Tous ceux de la sagesse esclaves devenus
Dans l'Être et le Néant, qu'ils cherchent, sont perdus.
Toi qui sais, va choisir le bon jus de treille,
Laisse les ignorants s'abreuver de verjus.
Bois du vin, sous la terre, un jour tu dormiras.
Sans aucun compagnon, sans femme dans tes bras.
À personne ne dis ce secret formidable : coquelicot fané ne refleurira pas.
Un matin, j’entendis venir de notre taverne une voix qui disait : À moi, joyeux buveurs, jeunes fous ! levez-vous, et venez remplir encore une coupe de vin, avant que le destin vienne remplir celle de notre existence.
Bois. Tu devras sous la terre dormir plus que ton content
Sans compagne et sans confrère, camarade ou confident.
Il est profond secret qu'il ne faut dire aux profanes:
La tulipe qui se fane ne refleurira jamais.
Nul, parmi ceux qui ont interroger le noir mystère,
N'a fait un pas hors du cercle de l'Ombre.
Ô Femme, quelle bouche sinistrement muette as-tu baisée
Que tu nous aies tous créés silencieux et impuissants ?