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Critiques de Patricia Highsmith (302)
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Le Talentueux M. Ripley

Vous connaissez l'histoire de Crime et Châtiment, son formidable Raskolnikov, sa psychologie, pourquoi il tua la petite vieille, comment il la tua, les démons qui le taraudèrent et ce qu'il advint de lui plus tard, n'est-ce pas ? Ça vous a plu, hein, vous en voudriez encore, mais vous en avez soupé de la Russie et du XIXème siècle, vous voudriez autre chose, un truc un peu plus récent, un peu moins froid... Voyons, voyons...



Que diriez-vous de l'Italie ? Mettons dans les années 1950, ça vous irait ? Et si c'était seulement la partie « crime », disons, sans la partie « châtiment », ça vous irait encore ? Eh bien ne rêvez plus, Patricia Highsmith l'a fait.



Le Raskolnikov ne s'appelle plus Raskolnikov, évidemment, ça paraîtrait bizarre, surtout venant de New York, alors appelons-le simplement Monsieur Ripley, Tom pour les intimes.



Il pourrait vous apparaître surprenant que je vous assène une comparaison entre un auteur russe et cette auteure américaine ; eh bien je ne vais pas m'arrêter en si étrange chemin, je vais vous en livrer une deuxième. Il y a, selon moi, un peu de la mécanique narrative du Lolita de Vladimir Nabokov dans le Talentueux M. Ripley.



(Les deux romans sont d'ailleurs sortis la même année, en 1955, à deux mois d'intervalle, preuve que le procédé était dans l'air du temps. Sachant, au demeurant, que tant Highsmith que Nabokov ont vécu la majeure partie de leur vie hors de leur pays d'origine, notamment dans plusieurs pays d'Europe, et se sont l'une et l'autre finalement établis en Suisse.)



Ici, nous allons donc suivre un pauvre petit gars américain, orphelin suite au décès de ses parents dans un accident de voiture (ce qui était courant dans les années 1950), élevé par une tante de Boston pas plus aimante que ça, condamné à faire mille petits boulots pour gagner mal sa vie sur New York maintenant qu'il est jeune adulte.



En gros, l'auteure nous apitoie sur le sort de Tom Ripley, nous le rend familier, voire attachant, exactement comme Dostoïevski nous liait à Raskolnikov ou Nabokov à son Humbert Humbert. L'idée sous-jacente étant que, tout criminel, avant d'être un criminel est d'abord et avant tout un être humain, ayant des sentiments, ayant connu des joies, des peines, ayant certaines valeurs morales, pas toutes compatibles avec la morale standard, bien entendu, mais une forme de morale tout de même.



Un tueur, un voleur, un violeur, un pédophile, un escroc, un proxénète, que sais-je, ce n'est pas nécessairement un monstre à tous égards, une bête écumante, effrayante dès le premier regard. Comme l'écrit Céline dans le passage sur Alcide du Voyage au bout de la nuit : « Ça serait pourtant pas si mal s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. »



Tom Ripley a des pulsions en lui, mais pas le genre de pulsion que vous pourriez supposer, non, plutôt des pulsions à vouloir s'élever socialement, à fréquenter un certain monde, un peu artiste, un peu dandy, un peu bourgeois-bohème, vous voyez, ce genre de chose. Mais il n'est que Tom Ripley, un jeune gars qui tire le diable par la queue, et ce n'est pas avec ce qu'il grapille à droite à gauche qu'il aura sous peu l'occasion de voyager, de se cultiver, ni de rencontrer les gens qu'il aimerait fréquenter...



Il est malin pourtant le Tom, il a même imaginé une sorte de magouille qui pourrait fonctionner. Il la teste, juste comme ça, pour voir, sans en tirer profit, juste pour voir, vous dis-je. Jusqu'au jour où la providence lui fait croiser la route de Herbert Greenleaf, le père de Richard, un ancien camarade d'université.



Le père semble désespéré, car son fiston s'est exilé dans le sud de l'Italie, avec des velléités d'artiste peintre de quatorzième zone, quand lui possède une grosse entreprise de construction maritime, dont il aimerait bien que Richard, alias Dick ou Dickie reprenne la direction à sa suite (les diminutifs anglo-saxons m'ont toujours paru bizarres, pénibles, ennuyeux et inutiles, mais celui-ci plus que tous, talonné de près par Bob, Chuck ou Nancy).



Herbert Greenleaf propose donc à Tom, en sa qualité d'ancien camarade, de bien vouloir se rendre à Mongibello, village de pêcheurs situé non loin de Naples, où Dickie coule des jours heureux en compagnie de Marge (diminutifs de mes rêves, comme je vous adore !) Sherwood, dont Richard Greenleaf est plus ou moins amoureux, mais pas follement épris, le tout dans le but d'essayer de le persuader de bien vouloir revenir au bercail pour s'informer des subtilités de la construction navale.



Mission, en soi, hautement foireuse, sachant que si ledit Dickie avait souhaité rentrer, cela ferait longtemps que ce serait fait, et si tel n'est pas le cas, ça n'est probablement pas une vague connaissance de l'université qui pourrait l'en persuader. Tom sent cela à trois kilomètres, mais le vieux accepte de prendre tous les frais à sa charge, et même de lui fournir un petit pécule, lui permettant de se maintenir à flot en Italie suffisamment de temps pour venir à bout de l'entreprise.



C'est tentant, pour un Tom Ripley, n'est-ce pas ? Quitter une situation sans issue et des relations pas folichonnes à New York pour aller s'offrir quelque bon temps en Italie aux frais de la princesse (qui est ici un vieux prince, mais l'idée y est), est-ce que sincèrement ça se refuse ? En plus, ils sont tout mignons les vieux parents du Dickie, aimants, attentionnés vis-à-vis de leur rejeton, tels que lui n'a jamais connu cela, avec sa tante acariâtre et radine.



Donc, voici Tom parti pour l'Italie ; il fait ce qu'il faut pour se faire bien voir de Richard, lequel ne se souvenait même plus de lui. Il fait ça tant et si bien, ce talentueux M. Ripley, que les deux jeunes hommes deviennent bientôt inséparables. Ce n'est pas forcément du goût de Marge, bien entendu, mais elle sait qu'il est toujours un peu comme cela, Richard, il s'entiche d'une personne au début, puis, ça lui passe, il se reportera sur une autre par la suite...



Et c'est précisément au moment où Tom sent que ses liens avec Richard commencent à se distendre qu'il commence à paniquer. En effet, si plus de liens avec Richard, alors plus de financement, alors plus de contact avec les relations intéressantes de celui-ci, alors fini la belle vie, les costards, les cocktails et les montres qui scintillent...



Eh oui, ça sent le pourri cette affaire-là, et l'odeur du pourri, pour Tom, ça signifie retour illico à la case départ. Alors comment faire ? Et si, par un tour de passe-passe dont il aurait le secret, il devenait lui-même Dickie Greenleaf ? Bon, c'est risqué, je vous l'accorde, ça va peut-être lui demander de commettre deux ou trois petits impairs, voire un peu plus, mais...



Eh oui, c'est tout le roman ce « mais » : qu'y aura-t-il derrière ce « mais », qu'impliquera le premier geste du « mais » s'il intervient, et est-ce que les « mais » ne sont pas comme ces insectes volants quand on allume une lumière la nuit : sitôt que vous avez touché l'interrupteur, ils arrivent, un, puis deux, puis dix, puis des centaines... Et des centaines de « mais », qu'est-ce que ça peut donner ?



Voilà précisément ce que je m'en voudrais de vous dévoiler. Peut-être me reste-t-il encore à vous dire que j'ai bien aimé cette façon de mener son roman qu'a Patricia Highsmith, pas adoré mais franchement bien aimé. Ce que j'ai apprécié surtout, c'est l'absence de propos moralisant, pas de bons, pas de méchants, pas de « bien fait, il l'avait bien mérité », vous voyez, ces genres de farines, qui me rendent les romans parfois insupportables sur le finale, quand l'auteur cherche à toute force à vous faire entendre ce qu'il convient de penser de ses personnages.



Là non, vous êtes entièrement libres de pensez ce que vous voulez de la succession d'événements relatés dans cet ouvrage, et c'est probablement ce que j'aime le mieux en littérature : ma liberté de penser, ma liberté d'interpréter, ma liberté de choisir du côté de quel personnage je veux me mettre, bref, ma liberté.



J'en termine en signalant qu'il y a des différences, pas essentielles mais substantielles, entre le livre et l'adaptation éponyme de 1999 qui en fut faite au cinéma avec Matt Damon et Jude Law dans les rôles principaux. Personnellement, je n'ai pas encore vu le film Plein Soleil avec Alain Delon, qui lui aussi en est une adaptation. Pour le reste, ce que j'en pense ou dit, ça n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Carol - Les Eaux dérobées

Pour moi, ce livre, c’est l’histoire de la seconde naissance de Thérèse, jeune fille effacée et timide en manque de tendresse. Tout est morose et monotone chez elle. Elle aime sans joie un homme, ses amis ne l’intéressent guère, et ses rêves ont bien du mal à se concrétiser. Jusqu’à sa rencontre avec Carol ! Carol qui, dès les premiers instants la retourne comme un gant. Sa beauté la fascine, sa voix l’ensorcelle. Cette timorée fait alors preuve d’une hardiesse incroyable pour retrouver cette femme inaccessible et hautaine qui cache si bien ses blessures et ses refoulements.

Entre la femme fatale et la frêle jeune fille commence alors une grande histoire d’amour avec son lot de craintes, d’hésitations, de fous rires, de passions fougueuses, de caresses, de trahisons, de disputes, d’emportements, de nuits interminables et de petits matins ensoleillés. C’est aussi une fuite en avant désespérée pour échapper au carcan social et à ces juges qui considèrent l’homosexualité comme une maladie honteuse. Nous sommes aux Etats-Unis dans les années cinquante, et l’homosexualité ne peut se vivre que sous le manteau, derrière des portes closes, dans la discrétion et le non-dit. Ceux qui bravent cet interdit le paient cash en s’exposant à des mesures de rétorsion d’une violence inouïe.

Patricia Highsmith, pourtant mondialement connue avec son Monsieur Ripley, se voit refuser par son éditeur la publication de ce roman « en raison de la hardiesse du sujet ». C’est dire la pesanteur sociale qui régnait à cette époque !

Carol est bien plus qu’un livre courageux. C’est surtout un grand roman qui n’a pas pris une ride durant ce demi-siècle. Un livre d’une tristesse insondable avec la défaite comme unique perspective. Un livre lumineux quand Thérèse, dévorée par sa passion amoureuse, prend son envol. Un livre poignant quand l’envoutante et sublime Carol, idéalisée par Thérèse comme une icône, descend de son piédestal pour devenir une femme blessée et vulnérable.



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Le Talentueux M. Ripley

Alors qu'il marche dans une rue à New York, Tom Ripley se sent suivi, et pour cause, l'homme l'abordera, dans un bar où Tom s'était réfugié. Il s'agit d'un riche homme d'affaire qui reconnaît en lui, un ami de son fils . il va proposer à Tom une étrange mission : aller en Italie tous frais payés pour convaincre le fils de rentrer aux pays, et rejoindre l'entreprise familiale. Tom qui n'a rien à perdre, accepte.

En Italie, Tom Ripley est séduit par la dolce vita que mène Dickie, qui n'a aucun problème d'argent. Fasciné, peut- être un peu amoureux, Tom aménage chez Dickie, au grand dam de Marge, une américaine qui aimerait bien qu'il se passe quelque chose avec Dickie et qui voit d'un très mauvais oeil , à la fois la relation amicale qui l'exclue, elle , mais aussi , la mauvaise influence qu' a Tom Ripley sur son ami. Elle a senti le "parasite" qui vit en Ripley...

Peu à peu son "discours" paye et Dickie s'éloigne de Tom, jusqu'à ce que ce dernier ne prenne la décision de le tuer et de prendre sa place. Il ne va pas faire que prendre sa place, il va prendre son argent afin de vivre comme vivait Dickie. Aussi bon acteur , qu'il est faussaire, Ripley va arriver à ses fins.



Publié en 1955, ce roman a bien vieilli depuis et j'ai été stupéfaite de voir comment Patricia Highsmith se sortait de situations compliquées sans que cela fasse sourciller son lectorat , ( elle est considérée comme une auteure majeure de la littérature policière.).

Faut-il avoir une piètre opinion de la police italienne , pour écrire qu'à quelques semaines d'intervalle, ils rencontrent Dickie campé par Ripley, puis Ripley ,sans réaliser qu'ils ont affaire au même homme ? Tout cela parce qu'il a teint ses cheveux en blond, qu'il joue la comédie ... Faut-il que les enquêteurs italiens , et le détective privé, soient idiots pour ne pas se poser la question : à qui profite la disparition de Dickie, alors que son ami Tom Ripley , qui n'avait pas un dollar d'avance aux USA, mène la belle vie sans travailler , en Italie ? N'enquêtent-ils pas sur ses amis ? Faut-il qu'ils soient idiots pour ne pas se rendre compte que tous les courriers adressés par Dickie depuis que le bateau a coulé, sont tapés à la machine et signé à la main ? Alors même que la banque de Dickie a tiqué au vu de ces signatures ?

Mais peut-être n'ont-ils vu que le dépaysement que ce roman procure alors qu'il nous balade de New York, à Rome, en passant par Venise, Cannes etc... Peut-être qu'on a tous besoin de soleil , de Plein soleil ?

Peut-être que ce roman à l'époque était novateur parce qu'il parlait d'homosexualité, certes d'homosexualité qui ne se vivait pas, mais tout de même ... Patricia Highsmith les nomme les "Invertis"...

C'est peut- être ça toute la beauté de cette histoire : tuer quelqu'un parce qu'on sait qu'on ne l'aura jamais, parce qu'on assume pas ce désir, parce qu'on n'aime pas le rejet, le dégoût dans l'oeil de l'autre.

C'est peut- être Tom Ripley, le joyau de cette histoire, ce personnage, fade au départ, qui s'épanouit, se " révéle" dans le crime et l'arnaque. Cet excellent acteur, excellent faussaire. Cet homme qui ne possédait rien et qui convoite l'argent, la vie facile d'un autre. Qu'en fera t'il de tout cet argent ? Des voyages, suivre le soleil, les lieux de vacances, voir de belles choses, se cultiver, prendre le temps. Dolce vita.... Il est tellement différent des gangsters habituels qui veulent la belle auto et la belle pépée à mettre dedans.

Le Daily Telegraph parle de Tom Ripley comme d'un personnage "singulier, amoral, hédoniste , ambigu et fascinant", ils ont parfaitement résumé le coco !

Il va falloir que je revoie les films qui n'ont pas l'air d' être fidèle au roman et comprendre par quel tour de prestidigitation, le metteur en scène peut nous faire gober que Matt Damon "est" Jude Law ! Et Maurice Ronet , Alain Delon...

Un roman qui a les défauts de ses qualités : un tiers désuet, un tiers "sables mouvants"(le personnage de Ripley) , un tiers ensoleillé.
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Eaux profondes



Un grand classique roman de crime(s) de 1957 que je viens de relire avec le même intérêt et plaisir qu’il y a bien longtems pour l’esprit diabolique de son auteure, Patricia Highsmith (1921-1995).



Dans la petite ville fictive de Little Wesley en Louisiane vit le couple Van Allen. Lui, Victor (Vic), 36 ans, riche et propriétaire d’une imprimerie d’art. Elle, Melinda, un peu plus jeune et frivole.

Ils ont une petite fille, Trixie (Béatrice) de qui s’occupe essentiellement Vic, et un chiot boxer, baptisé Roger des Bois.



Un jour à un des amants de son épouse, le beau garçon Joël Nash, Vic explique calmement qu’il ne perd pas son temps "à casser la figure" aux gens qui lui déplaisent vraiment, mais qu’il les tue.

Et il cite en exemple l’ex-amant de Melinda, un certain Malcolm McRae, dont on a retrouvé le corps dans son appartement à Manhattan et qui a été manifestement assassiné.



La fausse nouvelle, car Vic n’a pas zigouillé ce pauvre Mal, se répand à une vitesse quasi olympique dans la petite communauté de Little Wesley, où Vic, contrairement à sa femme, jouit d’une excellente réputation. À ce point même que le jeune donjuan n’ose plus continuer ses avances et que Melinda se trouve un autre amoureux, dans la personne de Charles De Lisle, un jeunot qui joue au piano dans le bar de l’unique hôtel de l’endroit.



Peu de temps après, le 13 juin exactement, Charley se noie dans la piscine d’amis au cours d’une petite fête avec Vic dans ses parages immédiats.

Pour Melinda il n’y a aucun doute, c’est bien son mari qui a éliminé son jeune aspirant. Elle n’hésite pas à l’accuser formellement et en plus répète ses accusations à l’inspecteur de police, qui mène une enquête.



Vu l’absence d’indices, l’incrédulité des paroissiens de Wesley et la longue liste d’amants de l’accusatrice, l’investigation est relativement vite close sans suite.



Mais qu’en est-il : est-ce que Melinda a raison et est-ce ce que Vic Van Allen n’est point le gentleman pour qui on le prend localement, mais au contraire un sinistre meurtrier ?



Celles et ceux qui ont vu le film éponyme de Michel Deville de 1981 avec un impressionnant Jean-Louis Trintignant dans le rôle de Vic et une admirable Isabelle Huppert comme son épouse, connaissent, bien entendu, la réponse.

De même que celles et ceux qui auraient vu la version américaine "Deep Water" par Adrian Lyne de 2002 avec Ben Affleck comme Vic et l’actrice cubano-espagnole Ana de Armas dans le rôle de Melinda.



Pour les autres une merveilleuse occasion de passer un moment mémorable dans l’atmosphère impitoyable mais subtile de Patricia Highsmith, qui n’a pas gagné par hasard en 1975 le Grand Prix de l’Humour Noir, de la littérature policière américaine en 1957 et britannique en 1964, ainsi que 2 fois le prix Edgar-Allan-Poe, en 1951 et 1956.

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Carol - Les Eaux dérobées

Je n'ai jamais lu de roman de Patricia Highsmith.

L'auteure indique dans l'avant propos que son roman achevé en 1951 fut refusé par ses éditeurs habituels , elle fut contrainte de chercher un autre éditeur —- à regret ...

Le succès ne vint que lors de l'édition de poche , un an plus tard .



Il se vendit à presque un million d'exemplaires .



La jeune protagoniste Thérèse , dix - neuf ans, vendeuse dans un grand magasin rencontre une belle jeune femme Carol , fascinante , fortunée , mariée ...



Une passion naît entre elles , contrariée par le mari de Carol qui utilisera leur fille comme moyen de chantage lors de leur divorce ...Thérèse découvre l'amour qu'aucun homme ne lui a jamais inspiré ...

D'autre part, Thérèse entretenait une relation avec Richard mais elle n'est pas amoureuse de lui , des rapports proches et lointains , tout à fait indécis ...

Thérèse apparaît comme une timide ingénue , naïve , elle se pose beaucoup de questions : «Pouvait - elle dire , tout d'abord, qu'elle était amoureuse de Carol ?

Cette question survenait à laquelle elle ne trouvait pas de réponse ... »

Que voulait dire aimer quelqu'un ?

Pourquoi l'amour prenait - il fin ou pas? .

Le cheminement est difficile entre Thérèse et Carol qui sont victimes de la frilosité de leur époque.....Je n'en dirai pas plus .



Ce beau roman à l'écriture pudique, sensible, mais un peu froide, (d'où seulement trois étoiles) , témoigne d'une histoire d'amour revendiquant sa liberté——mais aussi de contraintes irrépressibles : ——-la condamnation unanime par la société fermée de l'époque.



Il y aurait un film que je n'ai pas vu .
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Eaux profondes

" Deep water", un titre tout à fait bien choisi par Patricia Highsmith... Les profondeurs d'une piscine, l'eau qui dort et se réveille brutalement, les sombres abysses de l'âme humaine...



Tout au long de ma lecture, Vic et Melinda étaient pour moi incarnés par Jean-Louis Trintignant et Isabelle Huppert, formidables acteurs du film adapté de Michel Deville, que j'ai vu il y a un certain temps, bien avant de lire le roman. Je ne me souvenais que de l'ambiance malsaine, délétère et du jeu de chat et de la souris entre les deux personnages.



Vic a la quarantaine, il est marié à Melinda, croqueuse d'hommes, ils ont une petite fille de six ans, Trixie, dont la mère s'occupe peu. Vic semble jusque là supporter stoïquement les aventures de sa femme, au grand dam de son entourage amical, qui ne comprend pas le flegme, l' indifférence qu'il manifeste envers les amants de Melinda. C'est un homme intelligent, curieux de tout, mystérieux, voire inquiétant. Melinda est elle aussi complexe, belliqueuse, impulsive et enfantine parfois.



L'art de l'auteure est de ne pas commencer classiquement par un meurtre. Non, elle retourne en arrière, pour analyser l'évolution de ce couple atypique, aux relations toxiques, et ce qui conduira effectivement Vic à certains agissements...



Le final violent éclabousse la surface de l'eau, longtemps d'apparence tranquille...
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Carol

Il serait réducteur et infiniment dommage de ne voir en ce livre qu’un roman lesbien ! Il a été vu comme tel lors de sa parution - Patricia Highsmith l’a vu refusé et l’a publié sous un pseudonyme - nous ne sommes plus en 1952, les mœurs, les points de vue ont changé et pourtant, j’ai l’impression qu’il est toujours ostracisé comme tel au vu du petit nombre de ses lecteurs...



Alors, j’ai envie de lui rendre justice !



Therese travaille dans un grand magasin, un travail sans intérêt et elle rêverait de réaliser des décors de théâtre. Noel approche, les clients sont à la recherche d’un dernier achat quand elle aperçoit une belle femme blonde, elle est subjuguée par cette apparition, et cette cliente s’approche d’elle pour lui demander d’envoyer un cadeau. Therese á envie de la revoir, elle lui écrit une carte de Noël émanant du magasin. Leur attirance est réciproque.

Therese est fiancée à Richard, mais sans vraiment éprouver de l’amour, Carol quant à elle est en procédure de divorce et a une fille.

Carol l’invite à partir en voyage, et leur amour s’y révèlera. Le mari de Carol en profitera pour demander la garde de leur fille. Je n’en dirai pas plus.



J’ai admiré la description des émois de Therese, de la croissance de son désir, de sa première nuit dans les bras de Carol, c’est raconté avec justesse et pudeur sans pour autant occulter l’érotisme.



J’ai admiré l’atmosphère de ce roman, j’ai apprécié qu’il se termine bien.



Patricia Highsmith a su me captiver, j’ai lu ce livre d’une traite, son style m’a plu, alternant pensées, dialogues, descriptions, échange de correspondance.



C’est un bel hymne à l’Amour.
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Le journal d'Edith

Femme au bord de la crise de nerfs.

Brett et Edith Howland sont un jeune couple d'intellectuels progressistes dans l'Amérique d'Eisenhower. Avec leur fils de 10 ans, ils emménagent dans une belle maison de Pennsylvanie, et si Brett est journaliste dans le quotidien régional, Edith compte sur ce nouveau départ pour recommencer à écrire des articles, et même créer une gazette locale. Mais les choses ne se passent pas comme prévu, et Edith se retrouve à gérer des situations qui lui échappent et qui, peu à peu, la poussent à se réfugier dans une autre réalité, qu'elle consigne soigneusement dans son journal intime...



Patricia Highsmith nous fait entrer dans la psyché d'une femme qui veut continuer à croire que tout va bien alors que tout se délite autour d'elle, et qui se persuade que l'assassinat de Bobby Kennedy et la Chute de Saïgon sont plus importants que ses propres problèmes. Rien que pour ça, je n'ai pas pu m'empêcher de la trouver attachante et admirable, même si son lent glissement dans la folie la rend quelque peu inquiétante.

Avec des réflexions d'Edith telle que : "La différence entre le rêve et la réalité constitue l'enfer véritable.", l'auteur parvient à instiller une ambiance angoissante ; on sent que tout peut franchement tourner au drame à tout instant, mais je me suis également demandé si l'entourage d'Edith n'était finalement pas plus anxiogène qu'elle... D'où un certain trouble (jouissif), face à l'écriture retorse de Patricia Highsmith, qui se pose en équilibre précaire entre raison et folie.

Toutefois, si j'ai aussi apprécié sa façon intimiste de balayer vingt ans d'Histoire américaine, j'ai déploré que cette chronique d'une "desperate housewife", sans beaucoup d'action, comporte des longueurs qui m'ont un peu égarée. Mais c'est la loi du genre, et je ne regrette pas pour autant cette lecture dérangeante et qui interroge sur la perception de la folie.



Cela reste donc de la belle ouvrage pour les adeptes de romans psychologiques, et en définitive un beau portrait de "femme sous influence".
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La Rançon du chien

Bonjour,

Voici « La rançon du chien » de Patricia Highsmith. L’auteure nous emmène à New-york où nous rencontrons un couple aisé victime de lettres anonymes menaçantes. Leur petit caniche kidnappé, les Reynolds portent plainte et un jeune policier naïf va suivre l’affaire qui va vite s’avérer complexe et perturbante. Très vite le piège se refermera sur lui. Les personnages sont parfaitement dépeints et leur psychologie est parfaitement analysée. Angoisses, inquiétudes, manipulation, colère, jalousie, drames sont de la partie. L’auteure décrit avec subtilité les sentiments et les comportements des protagonistes. Les rebondissements sont fort réussis. Pourtant c’est une lecture mitigée qui ne m’a pas emportée, beaucoup trop de longueurs à mon goût. Bien évidemment je vous laisse vous faire votre propre opinion.

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Le Talentueux M. Ripley



Dans les années 1950, en Italie.

Tom Ripley est envoyé en Italie par les parents de l’une de ses vagues connaissances : ils attendent de lui qu’il le convainc de rentrer aux Etats-Unis.

Tom va ainsi rencontrer celui qui va changer sa vie.

Non, ce n’est pas une histoire d’amour. Plutôt celle d’un jeune homme qui ne se trouve qu’à travers les autres au point de se glisser dans leur peau.

Si le début m’a semblé rébarbatif, il s’est avéré qu’il était nécessaire pour planter le décor : qui sont les personnages, comment interagissent-ils ?

La suite est un délice. L’autrice nous entraîne dans les pensées complexes et torturées de Tom Ripley dont la névrose va s’avérer être ce qui va le sauver.

J’ai été happée par cette histoire qui nous fait visiter Naples, Venise, Rome.

Je ne suis pas étonnée que ce roman soit une référence en matière de thriller psychologique.

Je n’ai plus qu’une envie, revoir le film de René Clément : Plein Soleil

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L'art du suspense, mode d'emploi

Un livre intéressant, pour qui veut se lancer dans l'écriture d'une histoire dite "à suspens".

Mais pas que.

Patricia Highsmith partage son inestimable expérience d' écrivaine de romans devenus célèbres et de nouvelles souvent succulentes.

Car, parce que, tout a son importance dans l'art d'écrire: La bonne idée de départ, le murissement, l'état d'esprit, le découpage, les corrections, j'en passe et des meilleurs...

Bien sûr, dans son manuel, Patricia Highsmith en est encore à la machine à écrire... Le livre serait peut-être différent à l'ère du traitement de texte et d' Internet.

Cependant, les basiques restent toujours d'actualité: L'envie, une certaine discipline et un travail acharné... Et les conseils sont aussi précieux que bons à prendre. Bien écrire n'allant pas de soi.
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L'inconnu du Nord-Express

Premier roman de Patricia Highsmith, l'inconnu du Nord-Express est une pépite dans son genre. Roman noir, suspense psychologique, harcèlement , meurtres, tous les ingrédients sont réunis.

En ouvrant ce roman j'avais bien sur en mémoire le film d'Alfred Hitchcock et la scène d'ouverture: la rencontre de deux hommes que tout sépare dans un train et ces propos hallucinants: «  Savez-vous, disait un des personnages, quel est le pourcentage de meurtres commis dont parlent les journaux ? Un douzième… Qui croyez-vous que sont les onze autres assassins ? Un tas de gens ordinaires qui ne comptent pas. Tous ceux que la police sait bien qu'elle n'attrapera jamais ! 

Une idée formidable ! Supposez que chacun de nous tue pour le compte de l'autre ? Nous nous sommes rencontrés dans le train et personne ne sait que nous nous connaissons. Nous avons chacun un alibi parfait. Un alibi sans la moindre fissure !  » Les dés sont jetés Bruno et Guy liés à jamais pour le meilleur et surtout pour le pire. L'issue est inévitable et inéluctable.

Ce roman publié en 1950 a pris quelques rides, mais devenu un classique du roman policier psychologique il mérite d'être lu et me donne envie toutes affaires cessantes de me replonger dans le film éponyme d'Hitchcock.





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Les écrits intimes de Patricia Highsmith

Elle a inspiré de nombreux écrivains en France et dans le monde. Son œuvre, devenue une référence en terme de maîtrise de construction d’intrigue et de suspense, a été adaptée par les plus grands cinéastes.



Ripley, son personnage mythique, est devenu culte. Patricia Highsmith est sans aucun doute une figure majeure de la littérature contemporaine.



À l'occasion du centenaire de sa naissance, ce livre plonge le lecteur dans la vie d'une écrivaine hors norm à la . personnalité ambiguë et volontiers secrète



Les Écrits intimes de Patricia Highsmith mélangent extraits de journaux et de carnets provenant de plus de cinquante (56 exactement) volumes manuscrits qu'on a retrouvé dans un placard à linge au domicile de la romancière après sa mort.



"Ce n’est que dans certains cas extrêmes que nous avons jugé de notre devoir de refuser à Pat le droit de s’exprimer, comme nous le faisions quand elle était encore en vie. Il est difficile de comprendre les raisons de son amertume, notamment dans le cas de son antisémitisme de plus en plus marqué"



Ces carnets intimes nous montrent ainsi les prémisses de son roman Le Talentueux M. Ripley (Calmann-Lévy, 1956), où apparait pour la première fois Ripley et dont le roman sera consacré par son adaptation quelques années plus tard sous le titre Plein soleil par René Clément, avec Alain Delon dans le rôle-titre!



Si tout n'est pas de même intérêt dans ses confessions très intimes, on voit vraiment comment la romancière travaille au quotidien et à quel point son caractère s'avère être des plus cycloctimique : les phases d’exaltation succédant aux périodes de grande lassitude et de dépression.



Un must have pour tous les fans de littérature et de cette grande romancière américaine, qui dépasse le cercle des amateurs de littérature noire..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'inconnu du Nord-Express

Le train roule à vive allure vers Metcalf, Texas.

Guy va y retrouver Myriam, une épouse dont il veut divorcer. Pas si facile ! Myriam est retorse et ce mariage n'est rien d'autre qu'une malencontreuse erreur de jeunesse.

Une rencontre avec Bruno, un inconnu. Dans l'esprit perturbé et alcoolisé de Bruno, va s'imposer une machination implacable, l'échange de meurtres. « Un meurtre gratuit , sans motifs personnels ». Ce Guy que le destin a placé sur son chemin est l'homme de la situation.

L'action avance vite et le complot ourdi sera mis à exécution dès la première partie du roman. Une première partie, qui parvient à nous prendre dans ses filets, les images plein la tête. Comme dans un cauchemar, le scénario se déroule comme prévu avec ce qu'il faut de suspens pendant les récits des deux meurtres.

La narration est à deux voies. On suit tour à tour Bruno, pervers dénué d'émotions, dont la vie est en friches et Guy en proie à une lutte sourde et incessante.

C'est dans un marais poisseux que l'on avance. Pourtant Guy a tout pour lui. Mais ses pas s'enfoncent dans une matière gluante où il ne peut se raccrocher à rien de sûr. Prisonnier de sa confusion, elle devient la nôtre. On n'arrive plus à le suivre, ni à le comprendre . De timides pas en avant mais un silence qu'il ne peut extérioriser. Une paralysie qui pèse à chaque page. On assiste angoissé et impuissant à sa chute. Lui aussi, ce jeune homme bien sous tous rapports rencontré dans le train, est un inconnu qui se révèle à lui-même et au lecteur.

Orfèvre du genre, Patricia Highsmith a concocté un roman psychologique complexe. Dans une Amérique prospère à qui tout semble sourire, elle aborde plusieurs facettes cachées, amour maternel malsain, homosexualité, culpabilité, manipulation, personnalité double, « un double invisible qui vous attend quelque part dans le monde, en embuscade ».
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L'inconnu du Nord-Express

un thriller psychologique fondé sur une relation étrange, une amitié vénéneuse entre deux hommes que tout oppose, un héritier qui adule sa mère et hait son père et un jeune architecte ambitieux empêtré dans une relation passée qui refuse le divorce, ils se rencontrent dans le train, le nord-express...le cauchemar peut commencer et emporter le lecteur dans ce scénario où l'on craint le pire et où la culpabilité ronge...
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Des chats et des hommes

Trois nouvelles félines, trois mises en scène où ces acteurs splendides ont le premier rôle ( quoique...) .



Qu'ils aient nom Portland Bill, Ming ou tout simplement Minette, ils s'inscrivent parfaitement dans l'univers étrange, inquiétant de l'auteure, où l'âme humaine cache de bien sombres desseins ou des secrets prêts à jaillir...



Dans" Un truc rapporté par le chat", le macabre de la découverte est contrecarré par le flegme britannique, dont font preuve les personnages menant l'enquête...



" Une maîtresse pour deux" m'a fait immanquablement penser au roman de Colette " La chatte", même si les sexes sont ici inversés : les rivaux sont un homme et un chat. Jusqu'où peuvent aller la haine et la jalousie...



La plus mystérieuse et symbolique histoire est la dernière: " Le nichoir était vide", où les apparences s'écaillent et laissent entrevoir les coupables actions du passé. Minette semble être là comme un juge impassible...



J'ai trouvé l'ensemble intrigant, troublant et attirant comme le regard d'un chat, mais mon animal favori n'est vraiment au centre de l'intrigue que dans la deuxième nouvelle où Ming est le personnage principal. Dans les autres, il est plutôt le détonateur, le révélateur des mauvaises actions ou pensées. C'est ce que l'on peut regretter.



Le livre est agrémenté de dessins, réussis selon moi, de Patricia Highsmith, grande amoureuse des chats, elle qui écrivait :" Qu'il déambule ou qu'il dorme , un chat est une oeuvre d'art vivante, en perpétuelle métamorphose."...
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Le Talentueux M. Ripley

Traduit de l'américain par Jean Rosenthal



Ce livre date un peu, il a reçu le Grand Prix de littérature policière en 1957, et pourtant je ne l'avais jamais lu.

Par contre, j'ai vu "Plein soleil", porté à l'écran en 1959 par René Clément avec Alain Delon en acteur principal ainsi que "Le Talentueux M. Ripley", porté à l'écran en 2000 par Anthony Minghella.

Tom Ripley est « timide et minable », c'est lui qui le dit.

Mais il est aussi terriblement amoral, il fait preuve de beaucoup de sang-froid, c'est un très bon menteur avec une bonne mémoire.

Sa psychologie est très fouillée, détaillée par l'auteure. On le voit parfaitement s'insinuer petit à petit dans la vie de Dickie, chercher à se rendre indispensable, à évincer ses plus proches amis et surtout Marge. Il le veut pour lui seul.

J'ai apprécié ma lecture même si parfois il y a des redites.
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Carol - Les Eaux dérobées

Patricia Highsmith a écrit pléthore de livres. C'est pourtant le premier que je lis d'elle. J'ai d'emblée aimé son avant-propos où elle rappelle la genèse du roman et comment il fut refusé par son éditeur. Fort heureusement, elle n'en resta pas là, proposa le manuscrit à une autre maison. Et connut avec un succès mérité (avec la version poche surtout).



L'auteure dépeint avec Carol une sorte  d'épiphanie pour Thérèse, jeune femme de 19 ans, décoratrice de théâtre de formation mais obligée de travailler dans un grand magasin pour subvenir à ses besoins en attendant une aubaine côté planches. Elle se trouve ainsi littéralement foudroyée par une élégante femme blonde portant manteau de fourrure qui s'adresse à elle en quête du cadeau de Noël de sa fille.

Cette scène sert de point de départ à la révélation de son attirance pour une femme - ce qui explique pourquoi "ça" ne marche pas avec son ami Richard...

Du fantasme au désir et à l'émergence de l'amour entre ces deux femmes, Patricia Highsmith développe avec sobriété et finesse le cheminement à parcourir. Ce, dans le cadre d'une Amérique puritaine, surtout dans le milieu dans lequel évolue Carol. Les difficultés se dressent.



J'ai trouvé ce roman infiniment beau et sensible, où le désir et l'amour se dévoilent avec pudeur et sincérité. Les émotions sonnent juste, servie par une délicate écriture qui entre dans les profondeurs psychologiques de Thérèse.

Il me tarde maintenant de voir le film de Todd Haynes qu'on m'a présentécomme excellent.



Force est de constater que si, maintenant, l'acceptation de l'homosexualité s'est étendue, il existe encore nombre d'esprits étriqués pour juger monstrueux toute relation amoureuse en dehors de leurs normes figées.

Je laisse en la matière le mot de la fin à l'auteure elle-même : " Le sexe est défini par les caractères physiques, et il doit être indiqué sur les passeports. L'amour est dans la tête, c'est  un état d'esprit."
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Carol - Les Eaux dérobées

A noter que Carol est adapté d'un roman de Patricia Highsmith , au titre original "The Price of Salt" a été publié en 1952 mais sous le pseudo de Claire Morgan, pour que Highsmith, alors à l'aube de sa carrière de romancière ne soit pas étiquetée en tant que romancière lesbienne.



Un livre réédité par le livre de poche à l'occasion de la sortie du film et que tous les fous du film comme moi ne manqueront pas de découvrir pour se lancer dans le jeu des comparaisons.



On constatera à la lecture du roman, que j'ai lu juste après avori vu le film de à quel point Todd Haynes a été fidèle à la petite musique du livre, en faisant ressentir le rythme particulier de la maitresses des romans noirs et a tendance à assouplir un peu la cruauté du roman initial, même si la sensibilité et la finesse des personnages et des situations présentes dans le long métrage de Haynes est bien évidemment déjà présente dans ce très beau roman de Highsmith qui nous transporte certes moins que le film, mais qui reste une très belle oeuvre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une créature de rêve

Un roman psychologique un peu décevant, probablement pas le meilleur de cette auteure.



Le roman commence avec Ralph, un homme inquiétant, un solitaire irascible qui voit le mal partout et qui promène son chien qu’il a nommé Dieu. Il a croisé une jolie jeune fille arrivée récemment à New York. Il voudrait prendre sous son aile, la protéger du mal et il la harcèle de sermons. Un personnage plus pitoyable qu’horrible… (le roman a un peu vieilli, de nos jours le harceleur suivrait sûrement Elsie sur Facebook ou sur Instagram…)



D’autre part, il y a un artiste qui habite à New York et attend sa femme qui doit arriver avec sa petite fille. Des gens riches, des fortunes de famille, et un couple ouvert dont la femme peut partir en voyage pendant six mois avec une amie en confiant son bébé de deux ans aux soins de sa mère. Elle travaille aussi dans une galerie d'art et cultive les amitiés particulières.



Un roman psychologique, pas beaucoup d’action, une tension qui devrait se bâtir peu à peu, mais domine plutôt l’impression que ça traîne en longueur. Dans l’ensemble, les personnages sont assez peu attachants et ils n’ont finalement pas la profondeur nécessaire pour qu’on sente le drame psychologique.



Heureusement, il y a un peu d’action dans le dernier tiers où un meurtre est commis, ça permet de ne pas abandonner la lecture avant la fin.



Dommage, un rendez-vous manqué avec cette auteur dont on célèbre le centième anniversaire posthume cette année.

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