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Critiques de Mona Messine (64)
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Biche

Un premier roman à l’émotion subversive…

Ce premier roman sorti en 2022 paraît aujourd’hui dans la collection Mon Poche et j’avoue avoir été heureusement surprise que la maison d’édition me contacte. Ne sachant pas ce que j’allais découvrir mais ayant compris que ce serait un roman « différent », je l’ai attaqué avec un allant particulier. Et j’ai vibré autant que la biche dont nous parle l’auteure qui signe un premier roman atypique et inclassable.

Gérald est un chasseur qui adore montrer son talent lors des parties de chasse auxquelles il participe régulièrement dans la forêt. Il est toujours accompagné d’Olaf, son chien fidèle. Alan est un garde-chasse qui prend sa tâche très à cœur en ayantle souci de protéger les animaux du territoire. Une tempête approche mais la traque continue. Mais une biche ne veut pas fuir.

Qu’est-ce qui est le plus intéressant dans cette lecture, l’aspect psychologique ou écologique du récit ? En tout cas, la sensation d’être au plus près des bêtes et des hommes ne nous quitte pas. Il est palpitant d’entendre tous ces cœurs battre d’envie, de violence, de passion, de fureur, de peur. Et vous ne trouverez aucune plage de calme même si vous cherchez bien, vous êtes embarqué dans une écriture au style très particulier, avec des mots choisis, des descriptifs poétiques, un langage soutenu. Et de l’émotion à revendre. C’est une histoire contée dans laquelle les métaphores sont nombreuses, où le combat homme chasseur contre femme biche se veut plus rêve que réalité.

Ce n’est pas une histoire de tous les jours, elle demande un engagement, celui de vouloir aller vers la différence. C’est violent, âpre, sans concession, grotesque parfois. Et la fin n’en est que plus incroyable. Entre la normalité des chasses bien organisées, séculaires, encadrées et le comportement des hommes et des bêtes, c’est l’inconnu, un monde de leçons de vie, d’écoute de la nature, d’images sublimées.

Il faut affronter ce roman sans idées préconçues, presque comme devant un tableau plutôt qu’un livre. Le visuel de la couverture en dit beaucoup. Il faut se laisser aller vers ce que l’on n’aurait pas pensé apprécier. C’est un premier roman, c’est une révélation pour moi qui aime ce qui surprend.

Je remercie les Editions de Borée, la collection mon Poche, pour le Service Presse de « Biche » de Mona MESSINE.

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Biche

Biche, édité chez Livres Agités, bénéficie d'une belle couverture — autant physique que médiatique (Libération, Inrocks pour les journaux, Petra Eriksson pour le joli graphisme...) Il raconte une scène de chasse en 24h. Dans la forêt, les acteurs sont en place : d'un côté, les animaux des bois, la biche, la harde, les faons, les cerfs, mais aussi d'autres petites bêtes qui passent et seront témoins de cette bataille, comme le hérisson Hakim ; de l'autre, un groupe de chasseurs (Gérald, Basile et les siens, des femmes aussi comme Linda), qui ont la passion de tuer. Entre les deux, Alan, le garde forestier, un jeune homme qui adore les bêtes, traumatisé par le film Bambi, et qui se trouve là pour les protéger le plus possible par ses actions dans les bois, tout en respectant au plus près la loi afin de ne pas être démasqué.

Les chasseurs ont payé pour rapporter des cerfs, leurs plus beaux trophées. Le lecteur assiste à la traque et a l'impression d'être lui aussi au fond des bois, ce dimanche-là.

On est du côté des animaux, sans aucune doute, et l'on voit toute l'horreur, la bêtise, la cruauté de ces hommes pour qui tuer est un hobby, voire une raison de vivre. Dans la tête de la biche, les pensées sont souvent très humanisées, ce qui permet de nous identifier davantage (même si cela peut, quelquefois, être maladroit) ; on espère avec elle qu'elle parviendra à fuir le carnage. Notre cœur bat autant que le sien. On a envie qu'une balle perdue se loge dans l'un des ennemis de la forêt, ces hommes et femmes brutaux, libidineux... qui dégoûtent.



Le thème est très intéressant, la façon aussi de faire se dérouler cette scène sur un temps très réduit, mais... le livre n'est vraiment pas bien écrit, et c'est très gênant. Des fautes de français, des maladresses d'expression qui ralentissent la lecture et font dire : "Mais comment, personne n'a rien vu? Pas de retravail sur le texte, pas d'alerte?".

La langue n'est pas poétique, elle est souvent maladroite, et ce n'est pas à cause d'une modernité revendiquée ou d'un style. On sent un manque de maîtrise et l'on est proche, parfois, de la narration type exercice de rédaction. Vraiment dommage... On dirait que l'on confond l'engagement, très louable car ce genre de livre est plus que nécessaire, et la littérature (Mona Messine est présentée comme écrivaine et poétesse...). Le roman en perd de la puissance qu'il aurait pu avoir.

On saluera donc la démarche politique et anti-chasse, mais pas "l'objet littéraire".
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Biche

Biche est une allégorie très réussie qui explore la part animale de l'homme et l'intelligence du vivant.

L'auteure nous love, sous le dôme d'une forêt, dans une atmosphère couvrante, qui alterne balade naturaliste et suspens..



La traque nous renvoie à nos peurs, nos instincts, aux combats non désirés, qu'il faut pourtant affronter pour notre survie.



Belle lecture

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Biche

Biche c’est l’histoire d’un huit clos au cœur d’une forêt. Biche c’est l’histoire d’un combat acharné entre la nature, les animaux et les chasseurs. Biche c’est l’histoire d’une lutte pour sa survie. Biche c’est l’histoire que l’on attendait depuis longtemps, mais qui se faisait attendre. Une histoire qui prend aux tripes, qui commence doucement et qui se termine avec âpreté et justesse. Au cœur d’une forêt française, une chasse se prépare. Menés par un homme sûr de lui, Gérald et son chien Olaf, les chasseurs sont prêts à en découdre, grands et petits. Petits comme Basile qui suit le mouvement et qui va découvrir ce que c’est que tuer. Ils sont accompagnés par les rabatteurs, menés par une main de fer par Linda. Linda qui voudrait chasser, tirer, mais qui n’ose pas. Un métier d’hommes finalement… Et puis il y a Gérald parmi eux, elle veut être proche de lui, son vieil amour. Biche c’est aussi l’histoire d’Alan, le garde forestier, seul ami des animaux et qui ferait tout pour les aider, les protéger, les aimer et leur rendre la vie plus facile. Biche c’est surtout l’histoire de cet animal cendré qui va tenir tête à la meute avant que la curée ne commence. Elle sera là pour défendre les siens, coûte que coûte, pour empêcher le massacre ou au moins espérer en sauver le plus possible. Ce livre porte un regard neuf sur les acteurs irréconciliables d’une telle journée. Chacun a son point de vue, ses peurs, ses attentes, ses doutes et sa rage de vivre. Dix chapitres intenses au cœur d’une journée riche en émotions. C’est poétique, c’est bien écrit, c’est riche et c’est poignant. On finit cette lecture ému et perturbé par un sentiment d’impuissance entre deux mondes que tout oppose. On sait que le sang va couler, on redoute le pire ! Plongez dans ce roman sans hésiter.
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Biche

Biche est le premier roman édité par les toutes jeunes éditions Livres Agités, à paraître en août, qui font le pari fou de ne publier que des ouvrages écrits par des femmes, primo-romancières, aux textes engagés.



Mona Messine, par ailleurs fondatrice et éditrice de la revue Débuts, nous offre un premier roman fort, que je ne suis pas près d'oublier.



Tout commence un matin, lors d'une chasse à la battue. La forêt, personnage principal de cette histoire, se trouve être le théâtre d'un drame à venir dont les protagonistes sont les chasseurs, notamment Gérald, ainsi que les rabatteurs et le garde-forestier Alan. Voilà pour les humains. Sauf qu'ici, les animaux  - chiens, biches, cerfs.. - ont la part belle et sont traités par l'auteure à l'égal de la femme et des hommes.



J'ai été tout à fait happée par ce texte et rarement j'ai pénétré la nature en lecture avec autant d'évidence. Les insectes, les animaux, les champignons, les arbres, le vent et la lune se comprennent en un bruissement, au diapason, formant un tout, la forêt. Mona Messine sait nous plonger dans la tête de ces êtres vulnérables, et la psychologie du hérisson ou du cervidé y est aussi bien développée que celle des humains.



Une prose tout à fait poétique et fluide, au service d'un conte écologique intemporel mais tout à la fois ancré dans l'époque. Les thèmes actuels de la «régulation» de la faune par la chasse et de la gentrification des campagnes y sont abordés en filigrane.



J'ai pensé aux auteurs Pierric Guittaut et Jérôme Bonnetto qui m'ont aussi donné à lire des romans de rural noir, à l'écriture lumineuse.



Cette lecture m'a conquise du début à la fin. Aucune fausse note, aucune réserve. La cruauté et la violence sont contrebalancées par l'enchantement des petits détails de cette forêt vivante. Le suspens est palpable jusqu'aux dernières pages. Un régal !



Je vais suivre de très très près ces Livres Agités qui font s'évader et réfléchir à la fois.



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Biche







Gerald et autres chasseurs s’en vont mener une battue dans la forêt paisible où grouille des fourmis menant leur travail à la chaîne pour se nourrir, où Hakim le hérisson essaie de se fondre dans la masse, où les cerfs rois majestueux se battent pour La Biche.



L’homme traque l’animal comme s’il avait tous les droits sur lui prenant la forêt étourdissante comme un terrain de jeu qui lui appartient. La puissance des bois des cerfs est aussi mortelle que le plomb logé dans les fusils des chasseurs.



Alors que la biche scrute de son œil noisette le chasseur, ce dernier tend l’oreille à l’affût d’un bruit de froissement dans les feuilles, prêt à dégainer. Mais… la forêt est un labyrinthe, la nature gronde sans précédent et alors qui de la biche ou de l’homme est en train d’être encerclé et pris au piège ?



L’intensité du roman est instaurée dès le départ avec le point de vue de la biche et la traque menée par Gérald.

C’est un conte écologique aux multiples antinomies : la grâce de la biche affronte la violence des chasseurs, la cruauté de l’homme contre la loyauté de l’animal, l’immensité de la forêt écrase la petitesse de la chasse.



Ce conte a une forte dimension féministe narrée avec subtilité à travers une figure féminine, Linda. La biche apparaît aussi comme la métaphore féminine, traquée par l’homme. Je crois d’ailleurs que c’est le message clé de ce roman qui est déjà en lice pour deux prix &#xNaN
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Biche

Les mots sont durs, hachés, percutants malgré la poésie du décor

La beauté s’installe mais la violence se montre fièrement, farouchement, inlassablement, nécessairement…

La violence de la vie

Car tout est histoire de survie !



Brouillard

Rêverie

Fantasmagorie

Le jour se lève et laisse des ombres se former, avancer, fusionner, échanger, combattre

Qui survivra ?

Qui perpétuera son emprise sur le monde ?

~

Quand l’humain se pense en lien avec la Nature

Quand il se persuade en duel avec la faune

Quand il s’invente une guerre entre lui et l’animal

Quand il se voit sur un échiquier grandeur nature

Où un seul demeurera vivant !

~

C’est une lutte acharnée, de chaque instant

Où le plus acharné survivra

Un duel à mort !

~

Les mots sont durs, hachés, percutants malgré la poésie du décor

La beauté s’installe mais la violence se montre fièrement, farouchement, inlassablement, nécessairement…

La violence de la vie

Car tout est histoire de survie !
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Biche

Une gourmandise écologiste

J'ai adoré Biche, ce premier roman enchanteur !

Sous une couverture digne d'une confiserie de luxe, Mona Messine mèle narratif captivant et réflexion philosophique, sur un rythme qui alterne les points de vue des protagonistes.

Avec son vocabulaire naturaliste étudié, elle tisse une histoire animalière prenante avec de légères touches d'anthropomorphisme amusant.

Dans une forêt qui n'est plus vraiment sauvage, les bêtes imprégnées ont des sentiments humains et les humains soi-disant civilisés, des comportements animaux.

Bonne dégustation !










Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Biche

Biche est pensé comme un conte, intemporel et non situé. Sans reparler de Bambi, j'ai retrouvé le même discours sensible sur la fragilité animale que dans Rox et Rouky que j'ai revu avec ma petite-fille récemment.

Le livre m'a enfin rappelé quelques paysages de ma propre enfance qui ont ressurgi à la lecture des mots de Mona Messine.

Biche, est avant d'être une partie de chasse, un livre sur la forêt, joliment décrite tout au long du livre. La mère nature qui rappelle d'ailleurs aux hommes et aux animaux qu'elle reste la maîtresse de leurs vies. Les animaux eux sont nommés et doués de sentiments, ils sont doux et attachants, le hérisson en tête. Cela génère une vraie empathie du lecteur à leur endroit. On redevient enfant à trembler pour eux grâce à une belle montée en tension.

L'aspect négatif du livre est la traque, cette lutte du Bien (les animaux) contre le Mal (Gérald). L'autrice avance ici avec de gros sabots... pour délivrer son message : une parabole de la société où une partie de ceux qui la composent sont des chasseurs cruels, des prédateurs et les autres leurs victimes.

Enfin le style d'écriture, agréable, féminin, cajolant, est finalement plutôt classique et m'a fait penser à des récits lus plus jeune.
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Biche

Conte écologique



Quelle maîtrise pour un premier roman. Je suis totalement conquise.



La forêt, les chasseurs, les animaux.

Un face à face entre un chasseur aguerri et une biche aux abois.

Une biche qui est le personnage central de ce court roman au suspense haletant.



Une forêt, aux aguets, peuplée d'animaux qui retiennent leurs souffles face au combat qui s'engage.



Une biche qui protège les siens, les faons. Les cerfs qui entendent l'appel de la biche. Une forêt qui se déchaîne sous l'orage, un chasseur qui croit en sa mission.



Une fin inimaginable.

Une fin qui m'a fait frémir.

Bambi est vengée.



Merci aux #68premieresfois pour cette découverte. Un premier roman que je vous recommande vivement.
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Biche

Une belle maîtrise du récit pour ce premier roman, tendu du début à la fin, page -turner tout en grrdant une belle écriture. Et surtout, une immersion surprenante et dans le monde de la forêt du côté des biches ! Et ça fonctionne ! L’autrice trouve le juste ton, sans humaniser l’animal, avec un langage qui traduit les sensations de celui-ci. J’ai trouvé cela magnifique !

Les aventures des chasseurs, parallèlement à celles de la biche, de sa harde, des cerfs, des faons, forment un contraste efficace – bien que sans surprise, il faut l’avouer, mais peu importe : cette biche restera longtemps dans mon imaginaire.



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Biche

Un conte au coeur de la forêt ! Un moment de grâce au milieu des biches et des cerfs majestueux !

Une partie de chasse s’organise et dès les premières pages une sensation pesante. L’autrice nous y dépeint les protagonistes avec détails. Ces personnages vont alors se démarquer au fil des pages, Elisabeth (la biche), Gérard, Linda et Alan.

Puis cette question qui nous envahit très vite. Mais que va-t’il se passer ? Pourquoi cette sensation de catastrophe imminente ?

Puis une tempête se lève … les émotions, les sensations s’amplifient , les failles, les blessures, les regrets de chacun s’exhortent par cette nuit d’orage ! Un moment où tout peut basculer ! Une fuite en avant ! Une urgence ! La colère est sans conteste la plus forte ! La rage de vivre et pour certains de tuer !!

Une écriture teintée de poésie pour un sujet quelque peu sensible ! La chasse ! Une course entre un prédateur et sa proie !

Et si c’était un point de vue percutant sur la condition humaine ! Traquer et tuer !

Y aurait-il une envie de transposer ce conte à l’espèce humain, au rapport homme-femme.

Une belle interrogation !

Divinement conquise par ce conte sensuel, saisissant et incisif !


Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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Biche

Sélectionné pour le prix Terres de Paroles , Biche a tout de suite éveillé ma curiosité. Et pourtant, un roman qui traite d’une partie de chasse, moi qui suis profondément contre, c’est quand même assez paradoxal ! Mais de par cette magnifique couverture, je sentais et espérai sincèrement que quelque chose de beau et positif pouvait ressortir de ce texte. Donc si vous êtes aussi sensibles que moi sur le sujet et de fervents défenseurs de la cause animale, je vous rassure tout de suite, vous pourrez le lire.

 

Il s’agit d’un premier roman, et il a ses petites imperfections. Je pense notamment à quelques longueurs ou à certaines situations qui nous semblent peu crédibles. D’autres ont trouvé que les personnages étaient caricaturaux, mais je suis passée outre ces petits bémols, car le récit est doté de nombreux passages forts et poétiques. Biche c’est un conte écologique, et une sorte d’allégorie des rapports hommes/femmes ou agresseurs/victimes. J’ai trouvé qu’il y avait un certain réalisme dans la description du monde de la chasse et des chasseurs. S’agit-il de recherches ou l’autrice connaît-elle des chasseurs ? Même si aimer cette « activité » me dépasse totalement, Mona Messine nous livre une version sans virulence dans ses propos en nous plongeant dans la tête de ces individus.

 

Biche c’est un roman où chaque être vivant possède un prénom. Il y a Elisabeth la veille biche, le hérisson Hakim, Gérald et son chien Olaf, ou encore Alan, le garde forestier. Par alternance des narrateurs, nous suivons les évènements qui vont amener à cette nuit de tempête, où Gérald, chasseur aguerri un peu trop sûr de lui, le prédateur, se perd dans la forêt et se retrouve dans un face-à-face avec sa proie, une jeune biche. Lui, fusil aux poings, et elle n’ayant comme seule défense que sa détermination contre la fatalité. Une certaine tension se dégage de ce moment, jusqu’à la scène finale …
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Biche

Biche de Mona Messine (Mon Poche) est un roman qui divise. On adhère ou on n'adhère pas. Pour ma part, je suis quelque part entre les deux.



Biche est un conte, donc les animaux de Mona Messine sont personnifiés, avec des prénoms, des expressions humaines. Et comme dans tout conte, on en retient une morale sur la condition humaine. Cela me rappelle les fables de Jean De La Fontaine dans mes plus jeunes années. Biche est un conte écologique, allégorique qui dénonce la nature sacrifiée par les Hommes.



Si j'ai apprécié la plume de Mona Messine, qui m'a très vite emmenée au plus près de la nature, et que j'apprécie les messages qu'elle veut faire passer, je n'ai pas accroché plus que cela à l'histoire en elle-même. Certaines situations m'ont paru trop agaçantes, peut-être parce que l'on tombe dans des clichés. Peut-être est-ce voulu... En tout cas, certaines scènes m'ont plus fait lever les yeux au ciel qu'autre chose car trop prévisibles.



Néanmoins, la prise de risque en proposant un conte allégorique pour dénoncer notre société patriarcale avec la violence faite aux femmes, est notable et appréciable. Mais la femme n'est-elle qu'une proie, une biche apeurée ?
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Biche

Elle est méfiante, cette biche sur la (si jolie) couverture. Aux aguets, elle dresse l'oreille. Prête à s'enfuir, à sauver sa peau. On devine les chasseurs au loin. Les hommes, les chiens qui foulent le sol de la forêt et fouillent les moindres recoins. Armes à la main, crocs acérés, prêts à en découdre. Manque un acteur, pas des moindres, le garde chasse, comme l'arbitre d'un jeu mortel, délimite le terrain et donne les règles. La partie de chasse peut commencer, que le sort vous soit favorable !



Dans la liste des sujets délicats à traiter, la chasse se pose là. Entre les pro et les anti, tout le monde à un avis (et adore le donner), et tout texte peut se transformer en plaidoyer. Oubliant alors les possibilités narratives et romanesques qu'elle offre. Mona Messine réussit un tour de force puisqu'il serait bien difficile de dire qu'elle est son camp à la lecture du roman. Mais sa vision des chasseurs, de cet univers si particulier me semble terriblement juste. Si les chasseurs sont des humains comme les autres, les biches et les cerfs ne sont pas tout à fait des animaux comme les autres. Parce que nous rentrons dans leurs esprits, parce qu'ils sont humanisés, qu'ils ont des prénoms, des jambes et des bouches. L'identification se fait tour à tour, le lecteur incarnant biche, chasseur, chien, garde-chasse, hérisson (oui, hérisson, il est choupi d'ailleurs).



Cela contribue à une atmosphère particulière. La forêt est magique. C'est celle du conte où l'on se perd, celle qui a sa propre vie, ouvrant ses bras à l'étranger et l'étouffant, le capturant. Il y a du Tolkien, du Narnia, du Disney aussi, du mystère et du fantasme, ce lieu changeant le cours de l'histoire, renversant les pouvoirs, rendant plus fous ou plus agiles. Si la mise en place est assez classique, la fin ne l'est plus du tout ! La nature comme puissance magique qui emporte tout.



Cette lecture commune avec @manonlit_et_vadrouilleaussi (garante de la non cruauté sur animaux et rassurée à la fin de ce roman) a répondu à tout ce que la (si jolie) couverture me laissait présager. Et je comprends ses nombreuses apparitions sur les listes de prix.

Il s'agit maintenant pour vous d'entrer dans la forêt...
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Biche

Avant de vous écrire mon ressenti,je vous livre quelques extraits:

Page 120:

《Les insectes se soulevèrent de toutes leurs forces contre la pluie,bravant la gravité, en nuée au -dessus de la harde.Les cycles se perpétraient ,sans échappée possible à part jouer d'un papillon sur une fleur(?) ,d'un faon contre soi(?) du chant d'un grillon tout près (?).Rien a faire .Les incantations silencieuses (?) proférées par leurs entrailles et la complainte des faons berçaient le groupe ,le soir et la forêt. Les blaireaux ,de sortie pour dénicher des vers omnivores DÉVORATEURS( il existe ce nom?),retournaient la terre suintante tout autour d'eux creusant des tombes imaginaires pour les trois disparus.Mais les corps des cerfs étaient impossibles à veiller et à célébrer.



Deuxième extrait Page 133:

《 Élisabeth ,la vieille biche qui souffrait de la rage ,deambulait dans la nuit.Elle s'était éloignée des autres pour ne pas risquer la contamination et étouffer sa douleur en paix .Elle vivait ses derniers instants de biche ,se baignant encore parfois dans les ruisseaux pour trouver de la joie, nymphe sortant du bain.Lorsqu'elle bavait au milieu des autres ,elle se savait impudique.》

Je connais le milieu de la chasse ,une biche atteinte de la rage ne ressemble en rien à une nymphe ,je peux vous l'affirmer!!!

3ème extrait,page 136:

《 terrifiée de ne pas voir Gérald rentrer,elle quitta la cuisine et rejoignit son mari dans leur chambre.Elle enleva son T-shirt en coton et il la dévora des yeux ,surpris.Elle ne portait rien en dessous.ELLE DÉLAÇA SANS ATTENDRE LE FIL QUI RETENAIT SON PANTALON : SIC! Il suffisait d'ecrire: elle dénoua le cordon de son pantalon , je pense.

Bon eh bien je vous fais grâce du reste ,je ne suis habituellement pas une " lyncheuse" et essaie d'arrondir les angles lorsque que je n'ai pas aimé un livre ,me disant que les goûts et les couleurs, vous connaissez la suite ....,mais là franchement ,honnêtement sans vouloir me donner de gants ,j'aurais fait mieux.tout n'est que contradictions ,une syntaxe inexistante ,il paraît que ce conte écologique est porté par une plume poétique et tranchante(4ème de couverture) je me pose des questions?Je dis souvent : n'est pas écrivain qui veut : ô combien c'est vérifié en ce qui concerne ce roman et vous l'aurez compris je refuse d'aller plus loin ,j'ai fait un énorme effort en lisant une bonne moitié et je l'ai lu dans le cadre de 1er roman terres de paroles ,très étonnée de ce choix ,je vous laisse deviner mon classement sur les six livres que nous devons lire ,pour trouver le meilleur.je ne mets aucune étoile.Nelly.
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Biche

Un dimanche d'automne, à l'équinoxe, « la biche et la forêt : deux pieds de ronce imbriqués l'un dans l'autre ». Mais à ce moment terrible de l'année, à la fin de l'été, le royaume mystérieux de la forêt et son petit peuple d'animaux doivent faire face à l'armée des balles des chasseurs.



Cette journée qui ne va plus finir où les couleurs du ciel annoncent l'orage débute pourtant comme un jour ordinaire.

Dans les clairières, les jeunes biches se reposent en gardant un oeil sur les faons, petites têtes marron sur la pelisse froissée des feuilles amenées par le vent d'un grand changement.



Tandis que les pas lourds des chasseurs écrasent le sol, les petits animaux, fourmis, hérissons, tiennent la gardent et préparent le terrain. Il y a bien aussi côté humain Alan le garde-forestier mais il se sent bien seul et n'a pas vraiment de moyens. Les vieux arbres au tronc douloureusement scarifié alertent eux aussi.



Au loin, à l'écho du premier coup de fusil, le brâme d'un cerf cache une vérité sublimement archaïque et belle, que la ligne des tireurs menée par la femme rabatteuse ne peut imaginer ou ne supporterait pas de voir.



J'ai vécu cette journée comme un conte noir dans une fièvre de sensations et d'émotions qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Il n'y a pas de vaincus ni de vainqueurs, seul le désir de rester en vie dans une symbiose naturelle à l'endroit parfait qui a vu naître la biche et ses ancêtres avant elle.



Les reflets du soleil déclinant à la cime des arbres, les bruits furtifs des bois. C'est à la nuit de ce premier jour où le chasseur devient braconnier, qu'une courageuse et fascinante biche, héroïne du récit va prend sa vie en main en bousculant l'ordre et les genres dans un incroyable mouvement de sororité féminine.



Je remercie Babelio et les Editions Livres Agités pour ce beau moment de lecture dans le cadre de la Masse Critique Littérature de janvier.

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Biche

En commençant ce livre qui traite de chasse, j'étais à la fois intriguée et craintive : quelle direction allait emprunter l'autrice? Je ne suis pas favorable à la chasse mais c'est un sujet délicat à aborder sans tomber dans le manichéisme.

Et j'avais aussi peur pour la biche.

Mona Messine, dont c'est le premier roman, va choisir une voix engagée et originale : dans le face à face qui va opposer les chasseurs aux animaux et plus particulièrement Gérald à la biche, nous allons tour à tour être dans la tête des protagonistes, explorer leurs pensées, leurs sentiments.

Gérald est un chasseur expérimenté et un homme solitaire, il pense agir de façon pragmatique pour ce qu'il considère être une véritable mission tout en rêvant de trophées et de coups d'éclat.

La biche est mue par son instinct animal et pense surtout à protéger ses faons ainsi qu'à sa survie. On tremble pour elle.

Ces deux êtres, que tout oppose, ne sont pas seuls : dans le monde humain, il y aura Linda, la rabatteuse, amoureuse, nostalgique de son enfance au Canada, Basile, le jeune garçon dont les rêves sont remplis d'armes de toutes sortes, Alan, le garde forestier, très sensible à la nature et aux animaux de sa forêt, et aussi plus flous, les autres chasseurs et rabatteurs. Du côté animal, la vieille biche malade, les cerfs, un petit hérisson, des colonnes de fourmis...et le chien Olaf, qui se situe entre ces deux mondes. Le comportement des humains se révèle bien souvent bestial. et à l'opposé, l'autrice prête des sentiments humains aux animaux et les fait sourire parfois, certains d'entre eux ont même des prénoms. De sa plume sensible et délicate elle nous fait explorer la forêt, ses mille détails, sa vie intime, ses multiples connexions que l'humain ne perçoit pas. L'histoire aborde plusieurs thèmes forts comme le féminisme, la ruralité, la part de la tradition, la vie invisible de la forêt.

J'avoue qu'à un moment, j'ai ressenti un léger ennui, l'ensemble me semblait parfois un peu confus mais c'était une mise en place qui nous préparait à la scène finale du roman. Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler mais j'ai trouvé cette fin d'une grande beauté et intensité. Je l'ai lu en apnée, sans pouvoir m'arrêter. Tragique, sauvage et magique, elle est magnifiquement écrite.

Merci à Babelio et à la toute jeune maison d'édition Livres Agités pour cet envoi dans le cadre de la Masse Critique de Janvier.
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Biche

C'est dimanche, jour de chasse, de gloire, de virilité pour les chasseurs du coin. Il y a Gérald, la figure, son chien Olef, les autres chasseurs, les juniors en apprentissage . Et Linda, qui n'est que rabatteuse, ainsi qu' Alan , garde chasse, bien sensible pour cette fonction. Et la Biche et son regard ...

C'est alors que la nature se révolte, la partie de chasse sera bien inhabituelle.

Joli conte sylvestre, original, un peu ennuyeux, sur un sujet bien controversé, la chasse, et le dilemme récurrent entre son " utilité " et sa barbarie.

Lu pour les 68 premières fois
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Biche

Biche est un conte. Comme dans les contes ou les fables de La Fontaine, les animaux de Mona Messine ont des prénoms, des personnalités, des expressions corporelles et faciales humaines. Comme dans les contes, il a une morale sous-jacente, un message édifiant sur la condition humaine.



Biche est un conte écologique qui rend hommage à la beauté de la nature sacrifiée par les Hommes, mais aussi un conte allégorique mettant en scène des proies ( les biches = les femmes ) et des prédateurs ( les chasseurs = les hommes ) dans une partie de chasse qui ne se déroule pas comme prévu.



Incontestablement, le roman avance avec fluidité. Sa construction est très propulsive pour le lecteur à mesure que se révèlent des interactions restées secrètes jusqu'alors entre les personnages humains ( Alan le garde-chasse romantique, Linda la chasseresse frustrée amoureuse, Gérald le principal chasseur ) et leurs aspirations.



Mais voilà, j'ai beau savoir que c'est un conte donc, avec son potentiel métaphorique, le sous-texte contemporain m'a semblé tellement lourd et scolairement présenté que je n'ai pas accroché et que j'ai fini quelque peu agacée par ses proies-biches-femmes et ses prédateurs-chasseurs-hommes. Et surtout par quelques scènes comme l'épisode nunuchement lyrique des cerfs homosexuels ( même si je sais que cela existe chez les cervidés ) ou le parallèle gênant entre la maman du garde-chasse battue par son mari et la maman de Bambi ou encore quand Linda traite les biches de « salopes ».



J'ai eu également beaucoup de mal avec les prénoms donnés aux animaux ( comme Hakim le hérisson ou la vieille biche Elisabeth ) et la forte tendance à anthropomorphiser les réactions animales, procédé que de façon générale je n'apprécie pas en littérature.



Je comprends ce qu'a voulu faire Mona Messine, ce qu'elle a voulu dire et dénoncer de notre société patriarcale violente à l'égard des femmes, mais j'ai trouvé sa proposition littéraire maladroite. Là où elle vise juste, c'est avec le personnage très inquiétant de l'adolescent Basile ( sous-exploité ), éduqué à la violence, avide d'en découdre et de tuer. Et puis il y a l'étonnante scène finale qui veut décrire le changement qui est en train de s'opérer dans les mentalités. Cette scène pourrait être totalement grotesque. Etonnamment, même si elle n'est pas très bien amenée dans le récit, elle m'a plue car elle a réveillée mon intérêt sans me faire lever les yeux en l'air, le conte devenant alors cruel avec sa dimension surnaturelle audacieuse.



Lu dans le cadre de la sélection 2023 des 68 Premières fois
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