Je suis tombé sur cette BD un peu par hasard et je m'y suis hasardé avec grand plaisir. Au travers de Biribi, nous découvrons l'Enfer des Bagnes coloniaux. Une belle maîtrise du scénario (appuyé sur des témoignages, des archives...) et un dessin agréable, nous invite à soutenir (malgré leurs fautes) les bagnards dans leur envie de fuir et de rejoindre la liberté. Je recommande vivement ce premier volume de la série "La grande évasion"
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Depuis au moins six mois, je ne peux plus me promener dans ma ville sans observer une de ces boîtes noires percées d'ouvertures, remplies d'appâts empoisonnés, attachées à des poteaux ou à des bancs au moyen de câbles métalliques solides. J'ai vu des rats (surmulots) agoniser sur les trottoirs ou dans les parcs, senti l'odeur insupportable des cadavres en décomposition, redouté que le poison ne tue directement ou indirectement l'épervier du quartier, la buse de passage, la petite mésange ou le rouge gorge familier.
Certes, il n'en faut pas beaucoup à l'être humain pour exercer les pires cruautés sur les animaux. En général, la société ne fait pas grief aux tortionnaires, du moins pas de manière à empêcher la perpétuation de la violence. Dans le cas des rats, on trouve sans doute encore moins de défenseurs des bêtes massacrées que s'il s'agit d'autres espèces de mammifères ou d'oiseaux. Comment se l'expliquer?
Le livre d'Olivier Thomas permet de mieux comprendre les rats des villes, l'histoire de leur relation avec les sociétés humaines, les craintes que génère leur présence et les coulisses des guerres conduites pour les éliminer, généralement sans succès. Les relations internationales, le commerce, les échanges lointains ont abouti à l'extension de la zone de présence du surmulot, comme ils ont donné un élan extraordinaire aux épidémies. Notre manière de vivre, nos agglutinations, notre frénésie de consommation,notre production incontrôlée de déchets contribuent à rendre notre voisinage propice à l'essor des populations de rats. Ils pourraient être presque invisibles dans le entrailles des villes, mais d'incessants travaux les dérangent et les poussent vers la surface. Comment cohabiter pacifiquement? Comment sortir des empoisonnements et des piégeages sordides? Il faut lire le livre pour trouver des pistes et discerner, enfin, la possibilité d'une coexistence réfléchie.
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Dans le camp de Biribi, au Maroc, arrive Ange Lucciani. Il rejoint d'autres soldats condamnés par la cour martiale. Ici, la règle des 3 D s'impose : "discipline, discipline et discipline". Impossible de s'échapper, la moindre faute est sévèrement réprimée. Mais Ange ne l'entend pas de cette oreille. Il ne pense qu'à s'enfuir, et ce ne sont ni les coups ni les punitions qui lui enlèveront cette idée de la tête...
Un bel album, aux illustrations très réalistes. Le suspense dure jusqu'au bout, avec une tension palpable et une noirceur assez forte, mise en relief par le sadisme et la cruauté qui règnent dans le camp.
Une histoire d'évasion parfaitement maîtrisée par les deux auteurs.
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Pour commencer, avant même d'ouvrir cette BD, je suis impressionné par la qualité de l'objet. Le format est agréable, les pages sont épaisses, les finitions impeccables. Cela présage une lecture agréable.
Je m'y mets donc de ce pas.
Et vite je suis déçu, il semblerait que le ramage de cette BD ne se rapporte pas a son plumage tant prometteur.
Pour ce qui est du dessin, même s'ils sont agréables dans l'ensemble, je les trouves plutôt trop statiques. Les visages ne sont pas assez expressifs à mon goût. Je me suis vu plusieurs fois obliger de revenir en arrière pour savoir qui était exactement tel ou tel personnage. J'avoue ne pas être très physionomiste mais c'est aussi le signe que les personnages ne sont pas assez distincts.
Pour l'histoire, bien racontée, claire et plausible. Mais malheureusement rien de bien neuf, une impression de lu, re-lu et vu, re-vu.
Dans l'ensemble une BD qui ce lit bien mais qui ne comporte pas les éléments que je recherche dans ce genre de lecture.
Par contre, un éditeur que je ne connaissais pas encore mais chez qui je n'hésiterais pas à acheter vu la qualité des produits.
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Atmosphères, qui m'ont permis de découvrir cette bande dessinée policière. En faire une critique n'est pas évident pour moi, car je ne suis pas du tout une habituée de ce genre, et je risque de ne pas être très objective.
Déjà, l'histoire. Henri est soudeur dans un chantier naval. Un homme apparemment sans problèmes, qui mène une petite vie tranquille et visiblement monotone. Un jour où il déjeune dans son resto habituel, il se retrouve à côté d'un étrange couple : un homme vulgaire et une femme. Lorsque l'homme gifle la femme, Henri ne peut s'empêcher d'intervenir. Ces deux personnages sont en fait des malfrats liés à une sombre histoire de drogue, et la fille essaie d'échapper aux assauts continuels de son misérable compagnon en s'enfuyant avec la marchandise. Un concours de circonstances malheureuses vont amener Henri à l'accompagner dans sa fuite. Fin du tome 1.
Il s'agit pour moi d'une banale histoire de drogue, avec tous les meurtres et méfaits qui l'accompagnent en général. Je n'ai pas vu dans ce premier tome le moindre indice qui laisse présager une grande intrigue dans la suite, et en refermant ce livre, je n'ai pas du tout eu envie d'ouvrir le 2e tome. L'histoire est certainement beaucoup plus profonde que ne le laisse paraître ce début, mais il manque ce petit quelque chose qui fait qu'on a envie de s'y plonger.
Concernant le graphisme, je reconnais bien évidemment un talent certain à Olivier Thomas, simplement ce ne sont pas le genre de dessins qui m'interpellent. Je les trouve trop lisses, sans caractère, la fille qui est décrite comme jolie dans le scénario ne l'est pas. Par contre, les couleurs, l'ambiance générale des dessins retranscrivent bien l'atmosphère de l'histoire.
La photogravure et l'album en lui-même sont parfaits, cette bande dessinée est un bel objet.
En résumé, une histoire qui ne m'a pas touchée, ni par le scénario, ni par les dessins. J'espère sincèrement que les amateurs du genre y trouveront l'intérêt que je n'y ai pas trouvé.
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2015, sortie de la première partie qui apparaissait comme une série d'anticipation ...
2015, des vacances à Copenhague, ville arpentée d'un bout à l'autre avec beaucoup de plaisir lors d'un trop bref séjour ....
2016, sortie de la fin de la série, bande dessinée devenue actuelle !
La fiction a rejoint la réalité, l'extrême droite est toujours là. Menace derrière le rideau, prête à sévir.
Le Copenhague, présent dans la bande dessinée se redessine dans mes souvenirs avec ses quartiers colorés, joyeux, fêtards, grâce aux dessins d'ambiance très réalistes et percutants.
Pour le texte, nous voyons malheureusement que la nébuleuse extrémiste frémit toujours.
Pour l'instant elle est plus encline à tenter sa chance par la voie démocratique, les prochaines élections lui ouvrent un tremplin populiste qui nous évitera peut être des actes de violences envers nous, les intellos, les journalistes, les noirs, les arabes, les humanistes....
Mais n'oublions pas que ces extrémistes, jouant sur les peurs, les échecs, cherchent à mettre en péril notre démocratie, notre liberté, nos valeurs d'égalité et de fraternité.
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Très beau graphisme, documentation historique, scénario? tout est très bon.
Pourrait faire l'objet d'un film.
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Un peu decevant mais peut être est ce parce que j'ai trop lu de polars nordiques ou vu de serie, du coup pas grand chose de neuf. Le dessin est un peu particulier. Du coup difficile de s'identifier à l'héroine. C'est pas mal mais il faudra un peu plus d'action dans le second tome pour m'accrocher réellement.
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Un des mérites de la face de bouc, est de nous informer de certaine parution.
Aussitôt vu, aussitôt acheté, et très vite lu !
Attention très vite, non pas parce qu'il n'y a rien à en dire, non, très vite car ma curiosité m'a motivée!
Une couverture, des couleurs en demi teinte, deux mondes sont dévoilés :
Un monde d'agités avec drapeau, individus vociférants.....
Une scène dans un bar avec ces jeunes fort branchés, on pourrait dire bobos...
L'ouverture de la BD avec une odeur d'encre très forte, que voulez vous, j'ai obligé ma libraire à défaire ces cartons pour me trouver ce titre parmi par les nouveautés !
Mon exemplaire n'a pas eu le temps de s'oxygéner un peu !
Je suis soulagée, cette enquête qui concerne des milieux extrémistes se déroule dans le futur, 2016, mais je reconnais que c'est un futur très proche et qu'il va falloir se bouger un peu pour qu'un simple polar ne devienne pas une triste réalité.
Le scénario, malheureusement classique, pas vraiment de surprise en découvrant les motivations de ces extrémistes hallucinés encore plus dangereux parce qu'ils manipulent des bandes de paumés qui se cherchent une famille et qui croient la trouver au milieu de ces fous.
Les dessins m'ont fait découvrir Copenhague, avec ses quartiers touristiques, ses banlieues glauques, ses habitants témoins de la diversité culturelle d'une grande ville qui hier encore était accueillante avec "les autres".
Dans les planches, la couleur dominante est le brun, avec les ombres et les flashs blanchâtres. Elle n'est pas sans rappeler le matin brun qui peut hanter quelques uns de nos cauchemars !
Nous voilà bien maintenant, nous avons vu le sourire du faucon et il va falloir attendre pour découvrir une des façons de vaincre la maladie véhiculée par l'extrême droite qui gagne pour l'instant encore du terrain.
Le dossier est là pour nous aider à décrypter et chercher où sont les failles de cette mécanique qui se met petit à petit en place autour de nous pour essayer de nous faire admettre l'inacceptable.
Fort bien documenté, reprenant l'histoire de "la nébuleuse d'extrême droite" et nous révélant les idées phares de l'idéologie counterjihad, nous ne pourrons pas dire "je ne savais pas".
Alors tous ensemble, il va bien falloir trouver les solutions pour vaincre ce monstre !
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Il s'agit 'une BD ambitieuse qui veut nous faire pénétrer le monde de l'extrême droite danoise mais elle hésite entre le polar et le documentaire.
Les personnages de ce groupuscule délirant mériteraient une approche plus fine du processus psychologique qui amène à une telle haine de l'autre.
Enfin et nous ne le savons que trop , ce ne sont pas les groupuscules néo nazis qui sont aujourd’hui la menace principale qui plane sur nos sociétés .
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De la violence à tous les étages, des trafics de partout, un monde assez dur, ...
Le tout avec un personnage neutre qui subit les histoires...y compris dans la relation avec ses proches ....
C'est pas mal fait, ça donne à réfléchir, ça donne envie de continuer ....
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J'adore lire les publications de l'historien Eric Baratay et "Les Rats sont entrés dans Paris" d'Olivier Thomas est du même niveau.
C'est riche de détails, il y a très peu d'interrogations en suspens, les sujets sont développés et fouillés.
L'auteur a toute l'honnêteté de présenter les rats pour ce qu'ils sont : des animaux qui veulent mener leur vie. Ils ne sont pas diabolisés et le sensationnalisme des médias est bien pointé du doigts.
Un livre passionnant que je recommande.
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