Quand la vieille femme eut fini son histoire en racontant la mort du sorcier, tous s'écrièrent que c'était bien fait pour lui. Tous, sauf une petite fille dont les yeux étaient emplis de larmes. La vieille femme dit aux enfants que l'heure était venue pour eux d'aller dormir, mais elle garda la fillette près d'elle. Elle prit ses mains dans les siennes et lui dit doucement :
- Toi qui a compris et qui possèdes déjà tant de sagesse, garde cette histoire en toi pour toujours. Tu seras la mémoire de cette tribu car, hélas, les hommes oublient très vite ce que jamais ils ne devraient oublier.
Seul mon chat me voyait. Mon père l'appelait : Ratichon, ce qui n'est pas très beau pour un chat, ma mère l'appelait Noiraud et moi : Tchatchatcha. Il répondait aux trois noms, ou plutôt il ne répondait pas : les chats répondent quand ils veulent et quand il voulait c'était toujours à l'heure des repas. (p.41)
Mourir pour Camille était tout de même mieux que mourir parce que Camille était mort. (p.103)
Grand-mère Rosetta disait à grand-père Pietro que prier ne pouvait pas faire de mal et que s'il était libre de ne pas croire, elle l'était de croire. (p.55)
Le désespoir, quand on est enfant, ça fait au moins aussi mal que quand on est grand, si ce n'est pas pire encore. (p.60)
Au moment d'aborder vraiment les faits, je crains tout autant de me souvenir que de ne pas savoir raconter. (p.66)