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Citations de Olivier Bordaçarre (130)


Il était détendu mais quelque chose l’intriguait chez Vladimir Martin. Il lui semblait que son voisin était…sec. Il l’avait senti tout à l’heure en lui serrant la main. C’est ça, sa main était sèche. Et son visage ne brillait d’aucune sueur, comme recouvert d’une peinture acrylique mate. Il ne se passait pas la langue sur les lèvres. Et il n’avait pas entamé son verre… Pourtant, il parlait, de tout, de rien, de la terrasse sous cet arbre, il y ferait bientôt poser des dalles, du terrain en friche tout autour, des indispensables travaux, du potager peut-être, s’il en avait le courage. Mais Vladimir Martin ne buvait pas et ne transpirait pas.
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Dans la cave, Mina avait repris son travail. Trier, laver, équeuter, tremper, sucrer, chauffer, égoutter, emporter, stériliser, ranger, conserver. Malgré la fraîcheur qui régnait au sous-sol, elle était en sueur. Les parfums s’encastraient dans les murs, imprégnant sa peau et ses cheveux. Parmi ses pensées éparses, des images du nouveau Martin. Elle avait noté l’absence d’alliance et la bague originale à l’annulaire droit, la tranquillité d’esprit, le raffinement, une certaine prestance. Et ce pantalon repassé, cette chemise mauve, ces sandales aux larges bandes de cuir pleine fleur : une distinction de gentleman qu’on rencontrait peu par ici. Il n’était ni agriculteur ni enseignant, encore moins ouvrier ou commerçant. Alors quoi ? Médecin ? Ingénieur ? Créateur de bijoux ? Collectionneur de … quoi ? Tableaux ? Antiquités ? Ou rentier, peut-être ? Mais pourquoi acheter une maison pareille ? Mina tentait d’établir un lien logique entre une baraque d’éclusier à peine habitable et un homme aussi soigné.
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La journée s’enroula sur elle-même jusqu’au dîner à l’ombre du parasol sous un soleil encore écrasant.
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Ça s'est déroulé si vite que je n'ai rien pu faire d'autre que mourir. En silence. Et je n'ai pas eu non plus le temps de souffrir. Ce qui est nettement plus confortable.
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Jacky Bensimon au volant de la R5, tétanisé d’effroi, roule à cent trente sur l’avenue de Gravelle dans le bois de Vincennes. Il supplie ses ravisseurs d’arrêter, de le libérer, mais la fille lui hurle de foncer, le canon d’un flingue collé sur la nuque. Elle espère qu’Audry est fier. Jusque-là, elle a été à la hauteur de ses exigences, il devra bien l’admettre : elle assure. Ils seront bientôt à l’abri. Ils disparaîtront dans la nature. Ils auront enfin la vie dont ils rêvent, ensemble, tous les deux, enlacés. Elle se sent si belle dans les yeux d’Audry, si vivante. Il lui lance un regard entre deux coups d’oeil à l’extérieur. « T’inquiète pas, on va s’en sortir », lance-t-il. Mais il ne sourit plus.
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J’ai volé. Longtemps. J’avais l’impression d’être libéré de l’apesanteur, plus léger que l’air, un oiseau, une plume, un ange. La vie offre parfois des sensations extraordinaires. Je volais. Moi qui avais toujours rêvé de saut en élastique, d’ULM, de parapente, je réalisais un rêve, malgré moi. Je volais les bras écartés, face au ciel, le visage dans les étoiles, libre.
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Bonjour Excusez-moi de vous déranger, je viens juste me présenter. Je suis votre nouveau voisin. J'ai emménagé dans la maison, là-bas, au bout du chemin. Je m'appelle Martin.
Ah? Martin, vous dites? C'est drôle...
Oui Vladimir Martin. Pourquoi?
Et bien...moi aussi, je m'appelle Martin!
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l était urgent de convaincre Mina d'arrêter ce cauchemar. Pas d'autre choix que de se parler comme ils l'avaient toujours fait quand il s'était agi de résoudre un problème. Se parler, bien sûr... mais pour s'entendre dire : "Tu ne m'as jamais achetée!". Effectivement, il n'avait jamais eu cette prétention, ce besoin égoïste et sourd de posséder Mina. La possession est le plus court chemin vers le manque. La soif éternelle.
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- J’ai eu tellement peur tout à l’heure… affirma-t-elle sans vouloir dévoiler toutes les causes de sa frayeur.
- Oui, j’ai bien vu. Difficile d’avoir un enfant, n’est-ce pas ?
- Oui. On peut dire ça. Oui… fit Mina, songeuse.
- C’est vrai, on les rêve, on les conçoit, on les attend, on les élève… Un malheur arrive si vite. C’est pour ça qu’il faut les gâter. Sans compter. Les gâter le plus possible. Profiter de ce temps qu’on a avec eux pour leur offrir tout ce qu’ils veulent.
- Bien sûr, mais on ne peut quand même pas en faire des enfants-rois, des gosses qui ont tout… réagit la mère sans beaucoup de conviction.
- Et pourquoi pas ?
- Ben… parce qu’à force de tout avoir, on ne désire plus rien, répondit-elle sur l’air de la récitation d’un thème rebattu.
- À quoi sert un désir, si on ne l’assouvit pas ? La vie, ce n’est pas accumuler des désirs sans rien obtenir ! Il faut les satisfaire. Les enfants ont besoin d’immédiateté. Pourquoi les faire attendre ? Pour les entraîner à la frustration ? Et pour nous, les adultes, c’est pareil, Mina.
- Je ne suis quand même pas tout à fait d’accord avec toi. Je n’ai pas tellement envie que Romain devienne un accro de la consommation. Je pense que ça ne lui donnerait pas des satisfactions très intéressantes.
- Peut-être que tu as raison, dit Vladimir Martin en se levant de sa chaise, mettant ainsi fin à la conversation.
Mais il pensa : « Tu changeras, Mina. Je sais que tu changeras. Tu te soumettras à l’évidence. »
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Le visage était presque aussi bleu que la Clio, tuméfié, boursouflé, les yeux rouges exorbités, la langue noire, gonflée, pendante ; des filets de sang avaient caillé en coulant du nez et des oreilles. Défiguré. Un Francis Bacon sculptural avec des vrais morceaux dedans
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