AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221218495
Robert Laffont (01/03/2018)
2.98/5   123 notes
Résumé :
Méfiez-vous du monstre que vous avez créé.
En apparence, une famille bourgeoise sans histoire, émigrée en Angleterre depuis un pays africain : la mère, le père et les deux fils. Mais les Songoli cachent un secret : Muna, quatorze ans, orpheline. Elle dort à la cave, vit recluse, sans que personne de l’extérieur ne soupçonne son existence, et sert d’esclave à toute la famille. Puis un jour, le plus jeune des deux fils ne revient pas de l’école. Scotland Yard i... >Voir plus
Que lire après Dans la caveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
2,98

sur 123 notes
Une famille émigrée bien intégrée en Angleterre. Une famille d'apparence sympathique... Ebuka et Yetunde Songoli sont les heureux parents de deux garçons, Olubayo et Abiola. Mais derrière ce voile se cache Muna, une jeune fille âgée de 14 ans. Personne dans leur entourage ou voisinage ne connaît l'existence de cette gamine puisque Muna, que le couple a soi-disant adoptée, est en fait leur esclave. Enfermée dans l'obscurité de la cave, mal-nourrie et abonnée aux tâches les plus ingrates. Son existence va soudainement basculer lorsque Abiola disparaît. Lorsque la police, chargée de l'enquête, notamment l'inspectrice Jordan, arrive sur les lieux du drame, la famille n'a d'autre choix que de faire passer Muna pour leur fille, pensant ne rien craindre de cette jeune adolescente qui, à leurs yeux, ne parle ni ne comprend l'anglais. Cette dernière va alors profiter de cette situation pour se venger...


C'est dans la cave que vit Muna. Une esclave moderne qui, faute d'aller à l'école comme tout enfant de son âge et de s'amuser avec ses copines, s'occupe du ménage, fait la cuisine... Enlevée par le couple Songoli dans sa prime enfance, elle n'a aucun souvenir de son passé. Mais, derrière cette apparence d'enfant docile et déficiente mentalement se cache une manipulatrice, une calculatrice qui va profiter de la disparition du cadet de la famille pour fomenter sa vengeance. Qui pourrait la blâmer ? Malgré une quatrième de couverture prometteuse, Minette Walters traite, avec plus ou moins de facilité, ce sujet pourtant intéressant. Les personnages de la famille sont, évidemment, détestables, avides d'argent et de pouvoir. Muna, quant à elle, n'est pas non plus attachante. Manipulatrice, son comportement est pour le moins étrange. Des personnages qu'il aurait été intéressant d'approfondir. de plus, ce huis-clos, intensément sombre, manque parfois de rebondissements. Minette Walters nous plonge toutefois dans une ambiance oppressante.

Petit bémol : cette édition nous propose l'autre fin écrite par l'auteure pour une première édition. Quel intérêt ?
Commenter  J’apprécie          653
"Dans la cave" raconte l'histoire des Songoli, une famille africaine bourgeoise qui a émigré il y a plusieurs années en Angleterre. Ebuka et son épouse Yetunde ont deux garçons qu'ils adorent et une fille de quatorze ans, Muna. Pour cette dernière, la donne est peu différente. En effet, elle sert de bonne à tout faire, de défouloir aux garçons et d'esclave sexuelle au père. Elle vit recluse dans la cave, à l'abri de tous, même les voisins ignorent son existence car elle n'est jamais sortie de la maison.

Mais un soir, Abiola, le plus jeune des garçons ne rentre pas de l'école. La police va forcément venir poser des questions, et de toute évidence, les Songoli ne peuvent pas laisser Muna, habillée de loques à la cave, les bras couverts de bleus. Afin de ne pas éveiller les soupçons, on lui enfile une jolie robe aux couleurs vives, lui noue des rubans dans les cheveux et on l'installe dans une chambre avec un lit et une fenêtre à l'étage, en lui indiquant ce qu'elle aura à dire aux policiers. de toute façon, cette petite est déficiente et ne parle pas anglais, elle s'exprime juste en haoussa, du moins c'est ce que pense ses tortionnaires. Mais les apparences sont souvent trompeuses et la petite Muna a plus d'un tour dans son sac et compte bien révéler la vérité et faire payer toute la petite famille...

Je ne dévoile pas trop l'intrigue pour préserver le suspens de ce roman noir plein de surprises et de rebondissements. D'ailleurs, évitez de lire la quatrième de couverture qui révèle un élément crucial de l'histoire (c'est fou le choix de certains éditeurs de spoiler délibérément le lecteur !!!). le fait d'avoir lu le livre sans connaître la quatrième de couverture, juste sur les indications du représentant, m'a procuré un plaisir immense et de nombreuses surprises jubilatoires. Par certains aspects, cela m'a fait penser à "Mygale" de Thierry Jonquet pour l'ingéniosité et le côté manipulateur de Minette Walters. "Dans la cave" est mené de main de maître du début à la fin, une histoire macabre et oppressante qui ressemble aux pires faits-divers. Et que dire de cette géniale fin alternative proposé par l'auteur, que l'éditeur a eu le bon sens d'ajouter et qui m'a laissé perplexe et songeur. Un grand coup de coeur que je vous recommande les yeux fermés (enfin faîtes tout de même gaffe à ne pas trébucher dans la cave, on ne sait jamais sur quel monstre vous pourriez tomber).
Commenter  J’apprécie          263
Peu de personnages puisque l'intrigue est centrée sur la famille Songoli et Muna. Même si d'autres protagonistes font quelques apparitions, ils restent suffisamment sporadiques pour considérer ce livre comme un huis clos. Un huis clos que l'on pense oppressant avec l'histoire de Muna, adolescente, orpheline séquestrée et exploitée depuis des années.

Pourtant, l'auteur dont c'est le 17ème roman et qui a attendu 10 ans avant de se relancer dans l'écriture, n'arrive pas à faire ressentir toute la noirceur de la situation. Même si lorsque l'on débute la lecture, on est vite pris dans une atmosphère oppressante, rapidement on tourne en rond avec la répétition des évènements, sans aucun rebondissement ni suspense.

Muna est une jeune fille que qu'on a du mal à cerner. Au départ, indifférente, elle va peu à peu se révéler tour à tour sournoise et manipulatrice. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elle ! Pourtant ce qu'elle a vécu est horrible, mais l'auteur n'arrive pas à la rendre humaine. Comme si Muna n'était plus… Mais même l'ombre de Muna, ce personnage né de ses malheurs n'arrive pas à attirer la sympathie. J'ai trouvé certaines choses incohérentes et incompatibles avec le vécu qu'elle a eu.

Pourtant l'auteur nous entraine directement dans le vif du sujet, on ne tourne pas autour du pot et c'est révoltant. C'est sombre à l'image de cette cave… Dont Muna n'est pas sortie indemne, malgré sa nouvelle situation et son nouveau statut…

Certaines scènes sont particulièrement violentes, la cruauté est palpable mais en même temps d'une platitude désolante ! L'auteur avait matière à construire une intrigue digne d'intérêt mais, elle reste en surface et les sentiments même s'ils sont bien décrits ne sont pas assez maîtrisés pour les rendre vivants et les faire ressentir par le lecteur.

Une surprise, assez déstabilisante attend le lecteur : deux fins dont celles prévue initialement, mais aucune n'a réussi à me convaincre.

La cave, est un thriller très sombre, qui montre toute la cruauté dont certaines personnes sont capables. Un sujet qui dérange, qui choque et que l'on a déjà pu apercevoir dans les faits divers…

J'étais très contente de pouvoir découvrir ce livre, pourtant j'ai été déçue, car tout est dit dans le résumé ! du coup aucune surprise ne se profile.

Je remercie les éditions Robert Laffont et NetGalley pour cette lecture.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
Commenter  J’apprécie          210
Bienvenue dans la famille Songoli dont le destin va être chamboulé par la disparition de leur plus jeune fils Abiola, lors de l'enquête mené par les policiers ils vont enfin montré Muna qui jusqu'à présent était leur esclave domestique et celle-ci dormait dans la cave.

Pour ne pas éveiller les soupçons les Songoli vont faire passer celle-ci pour leur fille en indiquant qu'elle est déficiente et que c'est pour cette raison que celle-ci ne parle pas anglais.

Il s'agit ici d'un thriller dit domestique car la majorité de l'action se déroule dans la maison des Songoli et l'accent est vraiment mis sur cette famille avec la mère Yetunde qui est cupide et mauvaise au possible, le père Ebuka qui viole a de multiples reprises la jeune Muna, le petit Abiola qui fait du chantage à la jeune fille et le plus grand et Oulabayo qui suit l'exemple de son père.

Je suis à mon grand regret resté complétement insensible à cette histoire qui ne m'a pas paru crédible une seule minute, le récit est court ce qui ne laisse pas le temps de bien décrire les personnages du point de vue psychologique. de même plus le récit avance et moins on y croit cela semble tellement invraisemblable.

J'avais pourtant lu d'autres livres de l'auteur que j'avais aimé mais la ce n'est pas la cas.
Commenter  J’apprécie          170
Je tiens d'abord à remercier les éditions Robert Laffont ainsi que Babelio, pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

On suit le quotidien des Songoli, une famille africaine émigrée en Angleterre. Yetunde et Ebuka sont parents de deux garçons: Olubaya et Abiola. Ils hébergent aussi Muna, une jeune fille qu'ils ont enlevé il y a quelques années en Afrique, dans le but d'en faire leur esclave. Personne ne connait son existence, et pourtant, lorsque l'un de leur enfant disparaît, Muna va voir sa vie changer...

Il y a peu de personnages dans ce livre, puisque l'intrigue est exclusivement centrée sur l'histoire de cette famille pas comme les autres.
Muna est bien évidemment le personnage principal du récit. C'est une jeune fille qu'on a bien du mal à cerner du départ. Froide, impassible, indifférente, on a du mal à savoir ce qu'elle peut ressentir. Et puis au fil du temps, on lui découvre un talent fou de manipulatrice. Cependant, tous ces éléments ont fait que je n'ai pas du tout accroché à ce personnage. Toute vengeance a un but, une finalité, mais là c'est vraiment incohérent ce qu'elle fait.
Ebuka est le père de famille. Homme actif, placé sous le joug de sa femme dépensière, il tente le tout pour le tout pour préserver sa famille. On assiste à sa déchéance suite à la disparition de son enfant.
Yetunde est mère au foyer et s'occupe donc de la maison et de ses deux garçons pas très faciles à vivre. Dépensière, peu courageuse, elle passe son temps à s'empiffrer de sucreries et à courir dans les magasins.
Olubaya est l'aîné de la famille. Il se montre froid, violent face à la préférence de sa mère pour son petit frère désormais disparu.
Abiola est un petit garçon grassouillet, malpoli, qui semble suivre exactement le même chemin que ses parents et son frère. Toutefois, un jour, il disparait purement et simplement sur le chemin de l'école. Que lui est-il donc arrivé ?
On a aussi des personnages secondaires comme Mme Hugues, la voisine un peu trop curieuse, et son mari. Il y a aussi l'avocat de la famille et l'enquêtrice de l'affaire Abiola. Mais leur importance est moindre dans le récit.

Que dire de cet ouvrage ? Je ne mâche pas mes mots en disant que ce fut une véritable déception. J'avais craqué sur le résumé qui était présenté dans la sélection Masse Critique. Et puis, je me suis vite rendue compte que les éléments essentiels étaient déjà dévoilés dans ledit résumé.
L'histoire n'a pas de réel fil conducteur. Il ne s'y passe pas grand chose. Et les quelques rebondissements ont été tellement prévisibles pour ma part. J'avais déjà "deviné" la fin du départ.
Quand aux personnages, je les ai détestés. Pervers, avides d'argent, manipulateurs, vengeurs. Que d'adjectifs et d'émotions négatives. C'est un portrait repoussant de cette famille au complet, et aucune action, aucun ressenti ne m'a permis d'en dépeindre une facette plus nuancée. A aucun moment je n'ai pu les trouver attachants, logiques, compréhensibles. On se demande la raison de toute cette histoire. Seule la version de Muna est dévoilée. On a peu de dialogues, peu de confrontations. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais ce "tout" avait quand même un aspect vachement irréaliste. Peu de questions du côté de la police, peu de questions en ce qui concerne le passé de cette famille, peu de questions entre les membres de cette famille.
Et puis dernier point, je n'ai pas non plus apprécié du tout l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé minimaliste au possible. Le livre est en fin de compte très rapide à lire. On a même pas le temps de s'imprégner de l'histoire que c'est déjà terminé. Si seulement la fin était à la hauteur...

En conclusion, je dois dire que j'ai été très déçue par cet ouvrage. D'habitude, j'arrive a nuancer mes critiques puisque j'y trouve quand même certains bons côtés lorsque je n'ai pas apprécié un livre. Mais là...Que ce soit l'histoire principale, les personnages ou encore l'écriture, j'ai peine à trouver... C'était donc une succession de noirceur sans que l'on constate une progression et une finalité du récit. Je n'ai pas dénoté un seul moment de compassion, de bon sentiment, mais purée qu'est-ce que ce fut très irréaliste pour une histoire susceptible d'exister dans les faits divers (d'après l'alléchante quatrième de couverture). J'aime les romans noirs quand il y a un sentiment de progression, ou une enquête solide, un tortionnaire complexe, ou une victime attachante. Mais ce n'a été le cas à aucun moment. A fuir.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
Roman d’horreur sur l’esclavage moderne.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La vie de Muna s’améliora le jour où le plus jeune fils de M. et Mme Songoli ne rentra pas de l’école. Pas sur le coup. Sur le coup, elle éprouva une grande peur quand Yetunde Songoli pleura, hurla et lui donna des coups de badine parce que le petit garçon de dix ans n’était pas dans sa chambre. M. Songoli mit fin à la punition. Sois raisonnable, ordonna-t-il à sa femme. La police posera des questions si elle remarque qu’elle a les bras couverts de bleus.

Peu après, Yetunde installa Muna dans une chambre avec un lit et une fenêtre. Elle lui fit enfiler une robe aux couleurs vives et noua des rubans assortis dans ses cheveux sans cesser de lui cracher qu’elle était une sorcière et un démon. Muna avait dû leur jeter un sort. Sinon, pourquoi Abiola n’était pas rentré ?

Restée seule, Muna examina son reflet dans le miroir mural. Était-ce ce que M. Songoli avait en tête lorsqu’il avait conseillé à sa femme d’être « raisonnable » ? De la faire belle, elle, Muna ? Elle n’y comprenait rien. Au bout d’un moment qui lui parut interminable, elle entendit des voitures s’arrêter le long du trottoir, la sonnette carillonner et des voix inconnues parler dans l’entrée. Elle se serait tapie dans un coin obscur si Yetunde ne lui avait pas donné l’ordre de s’asseoir sur le lit. C’était inconfortable – il fallait rester droite, ce qui lui faisait mal au dos – mais elle ne bougea pas. L’immobilité était devenue son amie au fil des années. Elle lui permettait de passer inaperçue.

Elle commençait à espérer qu’on l’avait oubliée quand elle entendit quelqu’un monter l’escalier. Elle identifia la démarche pesante de Yetunde Songoli, mais ne reconnaissait pas les pas plus légers qui la suivaient. Elle tourna un regard impassible vers la porte, qui s’ouvrit sur le grand corps bouffi de Yetunde et sur la silhouette svelte d’une Blanche vêtue d’une chemise et d’un pantalon. Muna l’aurait prise pour un homme si sa voix, quand elle parla, n’avait pas été aussi douce.

Yetunde s’assit sur le lit et passa affectueusement le bras autour de la taille de Muna. Elle était si lourde que le matelas s’affaissa et que Muna bascula contre elle. Elle était trop menue pour faire contrepoids. Ne lui montre pas que tu as peur, l’avisa Yetunde en haoussa. Souris à cette policière quand elle te sourit et parle quand je te poserai des questions. Peu importe ce que tu dis. C’est une Anglaise blanche, elle ne comprend pas le haoussa.

Souris. Muna fit de son mieux pour reproduire la tendre inflexion des lèvres de la Blanche, mais elle n’avait plus fait cela depuis si longtemps que sa mimique était contrainte. Parle. Elle ouvrit la bouche et remua la langue, mais aucun son ne sortit. Elle avait trop peur pour articuler tout haut les mots qu’elle s’entraînait à chuchoter toutes les nuits. Yetunde serait convaincue qu’elle était possédée par des démons si elle prononçait une phrase en anglais.

— Quel âge a-t-elle ? demanda la Blanche.

Yetunde caressa la main de Muna.

— Quatorze ans. C’est mon aînée, mais son cerveau a été endommagé à la naissance et elle a des difficultés d’apprentissage. – Des larmes roulèrent sur ses grosses joues. – Ce malheur ne suffisait-il donc pas ? Fallait-il encore que je perde mon petit Abiola chéri ?

— Il n’y a aucune raison d’envisager le pire pour l’instant, madame Songoli. Il arrive que les petits garçons de dix ans fassent l’école buissonnière. Il est probablement chez un camarade.

— Il n’a jamais fait ça. L’école aurait dû appeler mon mari à son bureau puisqu’elle n’est pas arrivée à me joindre. Les frais de scolarité sont assez élevés. Se contenter de laisser un message sur le répondeur… Comment peut-on être aussi irresponsable !

La Blanche s’accroupit pour se mettre au niveau de Muna.

— Vous dites avoir été absente toute la journée. Et votre fille ? Où était-elle ?

— Ici. Nous avons obtenu l’autorisation de la scolariser à domicile. Une femme qui parle haoussa vient lui donner des cours tous les matins. – Les doigts ornés de bagues de Yetunde lâchèrent la main de Muna pour lui caresser la joue. – Les enfants peuvent être si cruels. Mon mari ne voulait pas risquer qu’ils se moquent d’elle à cause de son handicap.

— Elle ne prend pas de cours d’anglais ?

— Non. Elle a déjà du mal à s’exprimer en haoussa.

— Pourquoi son professeur n’a-t-il pas décroché quand l’école a téléphoné ?

— Ça ne fait pas partie de ses attributions. Elle n’est pas payée pour répondre à des appels qui ne lui sont pas destinés. – Yetunde se tamponna les yeux avec un mouchoir en papier. – Moi qui ne sors presque jamais ! N’importe quel autre jour, j’aurais été là.

— Vous nous avez dit avoir compris qu’il était arrivé quelque chose d’inhabituel en consultant le répondeur, à votre retour, à dix-huit heures. – Toujours accroupie, la Blanche dévisageait Muna attentivement. – Votre fille a tout de même dû s’étonner qu’Abiola ne rentre pas à l’heure habituelle. Voulez-vous bien lui demander pourquoi elle ne vous a pas prévenue dès que vous avez ouvert la porte ?

Yetunde pinça la taille de Muna.

Elle parle d’Abiola. Regarde-moi et prends l’air soucieux. Dis quelque chose.

Muna tourna la tête et chuchota les seuls mots qu’elle était autorisée à prononcer :

Oui, Princesse. Non, Princesse. Puis-je faire quelque chose pour vous, Princesse ?

Yetunde s’essuya à nouveau les yeux.

— Elle a cru qu’il était avec notre aîné, Olubayo. Il lui arrive d’emmener son petit frère au parc. – Un gros soupir s’échappa de sa poitrine. – Si seulement j’avais été là ! Nous avons perdu un temps si précieux !

Muna se demanda si la Blanche ajouterait foi à un tel mensonge et garda le regard soigneusement baissé de crainte que les yeux bleus ne lisent dans les siens que Yetunde fabulait. Muna avait tout intérêt, elle le savait, à ce qu’on la croie trop sotte pour apprendre une autre langue que le haoussa.

— Nous allons devoir fouiller la maison et le jardin, madame Songoli. J’espère pouvoir compter sur votre compréhension, annonça la Blanche en se relevant. C’est la procédure habituelle en cas de disparition d’enfant. Abiola a pu se cacher quelque part au lieu d’aller à l’école. Nous essayerons de vous occasionner le moins de gêne possible, mais je vous demanderai de faire descendre votre fille au rez-de-chaussée pour que l’ensemble de votre famille soit réuni dans une seule pièce.

Si Muna avait été sensible au comique de situation, elle aurait certainement ri en entendant Yetunde ordonner à Olubayo de la traiter comme sa sœur.
Commenter  J’apprécie          00
Ses pires terreurs étaient nocturnes. De jour, elle parvenait à croire en elle, mais dans les ténèbres solitaires de la cave elle allait jusqu'à douter de son existence même. Elle avait beau essayer de distinguer les murs et le sol, ou sa main toute proche de son visage, il n'y avait que l'obscurité. Et l'obscurité était plus vivante qu'elle.
Commenter  J’apprécie          101
"Une haine passionnée peut donner un sens et un but à une existence vide."
Eric Hoffer
Commenter  J’apprécie          290
Muna répéta :
- "Han-di-capé". Est-ce que ça veut dire la même chose que « in-ca-pable », madame ? Papa est incapable de satisfaire sa femme alors elle est partie
trouver un meilleur mari ailleurs ? C'est ça que ça veut dire ?
Commenter  J’apprécie          60
C'était bizarre. Ils avaient forcé Muna à devenir leur miroir mais n'aimaient pas leur reflet.
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Minette Walters (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Minette Walters
Minette Walters répond aux questions de Barbara Peters. 1/6
Non sous-titré.
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (271) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "La disparue de Colliton park" de nom de Minette Walters.

Quel est le prénom de Miss Gardener ?

Henry
George
Andrew

10 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : La disparue de Colliton Park de Minette WaltersCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..