" On ne peut pas être libre et ignorant ", observait avec justesse le président américain Thomas Jefferson. La liberté n'est pas un acquis, elle ne se donne pas, elle se conquiert. Nous ne sommes pas libres si nous ignorons les forces et les conditionnements qui se sont exercés sur nous et qui continuent d'influencer ce que nous prenons pour de " libres"choix. La liberté, symboliquement parlant, ce n'est pas seulement se balader à son gré dans des traces existantes, c'est aussi de pouvoir creuser son propre sillon.
Alors que certains s'efforcent de transformer l'homo sapiens en Homo zappiens, en l'abrutissant de TV (version moderne de la caverne de Platon, les images en couleurs succédant aux ombres projetées sur les parois), nous gagnerions à promouvoir l'Homo consciens, l'homme éveillé et conscient, sorti du bouillon de la culture ambiante, plutôt que l'homme grenouille!
L'énergie que nous dépensons à corriger quelque chose qui a été mal appris au départ est maintes fois supérieure à celle que nous demanderait le surcroît d'attention nécessaire à effectuer cette chose de manière juste la toute première fois. À vouloir aller trop vite au début , nous ralentissons considérablement l'obtention du résultat désiré. "Roulez lentement , je suis pressé.", disait Churchill avec sagesse à son chauffeur.
L'opinion qu'autrui se forge de moi m'indique de quel point de vue il me perçoit.
- Celui qui dit que je suis un géant me voit d'en bas; celui qui me voit comme un nain me regarde de haut;
- celui qui me prend pour un imbécile se considère comme une lumière, et celui qui me voit comme un génie possède peut-être une piètre opinion de sa propre intelligence.
En matière d'éducation, par exemple, certains enfants progressent de façon constante et régulière, tandis que d'autres semblent stagner, ne pas évoluer, accumuler du retard. pourtant, parmi ces derniers se trouvent souvent des "enfants bambous" qui, parvenus à un certain stade de leur imperceptible maturation intérieure, vont soudain faire des pas de géant dans leur évolution, rattrapant et parfois dépassant ceux d'après lesquels on les jugeait en retard.
On ne peut changer des événements passés, mais on peut en revanche modifier le sens qu'on leur donne, insérer un autre cristal organisateur au milieu de la matrice de nos souvenirs : et de même qu'en changeant le code génétique d'un organisme on en modifie le fonctionnement, en injectant par un conte adapté un nouveau sens dans le passé d'un individu, toute sa vie prend une nouvelle direction et qui peut du même coup passer de la maladie à la santé.
Il existe fréquemment un troisième point de vue duquel nous pouvons percevoir la pertinence des deux autres et leur complémentarité. D'où le proverbe juif : "Entre deux solutions...il faut choisir la troisième!" La recherche de ce point de vue qui englobe les deux autres est une saine habitude mentale à cultiver, qui nous évite de nous scléroser dans nos opinions et nos certitudes.
Rescapé des camps de concentration nazis, auteur d'ouvrages exceptionnels, Viktor E. Frankl écrivait : "Vivre c'est souffrir. Survivre, c'est donner un sens à sa souffrance." Et il ajoutait : L'homme ne cherche ni le plaisir, ni la souffrance, mais un sens à sa vie." Privés de sens, le plaisir avilit et la souffrance détruit.
3e accord: "Ne faites pas de suppositions"
"Moins je fais de suppositions, moins j'ai d'attentes ou d'exigences, plus je vois et j'accepte les gens et les choses tels qu'ils sont."
Je passe du virtuel de mes pensées, de mes désirs et croyances, à la réalité concrète telle qu'elle s'offre à mes yeux.
Un Gandhi, un Mandela ou un Viktor Frankl, par exemple, ont ainsi pu être plus libres en prison ou en camp de concentration que nombre d'individus libres...de leurs mouvements seulement.