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Critiques de Nickolas Butler (298)
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Le Petit-Fils

Le petit-fils relate une histoire de famille auprès de Lyle, son épouse Peg, leur fille adoptive Shilow et surtout leur petit-fils, Isaac. Lyle est un grand-père attachant qui montre une grande tendresse pour Isaac, un enfant de cinq ans d’une grande intelligence et sensibilité. Un enfant possédant un don de magnétiseur qui obsède le gourou de l’église et effraie quelque peu Lyle.



Shilow va se montrer de plus en plus proche de l’église, sa foi s’apparentant à un dogme aussi sensible que dangereux, éloignant Lyle, athée, de son petit-fils. Autant j’ai apprécié Lyle pour sa grande gentillesse autant cette Shilow m’a horripilée par ses travers bornés et dénués d’humanité.



Nickolas Butler possède indéniablement une très jolie plume. Son roman respire le bon air et dévoile surtout les dérives des religions sur la santé de leurs fidèles. Inspiré d’une histoire vraie, ce roman est agréable même si selon moi, il souffre de quelques longueurs. On suit davantage Lyle dans son quotidien plutôt que le petit-fils en question qui m’a semblé trop peu présent ici. Ce roman fourmille de détails et de descriptions somme toute assez banals éloignés de son sujet de fond. Un roman que je ne regrette néanmoins pas d’avoir lu car la plume est berçante et douce.
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Le Petit-Fils

Lyle et Peg sont ravis lorsque leur fille adoptive Shiloh et leur petit-fils Isaac viennent s’installer chez eux, dans le Wisconsin. Ils ne tardent pas à découvrir que la jeune femme est sous l’emprise d’une secte religieuse, qui croit notamment au pouvoir de guérison par la prière. Ils vont vite se sentir impuissants à protéger leur petit-fils, même lorsque celui-ci se retrouvera en grand danger.





Inspiré d’une histoire vraie survenue dans le Wisconsin en 2008, le récit expose avec justesse le drame vécu par les proches des victimes de sectes, tant il est difficile d’aider qui que ce soit contre son gré. Amenés par amour à d’impossibles compromis par peur de voir se rompre le lien avec Shiloh et Isaac, Lyle et Peg vont malgré tout se heurter avec désespoir à un mur insupportablement infranchissable.





Au-delà du drame qui en constitue le thème central, ce roman explore aussi avec sensibilité le quotidien d’un couple vieillissant, ses tentatives pour éviter la confrontation familiale, ses efforts pour repousser l’inéluctable : la rupture avec leur fille, mais aussi la maladie du meilleur ami de Lyle, le gel des arbres fruitiers en fleurs dans le verger qui tient tant au coeur du vieil homme. Autant de combats, de doutes et de deuils qui font peu à peu s’effriter le monde autour de Lyle et Peg, dans une progressive perte de contrôle qui préfigure l’ombre de leur propre fin.





Malgré la gravité des sujets évoqués, l’auteur a su préserver la légèreté de la lecture et éviter le piège du mélodrame, nous offrant avec justesse et sans parti-pris un extrait de vie d’une grande crédibilité.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Des hommes de peu de foi

" Toujours prêt " cette petite phrase résonne dans la tête de Nelson comme une petite musique depuis l'âge de huit ans. Une fois par an Nelson par avec son père au camp scout de Chippewa dirigé par Wilbur un vieil homme attaché aux idéaux scout.

Nelson a deux passions, son clairon c'est d'ailleurs son surnom dans le camp, et les cartes de base-ball. Son seul regret c'est d'être seul, sans véritable amis, sauf peut-être Jonathan. Le scoutisme chez la famille de Nelson ou de Jonathan est un héritage père fils, un passage de flambeau obligé.

Nickolas Butler dans son roman " Des hommes de peu de foi "nous fait découvrir un monde particulier avec ces codes d'honneurs le scoutisme.

On va suivre la vie du petit Nelson, le souffre douleur du camp Chippewa, on va le voir grandir et s'affirmer et même devenir un héros.

Dans ce roman d'autres personnages comme Jonathan, Trevor ou Rachel vont se greffer à l'histoire et graviter autour de Nelson. Je n'en dirais pas plus sur cette histoire, par contre je peux vous dire que Nickolas Butler a su me toucher par son écriture, une certaine douceur dans le ton. Croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer.

Bon je vous laisse les ami(e)s comme dirait Hugo, j'apprends les nœuds marins, et allumer un feu sans m'asphyxier et j'ai cour de clairon.
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Le Petit-Fils

Après trente ans employé dans un modeste commerce d'électroménager et dépannage de sa petite ville de Redford dans le Wisconsin, Lyle est maintenant l'unique salarié d'un petit verger. Une occupation satisfaisante pour le paisible vieil homme à la retraite amoureux de la nature. Et un nouveau sens donné à sa vie en plus de son affection pour ses amis, de son amour pour sa femme sa fille et surtout Isaac, son petit-fils. Mais Isaac tombe malade, et la fille de Lyle pense que la faute vient du peu de foi de son père. Déjà marqué par un drame au début de son mariage, pour Lyle c'est un nouveau coup du sort presque insurmontable...



La peur de la faire fuir, voilà ce qui a empêché Lyle de s'opposer à sa fille quand elle s'est fourvoyée dans une secte. Peg et lui s'étaient même résignés à assister à des célébrations dans son « église » pour ne pas contrarier Shiloh. Mais si Lyle s'est tu, comme Peg il souffrait de cette situation. Comme lorsque leur fille ne leur avait plus donné de nouvelles pendant des années ou qu'enceinte et seule elle leur avait demandé de l'aide mais refusait de parler du père de l'enfant. Et Lyle se demandait : « Comment est-il possible d'être en désaccord avec quelqu'un que l'on aime aussi éperdument ? »



Avec un sens profond de la psychologie, et une formidable capacité à décrire les petits riens d'une vie ou la beauté d'un paysage, Nickolas Butler nous embarque dans une histoire authentique d'amour familial piétiné par une dérive sectaire. Une histoire apte à toucher tous ceux qui un jour ont mis leurs convictions de côté par amour de leurs enfants et par crainte de les voir s'éloigner.



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Le Petit-Fils

Dès que j'ai vu ce titre en bonne place sur l'étalage de ma librairie, mon bras s'est détendu " à l'insu de mon plein gré " et , sans même avoir pris le temps de lire la quatrième, c'était " emballé "....Le titre , à lui seul , avait eu le don de séduire l'heureux papy que je suis ...D'ailleurs , mon petit - fils , il est près de moi , en vacances et ses parents ...au travail .....

Isaac , lui , il reste chez ses grands parents Lyle et Peg jusqu'à ce que sa maman décide de déménager et de l'emmener avec elle ....Choc pour l'enfant et ses grands- parents , bien entendu , mais ...c'est la vie , d'autant que sa maman semble en passe de lui assurer un bel avenir ...

Alors , loin de suivre Isaac , c'est avec Lyle que nous allons traverser ce qu'on peut qualifier de moments douloureux , inquiétants pour des grands - parents qui aspirent , comme tout un chacun , aux plaisirs des ultimes années d'une vie bien remplie et parfois douloureuse. Hélas, les ruptures définitives mais inéluctables avec les amis , les aléas de la météo et l'angoisse de l'absence d'Isaac vont venir perturber un chemin qui se couvre de ronces , d'épines, qui perd l'aspect fleuri entraperçu.....

C'est curieusement , du reste , l'absence d'Isaac qui va faire de Lyle et ses amis les " héros " de ce roman . Les personnages sont peu nombreux mais certains , vous les reconnaîtrez facilement , sont sublimes de charisme , d'amour , d'humanisme , franchement inoubliables d'abnégation face aux épreuves dramatiquement pénibles qu'ils doivent affronter .

Oui , ce roman m'a ému , m'a touché, je sais dire pourquoi , bien sûr, mais un pourquoi que je préfère garder pour moi , si vous le voulez bien . C'est un beau , un très beau texte remarquablement écrit , empreint d'une dignité admirable . Un texte qui ne laisse pas indifférent et soulève un problème ( un fléau ? ) contre lequel il est bien difficile de lutter .

Ne vous attendez pas à retrouver le grand - père de " Jean- Christophe " de Romain Rolland , Michel Simon avec " l'enfant " ou Jean Gabin dans " la horse " pas plus que vous n'apprendrez pas " l'art d'être grand - père " , de Hugo , mais considérez d'ores et déjà que Lyle et Peg ne feront " pas tâche " parmi tous ces admirables grands - parents de la littérature ...ni dans vos mémoires, encore moins dans vos coeurs ....

Un livre plein de sensibilité mais ...sans pathos . Rare .





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La Maison dans les nuages

J'ai passé les derniers jours, la tête dans les nuages, et ce n'est pas parce que j'ai pris l'avion. Non J'ai participé avec les trois associés de True Triangle Construction, Bart, Cole et Teddy, à une aventure intense ; terminer la maison dans les nuages, dans un délai fou, moins de quatre mois, pour le matin de Noël.



Elle est belle, cette maison, magnifique, dans un site grandiose, logée dans la montagne près de Jackson, mais la quantité de travail restant est colossale, et le Wyoming n'est pas réputé pour ses conditions climatiques tempérées au fur et à mesure que l'automne s'avance. Et d'ailleurs, que s'est-il passé avec la première entreprise qui a mis en place l'ossature de la maison ? Pourquoi ce délai fou, et cette date impérative ? Qui est cette femme riche à millions et que cache cette hâte pour avoir cette maison ?



Dans ce roman, à la tension grandissante, l'auteur nous fait le portait d'une Amérique déchirée, dont le rêve s'est brisé, on ne sait pas trop où ni quand.

« L'Amérique est le meilleur pays du monde, lui disait toujours son père, à condition de ne pas manquer d'argent ».



Jackson, où les touristes fortunés affluent, ôtant aux familles y vivant l'espoir de devenir propriétaires, par l'augmentation des prix des maisons, en est un exemple frappant.

La fracture existe entre une frange de très riches et tous les autres, ceux qui croulent sous les intérêts des prêts étudiants, ceux pour qui un dur labeur ne permet cependant pas de faire des économies, ceux qui ne sont plus les bienvenus parce que trop « bouseux » :

« Pour la première fois, il comprit que cette ville ne voulait pas de gens comme lui et sa famille. Elle ne crachait pas sur leur labeur, mais préférait qu'ils aient l'amabilité d'habiter le plus loin possible, hors de vue. Ou, encore mieux, qu'ils s'exercent à devenir complètement invisibles. »



Alors quand Gretchen leur propose une très grosse prime, grosse pour eux, manifestement pas pour elle vu l'argent qu'elle engloutit dans cette maison, les trois associés acceptent, prêts à vendre leur âme au diable. Ils sont conscients de la presque impossibilité de tenir les délais, mais vont y aller quand même, travaillant sans relâche, allant jusqu'au bout de leurs forces, succombant pour certains aux paradis artificiels, jusqu'au jour où …



On sait très vite qu'un drame se produira. On est comme tous ceux qui l'approchent sous l'emprise de cette maison, qui exerce un attrait irrésistible et enchaine dans ses filets de plus en plus les trois associés. Ils sont fiers de ce qu'ils font, ce n'est plus seulement l'argent qui est en jeu, mais leur statut d'artisans compétents et auxquels on peut faire confiance. Et Gretchen parait bien hautaine, bien dénuée de sentiments quand elle est confrontée à eux.



Et pourtant, tout n'est pas si simple. L'auteur sait déjouer les pièges tentants de s'en tenir aux stéréotypes, et Gretchen n'est pas seulement l'avocate impitoyable, bourrée de fric. J'ai été émue de découvrir les raisons de son insistance à voir un point précis dans la montagne, de sa cuisine, un point où Teddy distinguera quelques reflets.



Un livre prenant, où l'auteur excelle autant à décrire les hommes que la nature imposante, dans cette région, qui parfois impose ses règles. Un livre où beaucoup vont laisser des plumes. Un livre où les personnages deviennent de plus en plus réels à nos yeux, évoluent en mieux ou en pire.

Un livre que j'ai très bien digéré ;-)

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La Maison dans les nuages

Depuis « Retour à Little Wing », son premier roman paru en 2014, Nickolas Butler construit une œuvre singulière, explorant une Amérique rurale, où ses personnages côtoient une nature encore préservée, tout en affrontant les inégalités cruelles d’un rêve américain qui évoque parfois un cauchemar.



Dans ce nouvel opus, Cole, Bart et Teddy, trois trentenaires liés par une amitié indéfectible, sont associés d’une petite entreprise de construction à Jackson, dans le Wyoming. Une belle inconnue fortunée prend contact avec Cole pour leur proposer de terminer de bâtir une sublime maison au cœur des montagnes voisines, un diamant brut serti dans l’écrin d’une nature indomptée.



L’avocate californienne offre à « True Triangle Construction » une rémunération généreuse assortie d’un bonus de 150 000 $ par associé, à la condition expresse que les travaux soient finis pour le 25 décembre. Une date butoir qui ne laisse que quatre mois pour mener à bien un chantier ambitieux, situé en pleine nature, tandis que l’hiver glacial du Wyoming approche à grands pas.



Bart, célibataire connu pour son appétence suspecte pour la meth, est dubitatif. Cole, en instance de divorce, n’est pas insensible au charme froid de Gretchen, la riche avocate de la côte ouest. Il entrevoit surtout une occasion unique pour leur petite entreprise de cesser de se disperser, de petits chantiers en constructions sans envergure. Pour Teddy, marié et père de quatre petites filles, cette proposition ressemble à un cadeau tombé du ciel, susceptible d’assurer un avenir radieux à sa famille.



Les trois hommes savent qu’ils vont devoir travailler nuit et jour pendant quatre mois pour avoir une chance de finir le projet à temps et connaissent les risques. Et pourtant. Il y a l’appât du gain bien sûr. Mais pas seulement. Les trois hommes sont tombés sous le charme du lieu magique où la construction a débuté. Ils ont surtout une forme d’ambition chevillée au corps, celle de mener enfin à bien une réalisation qui sorte du lot, une demeure stupéfiante utilisant les matériaux les plus nobles, qui pourrait servir de référence et propulser « True Triangle » dans une autre dimension.



Au cœur d’une montagne à la beauté sauvage, où il n’est pas rare de croiser un orignal ou un ours, les trois amis vont se lancer dans un projet improbable. Quatre mois pour tenter de finir à temps « la maison dans les nuages ». Quatre mois au cours desquels ils iront au bout de leurs forces et même au-delà. Quatre mois qui changeront à tout jamais le cours de leurs vies.



« Sa vocation, comprenait-il mieux désormais, restait exactement la même que quand il était employé sur les pistes de ski ou dans un bar : il travaillait dans le secteur visant à satisfaire le dixième supérieur d’un pour cent de la population. C’était aussi simple que ça. »



En construisant une intrigue où une avocate dont le patrimoine se compte en dizaine de millions engage trois jeunes entrepreneurs, l’auteur examine l’envers du décor du rêve américain : le creusement sans fin des inégalités entre une ploutocratie à la fortune indécente et des travailleurs durs au mal qui peinent à boucler leurs fins de mois.



Cette caste d’ultrariches évoque une aristocratie d’un autre temps qui n’hésite pas à imposer les conditions les plus folles à une classe moyenne qui n’a pas les moyens de refuser l’argent sonnant et trébuchant qui lui est proposé.



Le contrat conclu entre Gretchen et « True Triangle » évoque un pacte faustien, qui conduit les trois hommes à tenter le tout pour le tout, au risque de perdre leur âme, pour une somme d’argent dérisoire comparée à la fortune de leur donneuse d’ordre.



« Même la ville était un mirage : elle donnait l’illusion d’incarner ce qui avait jadis été possible en Amérique au lieu de s’afficher sous ses traits véritables : un terrain de jeu exclusif pour les plus riches de la planète des riches. »



La munificence de la demeure que fait construire Gretchen, cette pyramide des temps modernes, ce lieu magique où « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » n’est pas le seul fruit du billet vert. Son éclat doit avant tout à la sueur, au sang et aux larmes versés jours et nuits par les travailleurs qui se sont succédé sur un chantier démesuré. Une débauche d’efforts, une prise de risques insensée et parfois tragique. Et pour quoi ? Un édifice somptuaire destiné à une seule personne, sans compagnon, ni enfant. Une riche avocate, qui n’a jamais compté ses heures facturées à des tarifs indécents, tout en rêvant d’un lieu qui comblerait enfin son désir d’absolu.



Nickolas Butler réussit la prouesse de maintenir une tension narrative constante, en construisant une intrigue où le suspense va crescendo. Il parvient à faire évoluer ses trois personnages qui prennent de l’épaisseur ou se perdent dans l’enfer de la meth consommée pour tenter de tenir les délais absurdes imposés par Gretchen.



Nickolas Butler nous offre surtout un roman en forme de réflexion sur le creusement sans fin des inégalités, qui signe la fin du rêve américain, sur l’avènement d’une ploutocratie qui dicte sans vergogne ses conditions aux travailleurs d’une certaine Amérique, qui n’ont d’autre choix que d’accepter l’argent qui leur est proposé. L’auteur nous rappelle la force de frappe de la Littérature, qui permet, au-delà de l’histoire qu’elle conte à son lecteur, de nommer la menace qui pèse chaque jour davantage sur la pierre angulaire de la société américaine : la liberté.



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Retour à Little Wing

Ils se connaissent depuis l'enfance. Ils ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes bancs d'école. Ils ont vécu tant de choses ensemble que tous étaient certains que leur amitié, qu'ils considéraient indéfectible, allait perdurer malgré les années et les choix de chacun. Pourtant, jeunes adultes, leurs chemins se sont peu à peu détournés, voire séparés parfois. Certains sont partis, d'autres revenus ou encore restés. Les noces de Kip, qui se tiendront en octobre, vont de nouveau les réunir. Le jeune homme, après 9 ans comme courtier à la bourse de marchandises de Chicago, vient tout juste de se réinstaller à Little Wing, où il a acheté l'ancienne fabrique du centre-ville pour y monter une affaire. Il retrouve ainsi Hank, qui a repris l'exploitation de son père, marié à Beth et père de deux enfants. Ainsi que Ronny, une ancienne star de rodéo, dont les abus d'alcool l'ont quelque peu diminué suite à une mauvaise chute. Il n'oublie pas d'inviter surtout Lee, devenue une rock star adulée dans le monde entier, qui ne manque pas, entre deux tournées de revenir se ressourcer à Little Wing et revoir ses potes. Mais l'amitié est-elle vraiment à toute épreuve lorsque chacun change et mûrit, lorsque des promesses n'ont pas été tenues, lorsque la jalousie s'invite ?



Les liens de l'enfance et de l'adolescence peuvent-ils durer dès lors que des détours se font, que des chemins se séparent, que des rêves se réalisent et d'autres non ? Si leur amitié leur semblait naturelle, d'une évidence même, Hank, Kip, Ronny et Lee, aujourd'hui devenus adultes, vont, bien malgré eux, se rendre compte qu'il n'en est rien. D'autant que certaines révélations vont remettre en cause cette solidarité et confiance mutuelle. Ils seront ainsi quatre, auxquels s'ajoute l'épouse de Hank, Beth, à prendre tour à tour la parole pour décrire aussi bien le présent que dépeindre quelques événements du passé. Chacun, avec ses ressentis et émotions, ses faiblesses et ses forces, se dévoile, se met à nu. Ainsi, l'on devine, peu à peu, la nature et la force qui les unit les uns aux autres. Donnant vie et corps à tous ses personnages, si tendrement et profondément dépeints, Nickolas Butler a su les rendre très attachants, même Kip, finalement, pourtant peu avenant au cours des premiers chapitres. Si les hommes ont la part belle, l'auteur a su les entourer d'une galerie de femmes, tantôt fortes, tantôt paumées. Ce roman choral, empreint d'une nostalgie apaisante, parfois d'une certaine mélancolie, possède un charme indéniable et une sensibilité à fleur de peau tant l'auteur, de sa plume délicate, parfois pudique, a su installer une ambiance délectable.

C'est avec une petite pointe de regrets que l'on quitte Little Wing...
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Le Petit-Fils





Lyle, à la retraite, a trouvé un petit job : il s’occupe du verger d’un couple plus âgé qui vit simplement, chichement, car Otis est plus radin qu’économe, mais ils ont connu la grande récession alors on comprend mieux. Ce contact avec la nature fait un bien fou à Lyle, car il vit en harmonie avec les saisons.



Il est marié à Peg depuis de longues années et les épreuves en ont fait un couple solide : ils ont perdu leur fils, âgé de neuf mois, ce qui aurait pu les détruire mais ils ont adopté Shiloh, dont la mère, adolescente, a accouché dans les toilettes, et leur a confié le bébé à l’adoption…



Shiloh a été choyée par ses parents qui l’aiment énormément, y compris quand elle dérape à l’adolescence. Ils pardonnent tout. Elle a eu un enfant Isaac, de père inconnu et tous les deux sont revenus vivre dans la maison de Lyle.



Mais, un malaise règne : Shiloh s’est entichée de Steven, un « pasteur » qui dirige une église qui s’apparente plus à une secte qu’à une église en fait, avec des prêches qui durent des heures, des chants, un endoctrinement pour faire simple.



Lyle fréquente le dimanche l’église luthérienne dont le pasteur est son ami Charlie, avec lequel il peut discuter de ses doutes : depuis la mort de son fils, il a perdu la foi, est rempli de doutes mais va à la messe quand même.



C’est un homme plein de qualités qui s’occupe de son ami Hoot, qui est malade, alors qu’il fume depuis l’âge de neuf ans et absorbe beaucoup de bière. Il aide Otis à ramasser et livrer ses pommes, est toujours disponible pour tout le monde.



Isaac tombe malade, alors qu’il est chez ses grands-parents et à l’hôpital on diagnostique un diabète. Mais Shiloh refuse de le soigner, seule la prière va le guérir, et c’est de la faute de Lyle, suppôt de Satan qu’Isaac est malade !!!



Ce roman est basé sur une histoire vraie, une petite fille morte, faute de soins appropriés, et Nickolas Butler, décrit très bien l’impuissance des parents qui voient leur fille sous emprise, tentant par tous les moyens de ne pas être exclus, coupés de leur petit-fils, tentant à tout prix d’empêcher le pire d’arriver, même s’il faut pour cela aller assister aux grand-messes de la communauté…



Il parle aussi du deuil, du chagrin causé par la perte d’un enfant, de l’amour que Lyle éprouve pour Shiloh alors qu’elle est odieuse avec lui.



J’ai beaucoup aimé ce roman, les réflexions de l’auteur sur la maladie, la mort, l’amour dans le couple et l’amour paternel, mais aussi, sur l’altruisme et l’amitié et tout ce que l’on peut faire pour ceux qu’on aime. La réflexion sur la foi est très intéressante également. Quel décalage entre ce grand-père bienveillant et le pasteur autoproclamé (ou presque) de la congrégation qui ne pense qu’à asseoir son pouvoir et à l’argent…



C’est le premier roman de Nickolas Butler que je lis, j’ai découvert l’engouement sur Babelio pour ses précédents ouvrages, et les critiques élogieuses dans l’ensemble pour celui-ci.



Un immense merci à NetGalley et aux Éditions Stock qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur que je vais suivre de près désormais.



#Lepetitfils #NetGalleyFrance
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Des hommes de peu de foi

Coup de cœur ! ● 1962. Le jeune Nelson Doughty est scout depuis qu’il a huit ans. Tous les ans il va avec son père Clete au camp de Chippewa dans le Wisconsin. Le camp est dirigé par Wilbur Whiteside, un vieux monsieur plein de vertu et qui tente de l’enseigner aux jeunes gens. Nelson est sensible à cet enseignement et s’applique à obtenir les insignes des scouts pour finir « Eagle », la consécration suprême. Pourtant, son père ne lui montre pas beaucoup d’affection, et le bat même parfois, comme il bat sa femme notamment lorsqu’elle essaie de s’interposer. Au camp, Nelson sonne le clairon tous les matins, un instrument qu’il tient de son grand-père, qui l’a lui-même utilisé pendant la guerre de 14 ; il n’a pas d’amis, en dehors peut-être de Jonathan Quick, et est l’objet de mauvais traitements de la part de ses condisciples. ● Le roman est divisé en trois parties auxquelles s’ajoute un épilogue ; si la première se passe en 1962, la deuxième se déroule en 1996 et la troisième en 2019, nous permettant de suivre les familles des personnages sur trois générations. ● J’ai adoré tous les romans que j’ai lus de Nickolas Butler, La Maison dans les nuages, Le Petit-fils, Retour à Little Wing, et celui-ci ne fait pas exception : quel beau texte ! On a envie de le lire d’une traite, on ne peut pas le lâcher ! ● Les personnages, décrits de façon approfondie, sont extrêmement attachants, et la structure du roman nous permet de les voir grandir puis vieillir, de même qu’elle permet de voir les Etats-Unis changer, et pas pour le meilleur. ● Mais ce que j’aime par-dessus tout chez cet auteur, c’est son goût pour la nuance. Rien n’est manichéen alors que tout pourrait l’être dans ses histoires. ● Je lis dans d’autres critiques que ses idées seraient conservatrices. Pourtant dans la dernière partie il y a bien une réelle dénonciation du trumpisme et du républicanisme dans sa version actuelle (aux Etats-Unis bien sûr). Je ne sache pas que le goût pour la vertu soit spécifiquement de droite : la gauche ne peut-elle pas aspirer à la vertu ? En fait l’auteur a le tact et l’intelligence d’échapper à ses classifications sommaires et il est dommage de ne pas le voir. ● Son refus des extrêmes ne se constate-t-il pas dans un passage comme : « une ambiance propice aux ondes malveillantes semble envahir l’Amérique actuelle. Les citoyens s’indignent hâtivement à tout propos, se réfugient dans une attitude défensive archaïque et critiquent les arguments des uns et des autres plutôt que de chercher un terrain de compromis, à défaut d’un terrain d’entente. » ● J’aime aussi son style très agréable, avec de très belles descriptions de la nature, des fulgurances poétiques. ● C’est un auteur d’une grande sensibilité qui fait preuve de tendresse envers ses personnages et sait passionner le lecteur avec des histoires magnifiques qui brassent des grands thèmes comme l’amitié, l’honnêteté, la transmission, l’humanisme, l’héroïsme… ● C’est un magnifique roman et je ne saurais trop vous conseiller de lire les livres de Nickolas Butler.

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La Maison dans les nuages

« C’est un putain de monument à la cupidité, et c’est nous qui l’avons bâti . » ● Cole, Bart et Teddy sont trois amis d'enfance qui se sont associés dans une société de construction à Jackson, une petite ville très opulente du Wyoming. Un jour, ils sont contactés par Gretchen Connors, une avocate très riche de San Francisco, qui veut leur confier un chantier immense : une maison grandiose au milieu de quatre cents hectares de terres, entourée de montagnes, avec une rivière et une source chaude permettant l'existence d'une piscine naturelle. Leur société est habituée à des chantiers beaucoup plus modestes, comme la réfection d'un garage ou d'une toiture, et ils se demandent s'ils doivent accepter, d'autant plus que les délais sont extrêmement courts, leur rémunération possiblement stratosphérique étant directement fonction de la tenue de ces délais. Ce chantier sera-t-il une consécration ? Les sacrifices pour réussir leur mission ne seront-ils pas excessifs par rapport au gain qu'ils pourront en retirer ? Est-ce un « pacte maudit » ? ● le sujet est original et son traitement permet de faire le point sur le rêve américain ; l'avidité des personnages, aussi bien celle de Gretchen que celle des trois compères, mène à de terribles problèmes (je ne veux pas trop en dire…). ● Les personnages sont complexes et leur psychologie développée ; s'il y a bien la confrontation d'une Amérique d'en haut et d'une Amérique d'en bas, l'auteur en évite un traitement manichéen. ● Si le début est un peu lent, la suite ne manque pas de rythme et on est surpris des rebondissements que Nickolas Butler a pu trouver dans l'histoire de la construction d'une maison, quel talent de conteur ! Il sait nous tenir en haleine. ● La maison semble parfois plus relever du rêve que de la réalité tant l'édifice est sublime (d'où le titre en français, celui en anglais étant Godspeed) ; c'est la maison de tous les superlatifs et Gretchen utilise la quasi-totalité de son immense fortune pour la bâtir. La nature autour aussi fait l'objet de belles descriptions. ● Je n'avais jamais lu de livres de Nickolas Butler, mais je vais sans nul doute en lire d'autres, et je recommande chaudement cette Maison dans les nuages.
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Le Petit-Fils

À Redford, dans le Wisconsin, Lyle mène une retraite paisible auprès de sa femme, Peg. Une retraite rythmée par ses visites chez son vieil ami, Hoot, son travail dans le verger Sourdough et ses promenades avec son petit-fils, Isaac, un gamin rayonnant, curieux et plein de vie. Leur fille, Shiloh, adoptée trois ans après le décès de leur fils, Peter, qui n'avait alors que neuf mois, est revenue s'installer chez eux, le temps de préparer son avenir. Croyante pratiquante, une église installée près de La Crosse vient de l'engager comme secrétaire. Ce n'est que lorsque Lyle rencontre le pasteur évangélique, Steven, qu'il se rend compte que Shiloh est sous son emprise et semble même amoureuse. Désormais voulant devenir indépendante, la jeune femme quitte la maison familiale, au grand dam de Lyle qui voit s'éloigner son petit-fils...



Lyle et Peg sont un couple solide qui a réussi à faire face à un terrible drame. Leur fille adoptive, Shiloh, a comblé la perte de leur fils et leur petit-fils, Isaac, est un enfant choyé et adoré. Si Lyle aime passer du temps avec lui, l'installation de sa fille à La Crosse et son engagement auprès du pasteur vont, immanquablement, l'en éloigner. Au-delà de ça, Lyle s'inquiète surtout de l'aura charismatique du pasteur et de son éventuelle mauvaise influence sur Shiloh. D'autant que les bondieuseries, Lyle en est revenu. Une situation qui va le faire souffrir, ainsi que Peg, et qui va le contraindre à adopter de nouvelles positions, à accepter les décisions de sa fille. Avec tendresse et profondeur, Nickolas Butler évoque la complexité des relations familiales, le deuil, l'amitié (celle entre Hoot et Lyle est magnifique), la maladie mais aussi les dérives sectaires. Les personnages sont tous bien dépeints, que ce soit Lyle, un homme extrêmement attachant de par sa bonté, sa bienveillance et son empathie, Peg, plus discrète mais qui tient un rôle essentiel, Hoot, le meilleur ami qui devra surmonter une terrible épreuve, Charlie, le pasteur de Saint-Olaf empreint de sagesse, Isaac, un gamin touchant ou encore Shiloh à qui l'on s'attache moins. Un roman délicat, empreint d'amour mais aussi parfois de mélancolie.



Pour ce roman, Nickolas Butler s'est inspiré d'un terrible fait divers survenu dans le Wisconsin. Kara, âgée de 11 ans, décéda d'un diabète juvénile, non dépisté, et encore moins soigné, ses parents croyant en la force de leurs prières.



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Le Petit-Fils

Lyle est marié à Peg, tous deux sont sexagénaires et habitent à Redford, dans le Wisconsin (une petite ville fictive entre Eau Claire et La Crosse). Jeunes, ils ont connu la douleur de perdre leur fils, un bébé de quelques mois. Ils ont eu ensuite le bonheur inespéré de pouvoir adopter une petite fille, Shiloh, dont la mère biologique était une adolescente de quinze ans. Shiloh a à son tour eu un fils, Isaac, un enfant extraordinaire auquel ses grands-parents sont très attachés. Son grand-père lui fait connaître les bonheurs simples de la vie. Tout aurait pu être pour le mieux dans le meilleur des mondes si seulement Shiloh n'avait pas rencontré un prédicateur évangéliste à la tête d'une église qui est une quasi-secte. Celui-ci prétend que le petit Isaac a des dons de guérisseur… ● J'ai commencé l'oeuvre de Nickolas Butler en lisant La Maison dans les nuages, qui m'avait déjà énormément plu. Je n'ai pas été déçu par le Petit-fils, un roman délicat, touchant et spirituellement habité. ● Alors que la thématique aurait pu donner lieu à un roman manichéen, Nickolas Butler sait éviter cet écueil du début à la fin de l'ouvrage. Si les dérives sectaires de la religion sont dénoncées, la religion en tant que telle ne l'est pas, et le roman parle aussi des âmes des personnages. ● La notion de Providence, ou de hasard, est interrogée : « à quoi rimait-il d'enlever un bébé des bras de sa mère ? À quoi rimait-il d'accueillir un enfant dans le monde pour le lui voler quelques mois plus tard ? Pourquoi ? Quel genre de dieu ferait une chose pareille ? Et les seules réponses que Lyle pouvait glaner étaient celles-ci : soit Dieu n'existait pas, soit Dieu était cruel. Il ne pouvait se résoudre à croire en un Dieu aussi cruel. […] Comment se fait-il, avait ruminé Lyle toute la soirée, que ce garçon ait percuté mon camion alors que pendant toute l'heure suivante – peut-être plus, qui sait ? – pas un seul autre véhicule n'avait circulé sur cette route ? Pourquoi leurs chemins s'étaient-ils croisés ? Et comment cette balle, cette balle perdue, avait-elle touché le bon docteur et mis fin à ses jours ? Comment se fait-il que je sois ici ? se demandait Lyle. Qu'est-ce qui m'a fait trouver Peg ? Qu'est-ce qui nous a fait trouver Shiloh ? Et si ce n'était qu'un rêve à grande échelle ? Comment est-il possible que tout cela soit dû au hasard, aux aléas, à un superbe accident cosmique ? Comment ? » ● Les personnages sont tous fouillés et riches, pas seulement le petit Isaac qui est si attachant, et son grand-père, un homme simple mais profondément bon, qui cherche toujours à faire pour le mieux, mais tous, y compris Peg, Shiloh, Hoot, le meilleur ami de Lyle, ou encore Charlie, le pasteur de Saint-Olaf à Redford. Les relations entre les personnages sont également très bien décrites, comme celle qui unit Lyle à Peg, ou l'histoire d'amitié entre Lyle et Hoot, ou encore, bien sûr, l'amour des parents ou des grands-parents pour leur enfant ou petit-enfant : « Être parent, c'est aimer son enfant plus qu'il ne t'aimera jamais ». ● On frémit en pensant que ce roman se fonde sur une histoire vraie qui a eu lieu en 2008. ● C'est là un roman d'une grande délicatesse, magnifique, impossible à lâcher une fois commencé, que j'ai beaucoup aimé et que je conseille très vivement.
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Retour à Little Wing

Nickolas Butler a une façon bien particulière de présenter les personnages non pas par une réplique ou une attitude qui les différencierait mais par leur état d'origine, mettant en exergue la notion d'appartenance, de fidélité à nos origines, même si nous ne démarrons pas tous dans la vie avec les mêmes cartes.



La narration chorale, certainement un peu autobiographique, l'écriture nostalgique et intimiste, savamment construite, créent un effet de complicité instantanée avec le lecteur.



L'auteur américain signe une sorte de recueil d'histoires douce-amère sur le temps qui passe.

L'écriture est simple et sans fioritures et les personnages sont croqués avec humour et ironie.



Il évoque les amitiés, les rivalités, les désillusions, l'attachement aux racines et les liens inébranlables d'une communauté.

Il y a une fluidité quasi cinématographique dans l'orchestration de la narration, alternant séquences intimes, scènes d'actions et moments d'émotion.



Nickolas Butler laisse transparaître librement la tendresse et l'empathie qu'il a pour ses personnages.



L'attachement, l'amitié et le coeur sont en effet leur gilet pare-balles commun contre le temps qui passe, les tragédies et les désillusions de la vie.









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Rendez-vous à Crawfish Creek

Première rencontre avec Nickolas Butler, de plus avec des nouvelles,un genre littéraire dont je raffole....en un seul mot, époustouflant !

Dix histoires, toutes trés différentes les unes des autres, racontant des tranches de vies singulières dans l'Amérique profonde. C'est généralement noir, mais un raie de lumière s'y infiltre toujours, sous forme d'amour, d'amitié, de tendresse, d'empathie , enveloppés d'une fine couche de poésie.

Dès la première nouvelle " Tronçonneuse party", j'ai été emballée par ces personnages qui malgré les revers de la vie, ne baissent jamais les bras. J'ai adoré l'écoterroriste décidé du "Brut aromatique " qui prend en otage le Pdg d'une compagnie de pétrole, un des puits vient de sauter causant morts et marée noire. J'ai été touchée par le grand-père et le petit-fils d' "Un goût de nuage", que la maman a largué. J'ai été impressionnée par la solidarité et l'amitié, même voués à disparaître de "Sven&Lily " et des trois compères des "Morilles"....

Butler décrit magistralement les lieux ( les grandioses paysages du Midwest , l'intérieur d'une maison,d'un bar....), la psychologie des personnages, la tension des événements et ajoute de tout petits détails ( le sourire, la parole d'un enfant, le goût d'une goutte de pluie, l’odeur d'une omelette aux morilles .....) qui font le sel de ces récits que l'alcool, les joints de marijuanas et le feu chauffent à bloc.

Je ne pourrais que recommander ce trés beau recueil, même à celles ou ceux qui n'aiment pas ce genre littéraire, car ici chaque nouvelle pourrait être un court roman tellement elles sont abouties et riches en émotions .

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Retour à Little Wing

Ils sont Hank, Lee, Ronny, Kip, copains d'avant, copains toujours, aux liens amicaux forts de souvenirs d'adolescents dans leur Wisconsin natal.

Little Wing est, et sera toujours leur ville.



Ils sont devenus hommes, aux destinées diverses, en fortune, réussite, gloire et bonheur personnel.



Leurs voix et celles de leurs proches se croisent dans des chapitres qui parlent de fraternité, de loyauté, de rêves et de nostalgie.

Certains recherchent le bonheur d'un passé chargé de promesses ou endurent une vie de futilités et d'occasions ratées, d'autres se retournent sans regret en savourant le bonheur présent quand d'autres encore, sans avenir, "s'emmerdent mortellement".



En accompagnant ces vies d'hommes qui n'arrivent pas se quitter, un sentiment de plénitude ressort à travers les valeurs essentielles d'une existence simple et sereine, dans la tranquillité campagnarde de l'Amérique profonde, éloignée des artifices de la célébrité et de la frénésie citadine.



Un livre qui décortique le sentiment d'appartenance à un lieu et à une enfance, qui évoque la puissance de la fidélité et le mystère de l'amitié.



C'est un premier roman réussi, un peu triste, un peu mélancolique, un peu romantique. Néanmoins, l'atmosphère est y confortable, on s'y sent très bien, on passe un très bon moment, car l'écriture est juste, descriptive, évocatrice de quiétude.

J'ai regretté la chute, un peu improbable, mais l'ensemble est une belle surprise.

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Retour à Little Wing

« Et voilà que j’étais à nouveau de retour. À Little Wing. » ● C’est l’histoire de quatre amis tous nés dans la même petite ville du Wisconsin, Little Wing, à proximité d’Eau Claire. Hank Brown est toujours resté à Little Wing et est agriculteur, il est marié à la belle Beth, née elle aussi dans la petite ville. Leland Sutton, dit Lee, est devenu une célébrité, réussissant de manière fulgurante dans la musique pop. Ronny Taylor a eu un accident et ne peut plus faire de rodéo, sa passion. Enfin, Kipper Cunningham, dit Kip, est trader en matières premières à Chicago. ● Dans ce roman choral, on entend tour à tour les voix de chacun de ces personnages, qui évoquent à la fois le temps présent et celui de leur jeunesse. ● Cette évocation est fortement liée à la petite ville du Midwest avec laquelle ils entretiennent un rapport ambivalent : « Nous étions unis par le sentiment d’être différents de notre milieu et aussi peut-être par un sentiment de supériorité par rapport à l’endroit qui nous avait formés. En même temps, nous en étions épris. Épris d’être les rois d’une petite ville, perchés sur ces tours abandonnées, dominant notre avenir, en quête de quelque chose – du bonheur peut-être, de l’amour, ou de la gloire. » ● C’est une histoire d’amitié et d’amour et aussi une réflexion en action sur la célébrité. ● En effet, une profonde amitié lie les quatre personnages masculins, mais plus particulièrement deux d’entre eux : Hank et Lee. Et pourtant, cette amitié va connaître une déconvenue, née d’une trahison faite des années auparavant. ● C’est aussi une histoire d’amour entre Hank et Beth. ● Enfin, le personnage de Lee fait réfléchir le lecteur sur la célébrité et ses effets sur l’existence de celui qui la connaît et sur son entourage. Et aussi sur la créativité ; Beth dit : « Je suis comme la plupart des gens, c’est-à-dire sans talent. Je ne sais ni chanter, ni danser, ni courir vite, ni écrire des poèmes. En l’écoutant [Lee], comme je le ferais pendant les années à venir lors de ses visites chez Hank et moi, lorsqu’il prendrait place à notre table, je m’étais demandé : ‘Comment c’est pour lui ? Qu’est-ce qu’il voit ? D’où vient toute cette musique ?’ » ● Comme dans les autres romans de Nicolas Butler, les personnages sont riches, complexes et attachants, très intéressants. La forme chorale qu’il a choisie est très bien exploitée, de même que les allers-retours temporels, judicieux et toujours opportuns. Une fois commencé, le roman ne peut se lâcher. ● Cela dit, j’ai un peu moins aimé ce roman que La Maison dans les nuages ou Le Petit-fils ; je trouve qu’ici l’amitié virile est trop appuyée ; je n’ai pas aimé l’épisode du bocal d’œufs et la fin qui manquent de subtilité. Il est vrai que c’était là le premier roman de l’auteur. Et que c’est bien supérieur à bien des romans contemporains.
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Rendez-vous à Crawfish Creek

Absolument savoureuses, ces nouvelles se lisent n'importe où, n'importe quand.



J'ai une petite préférence pour la dégustation à petites doses, histoire de faire durer le plaisir et pouvoir conserver cette petite tranche de vie dans un petit tiroir dans ma tête pendant la journée.

J'en lis une chaque matin en prenant mon petit déjeuner !



Nickolas Butler m'a offert ce moment suspendu où s'opère la magie de la lecture : observer la narration de loin, à l'intérieur d'une bulle et d'être si bien dans cette bulle que l'on oublie qu'il existe un monde à l'extérieur.



On est dedans instantanément, dès les premiers paragraphes, à chaque fois !

Les phrases se frayent un chemin, les mots ondulent et sonnent tellement justes.



Les 10 nouvelles qui composent ce recueil, se déploient dans une langue précise et maîtrisée, parfois les visions sont troublantes et d'autres fois elles sont poétiques et enchantées.



L'auteur américain décrit avec brio ces anti-héros dépassés au fond de l'Amérique profonde.

Les moments-clés sont restitués avec finesse et Butler accentue ce flou dans les sentiments lorsque tout d'un coup nous vies sont sur le point de basculer



Un régal pour l'imagination !





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Le Petit-Fils

Lyle et Peg forment un couple uni, que la vie n’a cependant pas épargné en leur enlevant brutalement un petit garçon de quelques mois.

Quelques années plus tard, le sourire de Siloh, leur fille adoptive, est venu illuminer leur quotidien.



Les années ont passées, Shiloh est maman à son tour, d’un petit Isaac, enfant curieux et attachant qui fait le bonheur de ses grands-parents et surtout celui de Lyle qui aime partager avec son petit-fils des bonheurs simples

.

Ce qui aurait pu être une vie banale et heureuse va tourner au cauchemar lorsque Shiloh s’éprend d’un prédicateur aussi exigeant que manipulateur qui réussit à la convaincre que l’enfant à un don de guérisseur.



Nickolas Butler aborde dans ce magnifique roman un fait de société grave et malheureusement florissant dans l’Amérique profonde. Celui des croyances sectaires et délirantes qui constituent trop souvent une mise en danger de la santé physique et mentale de ses adeptes. Notamment des plus vulnérables, les enfants, tristement victimes de certains illuminés, voire d’escrocs sans scrupules ou de prédateurs.



J’ai aimé découvrir cet auteur qui sait à travers ses personnages nous plonger dans les tréfonds de l’âme humaine, tous sont décrits avec minutie, certains sont admirables par leur courage et leur bienveillance alors que d’autres dévoilent leur noirceur ou leur faiblesse.



« Le petit fils » est un roman poignant, traité avec beaucoup de délicatesse.

Un coup de cœur pour lequel je remercie NetGalley et les Editions Stock.

#Lepetitfils #NetGalleyFrance



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Retour à Little Wing

Dès que j'ai commencé à lire ce roman, j'ai su ; j'ai su que j'aimerai ce livre, que j'aimerai ces hommes, que j'aimerai l'amitié qui les relie, que j'aimerai leur ville et la vie qu'ils y ont construite. L'amitié mise en exergue dès le début avec un des protagonistes fragile, un autre qui prend sa défense lorsque celui qui apparaît comme le moins sympathique des quatre met à mal cette amitié par du dédain, des maladresses. J'ai d'ailleurs pris parti, bien heureuse du retour de boomerang pour l'un des quatre ; pourtant, quelques pages plus tard je réaliserai que j'avais tort car les hommes évoluent et au fil des pages, celui que j'aime le moins regagnera mon estime. Quatre hommes dont le physique, la profession et le mode de vie diffèrent. Pourtant ces quatre là s'aiment, se soutiennent, s'opposent parfois et malgré une ligne de caractère qui semble immuable telle une ligne droite, on assiste à certains moments à des faiblesses, des fautes ou a contrario à une attitude qui s'améliore, à des remords, des remises en question.



Dès les premières pages j'ai redouté la fin car je ne savais pas quelle option l'auteur allait choisir et à trois pages de la fin je n'étais pas sûre de l'issue choisie par l'auteur. Le roman allant s'achever, j'ai eu peur qu'il se termine en queue de poisson et que je sois déçue. Or je ne voulais pas l'être après ce que j'avais ressenti aux côtés de Hank, Lee, Ronny et Kip. Tel ne fut pas le cas.



Je l'ai refermé avec beaucoup d'émotion, heureuse de les avoir suivis, cotoyés.
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