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Critiques de Nicolas Genka (4)
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Jeanne la pudeur

Malaise. Ça m'a fait un peu comme quand j'ai lu les pages extrêmes de Genet, à la différence près que je les avais lues planqué derrière le gros mode d'emploi éthico-esthétique, le bouclier fourni par les maîtres de l'asphyxiante culture. Pour Nicolas Genka, pas de mode d'emploi – Qui s'y colle à la Sorbonne ? - Ce qui a intéressé les commentateurs, c'est uniquement l'affaire de la censure, la petite histoire. Le texte littéraire, non. L'hommage des censeurs n'ouvre pas toujours les portes de la postérité. Genka a aussi figuré dans la rubrique faits divers, quand les villageois du Finistère ont brûlé sa maison. Mais rien n'y a fait. Un destin littéraire triste. Un livre triste. Bourré de poésie, parfois belle comme du Giono, bourré de violence perpétrée contre les justes et les vulnérables, comme du Lautréamont. C'est bien un livre sur le mal, le mal collectif, rural, viril et villageois. « la pine à fabriquer la guerre, et son cobaye, l'amour à fabriquer la haine, et ses otages ; l'homme qui veut se faire aussi gros que le monde..." p. 118. Il y a moins d'horreurs dans Jeanne la Pudeur que dans les thrillers scandinaves. Mais ce poème en prose fait mal. De quelle Jeanne s'agit-il ? Pas d'une pucelle... d'une prostituée qui revient au funeste village de son enfance. Mais c'est toujours Jeanne : « Jeanne était nue. ... prête à les affronter ses juges... Jeanne montait les escaliers de la mort en chantant, voix pleine de brouillard...la voix qu'allait brûler monsieur Pierre Cauchon". p.168. Au village, elle retrouve les violeurs, le curé taré, et la figure de notre sauveur Jésus Christ qui plane au dessus du bûcher. Art atroce et gothique. « le foutre coule goutte à goutte dans le feu, crie se tord et bout, se cramponne, supplie. Et le curé serre Jésus Christ sur son coeur « Mon sang ! Ma chair ! ». Un texte surréaliste de 1964, réédité chez Flammarion en 1999.
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L'Epi monstre

Un roman censuré dès sa publication en 1962 et qui n'a été réédité qu'en 1999 par les courageux éditeurs d'Exils : voilà de quoi attirait la curiosité du lecteur... pour de bonnes autant que pour de mauvaises raisons. Qu'y-a-t-il de si sulfureux, de si politiquement incorrect dans ce roman pour qu'on l'interdise à la vente dans notre belle démocratie française en plein XXème siècle ? Une histoire d'inceste entre un père et ses filles, en milieu rural, dans la France profonde et pas toujours reluisante. Dans la magnifique et très intelligente préface de Jacques Henric, intitulée "L'écrit interdit ou de l'imbécilité triomphante (et meurtrière) des ministres de la mort" le lecteur comprend mieux ce qui s'est passé autour de ce livre et comment l'écrivain a été injustement puni pour avoir écrit une oeuvre de fiction aussi belle que monstrueuse. Des écrivains traducteurs aussi célèbres et géniaux que Nabokov, Mishima ou Pasolini souhaitaient traduire ce roman, premier de Genka, qui reçut le prix des enfants terribles.



Au coeur du livre, un homme, Morfay, homme de la terre, qui vit avec ses deux filles, Mauda et Marceline, aux caractères diamétralement opposés. Les trois entretiennent des relations très fortes, complexes et pour tout dire perverses. Le personnage de Morfay est aussi fascinant que repoussant : il tient des discours philosophiques, écrit des lettres d'amour mais il détruit bel et bien ses filles et a également fait grillé des chats dans le four... bref, aujourd'hui on le stigmatiserait comme pervers narcissique pédophile, voire sociopathe et psychopathe.

A travers une langue très aiguisée, tantôt lyrique et poétique, tantôt fantastique (les meubles et objets de la maison parlent), c'est à une plongée peu ragoutante dans la vie d'un village où l'alcool fait des ravages, où la chair est triste et où rumeurs, chantage et cruauté se pratiquent entre voisins et en famille.

Un très beau roman sur des sentiments universels ici vécus à leur paroxysme toxique.



J'ai découvert Nicolas Genka (1937-2009) grâce à un article de Romain Giordan dans sa revue Les Rares à consulter ici : un grand merci à lui pour cette très belle découverte !
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L'Epi monstre

L'épi monstre c'est tout d'abord un choc esthétique plutôt que le dégoût du propos. J'ai été fasciné des années durant par ce bouquin pleins de violences et de mots qui cognent fort. Comment trouver de la poésie dans une histoire si sombre et choquant? "Ce livre, c'était comme une photographie du bouillonnement de mon sang, à ce moment-là" disait l'auteur et c'est aussi ce même bouillonnement que j'ai ressenti et que je ressens encore en lisant ce livre maudit!
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Jeanne la pudeur

magnifique livre que celui-là.



Je l'ai lu avec grand plaisir... et n'ai rien trouvé qui justifie la censure... lu pire que ça et moins bien écrit...



l'auteur est décédé aujourd'hui.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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