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Citations de Ota Pavel (77)


« On conservait ces poissons dans une cuve en pierre dans la cave froide sous le coteau. Du nanan. Quand quelqu'un tombait malade au village, il venait chez nous chercher des poissons marinés. Et les gens en bonne santé venaient aussi. Mais les visiteurs les plus fréquents avaient la gueule de bois. Les poissons marinaient dans la cuve du printemps à l'automne, ils s'affinaient avec le temps, et les arêtes se désagrégeaient. Ils étaient froids partant de grande chaleur, tièdes en hiver. Les réjouissances ne connaissaient pas de faim, comme si toute la vie était un carnaval. » (page 67-68)
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« À cette époque, la chair grasse et goûteuse des carpes nous était indispensable, pour nous, comme pour le troc. Pour les échanger contre de la farine, du pain et des cigarettes pour maman. J'étais resté seul avec maman, les autres étaient au camp de concentration. » (page 121)
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Le soir, nous passions près du rocher pour aller sous le déversoir pêcher le barbeau. L'oncle Prosek avec son chapeau de paille ouvrait la marche, puis venait papa avec sa crinière de cheveux, puis Hugo, Jirka et moi. Nous portions nos longues cannes, elles arrivaient jusqu'aux étoiles qui naissaient dans le ciel. Peut-être aurait-on pu allumer une étoile avec ces cannes, comme on allumait les lampes à gaz dans la Vieille Ville de Prague.
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Dans cette région habitaient des gens merveilleux, comme le clochard Bambas.
Sa vie me fascinait et même par la suite, quand d’autres garçons rêvaient d'être écrivains ou armateurs, moi, je voulais être Bambas. Il dormait dans une cabane à moitié effondrée avec pour couverture une peau de chevreuil mitée.
C'était un pêcheur fantastique qui attrapait les poissons de toutes les manières autorisées et surtout interdites. Maman n'aimait pas me voir avec Bambas, elle avait peur qu'il déteigne sur moi. Malheureusement, ce n'est pas arrivé.
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Savoir se réjouir. Se réjouir de tout. Ne pas attendre que l’avenir nous apporte quelque chose d’essentiel, de vrai. Car il est fort probable que l’essentiel se produit à l’instant présent et que l’avenir ne nous apportera rien de plus beau.
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Maman n'aimait pas me voir avec Bambas, elle avait peur qu'il déteigne sur moi. Malheueusement, ce n'est pas arrivé.
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Au debut, maman envoyait papa chez les campeurs pour les prier de faire moins de bruit, mais après quelques tentatives elle y renonça. Car la belle voix de papa ne tardait pas à se faire entendre au milieu des chansons ronflantes, celles qui parlaient de l'existence qui est une chienne, et disaient que rien ne vaut la vie sur le Yukon, loin de toute femme.
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.... Il était génial dans ce domaine et si le talent est deja malaisé à reconnaitre chez les génies artistiques, il l'est d'autant plus quand il s'agit de vendre des aspirateurs à poussière.
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Près de la rivière, j'ôte mes habits et je nage pour me purifier, comme les pécheurs dans ce fleuve indien, le Gange. Je ne pense plus à rien. Parce que la rivière, ce n'est pas un ruisseau. La rivière, c'est le puits profond de l'oubli. (p177)
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Et retour jusqu'à luh. Le moulin endormi éclairait. Les chouettes et les hiboux proclamaient que cette nuit appartient aux oiseaux et aux animaux. La rivière brillait, la lune s'y lavait la face, l'herbe me claquait les mollets. Et c'est là que je pris conscience à quel point c'était beau d'être seul avec la nuit. Et le souvenir m'en est resté à jamais.
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L'oncle est mort après la guerre, peu de temps après Holan et il n'a plus eu le temps de rien faire. Quand je suis venu à son enterrement, l'orphéon jouait sur la berge une chanson parlant d'un passeur fidèle, et on l'a mis dans un grand cercueil noir sur la plus ancienne de ses barques, celle sur laquelle il avait emmené des dizaines de compagnons morts vers la rive de Nezabudice. J'avais déjà l'âge de raison et je me suis mis à pleurer comme jamais auparavant. Il était là, étendu dans son cercueil, avec sa moustache, blanc comme la camarde en personne. On l'emmena de l'autre côté de la rivière qui coulait sous la barque comme elle coule depuis des millions d'années et j'étais inconsolable. J'avais atteint un âge où je comprenais que je n'enterrais pas seulement l'oncle Prosek, mais toute mon enfance et ce qui allait avec. Ce cercueil emportait mon véritable ballon de foot anglais, le babeurre frais, les poissons et le chevreuil marinés, le chien Holan, les saucisses de Prague et le disque de gramophone Mille lieues.
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Notre maman n'ignorait rien de l'amour secret de papa pour Mme Irma, mais cela ne la troublait pas outre mesure. Elle estimait que les chances de papa étaient aussi minces que s'il avait voulu gravir le mont Everest. Il était chargé de famille (trois garçons), ne possédait ni chevaux ni belle américaine et ne s'y connaissait qu'en foot, boxe et en poissons, ce qui ne risquait pas d'éblouir Mme Irma. Sans compter que le passé de papa était de notoriété publique. Avant d'entrer dans la célèbre maison Electrolux, il avait vendu des extincteurs de fabrication nationale Toutankharmon. On savait que plus d'une fabrique avait brûlé après l'intervention de ces extincteurs.
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Ota Pavel
Je lui ai aboyé dessus : qu’est-ce que tu fous là ? Il a répondu : je viens te voir. C’était comme s’il disait : je viens pour t’empêcher de mourir
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J’ai perdu la boule aux Jeux olympiques d’hiver à Innsbruck
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A maman,
qui avait mon papa pour mari
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Ce monsieur commença à lui faire la cour et au milieu de la danse, il lui dit :
- Vous êtes tellement belle, en la mangeant des yeux.
Maman sourit, quelle femme n’aurait pas été flatté ?
Et alors ce beau monsieur ajouta :.
- Mais je voudrais savoir, qu’est-ce que vous avez de commun avec ce juif ?
-Trois enfants, répondit maman qui termina la danse et revint s’asseoir auprès de papa.
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À cette époque la chair grasse et goûteuse des carpes nous était indispensable, pour nous, comme pour le troc. Pour les échanger contre de la farine, du pain et les cigarettes pour maman. J’étais resté seul avec maman, les autres étaient en camp de concentration. Je ne connaissais pas encore très bien les carpes. Je devais apprendre à voire si elles étaient de bonne ou de mauvaise humeur, si elles avaient faim ou au contraire repues et si elles avaient envie de jouer. Je devais connaître leur lieu de passage et les endroits où il était vain de les attendre. Je te les prête une canne solide et court, une ligne, un bouchon et un hameçon.
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Un autre homme heureux était le professeur Nechleba. Il s’était remis à peindre sa Lucrèce. Un jour, quelques années plus tard, papa vint le voir et lui dit à quel point il la trouvait belle, et le professeur, tout joyeux la lui donna. Pendant la guerre, un SS saoul, blond aux yeux bleus, l’arracha de notre mur et la fendit d’un coup de poignard, la tuant somme toute pour la deuxième fois. Ce jour-là papa en eut les larmes aux yeux car il avait depuis longtemps oubliée Mme Irma et il était secrètement amoureux de Lucrèce.
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Pour la firme Electrolux l’arrivée de papa fut une grande aubaine. Il s’avéra rapidement qu’il était un prodige en ce qui concerne la vente d’aspirateurs et de réfrigérateurs. Difficile de dire à quoi cela tenait, mais il était génial dans ce domaine et si le talent est déjà mal aisé à reconnaître chez les génies artistique, il est d’autant plus quand il s’agit de vendre des aspirateurs à poussière (…). Il était parvenu à faire acquérir des aspirateurs à des paysans de Nesuchyne où il n’y avait pas encore de courant électrique moi. Bien entendu, il leur avait promis qu’il allait les aider à faire venir l’électricité, mais il ne tint pas sa promesse.
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Vous ne peignez pas de femmes ?
- Vous savez, mon petit bonhomme, je ne les apprécie pas tellement, vos bonnes femmes. Elles m’énervent terriblement. Quand elles posent pour se faire peindre, elles sont affreusement bavardes et quand elles se taisent, alors elles sont tout à fait fadasses.
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