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Citations de Nora Krug (24)


Comment savoir qui on est, quand on ne comprend pas d'où on vient ?
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Tout le monde ici - sauf moi - sait qui je suis. Géographiquement. Historiquement. Génétiquement.
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Quelle famille serions-nous si la guerre n’avait jamais eu lieu ?
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J'ai beau me concentrer, cette sensation de malaise tenace ne se dissipe pas. Le seul moyen de trouver cette HEIMAT que j'ai perdue est peut-être de regarder en arrière ; de surmonter la honte abstraite pour affronter ces questions vraiment difficiles à poser : au sujet de ma ville natale, et des familles de mon père et de ma mère. Retourner dans les villes où ils sont nés. Retourner à mon enfance, au commencement, suivre les miettes de pain, en espérant qu'elles me mènent à la maison.
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En 1938, le ministre de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, envisagea d'interdire aux Juifs de fouler les "forêts allemandes". (p.40)
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Mon père est retourné à Külsheim et a fait le tour de la ville à pied, « pour voir comment elle s’est développée ». Il a rencontré Michael et Iris, ses neveu et nièce, qu’il n’avait pas vus depuis qu’ils étaient enfants, et il est retourné à la vieille ferme où il a grandi.
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Je commence tout doucement à accepter que mes connaissances seront limitées, que je ne saurai jamais précisément ce que Willi pensait, ce qu'il a vu ou entendu, ce qu'il a décidé de faire ou de ne pas faire, ce qu'il aurait pu faire et n'a pas fait, et pourquoi.
Qu'il y ait participé activement ou pas, en devenant membre du parti nazi, il a inévitablement contribué à soutenir la cause d'un régime criminel. Est-ce que ma vie serait différent si j'avais trouvé la preuve que Willi n'avait jamais porté son uniforme, que sa femme avait bel et bien été expropriée de sa crèmerie par les nazis, qu'il avait caché son employeur juif dans une cabane, ou qu'il était lui-même à moitié ou au quart juif ? Ou serait-il plus facile de supporter ma honte si j'avais pu avoir la preuve de sa culpabilité , si j'avais appris qu'il avait été un parfait nazi, sans l'ombre d'un doute ?
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J'ai beau me concentrer, cette sensation de malaise tenace ne se dissipe pas. Le seul moyen de trouver cette HEIMAT que j'ai perdue est peut-être de regarder en arrière ; de surmonter la honte abstraite pour affronter ces questions vraiment difficiles à poser : au sujet de ma ville natale, et des familles de mon père et de ma mère. Retourner dans les villes où ils sont nés. Retourner à mon enfance, au commencement, suivre les miettes de pain, en espérant qu'elles me mènent à la maison.
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Nous ignorions ce qui s'était passé dans notre ville.

Nous n'avons jamais appris les paroles de notre hymne national.

Nous n'avons jamais appris les chansons traditionnelles.

Nous avions du mal à comprendre le sens du mot HEIMAT.
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Du traité de Versailles à la conférence de la paix de Paris, mes camarades de classe et moi ne laissions rien passer : nous analysions les discours d'Hitler dans leurs moindres détails - allitérations, tautologies et néologismes ; nous donnions des performances théâtrales d'avant-garde à la mémoire de la REICHSKRISTALLNACHT ; nous préparions des questions pour les vieilles dames qui venaient d'Amérique pour nous parler des camps, mais jamais nous n'aurions eu l'idée d'interroger nos propres grands-parents.
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Dans certaines villes, les Alliés ont obligé des fermiers à transporter les cadavres dans les rues avant de les conduire au lieu de sépulture, pour que tout le monde les voie.
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Je ne comprenais pas pourquoi JÉSUS ÉTAIT MORT POUR NOS PÉCHÉS, mais le concept de PÉCHÉ HÉRITÉ (car c'est ainsi que les Allemands appellent le PÉCHÉ ORIGINEL) et le fait de devoir subir les conséquences des actions d'une génération antérieure m'étaient familiers. Et j'ai fait à Jésus le serment d'accepter cela.
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Mes parents n'étaient pas très portés sur la religion, mais quand nous étions petits, ils nous emmenaient parfois à la messe le dimanche pour que nous croyions en quelque chose.
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Dans le grenier, dans la chambre de mon père, je me souviens des histoires qu’il m’a racontées sur son enfance. Je ressens soudain une douleur, superficielle, mais vive comme une coupure de papier, parce que même les blessures héritées font mal.
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Pour mon père, devenir le beau-père d'un Juif signifiait "pas tout à fait m'amender, mais réparer mes rapports au judaïsme".
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Je me souviens du sentiment de gratification que je ressentais en développant ces clichés dans la cave, regardant les images émerger de leur bain d'acide : Voilà la preuve de notre culpabilité collective.
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C'est à l'école que j'ai appris ce qu'était la Shoah, à peu près au moment où ma mère a annoncé ceremonieusement à toute la famille, pendant le dîner, que j'avais eu mes premières règles.

Elle voulait, pour mon bien, se montrer moins prude que ses parents. Mais pour moi, l'idée d'être devenue une femme me semblait aussi honteuse que d'être allemande.
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Tout au long de mon enfance, la guerre était présente mais passée sous silence, comme la soupière en forme de tête de lion, héritage familial, qui restait rangée derrière la vaisselle que nous utilisions.
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À Karlsruhe, dans le sud de l'Allemagne, notre cour donnait sur une base aérienne américaine, où les avions décollaient et atterrissaient en permanence. Je les entendais passer en rugissant au-dessus de notre maison, comme de dangereuses créatures qui avaient - de manière incompréhensible - choisi de nous épargner.

Confusément, je comprenais que quelque chose avait terriblement mal tourné par le passé.
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Plus mon exil dure, plus j'emprunte de livres sur ma ville natale à la bibliothèque de New-York, afin d'apprendre tout ce que je peux trouver sur son histoire pendant la guerre. À cette distance rassurante, je m'autorise à constater les pertes qu'elle a subies par le passé. Et pourtant, plus je passe du temps loin de l'Allemagne, plus on identité devient floue. Ma HEIMAT n'est plus qu'un écho, un mot oublié crié autrefois dans les montagnes. Une réverbération déformée au point d'être méconnaissable.
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