Citations de Mons Kallentoft (213)
Le bureau est désert . Il se rend directement à la machine à café . Il sélectionne d'abord un expresso . Ensuite, un café noir ordinaire, extra-fort . Le tout dans la même tasse .
Il espère que cela suffira à le maintenir éveillé.
Zack examine le comprimé. Lisse, rond, avec une tête de Bambi imprimée sur une face. De la drogue, pense-t-il aussitôt. Avec un design pour séduire les jeunes.
Le chagrin se vit toujours différemment d'une personne à l' autre.
Putain de merde .
Si Dieu existe vraiment , alors Il n'est pas ici.
Zack reste tétanisé. Ilne comprend pas ce qu’ila sous les yeux. On dirait qu’il contemple l’œuvre surréaliste d’un artiste illuminé qui aurait déversé des litres de peinture rouge sur son tableau. Les pires toiles de Francis Bacon devenues réalité. Les rayons du soleil filtrent dans la pièce, renforçant la sensation d’étrangeté. »
Les professeurs savent souvent des choses sur leurs élèves que les parents ignorent.
(…) Niklas a lu à tous ses enfants, l'histoire d'u monstre qui détruit tout sur son passage , jusqu'au jour où il tombe sur une petite fille qui lui tend un bouquet de fleurs des champs. La surprise du monstre est illustrée par un dessin aux couleurs pastel avec une légende que Niklas connaît par cœur depuis le temps :
" Car il est prouvé que le bien peut chasser le mal."
Il y a quelque chose de plaisant à être suspendu là-haut.
La vue est splendide et mon corps gelé se balance agréablement au gré du vent. Je peux laisser voguer mes pensées dans toutes les directions. Ici règne un calme que je n'ai jamais connu auparavant et que je n'imaginais même pas pouvoir exister.Ma voix a changé, mon regard aussi. Je suis devenu la personne que je voulais être.
Rien à dire contre le cynisme, en fait ; mais contre les préjugés, si. Il peut très bien s'en passer. Tout le monde a son côté sombre, peu importe son origine ou sa couleur de peau.
Pour le quinzième jour d'affilée, le thermomètre s'est maintenu en dessous de moins dix degré et, dans la Sveavägen, quelqu'un a brisé les vitres de deux agences de voyage, sans rien voler. Pour la seule satisfaction de déchirer les affiches de plages ensoleillées avec des familles souriantes et bronzées.
Lire est un hobby infiniment plus intéressant que toutes sortes de choses qu’une fille de quatorze ans peut inventer.
(Points, p.16)
Il regarde autour de lui, essaie d'identifier les vendeurs . En général, ils sont assez facile à repérer . Toujours plus sur la réserve que les autres . Attentifs à leur environnement et aux signaux discrets de leurs clients potentiels. Des hommes d'affaire avec une piste de danse comme bureau .
Cela fait presque cinq mois qu'il est abstinent. Il a fêté les cent jours au début de mai. Avec Abdula, même si ça peut paraître surprenant. (…)
Le policier et le dealer.
Des bâtiments ternes défilent , aussi comprimés les uns contre les autres que les danseurs sur la piste de la discothèque. Semblables à l'immeuble dans lequel il a lui-même grandi . Des lieux anonymes . Gris . Pour ceux qui n'ont pas leur place dans la société .
Ceux qu'il faut bien loger quelque part .
Mais le plus à l'écart possible.
Bambi est au départ un conte autrichien sur un petit chevreuil qui vit des aventures. C'est la version Disney qui a transformé Bambi en cerf de Virginie.
Elle pense tout à coup qu’elle a déjà vu ce regard sur de nombreuses personnes assassinées. Tout revient à l’origine lorsque l’on se retrouve face à la mort. On revient à l’état de nouveau-né, apeuré, affamé, mais capable de s’étonner.
C’est ce qu’elle fait toujours lorsqu’elle est confrontée à de telles scènes. elle s’échappe en pensée, se souvient d’articles qu’elle a lus et tente de rapprocher ce qu’elle voit de la théorie.
Les yeux.
Elle y distingue avant tout de la colère.
Les pauvres, les fous, les immigrés, les handicapés. Tout le monde se fiche d'eux. Sauf quand il s'agit de se prouver à quel point sa propre vie est normale. Et qui sommes-nous pour juger la vie des autres ?
Comment peut-on faire ça à un enfant ?
Et si tous nos actes n'avaient aucun sens?
Le temps n’épargne rien, ni personne.
Dans la voiture, l’horloge du tableau de bord indique onze heures et le bulletin d’informations commence au moment où Zeke et Malin s’engagent sur Rydvägen. En longeant le vieux cimetière, Malin a l’impression que les arbres essayent d’attirer son attention. Leurs fleurs blanches se balancent dans le vent et, malgré tous leurs efforts pour s’accrocher, finiront par s’envoler.
Nul n’échappe à son destin.
Elle est bien placée pour le savoir.
Depuis qu’elle avait arrêté de boire, elle avait remarqué que son intuition, ce que d’autres qualifieraient peut-être de visions, s’était renforcée. Elle se manifestait souvent sous forme de rêves. Comme si le manque d’alcool la rendait plus réceptive.
Cela ne l’effrayait nullement.