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4.45/5 (sur 33 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Patricia Vergauwen est pédiatre à Bruxelles.

Elle est l’épouse de Francis Van de Woestyne, éditorialiste de "La Libre Belgique".

Le 4 novembre 2016, leur fils Victor, âgé de treize ans, fait une chute de dix mètres depuis le toit de la maison familiale, dont il ne survit pas.

En 2019, ils publient un récit bouleversant, "Un enfant".

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
J’aperçois une masse sombre couchée sur le trottoir.
Victor
Victor
Mon Vic.
Je pourrais rejoindre Patricia et Alice et les aider.
Mes jambes ne me portent plus.
Je me traîne à deux mètres.
Devant la façade de la maison voisine.
J’observe ce qui se passe.
Lâche, impuissant, brisé, bombardé, éventré.
Les ambulanciers sont arrivés.
J’entends des mots, des phrases, des appels.
Je m’effondre.
On essaye de me relever.
Je vois des souliers d’hommes et de femmes.
Je suis incapable de garder la tête droite et de découvrir celui ou celle qui essaye de m’aider.
Je ne tiens plus debout.
Je n’existe plus, je ne veux plus exister.
Victor, Victor, Victor
J’entends au loin les cris du marché.
Des gens boivent, rient, s’amusent.
Qu’ils se taisent tous.
Vos gueules.
Le papa d’Ernest arrive. Il tente de me relever. Je n’ai plus de jambes, plus de bras. Je ne suis plus qu’un cœur en morceaux. Je regarde ses chaussures et je pense que ce sont des Church’s. Détail dérisoire. Il me parle, me serre dans ses bras. Mon beau-frère. Mon frère.
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«Il ne faut jamais croire, pas même une seconde, que tout passe, que l’on se lasse de penser à eux. Un jour, un mois, un an, dix ans : tous les jours, c’est le lendemain de leur mort. 
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Je suis en overdose de ton absence.
 
Tout de toi me manque. Cet espace que tu prends dans la maison, ce volume d’air que tu déplaces, toutes les traces de ton passage.
 
Quand je rentre à la maison, je sens que tu es là. Un manteau qui traîne, une boîte de céréales ouverte, ton cartable, un livre ouvert sur la table.
 
Cette sensation merveilleuse de savoir que son enfant est là ou tout simplement qu’il est passé là où je passe, je l’ai perdue.
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Mon questionnaire « États d’âme » veut que je l’entraîne sur sa vie spirituelle. Il répond. Dieu, Marie. Oui, il prie. Puis nous parlons de la mort…
« Qu’y a-t-il après la mort ? » Il répond : « Je ne sais pas. Quand j’y serai, je vous le dirai… »
Spontanément, sans réfléchir, de manière incontrôlée, je réplique :
« Vous direz bonjour à mon fils… »
Il se fige. Me fixe de ses yeux bleus intenses. Je ne sais plus que dire, que faire. Il s’avance vers moi et me prend la main. De l’autre, il caresse mon avant-bras. Personne ne dit rien. Je sens sa main fraîche, je me dis que je n’aurais pas dû.
« Quel âge avait-il ? Avez-vous d’autres enfants ? Racontez-moi… »
Je sens monter en moi un océan de larmes. Il le voit. Serre ma main plus fort. Je raconte en quelques mots. Il ne lâche pas ma main. Comme s’il voulait prendre une partie de mon immense chagrin. L’homme qui cherche à m’aider n’est plus la légende du cinéma français, c’est un père. Tout simplement. 
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Le temps qui passe est mon pire ennemi. Je ne veux pas que tu grandisses dans cet ailleurs où je ne suis pas. Tu auras toujours treize ans. Je te revois souffler tes treize bougies, un peu mal à l’aise devant tout ce monde autour de toi qui danse et trinque à tes belles années à venir. Je te vois vraiment heureux. Tu avais dit à ton papa quelques semaines plus tôt : « Tu sais, je suis vraiment content de grandir, pas seulement en taille, mais globalement. » J’adore ce « globalement » qui dit ton attention aux autres, ton intérêt grandissant pour tout ce qui n’est pas toi et qui n’est pas nous, ce monde que tu découvres peu à peu et qui te tend les bras comme jamais.
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Ton corps sans vie est allongé dans cette chambre d’hôpital.
Je veux passer la dernière nuit de ta vie avec toi, la première nuit de ta mort avec toi.
Je me couche à tes côtés, immobile.
Je sais que tu es mort, mais je ne le comprends pas.
J’ai l’impression de vivre une sorte d’effarement.
Je suis sidérée de ce qui t’arrive, de ce qui nous arrive.
Tu ne me manques pas, je t’ai vu vivant et heureux quelques heures plus tôt.
Je suis sure que tu sais que je t’aime. »
« La douleur est tellement forte que je voudrais qu’on me l’arrache, me l’anesthésie, comme lorsqu’on est au stade terminal et qu’on demande grâce. Même un an après, même plus d’un an après, ce manque-là reste intenable. Il me ronge, me harcèle, me submerge, me torture au quotidien. Comment tenir ? Comment avancer ? Comment supporter ? Comment continuer ? Comment retrouver l’envie ? Comment ne pas lâcher ? Avec ce mal-là. Ce serait tellement plus simple de renoncer, de ne plus se lever tous les matins en redécouvrant ce drame, de ne plus rien savoir, d’oublier. Mais oublier que tu es mort, c’est t’oublier. Et jamais je ne le pourrai, Mon Adoré.
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J’envie toutes les mamans du monde qui n’ont pas perdu un enfant.
Je les envie toutes.
J’envie celle qui mendie avec un enfant dans les bras.
Les femmes enceintes qui se réjouissent comme jamais de leur avenir.
Les mamans qui restent au chevet de leur enfant hospitalisé.
J’aurais tellement voulu te soigner, t’emmener au bout du monde, même malade.
J’aurais voulu me préparer à ta mort même si je pressens que la douleur n’en serait pas moins forte.
J’envie toutes les mamans qui n’ont pas perdu un enfant.
Celles qui ont encore l’espoir de le sauver.
Celles qui n’en ont qu’un et qui sont dans la joie de ne pas l’avoir perdu.
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Je suis le reflet de son chagrin, elle, le miroir de ma souffrance. Nous sommes unis pour toujours. Parfois distants. Parfois si proches. Je ne sais jamais. Une parole et tout s’allège. Une autre et tout se brise.
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Étonnant de sentir cette proximité qui ne vient pas forcément des plus proches. Rassurant de voir comme finalement, l’être humain, quelle que soit sa culture, sa situation sociale, son éducation, peut être bon. Juste. Comme il peut donner par sa présence. Comme il peut soulager par un regard. Merveilleux comme on peut se sentir apaisé parce que quelqu’un qu’on connaît à peine nous serre dans ses bras. Merveilleux comme certains comprennent. Merveilleux d’avoir nos amis autour de nous, là, tout le temps là, encore là, hier, aujourd’hui, demain.
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La douleur est constante, une douleur particulière, nouvelle. Une douleur qui fait vaciller, qui s’accroche en permanence, qui aspire encore et encore. C’est la notion d’irréversibilité qui fait perdre l’équilibre, qui laisse place au plus grand désarroi, au plus grand désespoir. Chaque jour qui passe m’arrache un peu plus à toi. Se remet-on jamais d’une douleur comme celle-là ?
 
Une douleur étouffante, écrasante, qu’aucune larme, qu’aucun mot n’apaise. Il y a des moments dans une journée où le malheur est trop grand. Trop, trop, trop.
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