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Citations de Mohammed Dib (352)


Chaque fois que la nuit tombe, reprit Ba Hamida, le pays redevient nôtre… Il nous revient.
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Aïni déclarait souvent :
- Nous sommes des pauvres.
Les autres locataires l'affirmaient aussi.
Mais pourquoi sommes-nous pauvres? Jamais sa mère, ni les autres, ne donnaient de réponse. Pourtant c'est ce qu'il fallait savoir. Parfois les uns et les autres décidaient : C'est notre destin. Ou bien : Dieu sait. Mais est-ce une explication, cela? Omar ne comprenait pas qu'on s'en tînt à de telles raisons. Non, une explication comme celle-là , n'éclairait rien. Les grandes personnes connaissaient-elles la vraie réponse? Voulaient-elles la tenir cachée? N'était-elle pas bonne à dire? Les hommes et les femmes avaient beaucoup de choses à cacher ; Omar, qui considérait cette attitude comme de la puérilité, connaissait tous leurs secrets.
Ils avaient peur. Alors ils tenaient leur langue. Mais de quoi avaient-ils peur?
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A onze heures, aux portes mêmes de l'école, une bagarre s'engagea à coups de pierres. Elle se poursuivit encore sur la route qui longeait les remparts de la ville.
Violentes, parfois sanglantes, ces rencontres duraient des journées entières. Les deux camps, composés de gamins de quartiers différents, comptaient bon nombre de tireurs hors ligne. Ceux du groupe d'Omar l'emportaient par leur habileté, leur prestesse, leur témérité. Ils étaient les plus redoutés, bien que peu nombreux. Quand on disait : les enfants de Rhiba, on évoquait de vrais démons que personne ne prétendait mettre à la raison. Que de fois ils avaient poursuivi leurs adversaires au centre même de la ville et jusqu'au Grand Bassin en semant la terreur parmi les paisibles citadins!
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Après-midi au Bois

J'ai devant les yeux une image
De lumière aux mouvements doux ;
Elle attise l'air autour d'elle.

Il fait un temps dont on ne sait
Quel secret patiemment transmue
Le limon d'amertume en miel.

On croit entendre l'avenir ;
Le fond bleu du ciel bat : rues, arbres
Hommes, toute la vie écoute.

La vive paix du monde afflue,
La braise tendre du soleil
S'allonge sur tous les chemins.

Et ce beau jour calme un peu froid
Mais qui brille longtemps allège
Le cœur assourdi de l'automne.

(extrait de "Ombre gardienne", 1961) - p. 46
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L’œil reposé

Juste regarder, Jessamyn,

Tu n’as fait que regarder

juste à niveau d’horizon

et les bras m’en tombent.

Regarder puis regarder.

Statue pour n’avoir rien

à dire, faire ou accepter

et en avoir le regret

Ton œil reposé disant :

et pourquoi toujours moi

pas les autres, eux tous

donner, recevoir, rendre ?

Aller main dans la main

aimer et sourire toujours

et non pas juste regarder

et juste faire que mourir ?
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Mohammed Dib
LA PIERRE



Il prit la pierre,
Le silence en était lourd.

L’enfant la déposa. Le secret
Veilla au bord du chemin.

Puis les feuilles
Firent de l’ombre.
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Les femmes protégeaient leurs yeux des deux mains en visière. Le jour lacérait l'espace, en proie à un intense éclat, bien que le soleil demeurât caché.
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Dans la cuadra, hommes, femmes, poules, bourricots, enfants, s'ébattaient tous ensemble entre les cahutes, pérorant, picorant, mordillant, se vautrant, braillant.
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Quel que soit son caractère, une mariée n'en montre rien le jour de la célébration. Celle qu'on voyait là demeure inaccessible; du reste la tradition était trop grande pour elle, d'une grandeur impressionnante, pour qu'elle osât remuer ne fût-ce qu'un cil.
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Seul devant une table, je regardais autour de moi les groupes qui bavardaient et fumaient sans relâche. Au fond d'une atmosphère obscurcie, les joueurs battaient leurs dominos avec des claquement de fouet qui, à la longue, portaient sur les nerfs.
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Ce n 'était pas la première fois qu 'Omar rencontrait autour de lui l 'idée consciente de violer les lois . Il avait toujours eu le sentiment qu 'avec de l' intelligence, l 'habilité et de l 'acharnement, n'importe qui serait à même d 'accéder à toutes les situations qu 'il convoitait .Il ne pouvait donc guère concevoir qu 'on dût voler, abuser les gens, pour arriver à ses fins .
Même la faim, se dit-il, ne me pousserait pas à m'approprier les biens d'autrui.
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Aini était aidée par de bonnes gens qui, souvent, taisaient leur nom .Il y avait si longtemps que son mari était mort ...A présent, ces gestes de générosité, elle les accueillait sans amertume, avec, plutôt, de la reconnaissance .Cela la tirait un jour, ou deux...
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Dar Sbitar ne changeait pas ! Aujourd'hui ,il savait le prix des choses qui viennent et partent ;de celles qui demeurent .Il s'était endormi enfant ,il se réveillait , non plus enfant ,mais homme ,face à son destin .
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-Amassez de l'or et philosophez ;tressez de belles phrases ,soutenez que la
vie ne vaut rien ,que l'homme est mauvais de nature . Votre chanson , on la connaît ! Le diable vous emporte ! Est-ce que vous savez au moins que ce qu 'est la compassion ? La larme à l’œil et le cœur sec , voilà comme vous êtes ! Tfou ! Votre âme ,vous l'avez déjà cédée en faisant commerce de tout : de vos sentiments , de vos filles ,de vos semblables !
L'indignation ,la colère ,explosent dans sa poitrine .Djamal a l'impression
d' être le frère de tous les humiliés : il ressent la douleur et l'amertume de
ceux qui , le front dans la poussière , sont les derniers hommes .
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Nous sommes déjà entrés dans l'ère du virtuel. Virtuelles sont de plus en plus les relations humaines, virtuels de plus en plus de déplacements, virtuels de plus en plus l'histoire et la géographie, de plus en plus l'art, la littérature et jusqu'à la biologie avec des clones aptes à la vie, virtuelle l'information, virtuelle la sexualité. Le tout virtuel, en un mot. L' unique chose à ne pas demeurer virtuelle : notre mort.

L'ordinateur devient l'ordonnateur.
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La vérité puise sa lumière dans ta nudité, amie.
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En musique de chambre ou symphonique, il y a les interprètes qui se traînent après l'oeuvre et ceux qui, hérauts, la précèdent, vont de l'avant. Je préfère ces derniers.
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La langue française parle des affaires du coeur avec les instruments du cerveau ; cela touche loin. Le cerveau, ce volcan qui dort d'un œil et qui, réveillé, crache feux et flammes d'enfer.
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À un voyageur
à Pierre Seghers


2. pour vivre

l’or de la fatigue peut-être
l’arme candide muette plus loin

l’entre-temps d’une neige
annoncée à cris dévorants

ce songe de vérité peut-être
son aurore aux mains de louve

tu vas avec d’autres gestes
recevoir ton exil d’une blancheur
habitée par quelques oiseaux

p.27
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À un voyageur
à Pierre Seghers


1. lieu de mémoire

entre les maisons du jour
et les feux de dernière main
ressac de splendeurs sur les collines
dont la cendre colporte le souvenir
la saison a flambé derrière toi
le soleil s’écaille à te chercher
c’est le temps opaque de la terre
c’est le temps de la suie étalée
un archipel noir et perdu
de doutes se hâte de souffler
la dernière lampe allumée
qui délire dans les dunes du nord

p.26
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Mohammed Dib est originaire de :

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Tlemcen
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