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Citations de Patrick Raynal (98)


Patrick Raynal
Il existait bien au nord-ouest des États-unis, dans un État immense, peuplé de cow-boys, d’élans et de truites gigantesques, une ville bourrée d’écrivains, une sorte de Ploucville improbable où écrire des bouquins était aussi commun que de jouer du jazz à New York. Avec cinquante écrivains en activité sur une population de quarante mille habitants, Missoula est une ville où la culture se mesure au densimètre. Une ville où l’on a plus de chance d’écraser les pieds d’un auteur que d’un représentant d’une quelconque autre catégorie socio-professionnelle.
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A Plouhinec, il s'engagea sur la route de Kerletu dans un état voisin de l'éblouissement. Tout était net comme si l'éternité avait choisi ce coin pour y établir une tête de pont. Les mouettes faisaient du surf sur les courants d'air en insultant copieusement tous les culs de plomb qu'elles croisaient et Gabriel se mit sérieusement à douter de son instinct. Comment ne pas croire à l'innocence dans un paysage dont la géométrie variable est façonnée par le ciel, le vent et l'Océan ?
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Jean (*Walter)

J'avais vite compris que cet homme (* Paul Guillaume) aurait voulu être beaucoup plus qu'un simple marchand.Il avait affûté son oeil, et quand il échangeait, c'était pour racheter mieux et garder pour lui la quintessence de sa collection. Il voulait être aussi quelqu'un qui a une pensée sur l'art.Il me parlait souvent des " Arts à Paris", la revue d'actualité critique et littéraire des arts et de la curiosité qu'il avait créée. En marchand avisé, il avait senti que le succès de sa collection serait mieux assuré par le soutien de critiques influents et d'un discours théorique sur les peintres qu'il présentait, mais surtout par ses idées.

( p.131)
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Bon, c'est vrai qu'elle a pris un sacré coup de vieux, mais elle est encore Domenica, la reine des élégances, la femme presque aussi riche d'anciens amants que de bijoux et de millions en banque, la femme qui a tué ses deux maris et qui a bien failli avoir la peau de son " fils" sans jamais connaître la justice ni la prison autrement que par l'intermédiaire de son dernier régulier, un scélérat sans envergure, un charlatan dont l'insondable connerie a failli la faire plonger, elle et sa collection chérie qu'elle a bien été obligée de refourguer à Malraux comme le voulait son premier mari, Paul Guillaume, mon premier père, celui qui m'a attendu toute sa vie, qui est mort de m'avoir tant désiré et qui ne m'a jamais connu.

( p.170)
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M'a montré le dernier numéro de L'action Municipale. Un toubib y affirme sans rire que le SIDA nous vient d'un nègre qui aurait enculé un singe vert. Vachement rapide le black. Duraille de se farcir un singe dans son élément naturel. (page 85)
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— Paillasson, j'ai dit en désignant l'objet.
— Pardon ?
— Le petit tapis rugueux devant la porte, j'ai expliqué avec un grand sourire. Une sorte d'ustensile rituel... Un peu comme le bain de pieds avant la mosquée chez les musulmans... (page 13)
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Marrant comment certains types de droite aiment à se rêver de l'autre bord. Ce qui est moins marrant, c'est la propension des gens de gauche à se comporter en canailles réactionnaires dès qu'ils arrivent à grappiller un peu de pouvoir.
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Comment ne pas croire à l'innocence dans un paysage dont la géométrie variable est façonnée par le ciel, le vent et l'Océan ?
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Tu m'es à peu près aussi utile qu'un manuel de philosophie, dis-je en essuyant mes larmes. Et je ne vois vraiment pas pourquoi je parle de ça à une pute et à un restaurateur arabe.(p 118
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Paul (* Guillaume)

Nous étions donc dans cette cabine du " Normandie", dont j'avais tout de suite détesté la décoration Louis XIV avec ses niches, ses dorures, ses escaliers de marbre et même son portrait du Roi- Soleil par Rigaud, peintre inévitable des musées et des manuels scolaires, qui toisait le peuple du haut des murs de la salle à manger comme pour maudire les convives d'avoir zigouillé son arrière-petit-fils .Domenica, bien sûr adorait. Il faut de la dorure, du marbre et du stuc au bon peuple Louis- Philippard.Si on lui donne les lignes épurées des années 20, il croit qu'on le prend pour un pauvre.

( p.78)
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Jean (*Walter)

De mon coté, tout en évitant d'en faire trop, j'en rajoutais sur les difficultés rencontrées et sur le courage indispensable pour les affronter.Comment ne pas chercher à frimer devant un homme qui, parti de rien, était déjà riche et célèbre à même pas trente ans.
.(...)Bref, ce petit homme m'impressionnait , mais ç'a été le sourire chaleureux et complice qui a illuminé son visage quand j'ai essayé de traduire, sans doute maladroitement, le choc esthétique qui m'avait littéralement transformé en découvrant Florence que j'ai su que nous étions tous les deux parvenus à une sorte d'osmose, lui qui avait consacré sa vie aux peintres modernes et moi qui, tout jeune, avais eu la chance de me frotter aux anciens.

( p.136)
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Paulo

Elle avait accumulé tant de tableaux chez nous que l'idée de Musée m'était familière avant que je sache parler.Il y en avait sur tous les murs, dans toutes les pièces. Peu lui importait que je trouve ces chefs-d'œuvre souvent sinistres et inquiétants- c'est à Soutine que je dois mes plus beaux cauchemars. L'initiation aux Beaux-arts ne faisait pas partie du programme d'éducation de ma mère , mais heureusement, Jean Walter,
l' homme dont je rêvais qu'il soit mon père, a pris les choses en main.

( p.172)
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Moi, je m'en souviens, mais je préfère ne pas insister. Depuis quelques temps, les voyages dans le passé ont tendance à me déprimer. C'est un peu comme refaire en déambulateur une route qu'on a déjà parcourue en patins à roulettes.
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Je me suis préparé un café aussi noir que mon humeur.
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Mais mon pauvre Antoine, les grosses têtes des grandes écoles tomberont chez nous comme des fruits mûrs quand nous arriverons près du pouvoir. Qu'est-ce que tu crois ? Ces types sont dressés pour aller à la soupe, ils viendront quand elle sera servie, pas avant.
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Max était un salopard gros et crasseux qui fonctionnait à la bière, aux amphets et à la tequila. Il n'avait jamais foutu les pieds aux States, mais il se comportait comme s'il avait reçu l'investiture suprême des Grands Conseils des Hell's et du Klan. Il était aussi inculte qu'un lopin de désert, il était aussi mauvais et rusé qu'il en avait l'air, et je peux vous dire qu'il fallait être cinglé pour aller chercher à vérifier.
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Les années n'avaient aucune prise sur ma mère. Elle était (elle est toujours) de ces femmes que le temps enguirlande sans cesse de beauté supplémentaire comme pour faire sentir aux autres que la justice et l'égalité ne seront jamais que des utopies pour consoler les faibles, les pauvres et les laids.
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Celle-là ne cherchait pas simplement à voyager à l’œil. Il y avait autre chose dans cette attitude faussement timide. Nos regards se sont croisés. Il y avait de l’indécision dans le sien. Comme si c’était elle qui se demandait si elle allait me prendre ou non. Un corps superbe dans un chiffon de soie beige. Une trentaine d’années et des yeux qui en avaient vu le double. En terme de métier ça avait un nom : un vrai sac d’emmerdes.
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Manu pensa brièvement aux dangers qu'il y avait à suivre les étrangers qui vous abordent dans la rue mais son escapade était un défi lancé à tous les dangers, et l'étranger qu'il suivait déjà l'était trop pour pouvoir entrer dans les catégories de la plus imaginative des mères.
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La première chose que j'avais vue, il y a plus de dix ans, c'était les palissades qu'on installait autour des bidonvilles pour les soustraire à la vue des touristes. Je m'étais alors juré d'abattre toutes les palissades de la ville. Un serment aussi débile que l'adolescent attardé qui l'avait prononcé.
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