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Critiques de Patrick Flanery (23)
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Je ne suis personne

Jeremy O’Keefe est un homme ordinaire, mais pas sans qualité. Très bon professeur d’université, c’est un honnête homme qui a fait de son mieux dans la vie. Revenu à New-York après avoir enseigné dix ans à Oxford, Jeremy voit sa vie bouleversé par la livraison de colis contenant son historique internet de plusieurs années, toute sa vie privée et professionnelle imprimée dans des boites de ramette format A4.



Sacré questionnement pour un professeur d’histoire spécialiste de l’Allemagne de l’Est période STASI, de quoi devenir paranoïaque. Aurait-il fait quelque chose de grave, pour son pays ? Pour sa famille ? Qui le surveille ? Sa vie pourtant lui semble parfaitement inintéressante.



Et si, comme le lui suggèrent sa fille et son gendre, il souffrait d’un précoce Alzheimer, se serait-il lui-même envoyé ses paquets ? N’a-t-il pas, il y a peu, oublié un rendez-vous important avec une doctorante. Il y a aussi cet ancien étudiant, dont il ne se souvient absolument pas, qui apparait et disparait depuis quelques jours, et si c’était lui qui avait la solution tous ses problèmes ?



Jeremy O’Keefe n’a pas la mémoire qui flanche, c’est le monde autour de lui qui devient inquiétant.



Les machines de plus en plus sophistiquées emmagasinent classent et stockent la vie de chaque individu, l’humain parfaitement déboussolé est incapable de construire lui-même des barrières protectrice pour son individualité, il devient alors la proie consentante d’une société marchande et totalitaire.



Autant le dire de suite « Je ne suis personne » est un très grand roman. Patrick Flanery empoigne un sujet contemporain brulant, la surveillance et le traçage de tous les instants par l’intelligence artificielle et, grâce à un style littéraire assez bluffant, il entraine le lecteur dans un thriller anxiogène très réaliste.



Proustien dans la description précise du microcosme universitaire élitiste et Kafkaïen dans les peurs et les doutes de son héros, le roman de Flanery est un sacré miroir de notre époque 2.0.



Et si, cet été sur la plage vous essayiez la peur intelligente?.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je ne suis personne

Je vais avoir beaucoup de mal à faire un résumé de ce livre, parce que j'ai trouvé qu'il y avait dans ce roman d'avantage une ambiance, une question de fond, qu'une réelle histoire. Je regrette de ne pouvoir être plus précise, parce qu'en plus j'ai bien aimé ce livre. Alors je vais essayer au moins de vous dire ce que j'ai bien aimé.

J'ai bien aimé le personnage principal, Jérémy. Je l'ai trouvé attachant, j'ai trouvé agréable ce récit à la première personne, sa descente dans la paranoïa.

J'ai bien aimé les ballades dans New York qu'offrent le livre.

Enfin j'ai bien aimé le sujet de fond, l'omniprésence de la technologie. Cela m'a un peu rappelé Le cercle, de Dave Eggers...

Merci à Robert Laffont et Netgalley pour cette lecture.
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Terre déchue

Terre Déchue est un roman très noir. Chez les personnages pas de bons, de méchants ou même de héros juste des êtres humains plus ou moins malmenés par la vie avec tout ce que cela implique. Les personnages sont d’ailleurs peu nombreux (un homme seul, un couple avec un enfant et une vieille dame) mais terriblement réalistes. L'auteur nous fait pénétrer dans la tête de chacun d'eux, ce qui permet d’aborder l’histoire sous différents angles avec différents points de vus.

De prime abord ces êtres si différents les uns des autres vont, au fil des pages, laisser apparaître bien plus de points communs que ce que les premiers passages du livre pouvaient laisser présager.

Ce roman est aussi une vraie critique de la société, il fait écho à 1984 de George Orwell. On se trouve plongé dans un monde de méfiance où l'obéissance et la discipline sont les maîtres mots. Constamment surveillé, étudié, enregistré, archivé, l'être humain se transforme en un être paranoïaque, cruel, qui flirte avec la folie. Une obsession : la sécurité (un sujet tristement d'actualité), et une interrogation : jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour nous protéger contre d'hypothétiques dangers ? Que sommes-nous prêts à sacrifier ? Notre liberté, notre morale, notre humanité?

Impossible de trouver du répit au sein du cocon familial, c'est un environnement destructeur où les parents sont tous défaillants d'une manière ou d'une autre. Il n'y a pas d’échappatoire: l'école, le bureau, le centre commercial, les bois, aucun lieu amical. Jusqu'aux habitations qui sont au mieux aseptisées au pire menaçantes.

Quant à cette terre nourricière, dont il est question du début à la fin, elle n'offre plus non plus sa protection, trop épuisée par tant de luttes. Cette terre chargée d'histoires, de souffrances, de forces, l'auteur nous la décrit comme une terre meurtrie, bafouée et inhospitalière. On la maltraite, on la contraint pour des raisons économiques et sécuritaires.

Finalement la morale de ce roman pourrait être que rien ne peut protéger l'homme de son pire ennemi et de son seul vrai prédateur : lui-même.

C'est un roman bien écrit, et malgré la gravité du sujet il n'est ni déprimant ni glauque même si l’atmosphère reste sombre. On entre dans l’histoire tout de suite et les mots glissent sans difficultés de la première à la dernière page. Les personnages nous sont vite familiers de même que les lieux, on ne se perd pas. On ne s’ennuie pas, on ne se lasse non plus. Plus on avance plus la lecture est addictive et plaisante.

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Absolution

L'Afrique du Sud toujours, une de mes obsessions. Ce livre difficile raconte la nouvelle Afrique du Sud qui se cherche entre violence des uns et enfermement des autres derrière de hautes barrières de sécurité. Le retour sur un passé proche, de la lutte armée pour renverser un régime indigne et pour les tenants de l'apartheid, pour ne pas voir leur monde disparaitre. Au milieu de cela, Clare l'écrivain est à la recherche de réponses sur le rôle de sa fille disparue présumée morte, jamais retrouvée. Un roman très fort, jamais manichéen.
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Terre déchue

Avec « Terre déchue » l’auteur aborde l’état des lieux de la société américaine, sous forme de thriller bien sombre, qui ne peut laisser indifférent, du fait de sa rigueur dans l’intrigue et de la description des mœurs humaines. Bref une dystopie annoncée qui trouvent son pendant dans la lecture classique : Le meilleur des mondes - Aldous Huxley ; qui aborde le thème principal de l’aseptisation de la société ; ainsi que de : 1984 - George Orwell : une société dans le lit de la violence et du mensonge ; au détriment de la vérité.



Une famille de citadins décide de quitter Boston pour trouver une autre façon de vivre tranquillement et vivre au sein de la nature, dans un lotissement récemment construit, à Dolores Wood. La famille Noailles, relativement aisé, ont du mal à se sentir à l’aise dans ce nouveau pavillon. Des manifestations surprenantes interviennent lors de leur absence : tags, meubles déplacés ! Les parents incriminent leur fils : Copley ; jeune enfant sujet à l’introversion. Ainsi débute les relations tendues, conflictuelles entre les membres de cette famille moyenne américaine et son destin inexorable.



Mais une intrication se révèle fatale pour certains, l’obligation pour le père de famille de satisfaire son ambition, de répondre aux attentes de sa société EKK ; dont l’idéal n’en est pas moins que de dominer les individus ! Avec pour objectif de bénéficier des choix ou de la carence de l’État : de céder à des sociétés privées toutes ses responsabilités en matière de vie civique et de bien-être public. Il s’agit pour l’homme d’abandonner son libre arbitre aux profits de l’hégémonie d’EKK.



Ce roman addictif, avec les pensées et réflexions de chacun des protagonistes, se lit avec plaisir, et donne bien sûr, à réfléchir sur le destin inéluctable où nous allons actuellement. La perte de l’identité au profit d’une caste qui décide pour l’ensemble. La perte de son identité, de ses réflexions et surtout de ses décisions ; en définitive la fin de l’individu libre !


Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Terre déchue

À la demande de Paul Krovik, qui se trouve incarcéré et après de longues hésitations, Louise Washington (descendante d’esclaves, veuve d’un cultivateur et ancienne enseignante) accepte finalement de le visiter en prison. Paul Krovik a toujours haï Louise Washington … Louise Washington a vu son monde s’écrouler par la faute de Paul Krovik …



Paul avait imaginé qu’il allait vivre une existence merveilleuse avec Amanda et ses deux fils (Carson et Ajax) dans leur maison construite sur ses propres plans, ayant même prévu un bunker au cas où … Mais rien ne s’est passé comme il le souhaitait : ses (trop) ambitieux projets de lotissement à Dolores Woods, contrecarrés par sa réelle incompétence, furent la cause de son cuisant échec ! Amanda et les garçons étaient alors partis, emportant ses rêves de bonheur … Quand la famille de Nathaniel Noailles, tout droit venue de Boston, s’était installée dans SA maison vendue aux enchères (pour comble, seule Julia Noailles était ravie, Nathaniel et le petit Copley, âgé de sept ans, détestaient cet endroit …) Paul Krovik avait pris la ferme décision de la récupérer. Coûte que coûte ! Installé dans le secret de l’invisible bunker, creusé sous le sous-sol, il était prêt à tout ! … Jusqu’au drame …



Les Krovik. Les Washington. Les Noailles. Trois familles aux histoires douloureuses, qui ont fatalement amené Paul, Louise et Nathaniel à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.



Un magnifique roman au cours duquel les trois lignées donnent leur version des faits, leur point de vue personnel sur les évènements passés. Dans cette construction narrative – admirablement bien conçue – le lecteur parvient, petit à petit, à analyser les raisons qui ont pu conduire à cette folie générale – qui couvait depuis un bon moment en chacun des protagonistes masculins, jusqu’au point de non retour … Autant de plaidoyers pour autant d’enfances cabossées et de destins brisés … À chacun sa vérité, à chacun sa morale … Une intrigue prenante, qui vous « scotche » sur votre siège, jusqu’à la toute dernière ligne ! Un gros coup de coeur !
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Absolution

Voilà un livre qui mérite d'être connu. (Mais tout dépend de la qualité de la traduction, que je ne connais pas.) Un livre avec une construction telle, que vous ne pouvez plus le lâcher.

Si quelqu'un d'autre l'ayant lu, pouvait me dire s'il n'y voit pas une influence de la vie de Doris Lessing ?
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Absolution

Sam Leroux a la difficle tâche d’écrire la biographie d’une des grandes figures de la littérature sud-africaine : Clare Wade. Écrivain intimidant et peu accueillant, elle avait toujours refusé que l’on écrive sa vie. Avancée en âge, Clare finit par se laisser faire. Sam, qui revient dans son pays après de nombreuses années passées à New York, souhaite procéder par interviews successifs. Le jeune homme est passionné par l’oeuvre de Clare mais également par son comportement durant l’apartheid. Clare était une progressiste, défendant les droits de l’homme. Il semble néanmoins que son comportement n’ait pas été si clair durant cette période tourmentée de l’Afrique du Sud. D’ailleurs, Clare fait également des recherches sur cette période puisque sa fille Laura s’est engagée dans la lutte armée en 1989. Celle-ci a disparu sans que personne ne sache ce qui lui est arrivé. La vérité sera difficile à trouver pour Clare et Sam.



"Absolution" est le premier roman de Patrick Flanery et il y fait preuve d’une extraordinaire maîtrise. La construction est très travaillée et elle nous donne à voir les évènements de différents points de vue. Il y a le récit de Sam à son retour en Afrique du Sud et celui de Clare au moment où commencent les entretiens. S’ajoutent à ces voix du présent, le dernier roman de Clare intitulé "Absolution" : "(…) un volume de souvenirs fictionnalisés" et le récit des évènements de 1989. A l’intérieur de ces différentes parties, on peut également lire le journal intime de Laura ou des compte-rendus de la commission vérité et réconciliation (CVR). Après un petit temps d’adaptation aux changements d’époques, le roman se lit avec beaucoup de fluidité.



Clare et Sam sont tous les deux à la recherche de la vérité sur un passé qui les lie. Laura est au centre de leur questionnement mais chacun ne détient qu’une part de la vérité qui est obscurcie par bien des secrets. Patrick Flanery nous montre à travers sa construction à quel point la vérité est subjective. Elle l’est d’autant plus dans un pays en reconstruction. La CVR avait pour but de réconcilier les différentes communautés d’Afrique du Sud et de solder les comptes pour repartir sur des bases saines. Mais comment oublier les humiliations, les attentats et emprisonnements politiques ? Les auditions de la CVR ne pouvaient régler des siècles d’une histoire complexe et tourmentée. Les différences ne peuvent s’effacer si facilement. Patrick Flanery, qui n’est pourtant pas sud africain, rend compte de la complexité de ce pays et des oppositions qui y existent toujours. Les blancs riches vivent à Cape Town dans une totale paranoïa. "Entre nous et l’homme à l’extérieur, il y a deux portails – celui entre le jardin et l’allée, et celui qui est à son extrémité – puis il y a la maison elle-même, avec ses alarmes, ses boutons d’appel, son générateur de secours, ses verrous, ses barreaux, son verre renforcé à l’épreuve des balles." Cette défiance envers l’extérieur n’est d’ailleurs pas tellement injustifiée car une ville comme Cape Town a un taux très élevé de criminalité. La jolie nation arc-en-ciel n’est encore qu’un lointain rêve.



"Absolution" est un roman riche et passionnant sur un pays au passé douloureux où chacun tente de se reconstruire en cherchant la vérité ou en la recomposant dans la fiction.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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Absolution

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Absolution?



"Ce livre m'a été proposé par Robert Laffont, que je remercie, et j'avoue que dès la couverture, j'ai senti qu'il s'y cachait quelque chose d'intense."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...





"Clare Wade, une romancière et une vieille dame d'Afrique du Sud, accepte de recevoir chez elle Sam Leroux, jeune universitaire qui écrit sa biographie. Mais au milieu de ces entretiens et de ces questions banales, chacun cache des secrets et cherche des vérités."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?





"C'est un livre d'une grande richesse auquel il faut se consacrer entièrement durant sa lecture. Plusieurs récits des mêmes évènements se croisent, plus ou moins fidèles à ce qu'il s'est passé, plusieurs époques également et il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver. Dans ce roman qui parle pourtant de sujets graves, de politique, de racisme, d'insécurité, tout est délicat, tout est dit à demi-mot. C'est vraiment une belle façon de raconter toutes ces souffrances, toutes ses questions... On s'attache beaucoup aux personnages, présents et absents, et on a du mal à reposer le livre tant on voudrait savoir ce qu'il va advenir d'eux et les secrets de leur passé!"



Et comment cela s'est-il fini?





"On attend toujours beaucoup de la fin d'un ouvrage mais sûrement encore plus quand celui-ci nous promet des révélations et entremêlent de nombreux récits qui doivent finir par croiser leurs chemins à ce moment-là. Pour moi, c'est le talon d'Achille d'Absolution. Je trouve que la plupart des révélations se sont faites durant le récit et que la fin ne nous donne pas tout ce qu'elle nous avait promis et que nous aurions pourtant bien mérité après cette lecture."


Lien : http://booksaremywonderland...
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Terre déchue

Trois étoiles ou quatre étoiles... j'ai hésité tout au long de la lecture de ce roman noir, d'une tristesse infinie. Un père et une mère et leur garçon de sept ans déménagent de Boston pour aller s'établir dans une petite ville d'un état conservateur des États-Unis (on pense entre autres à la Louisiane ou au Mississippi). Lui, à contrecoeur, elle, dans l'espoir d'améliorer son sort professionnel. Les vibrations autour de cette ville leur seront néfastes. L'écriture de Patrick Flanery est efficace, parfois alambiquée inutilement. La construction est intéressante : chacun des différents personnages donnent sa version des événements en cours. Les thèmes sont éminemment pertinents et mettent à mal la société américaine contemporaine dans ses délires de sécurité du territoire et de fermeture à l'autre. Chacun chez soi, barricadé, on ne se déplace qu'en voiture et on se méfie de ses voisins... Trois étoiles enfin parce qu'aucun espoir ne point dans ce récit...
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Absolution

Eh bien, mais quel bouquin ! C'est quelque chose ! Voilà un livre très fort, qui marque.



Un jeune universitaire, Sam Leroux, qui vient de rentrer en Afrique du Sud après avoir fait ses études, s'être marié et avoir un peu travaillé aux USA, a obtenu la possibilité tout à fait exceptionnelle d'interviewer une auteure, sud-africaine également, Clare Wald, pour rédiger sa biographie. Il se souvient bien l'avoir déjà rencontrée à Amsterdam, elle, dit ne pas s'en souvenir. C'est une femme âgée qui n'a pas un caractère facile, elle est séparée de son mari, avocat et professeur de droit et a eu deux enfants : une fille qui s'est engagée dans la lutte armée anti apartheid en 1989 et qui a disparu ensuite, et un garçon Mark, avocat, qui semble avoir des rapports curieux avec sa mère.

Premier sujet abordé par Sam et Clare, la politique ; Clare dit être apolitique, plutôt libérale, et on apprend qu'elle avait une soeur aînée, Nora, qui a été assassinée en même temps que son mari, un boer, dirigeant du "National Party" (parti à l'origine de l'apartheid). Ce sujet de la soeur aînée haineuse et jalouse parcourt tout le livre, apportant des révélations successives plutôt étonnantes.

Dans le chapitre suivant, l'auteur raconte l'attaque de la maison de Clare ; c'est aussi l'un des sujets du livre, les graves problèmes de sécurité, dans la ville du Cap (et à Johannesbourg plus tard dans le récit) ; Clare et son assistante seront obligées de déménager dans une maison complètement blindée et surveillée.

Dans un certain nombre de chapitres Clare parle à Laura, sa fille disparue ; à partir de lettres que Laura lui avait adressées - bien que leurs rapports aient été très difficiles - des carnets qu'elle a laissés, d'articles de journaux et de son imagination, Clare pose de multiples questions et essaie de reconstituer ce qui a pu arriver à sa fille. Elle aurait été prise en stop par le conducteur d'un camion, Bernard, accompagné d'un enfant s'appelant Sam... Ce petit garçon, orphelin, dont on comprend que ses parents ont dû mourir en perpétrant un attentat, sera élevé ensuite par une tante ; ce qui est sûr, contrairement à ce que pense Clare, c'est que Sam connaissait déjà Laura, amie de ses parents, et que Bernard n'est pas mort accidentellement. Clare avoue à sa fille qu'elle a tout de suite reconnu Sam et qu'elle sait ce qui les lie.

Petit à petit, le récit progresse, les personnages s'étoffent, le lecteur est pris par l'histoire, passionnante, quasiment un thriller ; l'auteur distille ses révélations à son rythme, échafaudant les différents étages de ce qu'il veut construire.

Et puis il y a l'Histoire du pays, remarquablement racontée - en tout cas sur une assez longue période - à travers ce qui est arrivé à Clare, Sam et Laura.

Ce qui est le plus intéressant dans cette "plongée sud-africaine, c'est de se rendre compte que les choses sont tout de même un peu plus complexes qu'un "simple" problème blanc / noir ; les discussions de Clare et de son fils Mark en particulier sont passionnantes. Ici le problème est vu du côté blanc, les descendants des anglais et ceux des hollandais, les afrikaners, formant deux mondes assez différents.



Un livre remarquable, profond, d'une grande richesse de thèmes et écrit par un auteur qui maîtrise parfaitement ses sujets. De la belle littérature !
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Je ne suis personne

Long, très long chemin avant qu'il ne se passe réellement quelque chose. J'ai beau aimer NYC, je m'y suis perdue avec l'auteur et j'ai peiné à retrouver mon chemin.
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Absolution

Un roman politico-familial fort où s'entrechoquent abandons, trahisons, luttes armées, vols, torture, déracinements... ou comment l'on survit à la violence de la société sud-africaine grâce à la littérature.
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Absolution

L'Afrique du Sud, sa violence, son insécurité quotidienne, son histoire complexe avant et après l'apartheid, est au coeur de ce texte. La fiction s'invite en abyme dans ce roman qui ponctue sa narration de plusieurs versions d'une même histoire à tel point que le lecteur désorienté ne sait pas dans un premier temps quelle piste suivre. L'auteur a habilement construit son récit pour faire émerger la vérité. Les chapitres sillonnent l'espace temps et les points de vue : 1989 (date de la disparition de Laura), 1999, Clare, Sam. Roman-puzzle, ce récit offre de surcroît une vraie profondeur de champ sur l'âme humaine.

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Absolution

ABSOLUTION de Patrick Flanery



Ce roman est présenté comme un suspense infernal sur des aspects terrifiants de l'histoire de l'apartheid avec une construction diabolique mais après 50 pages, aucun suspense infernal mais beaucoup d'ennui avec un tête-à-tête entre un biographe et une écrivaine réticente à confier quoi que ce soit sur son passé.
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Je ne suis personne

Un très bon roman-thriller, bien écrit, à l'atmosphère savamment oppressante ! Les différents personnages sont très bien décrits, ainsi que les mécanismes de surveillance en oeuvre, à notre insu, dans notre société moderne. Jusqu'au bout, on se demande comment cela va finir pour le narrateur, va t-il s'en sortir indemne, va t-il être arrêté, va t-il être interné en hôpital psychiatrique ?
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Absolution

Absolution est un roman passionnant sur l'Afrique du Sud et l'apartheid. L'auteur y dresse un portrait sans concession de l'Afrique du Sud, avec des personnages torturés par leur passé à la recherche de réponses. Ce roman aborde intelligemment la censure, la violence, l'apartheid et la quête de rédemption de manière extrêmement fine et intelligente. Les allers retours entre le passé et le présent des personnages leur donne une épaisseur psychologique intéressante. Une vraie réussite, qui est certes dense, mais qui reste prenant de bout en bout. A ne pas rater.
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Je ne suis personne

"Je ne suis personne" est un bon roman psychologique, l'intrigue nous met en permanence dans le questionnement : la paranoïa du narrateur n'est-elle pas de la lucidité, ou bien n'est-ce pas plutôt l'inverse? Un joli tour de force de Patrick Flanery
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Je ne suis personne

Je ne suis personne pourrait ne jouer que sur les ressorts de la persécution, se contenter d’exploiter le thème ultracontemporain de la fin de l’intimité à l’heure des Gafa. Mais comme tous les grands romans, celui-ci se propose d’évaluer la place d’un personnage dans le monde, et la «perception révisée et indéfiniment révisable» qu’il en a.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Absolution

On est en Afrique du Sud, un pays qui est loin d'avoir pansé toutes ses plaies, où la violence et la misère sont telles que chacun se barricade à l'abri de tous types de systèmes de sécurité. Sam est engagé pour écrire la biographie de Clare, écrivain à succès, connue pour ses prises de position contre l'apartheid et dont la fille, ancienne militante de la lutte armée, disparue depuis 20 ans, hante les jours et les cauchemars. Les deux protagonistes portent en eux de lourds secrets ayant à voir avec la culpabilité, qu'ils ne lâcheront qu'aux dernières pages.



Ne venez pas apprendre ici l'histoire de l'Afrique du Sud, l'auteur reste centrée sur les destins individuels, écartelés entre le bien et le mal, la faute et le pardon. Son intrigue va de révélation en révélation, d'aveux en remises en question de la vérité, qui nuancent habilement cette brillante réflexion sur l'engagement, la sincérité et le libre-arbitre. Le livre aurait sans doute gagné à moins chercher la performance : Flanery multiplie les points de vue, les époques et enchevêtre habilement réalité, fiction et mémoire, dans un exercice de haute voltige, qui, sans pourtant décourager le lecteur, fait perdre au récit un degré d'intensité.
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