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Citations de Patrick Chamoiseau (332)


Qui a besoin d'un pistolet ou d'un fusil dans une ville moderne ? Nous avons plutôt besoin de livres, d'art et de musique.
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Notre "être" seul ne saurait nous résumer. Nous sommes faits de ceux qui nous sont proches, et de ceux que nous aimons.
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Frère, quand tu seras sur scène et que tu joueras, n’oublie pas que les sons deviennent des mots, tout comme les mots deviennent des sons ; et que, soulevés par la pleine résonance du cœur, une musique est un texte, un concert se déploie en un vaste poème forgé dans ce langage que nous portons en nous, en bien plus grand que nous, et qui sait mieux que nous ce qu’il y a à dire.
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Au plus loin des déclives antérieurs, nous nattions, exsangues, les racines de l'absence.
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Ivres comme un lâcher de papillon, ou quelques horde évadée de quelque sinistre cage, nous projetions contre soldats et gendarmes des conques de lambi et des tessons de bouteilles.
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Des vieilles en misères, dévotement agenouillées, accablaient les orteils de la Vierge sous un champ de bougies.
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Et moi je me perdais là-dedans, charmé par sa parole et sa délicieuse personne que je passais des heures à contempler. Une câpresse de lutte haute, impériale, dont les rides rayonnaient de puissance.
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Écrire la Parole ? Non. Mais renouer le fil de vie, oui.
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Au centre une logique urbaine occidentale, alignée, ordonnée, forte comme la langue française. De l'autre, le foisonnement ouvert de la langue créole dans la logique de Texaco. Mêlant ces deux langues, rêvant de toutes les langues, la ville créole parle en secret un langage neuf et ne craint plus Babel. Ici la trame géométrique d'une grammaire urbaine bien apprise, dominatrice; par-là, la couronne d'une culture-mosaïque à dévoiler, prise dans les hiéroglyphes du béton, du bois de caisses et du fibrociment. La ville créole restitue à l'urbaniste qui voudrait l'oublier les souches d'une identité neuve ; multilingue, multiraciale, multi-historique, ouverte, sensible à la diversité du monde. Tout a changé.
Note de l'urbaniste au Marqueur de paroles.
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C'est quoi l'En-ville Ternome ? Lui, docte comme un laïque, exagérait : l'En-vielle c'est une secousse. Une vigueur. Tout y est possible et tout y est méchant. L'En-ville te porte et t'emporte, ne t'abandonne jamais, t'emmêle à ses secrets qui descendent de loin. Tu les prends à la longue sans jamais les comprendre. Tu les opposes aux descendus qui te croient à l'affaire : mais l'En-ville t'a juste avalé sans vraiment t'expliquer. Un En-ville c'est les temps rassemblés, pas seulement dans les noms, les maisons, les statues, mais dans les joies, les douleurs, les songers, chaque sentiment, il en fait une rosée qui l'habille, que tu perçois sans la montrer. C'est ça l'En-ville...
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c'est quoi la mémoire ?
C'est la colle, c'est l'esprit, et ça reste. sans mémoires, pas d'En-ville, pas de Quartiers, pas de Grand-case.
Combien de mémoires ? demandait-elle.
Toutes les mémoires, répondait-il.
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Yo dit zot libété pa ponm kannel an bout branch ! Fot zot désann raché'y raché'y ! ... (Liberté n'est pas pomme-cannelle en bout de branche ! Il vous faut l'arracher...)
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Je fus très vite conscient d’un phénomène étrange : mes lectures n’avaient pas épuisé toute ma bibliothèque. Certains livres étaient restés pour moi endormis : je n’avais pas rencontré leur auteur, souvent des créateurs qu’on ne saurait négliger. Une conversation, un article de journal, un bout de phrase qui flotte dans une indication les rappellent à votre bon souvenir comme le ferait un éclat de jasmin. On se précipite dans ses rayonnages, on les trouve, on s’y plonge, et… ce qui ne s’était pas passé avant se produit ! De ce point de vue, les bibliothèques relèvent de la caverne d’Ali Baba, du labyrinthe inépuisable et du grand cimetière. On y entasse par gourmandise, l’entassement creuse des angles morts ; les lectures trop avides qui deviennent des réflexes traversent de longs couloirs inertes ; dès lors, on peut s’y perdre, mal peser des merveilles, aller aux verroteries… Néanmoins, même endormi, même oublié, même resté invisible, un livre important intègre votre univers sensible, il vous nourrit et nourrit les moments de l’Écrire durant lesquels votre être en son entier acquiert une densité d’étoile.
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Ti-Cirique avait déclaré un jour qu’au vu du Larousse illustré, nous étions – en français – une communauté.
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Husson disait aussi (et c’était dans les rues de Saint-Pierre, dans les hôtels, dans les cellules de l’orphelinat, les vérandas d’habitation, les bureaux sombres des négociants et les milliers de boutiques, un vent soufflant d’hystérie larmoyante) que la liberté des esclaves était décrétée de manière implicite ; que chacun, universellement, hormis l’engeance des femmes, pourrait toucher aux joies des votes électoraux.
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Lui n’avait qu’une idée, la tenir, la purger, éplucher son corps, dégrapper ses poils, lui téter la langue et tenter de disparaître en elle comme un pêcheur de l’Anse Azérot dans le loup tourbillonnant d’une passe vers miquelon. Il vécut la nuit avec elle selon les lois de ses envies et le programme de son cœur amarré. Il la quitta bien avant l’appel d’un commandeur qui maniait le lambi comme on touche une trompette.
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On avait retrouvé ma grand-mère aux côtés de la Dame. Morte mais sans aucune blessure. Son cœur simplement décroché de la vie était tombé plus bas, plus loin que ses paupières, bien au-delà des fonds profonds de nos destins.
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Il perçut des hurlements que des morts n’avaient pas pu pousser, restés blottis en quelque part, et que sa propre douleur déclenchait brusquement.
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Vieillesse, Marie-Sophie, est comme une lente surprise.
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La guerre (dont je n’ai nul souvenir) fut départ-en-fanfare et retour-queue-coupée. On partit en chantant, on revint pieds gelés. On partit en riant, on revint sans poumons, gangrené par les gaz. On partit cœur vaillant, on revint lapidé par des bouts de shrapnel. On partit acclamé, on revint sur des quais désertiques, solitaire à boiter vers le silence de sa maison.
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