Citations de P. J. Lambert (18)
Je reste toujours surpris par les visages de meurtriers. Ou plutôt, pour être précis, par leur absence de caractéristiques distinctives.
Imaginez des dentelles de pierre délicatement posées sur un gros morceau de gruyère et vous aurez une idée de ce qu'est réellement Paris !
La responsabilité...c'est un mot qu'on entend de plus en plus pour quelque chose qu'on exerce de moins en moins...
- Entre le courage et la stupidité, il n’y a souvent que l’espace de la réussite.
Les canards font bombance depuis deux jours ! Je ne parle pas des palmipèdes, mais bien de ces feuilles de papier recouvertes de signes d'imprimerie qui contribuent au règlement de mon loyer.
Mais il suffit parfois d'une personne pour faire bouger les choses. Pour faire écrire la loi...Avez-vous entendu parler de la loi Megan, monsieur Meyer?
Une loi américaine, je crois? Sur les crimes sexuels?
Oui. Du nom d'une fillette de sept ans, Megan Kanka, violée et assassinée par un récidiviste. Et c'est à l'issue du débat public qui en a résulté, que les délinquants sexuels ont maintenant obligation de se faire connaître des autorités dès leur sortie de prison. On avise les voisins de leur présence, et surtout ces données sont accessibles à tous via internet.
N'est-il pas étonnant de constater qu'une femme, tentée de se lier un peu plus que d'amitié avec un homme, n'aura de cesse que de lui faire jeter tout ce qui peut rappeler sa vie de célibataire?
Par exemple, cette fabuleuse chemise orange vif, ornée de magnifiques hibiscus mauves, à laquelle il tient parce qu'il l'a reçue pour ses quatorze ans! D'accord, il en a maintenant quarante et elle ne lui va plus vraiment; elle ne sert qu'à décorer sa penderie. Ca lui réchauffe le coeur de la compter au milieu des autres liquettes, par exemple à côté de celle au col élimé qu'il a achetée à peine quinze ans plus tôt. L'homme doit être bien sensible pour s'attacher ainsi!
Le jour où l'archivage sera reconnu comme discipline olympique, je tiens enfin une chance de décrocher la médaille d'or.
Plus personne ne veut assumer les conséquences d'une faute. Pas même un juge. Alors on se cache. Derrière des avocats, des experts, derrière le "vécu" du criminel, derrière une hiérarchie même, avec comme seul but de pouvoir dire en cas de problème : "Ce n'est pas ma faute, mais celle du système."
Tiens, il fait beau! Pourquoi est-ce que je ne me ferais pas un inspecteur des impôts aujourd'hui ?
Tu sais, être flic c'est comme être mineur. Des jours, des semaines d'un dur labeur, parfois frustrant, souvent fastidieux, à creuser dans le roc. Puis un jour, au bout de tout ça, l'enchantement de la découverte du filon, cette impression d'être le roi du monde, que tu partages avec ceux impression d'être le roi du monde, que tu partages avec ceux de tes camarades qui en ont bavé avec toi. Et comme pour la mine, le jour où tu t'en vas, tu ne peux pas oublier. Elle est devenue partie de toi.
- Les carrières existent depuis la création de la ville, continua-t-il, ce que vous appelez catacombes, depuis à peine plus de deux cents ans.
- Il ne s'agit pas de catacombes mais de carrières, dans le cas qui nous intéresse, précisa-t-il.
- Quelle différence ?
- A Paris, il n'existe pas vraiment de catacombes, au sens romain du terme. Là où l'on trouve des ossements, il s'agit plutôt d'un fourre-tout, d'un débarras. D'anciennes galeries ou carrières ont été utilisées pour se débarrasser des corps qui encombraient les cimetières de la ville, lorsque ceux-ci ont été pleins, au risque de déborder sur les vivants... Un problème de salubrité publique avant tout. Ce premier cimetière a été, si je me souviens bien de mes leçons, celui des Innocents dont les ossements se trouvent maintenant sous la place Denfert-Rochereau.
Ils n'avaient plus figure humaine et avaient perdu leur individualité en devenant meute et émeute.
Ce n'est qu'à ce moment qu'il prit réellement conscience de l'odeur : un mélange de renfermé et de moisi avec, en prime, des effluves lourdes et délétères, transportées par une fine poussière de roche qui lui rentrait dans le nez. Une odeur plutôt désagréable, carrément entêtante, voire purulente !
Que croit-elle ? Que je vais rester me laisser impressionner par sa nouvelle posture ? Elle oublie un peu facilement sa responsabilité dans ces heures cauchemardesque que nous venons de vivre. Il est temps qu'on le lui rappelle, d'où la froideur de ma répons.
Croire que quelque dieu nous dispense un chemin d'avenir et un seul, qu'il est écrit, non négociable ni échangeable revient à nous dénier toute intelligence et tout libre arbitre. Mais aussi à oublier que l'avenir n'est unique qu'en apparence. en Fait, de par nos choix, nous modifions chaque jour, nous en changeons des milliers de fois dans le cours d'une vie. Et s'il nous paraît unique c'est parce qu'il nous est impossible, à l'image d'un mystique, de pouvoir apprécier par avance les conséquences de chacun de ces choix que nous devons faire à l'aveugle. L'avenir n'est pas un, il est infini.
Dix commentaires sur le mysticisme...
Le bistrot du Jura : ce qui se fait de mieux en la matière. Ça donne dans l'ancien, dans les tables de chêne massif, dans le tonneau cerclé d'acier, dans les chopines et le chaudron, dans le cuivre des vrais ustensiles ; ça possède une âme véritable.
(P153)