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Citations de Olivier Remaud (32)


Fuir ou ne pas fuir ?

Sur les grands chemins, on rencontre deux types de voyageurs. Il y a d'abord ceux qui fuient la société. Ils plient bagage pour échapper au chômage, à la violence, à la tristesse. Ils arpentent le globe afin d'oublier une situation sans avenir. Ils filent parce qu'ils ont le sentiment de ne pas être à leur place là où ils sont. Ils savent bien que la fuite ne résout pas les difficultés. (...)
Et puis, il y a les autres voyageurs. Leur esprit est plus aventurier. (...) Ils veulent tout connaître et que rien ne soit connu. Ils se contredisent parce qu'ils sont insatiables. (p. 15)
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McCandless et Ruess optent pour la nature. Ils fuient des milieux sociaux qui les obligent à fréquenter des gens dont les attentes sont trop différentes des leurs. Ils ne sont donc pas isolés, mais ils se sentent seuls. Personne autour d'eux ne leur ressemble. Ils souffrent d'une solitude "étroitement sociale" . Cette solitude-là "apparaît quand un être vit dans un lieu ou une position qui ne lui permettent pas de rencontrer des êtres du type dont il sent qu'il a besoin" [cf. Norbert Elias ] (p. 19)
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Olivier Remaud
Se pourrait-il que la solitude volontaire soit une modalité de la vie en société ?
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Comprenons : la solitude n'est peut-être pas toujours aimable; mais on aime être seul. Car il est une solitude que l'individu supporte sans peine. C'est la solitude du pas de côté. Elle combine le désengagement et l'engagement, le retrait et la participation, la quiétude et l'inquiétude. (...)Elle assouvit le désir de fuir vers les marges, dans la nature ou ailleurs. Jusqu'au moment où elle rappelle la nécessité de revenir au centre. Quand on fait un pas de côté, on rejoint un poste d'observation qui n'est jamais très éloigné de la société. (...)
Le pas de côté est une sorte de danse indienne autour du foyer qui énonce les normes communes. Il s'agit d'en extraire l'esprit de liberté. (p. 216)
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Albert Camus faisait de Chamfort le "moraliste de la révolte". Dans ses - Maximes-, ce dernier observe avec une minutie impitoyable les moeurs de son époque. A l'aube de la Révolution française, il tente également de conjuguer son appétit de solitude et son besoin de société. (p. 68)
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Dans la solitude volontaire, chacun libère sa capacité de dépaysement, devient "sincère" en vivant chez lui comme un "voyageur" et ne tient aucune de ses habitudes pour acquise. (...)
Au contraire, le solitaire accepte d'être désorienté, de voir sous un jour différent le pays qui lui était familier. Des points de vue inédits se forment. Sa pensée est stimulée : " C'est un événement important quand un homme , qui a toujours vécu sur le versant est d'une montagne et a toujours eu le regard tourné vers l'ouest, en fait le tour pour regarder à l'est". Le vrai voyageur regarde les mêmes choses sous des angles variés, avec un oeil neuf. [cf. H.D. Thoreau, Sept jours sur le fleuve. ] (p. 134)
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Le destin du pays ne dépend pas de votre façon de voter : le pire des hommes est aussi bon à ce jeu que le meilleur d'entre eux. Il ne dépend pas du type de bulletin que vous déposez dans l'urne une fois par an, mais du type d'homme que vous déposez depuis votre chambre jusque dans la rue, chaque matin. -
[ Henry David Thoreau , De l'esclavage. ]
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Les blocs donnent l'impression qu'ils errent sur l'eau comme les nuages blancs dans le ciel. Ils flottent en fait juste sous la surface de l'océan. Lorsqu'ils se cassent, leur force motrice est une puissance explosive. Ils détonnent comme une poudre de canon qu'on allumerait et qui causerait un bruit de tonnerre. Le son de leur rupture est terrible. Il remplit toute l'atmosphère du lieu. (…)
Le spectacle d'une cathédrale qui s'effondre sur elle-même ou celui d'une montagne qui s'ouvre seraient du même ordre.
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Nan Shepherd note que la musique des torrents des ruisseaux et des rivières est aussi essentiel à la montagne "que le pollen aux fleurs. On l’entend sans l'écouter, comme on respire sans y penser. Mais à l'écoute, le bruit se désintègre en de nombreuses notes différentes - la lente claque du Loch, le trille aiguë du ruisselet, le rugissement de la cascade. Sur une petite portion d'un cours d'eau, l'oreille peut distinguer simultanément une douzaine de notes différentes"
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Une fois la justice réalisée, Robin des Bois se réconcilie avec le roi. Lui et ses acolytes sortent triomphalement de la forêt. Ils lèvent les masques. Ils ont fini par gagner la bataille de l'intégrité morale, après avoir établi que seules des lois rédigées et appliquées avec honnêteté étaient susceptibles d'organiser le pays. Le "hors-la-loi "est au bout du compte plus fidèle à l'esprit démocratique des lois que n'importe quel autre citoyen. (p. 181)
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Les hypothèses sur la mobilité des glaciers pouvaient varier (la dilatation des cristaux, leur regel, de l'eau à la base qui les fait glisser. (…) D'abord, le centre d'un glacier se déplace plus rapidement que ses côtés. Ensuite, sa partie inférieure et ses étendues basses se meuvent plus lentement que sa partie supérieure et ses étendues hautes. Dans un glacier sinueux, c'est en revanche le côté vers la vers la courbe extérieure qui progresse le plus. Enfin, un glacier voyage plus lentement l'hiver que l'été.
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Contrairement à ce que nous pensons, nous ne sommes jamais seuls. Ne pas être vu, ni entendu, ne senti, cet effacement-là est impossible. Vivre, c’est toujours être repéré. Il reste sans doute beaucoup à faire pour apercevoir, sans les gêner, les êtres qui nous observent, de jour comme de nuit. Nous ne savons pas nous rendre discrets. Nous brandissons trop de miroirs entre nous et la nature. Le plus souvent, nous ne prêtons attention qu’à nos semblables. Tantôt on les célèbre, tantôt on les stigmatise. Puis on s’enfuit.
Là réside l’illusion : croire que nous ne sommes pas scrutés quand nous sommes loins de nos congénères. Croire que nous progressons incognito lorsque nous sommes seuls. Croire enfin que nous pouvons être vraiment seuls.
C’est se tromper de monde.
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Le pas de côté dans la nature se justifie parce que la nature n’est pas la société ; et le retour dans la société s’explique parce que le pas de côté dans la nature le rend possible
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On aura compris que devenir géosolidaire implique de quitter sans tarder cette époque de l'Anthropocène qui affaisse la terre à grande vitesse en la trouant comme un bout d'emmental.
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Personne ne devient parfait en disparaissant.
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Dans la forêt, on n'interprète aucun signe en son nom propre car personne n'est un individu isolé, il n'y a que des signes collectifs. Aucun événement n'arrive tout seul lui non plus. Il prend immédiatement place dans une suite de significations.
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Olivier Remaud
Le but du retrait du monde est à la fois personnel et politique. C'est pourquoi le retrait est souvent un besoin éphémère, parfois recommencé, mais plus rarement une condition définitive. Dans la majorité des cas, il correspond à une phase de redéfinition du rapport à soi, au corps social, aux milieux naturels, etc. On prend le temps de réexaminer ses actes et ses convictions. Puis on envisage des manières nouvelles de s'engager dans la vie commune.

(Le monde des religions)
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Si même le lichen bruisse, si le flocon de neige vibre et que le vent mugit, il ne nous reste plus qu'à utiliser nous aussi nos fréquences sans mordre sur celle des autres vivants. Mais afin de prendre place dans l'orchestre de la Terre, nous devons réapprendre à attendre.
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Olivier Remaud
La saison changea d’un coup. L’hiver tomba sur l’été comme un lourd manteau de froid. La neige glacée leur causa d’indicibles souffrances, le vent rentrait sous la peau.
La Sibérie était une terre paradoxale
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Les icebergs furent longtemps considérés comme des personnages secondaires. Ils faisaient les gros titres des journaux quand des navires sombraient après les avoir percutés. Puis ils disparaissaient dans la brume et personne ne leur prêtait plus attention.
Dans les pages qui suivent, ils occupent le premier rang. Leur matière respire. Ils basculent et roulent sur eux-mêmes comme des baleines. Ils abritent des formes de vie minuscules et participent aux affaires humaines. Aujourd’hui, ils fondent avec les glaciers et la banquise.
Les icebergs sont au cœur de petites histoires et de grands enjeux.
Ce livre est une invitation à découvrir des mondes riches en affinités secrètes et en paradoxes inévitables.
Autant de manières de voir la vie sauvage avec des yeux nouveaux.

Situation, p. 11
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