cave que vit Muna. Une esclave moderne qui, faute d'aller à l'école comme tout enfant de son âge et de s'amuser avec ses copines, s'occupe du ménage, fait la cuisine... Enlevée par le couple Songoli dans sa prime enfance, elle n'a aucun souvenir de son passé. Mais, derrière cette apparence d'enfant docile et déficiente mentalement se cache une manipulatrice, une calculatrice qui va profiter de la disparition du cadet de la famille pour fomenter sa vengeance. Qui pourrait la blâmer ? Malgré une quatrième de couverture prometteuse, Minette Walters traite, avec plus ou moins de facilité, ce sujet pourtant intéressant. Les personnages de la famille sont, évidemment, détestables, avides d'argent et de pouvoir. Muna, quant à elle, n'est pas non plus attachante. Manipulatrice, son comportement est pour le moins étrange. Des personnages qu'il aurait été intéressant d'approfondir. De plus, ce huis-clos, intensément sombre, manque parfois de rebondissements. Minette Walters nous plonge toutefois dans une ambiance oppressante.



Petit bémol : cette édition nous propose l'autre fin écrite par l'auteure pour une première édition. Quel intérêt ?
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Les dernières heures

Le héraut simule une extinction de voix, préférant un temps se taire avant d'annoncer de mauvaises nouvelles au bon peuple.

Outre l'épidémie de peste qui va ravager l'Europe entre 1347 et 1352 et qui exterminera la moitié de la population, il doit rendre compte de ce roman de 522 pages qui ne manquera pas d'achever les survivants.

Dire merci au Moyen Age signifiait rendre grâce et implorer la pitié. Je remercie donc à l'ancienne Babélio et les éditions Robert Laffont de cet envoi dans le cadre d'une " masse critique" et m'excuse par avance pour mon ressenti négatif. Autant je peux faire semblant d'apprécier la boîte de « Mon Chéri » offerte par ma grand-tante depuis trente ans pour Noel, autant il m'est impossible de simuler… quand il s'agit de littérature.

La couverture du livre ressemble d'ailleurs à une vieille boîte de chocolat avec son titre en lettres dorées et un écusson qui aurait fait fondre Barbara Cartland un soir de réveillon.

« Les dernières heures » se présente comme une saga historique « qui nous offre le plus captivant et haletant des page-turners ».

J'ai effectivement haleté… d'ennui, la faute à des personnages si lisses qu'il me fut impossible de m'accrocher à l'histoire. Pas une aspérité dans les caractères, pas une fissure psychologique pour donner figue humaine aux héros.

Comme les acteurs de ce roman retranchés dans le domaine de Develish pour échapper à l'épidémie, je me suis aussi retrouvé captif. Prisonnier d'un roman pendant 15 jours. Une moyenne de 34,8 pages par jour. Un page-turner version diesel, limite voiture électrique en rade au milieu de la Creuse !

Sir Richard, maître du domaine de Develish a quitté ses terres pour marier sa fille Eleonore. Il ne reviendra pas, succombant rapidement à l'épidémie. A part son héritière, une peste sans bubon, nul ne le pleure dans son domaine car l'homme était un rustre en rut, affameur et impitoyable.

Sa veuve, Lady Anne, est au contraire la perfection faite femme. Elle a éduqué les manants du domaine, sacrifie sa vie à ses gens, régente ses terres en sous-main d'une main de maîtresse. Elle possède un caractère affirmé, témoigne d'un grand courage, bouffe du curé au petit-déjeuner et ose nommer un serf régisseur du fief. Une sainte. Simone Veil téléportée au Moyen Age. Un personnage invraisemblable pour l'époque qui décrédibilise encore un peu plus le récit.

Le régisseur, Thaddeus est un serf doublé d'un bâtard, mais il est très beau, très dévoué, très fort, très intelligent, très tout…. Un gendre si idéal qu'il en devient insupportable.

Après quelques semaines de quarantaine, Thaddeus et plusieurs jeunes garçons du domaine partent à la recherche de vivres. Le départ est précipité suite au décès suspect d'un jeune garçon. Les chapitres suivent alternativement Lady Anne qui organise la survie dans son manoir et tente de contrôler la folie destructrice de sa fille, et Thaddeus qui découvre les environs dévastés par la mort noire avec sa troupe d'adolescents. "Le Club des Cinq" au royaume de la pestilence.

Le principal défaut du roman est donc selon moi son manichéisme. Minette Walters a oublié son nuancier dans la palette psychologique des personnages.

J'aurai pu me raccrocher à la description du contexte historique, mais je ne pense pas que l'auteure ait feuilleté beaucoup d'enluminures dans des bibliothèques universitaires poussiéreuses.

N'est pas Ken Follett qui veut.

Je n'ai jamais réussi à rentrer dans cette histoire et je passe mon tour pour les prochains tomes. Désolé.

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Cuisine sanglante

Quand sa mère et sa soeur sont découvertes découpées en morceaux, Olive Martin est naturellement présentée comme la coupable idéale. Obèse, laide et secrète, elle a en plus avoué être l'auteur du meurtre.

Rosalind Leigh, est écrivain. En panne sèche d'inspiration, elle se voit obligée d'écrire un livre sur la folie meurtrière d'Olive Martin.

C'est dans le parloir de la prison, ou Olive purge une peine à perpétuité, que Rosalind va faire la connaissance de l'étrange jeune femme. De fil en aiguille, des incohérences ressortent dans le dossier de la coupable. Et si finalement les apparences s'avéraient trompeuses....



Minette Walters nous offre un bon moment de lecture, ce polar est construit dans les règles de l'art et dès les premières pages on se laisse prendre au jeu. L'héroïne est très intéressante, extérieurement elle n'a rien pour elle et son caractère est tellement versatile qu'on ne sait jamais sur quel pied danser. Néanmoins, à travers le portrait de cette femme, l'auteur dénonce les préjugés d'une société impitoyable en ce qui concerne la différence et l'on finit par s'attacher à cette Olive, condamnée par la force des choses à endosser le rôle de monstre.

J'ai particulièrement aimé le travail de construction minutieux des personnages, j'en ai aimé certains et détesté d'autres mais ils ont tous leur utilité et n'encombrent pas l'histoire inutilement . Jusqu'à la fin, l'intrigue est riche en rebondissements pour nous offrir un final des plus surprenants.

Ce livre est vraiment sympa, même si il n'entre pas dans la catégorie des polars hyper gore, il a toutes les qualités pour séduire le lecteur potentiel. Je l'ai adoré et je me dis que j'ai eu la main heureuse quand je l'ai dégoté dans un bac de livres à 50 centimes. A découvrir !
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Cuisine sanglante

"Cuisine sanglante" est le premier livre de Minette Walters que je lis, et je peux d'ores et déjà affirmer que ce ne sera pas le dernier.



9 septembre 1987 : Une femme et sa fille sont retrouvées dans leur cuisine. Elles sont nues et découpées. La pièce baigne dans le sang.



Rosalind Leigh est un écrivain qui n'a pas publié depuis un moment, venant de vivre un drame dont on ne se relève que difficilement. Olive Martin, que son physique ingrat et repoussant n'a jamais aidé, a été condamnée à la perpétuité pour le meurtre de sa mère et de sa sœur. Sous la pression de ses éditeur et agent, l'une va devoir écrire un livre sur l'autre. Au fil des entrevues avec les différents acteurs de cette affaire, Roz découvre des éléments nouveaux, relèvent des incohérences et se met à douter de la culpabilité d'Olive. Mais si cette dernière n'est pas coupable, pourquoi avoir avoué, pourquoi ne s'est-elle jamais défendu ? Que s'est-il réellement passé et surtout qui est le meurtrier ?



Minette Walters nous entraîne dans un thriller psychologique plutôt haletant, dans lequel on est tout de suite mis dans le bain. L'intrigue, carrément bien construite, a su rendre les investigations de Roz passionnantes. Elle réussit également à faire planer le doute, et ce jusqu'à la toute fin, même dans l'épilogue. Sans oublier le suspense, grâce à (ou à cause de) qui on ne lâche la lecture que difficilement. Je m'étais fait quelques hypothèses, toutes tombées à l'eau au fur et à mesure que j'approchais de la fin. Tout ce que j'attends d'un thriller est donc là !



J'ajoute à cela des protagonistes énigmatiques, charismatiques (bien que certains plus que d'autres). Je ne me suis attachée à aucun d'entre eux, mais ce n'est pas ce que je recherche dans ce genre de romans. En revanche, ils en imposent et nous donnent envie d'en savoir plus sur eux et sur le rôle qu'ils ont joué cinq ans plus tôt. J'aurais aimé le personnage d'Olive un peu plus creusé, mais je pense que l'autrice l'a fait exprès afin de pouvoir maintenir le doute jusqu'au bout. Roz, quant à elle, est un peu "plate", mais s'avère de plus en plus caractérielle, et donc plus intéressante qu'elle n'y paraît. Hal Hawksley est lui un personnage haut en couleur, qui met du peps dans la vie de Roz et dans l'intrigue plus globalement.



À part la scène de crime, il n'y a rien de sanglant ou de dégoûtant. Donc pas de risque d'être rebuté de ce côté-là (bien qu'il m'en faille vraiment beaucoup pour me retourner l'estomac). Alors oui, la façon dont les meurtres ont été commis est atroce, mais Olive ne voulant jamais revenir dessus, tout est davantage tourné sur l'enquête et les nouveaux éléments qu'elle révèle au compte-gouttes.



Un roman dans lequel je ne me suis pas ennuyée un seul instant, qui a su constamment garder en éveil ma curiosité et l'envie de savoir. Et qui me donne envie désormais de découvrir tous les autres livres de Minette Walters.

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Les dernières heures

Je connaissais Minette Walters pour ses polars que j’apprécie et j’étais curieuse de lire sa saga historique même si ce n’est pas mon genre préféré. Si l’intrigue se passe au moyen-âge et dans une période de pestilence noire, l’auteure a privilégié le roman à l’histoire détaillée et rébarbative.



Sir Richard, seigneur de Develish, décide de se rendre dans un autre domaine pour offrir la dot de sa fille au futur mari. Malheureusement pour lui, il revient malade et Lady Anne le laisse à la porte du domaine pour préserver la santé de ses gens. Il mourra ainsi que sa garde de la pestilence noire.



Lady Anne peut enfin organiser le royaume à sa guise, pour la survie de tous, malgré le confinement. Elle le faisait déjà dans le dos de son mari, ivrogne et ignare, apprenant l’hygiène aux serfs, les soignant avec des plantes et leur apprenant à lire et écrire.



Cette femme, bien en avance sur son temps, donne un bel exemple de pouvoir bienveillant et elle se base sur l’éducation pour rendre les gens plus aptes à prendre leur destin en mains.



Eleanor, sa fille, voue une haine féroce à sa mère et ne se remet pas de la mort de son père sans les derniers sacrements. Aussi ignare que ce dernier, elle est violente dans ses propos et ses gestes. Se sentant supérieure à tous, elle ne comprend pas le comportement de sa mère.



Intrigues, secrets de famille, peur de l’inconnu, attaque du domaine, pestilence, pas une minute d’ennui dans cette saga.



De beaux portraits de femmes au Moyen Âge.



Un grand merci à Masse critique de babelio et aux Éditions Robert Laffont pour cette jolie découverte.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Cuisine sanglante

Olive Martin , 1m55 , 120 kgs . Bon rien de grave pour le moment mais penser à résilier son inscription à l'Ironman d'Hawaii quand même .

Olive Martin adore faire des puzzles . Particularité originale , les pièces constitutives proviennent des corps démembrés de sa mère et de sa soeur . Une légère tension familiale peut-être émettront fort judicieusement les enquêteurs d'une perspicacité toute Derrickienne .

Olive Martin va désormais pouvoir s'enfiler les 2564 épisodes incontournables – excepté le 36e dans lequel ça marouflait moyen - de C déco histoire d'égayer un peu plus sa jolie petite cellule grise ; se gaver , le regard du veau qui tête et la bave aux lèvres , des feux de l'amour de la gloire de la beauté sur la Côte Ouest qui rendent plus belle la vie à gogo , elle vient de prendre perpet' ! Faut pas jouer avec les os d'autrui , fussent-ils de sa famille . Vilaine fifille va...

Un non avenir tout tracé . C'était sans compter sur Zorette , soeur cadette de Zorro , toujours sur la brèche mais surtout en mal de récit croustillant . Et pour Rosalind Leigh , auteure en perte de vitesse mandatée par sa maison d'édition pour baver sur le sujet , la surprise est de taille en découvrant une fille bien loin d'être l'image caricaturale de la grosse brute sanguinaire inculte étalée dans tous les quotidiens . le doute s'immisce quant à la réelle culpabilité de cette meurtrière pourtant auto-proclamée . Et si la vérité était ailleurs Mulder ?



Ni mauvais ni terrible . Ce bouquin se lit vite et bien sans soulever les foules . le récit est linéaire , l'enquête poussive , les rebondissements indignes d'un sauteur en largeur de niveau départemental . Par contre , si vous adorez les jeux de piste répétitifs alors il pourrait peut-être vous faire frôler l'extase . Enfin quand je parle de jeu de piste , rien de follement émoustillant dans le domaine . Rosalind se baladera d'un personnage A qui à son tour lui indiquera le protagoniste B à contacter avant que ce dernier ne lui révèle un individu C avide de révélations...Comme enquête chiadée , on a vu plus prenant .

Le gros point positif , c'est cette bouleversante histoire d'amuuur frémissante entre cette Fantômette en herbe et un ex-flic bourru reconverti en restaurateur frôlant le zéro de recette à chaque service . Un jeu du «  je t'aime moi non plus «  revisité plutôt rafraichissant .

Un polar honnête qui ne révolutionnera cependant pas le genre...

En plus , contrairement au Cluedo , on sait déjà qui a tué qui où et quand avec quoi , alors...



Cuisine Sanglante : pas assez épicée à mon goût...
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Les dernières heures

Lorsque j'ai réservé ce roman, je n'aurais jamais imaginé que le sujet de ce pavé , nous concernerait autant... Et quand le confinement, les actualités terribles, nous sont tombés dessus, j'ai repoussé au maximum, cette lecture, désirant m'évader avec des lectures plus légères...

Mais mon sac de nouveautés étant presque épuisé, il a bien fallu que je me plonge dans ces Dernières heures , à un moment...

Bienvenue en l'an 1348, en Angleterre...

Alors que le seigneur de Develish fait route pour un autre conté, signer un contrat de mariage concernant sa fille unique de quatorze ans, il découvre toute une région frappée par la Peste noire... Il a à peine rejoint son domaine qu'il meurt ainsi que tous les hommes qui l'accompagnait , sauf un. Lady Anne , sa femme, ayant été éduquée dans un couvent "éclairé", prend alors toutes les dispositions médicales qui s'imposent, prend un "serf" comme régisseur . Quand un meurtre survient , il est peut- être temps pour certains d'aller voir ailleurs si la Peste frappe et de trouver des vivres pour la communauté car qui dit confinement ...

Si l'entrée dans ce pavé de 524 pages, se fait avec plaisir, j'ai vite été agacée par le manichéisme qui caractérise les personnages.Lady Anne se pare de toutes les vertus, intelligente, patiente, belle... ( et j'en passe) ; par opposition à sa fille adolescente , certes très jolie, mais au caractère exécrable . En rivalité terrible avec sa mère, adorant son père maladivement, odieuse avec la domesticité, vicieuse, complotiste... trop , c'est trop ...

Plus de nuances auraient enrichi ce roman , qui finit par lasser....

Je connais Minette Walters, pour ses thrillers et son arrivée dans le roman historique m'a étonnée ...cela peut s'avérer tellement casse-gueule ou très valorisant , un vrai coup de pocker ...

L'ambiance d'un château du 14° siècle est bien rendue, mais je ne suis pas une spécialiste... Il m'a tout de même manqué des petites inclusions de vocabulaire, de formules, d'expressions de l'époque pour que j'y crois vraiment : cette Lady Anne est trop moderne !

A aucun moment la maison d'édition ne signale dans son résumé ou sur la couverture qu'il y aura une suite...

Pas sûre de poursuivre le voyage, une fois déconfinèe !



Challenge Pavés 2020

Challenge Multi défis



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La muselière

Je n'en démords pas j'adore les écrits de Minette Walters. Merci (encore) à @nicolak de me l'avoir fait découvrir.



Tous commencent par une femme morte dans sa baignoire. Les veines des bras tailladés et son visage recouvert d'une muselière (instruments utilisés pour faire taire les femmes dans les années 1800) décoré d'ortie (rien que ça).

Un étrange décès… Mais est-ce un suicide ou un meurtre ?



Ainsi débute une histoire remplie de secrets, de mensonges, de meurtres… des personnages plus loufoques les uns que les autres. Je n'y ai vu que du feu, j'ai vu temps de coupables, mais je me suis bien trompées.



Un très bon roman, que l'on savoure pour son suspens et pour ses mots.



Bonne lecture !



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Bambi

En ces temps de sortie des chevreuils et autres faons (j'en suis à 5 "belles rencontres" en promenade) , Bambi , que des générations d'enfants se sont vus raconter est un incontournable et un indémodable récit qui est à la fois poignant et riche en éveil et découvertes.

On ne peut que recommander la lecture de cette histoire.

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Résonances

J’ai déterré cette auteure grâce à @Nicolak. Depuis je m’amuse à collectionner ses livres. Mais pas seulement… à les lire aussi.



Je suis rapidement rentré dans l’histoire. Et je me suis également (ou évidemment) lié aux personnages : Michael (reporter) et Terry (jeune SDF).

C’est un méli-mélo de décès, qui nous mène à un ou plusieurs coupables (ça, c’est à vous de le découvrir !).

Entre enquêtes de voisinages, lecture de journaux et semée d’une tendre complicité, nos deux acolytes vont nous mener droit vers la vérité.

Un récit attachant, captivant et truffé de petite marque d’humour qui me fait dire que ce ne sera pas le dernier livre de Minette Walters que je lirais.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Cuisine sanglante

On voudrait bien rentrer dans la poursuite du gros diable, du tueur malin qui brouille toujours des pistes une fois qu'on est sur le point de mettre la main sur lui, on s'extasie de ces différentes étapes qui nous frémissent et qui libère en même temps une forte sensation de sérotonine...mais ici, l'assassin est là tout trouver, elle porte la laideur du crime, de la même manière que son physique est repoussant, son âme également doit être sombre, elle ne peut qu'être l'assassin parce qu'elle est obèse ...un jugement à priori... quelle société!!!!



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Les dernières heures

« Lorsque la Mort Noire arrive en Angleterre, elle apporte avec elle terreur, jalousie et vengeance. » C’est avec ces mots que l’éditeur Robert Laffont présente ce roman, en ajoutant, en quatrième de couverture : « Quand la grande dame du roman noir anglo-saxon s’attaque à la saga historique, elle nous offre le plus captivant et haletant des page-turners ». Il n’en fallait pas moins pour m’inciter à accepter sans hésiter de lire ce roman dans le cadre d’une Masse critique privilégiée. Je ne connaissais certes pas Minette Walters, mais l’automne me donne toujours envie de lire des romans noirs et le contexte historique m’intéressait.



Me voici donc propulsée au milieu du XIVème siècle, dans le Dorset, comté du sud-ouest de l’Angleterre. Le décor est donc féodal avec ce qu’il faut de seigneurs arbitraires, de serfs trimant du matin au soir, d’obscurantisme et de mariages arrangés, même si la femme du seigneur a des idées particulièrement avancées sur son temps. Tout ce petit monde est bousculé par une épidémie effroyable : la peste s’abat sur la région et emporte les habitants à des kilomètres à la ronde. Volonté divine ou efficacité des mesures d’hygiène de Lady Anne, Develish reste relativement épargnée et le domaine se met dans une quarantaine qui promet de durer. Ses habitants parviendront-ils à survivre à l’amenuisement de leurs vivres et à résister aux querelles et intrigues qui menacent la cohésion du domaine ?



Je suis sincèrement désolée vis-à-vis de l’autrice et de l’éditeur, mais cette lecture a été une grande déception. Je m’efforce ici d’argumenter le plus clairement et sincèrement possible pourquoi je suis restée sur ma faim.



L’intrigue n’est pas celle d’un roman noir, comme la présentation de l’autrice me l’avait fait penser à tort : pas d’enquête, donc, mais un fil rouge qui m’a semblé flottant – tournant successivement autour de la situation générale du comté, des conflits de Lady Anne et de sa fille, des intrigues au sein des serviteurs, ou de la recherche de nourriture. Le tout m’a semblé manquer de tension (en particulier dans le second tiers du livre) et c’est sans enthousiasme que j’ai tourné les 525 pages.



Le registre est donc plutôt celui de la saga historique, mais comme d’autres l’ont noté ici avant moi, le contexte historique manque singulièrement d’épaisseur. Certains aspects sont intéressants, en particulier la manière dont les obscurantismes pèsent sur la compréhension de la maladie et la définition de réponses appropriées. L’ensemble m’a néanmoins semblé superficiel et j’ai eu l’impression d’en avoir plus appris en lisant le roman jeunesse L’Estrange Malaventure de Mirella de Flore Vesco qui évoque également une épidémie de peste (antérieure d’un siècle à celle-ci)… J’ai même perçu de fortes incohérences historiques : je veux bien que Lady Anne soit particulièrement en avance sur son temps, mais là, on dirait franchement quelqu’un qui aurait voyagé dans le temps du XXIème au XIVème siècle. Elle défend la cause des femmes, s’efforce de développer une approche plus scientifique de la médecine, soutient et instruit les serfs, et les encourage même à racheter leur liberté… De même, beaucoup de serfs parviennent à transcender les déterminismes féodaux et à envisager des destinées qui me semblent largement au-delà de leur horizon social.



Mais c’est probablement le côté monolithique des personnages qui m’a le plus laissée sur ma faim. Les uns étant dotés de toutes les vertus, les autres de tous les vices, ils restent dépourvus de toute faille susceptible de les rendre crédibles, de toucher le lecteur ou de contribuer à le captiver. La messe est dite dès les premiers chapitres et l’on comprends vite le peu de marges disponibles pour l’évolution des personnages.



Je remercie l’éditeur et l’opération Masse critique pour ce roman et je souhaite à d'autres lecteurs de mieux savoir l'apprécier que moi.
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L'ombre du caméléon

J’aime toujours autant lire cette auteure, Minette Walters que j’ai découverte grâce à @Nicolak.

Je ne m’en lasse pas.



J’ai bien aimé les chapitres entrecoupés du rapport du psychiatre, des articles des journaux et des notes internes au sein de la police. Ça a donné plus de contenance à l’histoire et plus de suspens.



Je me suis demandé qui pouvait bien être le coupable… On n’est pas étonné de le découvrir. Néanmoins, je me suis beaucoup questionnais, tout le long de l’ouvrage. Ce qui est un sacré bon point pour moi.

Les personnages sont attachants surtout Acland et jackson…



Je vais donc continuer à découvrir les écrits de cette auteure.



Bonne lecture !
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Dans la cave

"Dans la cave" raconte l'histoire des Songoli, une famille africaine bourgeoise qui a émigré il y a plusieurs années en Angleterre. Ebuka et son épouse Yetunde ont deux garçons qu'ils adorent et une fille de quatorze ans, Muna. Pour cette dernière, la donne est peu différente. En effet, elle sert de bonne à tout faire, de défouloir aux garçons et d'esclave sexuelle au père. Elle vit recluse dans la cave, à l'abri de tous, même les voisins ignorent son existence car elle n'est jamais sortie de la maison.



Mais un soir, Abiola, le plus jeune des garçons ne rentre pas de l'école. La police va forcément venir poser des questions, et de toute évidence, les Songoli ne peuvent pas laisser Muna, habillée de loques à la cave, les bras couverts de bleus. Afin de ne pas éveiller les soupçons, on lui enfile une jolie robe aux couleurs vives, lui noue des rubans dans les cheveux et on l'installe dans une chambre avec un lit et une fenêtre à l'étage, en lui indiquant ce qu'elle aura à dire aux policiers. De toute façon, cette petite est déficiente et ne parle pas anglais, elle s'exprime juste en haoussa, du moins c'est ce que pense ses tortionnaires. Mais les apparences sont souvent trompeuses et la petite Muna a plus d'un tour dans son sac et compte bien révéler la vérité et faire payer toute la petite famille...



Je ne dévoile pas trop l'intrigue pour préserver le suspens de ce roman noir plein de surprises et de rebondissements. D'ailleurs, évitez de lire la quatrième de couverture qui révèle un élément crucial de l'histoire (c'est fou le choix de certains éditeurs de spoiler délibérément le lecteur !!!). Le fait d'avoir lu le livre sans connaître la quatrième de couverture, juste sur les indications du représentant, m'a procuré un plaisir immense et de nombreuses surprises jubilatoires. Par certains aspects, cela m'a fait penser à "Mygale" de Thierry Jonquet pour l'ingéniosité et le côté manipulateur de Minette Walters. "Dans la cave" est mené de main de maître du début à la fin, une histoire macabre et oppressante qui ressemble aux pires faits-divers. Et que dire de cette géniale fin alternative proposé par l'auteur, que l'éditeur a eu le bon sens d'ajouter et qui m'a laissé perplexe et songeur. Un grand coup de cœur que je vous recommande les yeux fermés (enfin faîtes tout de même gaffe à ne pas trébucher dans la cave, on ne sait jamais sur quel monstre vous pourriez tomber).
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Les dernières heures

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque sans vraiment lire le résumé, attirée par la couverture, par le fait que ce soit un livre quasi neuf et par le côté roman historique qui me fait envie en ce moment.

L'épidémie, c'est celle de la Peste en Angleterre en 1348. Elle a ravagé des populations entières à une époque où les connaissances médicales étaient faibles et où l'hygiène n'était pas la priorité. Lady Anne, après la mort de son tyran de mari Sir Richard, regroupe tous ses serfs dans l'enceinte du château afin de les confiner pour que personne ne soit contaminé.

On retrouve tous les thèmes que l'on a nous même vécu cette année : le vivre ensemble dans un espace restreint, la solidarité, l'ignorance de la maladie et de la contamination, le principe de précaution, mais aussi comment va-t-on survivre si plus personne ne peut travailler, et n'avoir aucune visibilité sur l'avenir. Toutes ces questions et inquiétudes n'ont vraiment rien de nouveau.

Je ne connaissais pas cette auteure, j'ai appris qu'elle était plus célèbre pour ses thrillers, que je ne manquerais pas de découvrir. Ici, on a quand même les gentils d'un côté, les méchants de l'autre et il n'y a que les méchants qui meurent. Ca donne malheureusement un côté pas très réaliste. Mais les personnages sont attachants. J'ai aimé prendre parti pour Lady Anne et détester Eléonore, même si elle m'a fait surtout pitié. Le style n'est pas trop lourd malgré le sujet.

J'ai tout de même un autre reproche à faire, c'est qu'il y a une suite et que ça n'était pas indiqué...
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Dans la cave

J’ai particulièrement aimé ce livre.

Pourtant, ce n’était pas gagné.

Quand on lit le titre « Dans la Cave » puis sur la couverture la phrase de présentation : méfiez-vous du monstre que vous avez créé… Vous comprenez tout de suite qui est le (la) conspirateur(trice) des disparitions dans la famille.

Mais je me suis laissé facilement embarquer… Et puis, rien ne m’a vraiment étonné, tout était prévisible… Et pourtant !

Un récit rudement bien mené… Il y a deux fins à ce livre. La maison d’édition ayant incité l’écrivaine à la changer. Eh bien évidemment, je préfère celle de la première ébauche. Elle est plus angoissante…



Une auteure à suivre….



Bonne lecture !
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Les dernières heures

♫ Confinés ♪ On était tout le monde confiné ♪ À voir nos existences s'arrêter ♪ À s'emmerder en se demandant pourquoi ♪ La peste est là ♪



♫ Confinés ♪ Inutile de fuir ou de lutter ♪ C'est écrit dans notre destinée ♪ Vous ne pourrez pas y échapper ♫ C'est gravé… ♪



♪ L'avenir ♪ Malgré nous est totalement plombé ♪ Tous nos désirs de liberté inespérés ♪ Limités, terminés ♫ (*)



Angleterre, 1348… La peste vient de faire une entrée remarquée, exterminant des populations entières dans des petits villages, n'épargnant ni les riches, ni les serfs.



Les conditions d'hygiène de l'époque étaient déplorables, puisque l'on vidait les pots de chambre dans des ruisseaux, sur le seuil de sa maison, que l'on déféquait dans les champs ou que l'on se soulageait là où l'on se trouvait.



Pourtant, à Develish, on est un peu plus propre qu'ailleurs, un peu plus intelligent aussi, plus éveillés, tout ça grâce aux conseils éclairés de Lady Anne. C'est d'ailleurs d'elle que va émaner l'ordre de se retrancher sur le domaine et de n'y laisser entrer quiconque.



Ça vous dirait un p'tit confinement de derrière les fagots ? De voir comment ça se déroule, lorsqu'on ne peut sortir du domaine où l'on s'est retranché ? Et qu'en 1348, Netflix n'existait pas, l'Internet non plus, la télé encore moins, la littérature était pauvre et réservée à ceux qui savaient lire (ils sont peu nombreux), pas de tuto sur "You Tube" pour apprendre la zumba, la guitare sans peine ou le macramé.



En 1348, pas question de se tourner les pouces, il faut consolider les murs, creuser des latrines, surveiller les réserves de bouffe parce que le supermarché du coin n'a pas encore été inventé. Il faudra aussi occuper ses serfs, une fois que le boulot sera terminé et qu'ils ne pourront, aux champs, retourner.



Je ne suis pas exempte de reproches envers ce roman historique, notamment en ce qui concerne les personnages, un peu trop tranchés à mon goût, limite des caricatures, sans aucunes nuances ou alors, quand ils en ont, c'est à la grosse louche, comme Thaddeus, le bâtard qui a appris à lire, qui est intelligent, beau mec, calme, pondéré, qui ne possède pas son cerveau dans sa queue et qui, parfois, alors qu'il est paré de toutes les vertus, réagit de manière bizarre, alors qui si un autre avait fait de même, il l'aurait raillé.



Lady Anne est une sainte femme, on la canoniserait bien de son vivant : elle est intelligente, elle sait lire, est instruite, rusée, subtile, est aimée de ses serfs, leur a inculqué des idées de libertés, est à deux doigts d'inventer le socialisme (le vrai) avant l'heure, a donné des conseils sexuels aux femmes et n'hésite pas à remettre en question les dictats de l'Église.



Or nous sommes en 1348, ne l'oublions pas. L'Église a la puissance de croiseurs de combats. Les messages de lady Anne sont beaux, porteurs d'espoir, elle est humaine, réfléchie, ce qu'elle dit est vérité, mais on plonge à fond dans la caricature non réaliste vu l'époque. Elle pourrait le penser, mais le dire… Oups.



A contrario sa fille, Eleanore, est aussi bête que méchante (mais sans faire rire, comme le ferait un Joe Dalton), stupide, bornée, débile, mauvaise foi comme ce n'est pas possible de l'être (Fillon en jupons et en pire).



Sans doute a-t-elle trop regardé des Disney, car elle se prend pour une grande princesse, la chérie de son papounet d'amour (un débile, crétin, aviné, concupiscent, la totale) et refuse d'ouvrir les yeux quand son monde s'écroule.



On pourrait la comprendre, les certitudes et les illusions qui s'envolent, ça fait mal. Devoir ouvrir les yeux sur son avenir, qui part en couilles, demande du courage, s'inventer un monde imaginaire et accuser les autres de tous les maux peut aider à passer des caps difficiles.



Le problème est que rien ne vient atténuer son portrait et qu'elle s'enfoncera de plus en plus dans ses mensonges, dans sa réalité tronquée, alternée, dans sa haine, son mépris des autres, ses contradictions, à tel point qu'être aussi stupide n'est pas réaliste (un peroxydé blond a fait de même et c'était trèèèès lourd) car c'est le grand écart entre les deux personnages et là, "trop is te veel" (trop c'est trop).



On a juste envie de balancer la fille dans les douves et ensuite, après repêchage, de la foutre dans les latrines remplies et de déféquer dessus. Il y a des baffes qui se perdent, parfois.



Autant la mère est parée de toutes les vertus (un Christ au féminin) autant sa fille est parée de toutes les tares de la terre et de tous ses défauts (sauf qu'elle est bêêêlle et qu'elle le sait).



Le rythme du roman n'est pas trépidant non plus, il prend le temps de se mettre en place, sans pour autant en profiter pour éclairer le lecteur sur le côté historique (ou si peu). Nous sommes en 1348, il y a la peste, la guerre de Cent Ans, l'auteure aurait pu ancrer un peu plus son récit dans l'Histoire, nous apporter des détails, mais là, c'est assez pauvre.



Si on prenait la tension du récit, on serait dans la chute de tension totale. Votre palpitant ne risque pas grand-chose durant votre lecture.



Le récit n'offrira guère de péripéties aux lecteurs, hormis quand certains iront nous la jouer "En balade", bien que ça ressemble plus à une escapade du Club des Cinq, version enfants gâtés et pleurnichards (pendant une épidémie de peste, d'accord), qu'autre chose. Quelques moments plus intenses que d'autres, mais pas de quoi vous donner de la tachycardie. Le suspense était parti en vacances, sans aucun doute.



Puisque j'en suis à rhabiller le roman pour l'hiver, j'ajouterai qu'il manquait d'émotions, n'ayant pas réussi à me faire vibrer avec son histoire de confinement (qui se passe presque mieux que celui imposé par nos gouvernants), d'épidémie de peste, ni avec ses différents personnages trop parés de toutes les vertus, opposés à d'autres parés de tous les défauts du monde. Ils étaient trop lisses, sans aspérités, sans rien pour équilibrer les portraits.



Avec Ken Follet ou Kate Moss, ça passe, mais ici, ça coince un peu aux emmanchures.



Pourtant, malgré cette volée de bois vert que je viens de lancer sur ce roman (qui en plus possède une suite, argh !!!), je l'ai avalé en deux jours, sans sauter de pages (juste quelques lignes quand je me faisais chier).



Non pas par pur masochisme, n'exagérons pas, c'est juste que je voulais savoir comment tout cela allait se terminer (j'en suis pour mes frais, la suite au prochain épisode), si, à un moment donné, la peste de Eleanore allait ouvrir les yeux et arrêter de répandre ses bubons fielleux sur tout le monde. Et parce que, malgré ma critique sévère, je ne me suis pas trop emmerdée en lisant ce roman… Paradoxe, quand tu nous tiens.



Un roman historique qui aurait pu être un roman noir, mais qui a loupé le coche, qui aurait pu apporter un peu plus de détails sur la vie dans l'Angleterre de 1348 et qui est passé à côté de sa mission, où la Guerre de Cent Ans n'est nullement mentionnée, un roman où les personnages auraient pu être plus équilibrés, moins fades, moins caricaturés à l'extrême, mais qui a failli à ce principe-là aussi.



Un roman mettant en scène la peste noire sans que cette dernière soir l'héroïne du récit, où le confinement de toute une population dans l'enceinte du château semble plus facile que ce que nous avons vécu en mars 2020 (avec nos technologies pour nous divertir)…



Sans oublier un manque flagrant de rythme, d'émotions, l'impossibilité pour le récit de vraiment prendre son envol afin d'emporter son lecteur. Le plat avait l'air super, mais finalement, il manquait de corps (oups) et l'équilibre des goûts n'était pas là. Dommage.



(*) Parodie de la chanson "Destinée" de Guy Marchand (merci à lui, encore une fois, car je lui emprunte souvent sa chanson).


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Les dernières heures

« A quelque chose, malheur est bon ». En 1348, la peste noire va, selon les estimations des historiens, anéantir de trente à cinquante pour cent de la population située entre le sud du bassin méditerranéen et le nord de l’Ecosse et de la Scandinavie. Le Dorset où se situe l’intrigue des Dernières Heures n’y échappera pas. Au domaine de Develish, quelque part au sud de Blandford, Sir Richard, nobliau aussi ignare et stupide que méchant et cruel s’en va visiter, escortés de ses hommes d’armes, un voisin dont le fils pourrait convoler avec sa fille. Il n’en reviendra pas, victime de la peste noire qui gagne chaque jour du terrain. Sa veuve, Lady Anne, aussi bonne et généreuse qu’instruite et intelligente va devoir organiser la survie de la communauté réunie autour du manoir (disons une ferme fortifiée) en s’appuyant sur sa cervelle et le soutien des serfs qu’elle protégeait jadis des sévices de son défunt mari.

Les catastrophes ont cela de positif qu’elles bousculent souvent les positions établies, pour ne pas dire figées, et qu’elles révèlent des tempéraments et des aptitudes ordinairement brimées ou masquées. Pendant qu’à l’extérieur, les rats pullulent et règnent en maîtres, à l’intérieur les souris, délivrées de leur sinistre seigneur, vont donc apprendre à danser. Dans une aventure « survivaliste » en plein moyen-âge, Minette Walters nous offre un très beau personnage féminin qui va s’élever bien au-dessus de sa condition en brisant ses chaînes pour s’emparer du pouvoir. Et disons que le résultat est excellent. A travers des personnages qui affrontent l’épidémie ou la cruauté des pillards, avec comme arme principale leur intelligence, l’écriture et la lecture, l’auteure nous parle essentiellement de la tentation de la liberté qui va animer, tout au long du roman, la châtelaine et les serfs. Chacun tente d’oublier son statut de meuble pour rêver de liberté. Derrière un gros travail de documentation, décrivant finement les oppositions linguistiques et culturelles entre Angles et « Français », ou bien le rôle de l’Eglise, l’intrigue est vivante pleine de mystères, de complots, de chausse-trappes et de surprises. On ne peut s’empêcher de penser que nous ne sommes tous aujourd’hui que les descendants miraculés des survivants de ces terribles fléaux, passés au travers on ne sait comment. On s’attache à Lady Anne (on lui pardonne volontiers d’être parfois bien en avance sur son temps), on la plaint sincèrement de devoir affronter à l’extérieur la Peste tout en se heurtant à l’intérieur à sa fille, que le plus objectif des observateurs ne pourrait qualifier que de « petite peste », et on lui souhaite de conquérir sa liberté.

« Je préférerais vivre dans la misère qu'être l'épouse d'un second Sir Richard. Et je ne souhaite pas davantage entrer au couvent. Les chaînes de l'Eglise sont aussi solides que celles qui lient les épouses féodales et les serfs. J'aspire à la liberté, et non à une nouvelle servitude. »

Y parviendra-t-elle ? Les serfs la suivront-ils ou la dénonceront-ils, terrorisés par le retour d’un nouveau seigneur ? Pour le savoir, inutile de compter sur les dernières phrases du roman :

« J’entends les enfants s’agiter dans la grande salle et je crains que leurs esprits inquiets ne croient que cette nuit qui n’en finit plus ne soit la messagère de la Mort Noire.

Que ne puis-je leur assurer qu’ils se trompent.»

Il faudra donc attendre la suite de cet excellent roman historique.



Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette belle découverte.
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