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Citations de Nicolas Delesalle (344)


- je sais que tu as été un héros, Sacha, mais tu n’es pas allé à la guerre. Tchernobyl, ce n’était pas la guerre. Dans la guerre, pendant des mois, chaque minute, chaque seconde peut être la dernière de ta vie. Tu le sais, tu le sens, tu le vois. Et quand la dernière bombe est tombée, la dernière balle tirée, le dernier mort enterré, on rentre, et on ne retrouve jamais ce sentiment de sécurité. Il s’est dissous pour toujours. Moi-même, à mon retour, j’ai cru que tout serait comme avant, mais j’ai vite déchanté. Jamais je n’ai retrouvé ma vie d’avant. Jamais.
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J’ai à l’intérieur du bras le même tatouage que toi. Un soleil dans une lune pour ne pas oublier, comme tu me l’as appris, que le jour est toujours dans la nuit et la nuit, toujours dans le jour.
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En Russie, on dit depuis toujours : Dieu est haut, le tsar est loin. Dans un pays en bonne santé, c’est important de savoir qui a le pouvoir. Nous, c’est l’inverse : le pays est en mauvaise santé, et tout le monde se fiche de savoir qui le dirige.
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Dans le froid glacial, il porte un simple tee-shirt sur lequel est écrit en russe : « Ministère russe des situations d’urgence. » Avec Igor, on rit. On a enfin compris. On a compris qu’aucun film, aucun article, aucun livre ne pouvaient mettre en boîte cette Russie trop vaste, sa normalité souvent bizarre, ses tragédies parfois joyeuses. « L’homme russe est trop large. J’essaie de le rétrécir », disait Dostoïevski.
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Poutine est conseillé par d’ex-kagébistes qui ont l’obsession paranoïaque du secret. Ils croient toujours que si l’on n’annonce pas une mauvaise nouvelle, elle n’existe pas. Poutine raisonne toujours comme un bolchevique, et pour un bolchevique, il n’y a que deux façons de voir les choses : la sienne et celle qui est fausse. »
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Les gens s’accrochent à leur douleur comme si elle avait un sens, comme si elle signifiait quelque chose. Faut du temps pour comprendre que la douleur ne vaut rien.
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Vous voulez sauver Vania parce qu’il vous rappelle votre fils.—Je sauve Vania, parce que je n’ai pas pu sauver mon fils, corrige Sacha.
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Quant à Raspoutine, intellectuellement plus proche de Rantanplan que d’un chien d’avalanche, il a été baptisé ainsi car il était aussi poilu que le guérisseur mystique de la cour impériale russe. On ne l’appelait Raspoutine que lorsqu’il faisait des bêtises. Le reste du temps, c’était Poutine. Pendant plus de vingt ans, ce nom ne m’a évoqué qu’une boule de poils douce et rassurante au regard de velours, le réconfort d’un chien un peu idiot, incapable de faire du mal à une mouche. Aujourd’hui encore, la violence têtue de l’autre Poutine n’a pas effacé dans ma mémoire la gentillesse candide de son homonyme à quatre pattes.
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Sans le savoir, il avait suivi un vieil adage selon lequel les Russes n’atteignent jamais leurs objectifs, car ils les dépassent toujours.
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L’optimisme de la volonté contre le pessimisme de l’intelligence.
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Les Ukrainiens en parlent comme d’une invasion d’insectes géants. Ils surnomment les Russes, les « Orques », tandis que les Russes parlent de « nazis ukrainiens ». Le processus vieux comme le monde de déshumanisation de l’adversaire est déjà engagé. Lorsqu’on aura ôté toute humanité à l’ennemi, il sera plus facile de le piétiner.
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Mon cœur balance entre l’incrédulité pessimiste de mon cousin descendant de prince russe et la naïveté enthousiaste de ma mère descendant du bus pour admirer une nouvelle église sous l’œil hostile des trois gardes qui nous surveillent en permanence.
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les deux homo sovieticus vont ainsi vadrouiller dans la France de la fin des années 1980, tels des gamins abandonnés dans un magasin de confiserie. Persuadés qu’ils ne reviendront jamais en France, ils veulent en profiter. Au supermarché, ils font des réserves impressionnantes de sacs en plastique – des trésors en URSS –, et collectionnent surtout ceux avec un logo, n’importe lequel, qui se revendent à prix d’or dans les rues – en russe, on appelle ces sacs des « Au cas où ».
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En 1648, sous l’influence de l’Église orthodoxe qui les juge diaboliques, le tsar Alexis Ier de Russie interdit l’usage de tout instrument de musique. Persécutés, les musiciens n’ont d’autre choix que de brûler le leur sous peine d’être envoyés en exil. Facile à reproduire, la balalaïka naît à ce moment-là. C’est un instrument de résistance. Les premières traces écrites de son existence remontent à 1688, quand les gardes du Kremlin arrêtent deux serfs ivres jouant de la balalaïka.
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Je me laisse bercer par les trois temps de la valse. Un, deux, trois, la Russie, l’Ukraine, la guerre. Un, deux, trois, les origines, le désenchantement, le renoncement. Un, deux, trois, tout avoir, tout perdre et devenir ce qu’on n’était pas.
(page 200)
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Mémorial fait fondre les mirages à coups de rapports détaillés. Grâce à elle, on sait que dans la Russie de Poutine de lourdes peines de prison sont données à de simples manifestants, on sait aussi que la torture est couramment utilisée dans les centres pénitentiaires, que l’opposition est muselée, et que nombre de journalistes sont forcés de s’exiler.
(page 186)
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Il n’y a pas d’âme russe, il n’y a que des humains qui essaient de survivre dans les conditions qu’on leur impose, il n’y a que des décisions politiques qui influent sur leur manière d’être, qui rétrécissent ou agrandissent leurs espoirs et leurs journées.
(page 163)
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Je veux raconter que dans le Donbass, les soldats creusent et meurent. Une armée de taupes dans une guerre de bombes et de pelles. Les forces ukrainiennes s’enterrent pour résister aux coups de boutoir des troupes russes, qui ne cessent d’avancer malgré leurs pertes monstrueuses : plus de trente mille hommes sont passés sous le hachoir en trois mois.
(page 114)
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Je veux raconter que partout, dans le Donbass, les soldats creusent et meurent. Une armée de taupes dans une guerre de bombes et de pelles. Les forces ukrainiennes s’enterrent pour résister aux coups de boutoir des troupes russes, qui ne cessent d’avancer malgré leurs pertes monstrueuses : plus de trente mille hommes sont passés sous le hachoir en trois mois. J’ai l’impression d’évoluer dans un livre d’histoire sur la Première Guerre mondiale, j’assiste à des scènes que je croyais révolues.
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C’était la stratégie russe : envoyer les soldats à la mort, vague après vague, déborder par le nombre la défense ukrainienne qui comptait ses munitions. Juste avant l’assaut, les officiers avaient prévenu leurs hommes : ceux qui oseraient faire demi-tour seraient abattus sans sommation.
(page 80)
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