Apparemment les lecteurs de
Patrick Raynal ne sont pas légion sur Babelio et pourtant c'est toujours un plaisir de voyager avec lui dans l'espace et le temps.
De la fin des sixties au début des années deux mille. de Nice, cité avec laquelle il entretient une relation d'amour-haine toute particulière, à Istanbul. de New-York à Tijuana en traversant cette "Amérique merdique, dangereuse et aussi vaniteuse qu'un coq de combat" aux dires d'un des principaux protagonistes ajoutant, très prémonitoire, "Le jour où un président arrivera à se faire élire par le coeur du pays, le reste du monde aura du souci à se faire"... (roman publié en 2006 in tempore non suspecto !!).
Non seulement vous parcourez et découvrez du pays (pas spécialement celui figurant sur des cartes postales) mais vous pénétrez au plus profond des turpitudes humaines tout en savourant une belle et forte histoire d'amitié.
Un "all inclusive" en somme.
Vous n'en retirez que du bonheur, le tout étant servi par une écriture débordant de truculences, formules et répliques décapantes faisant systématiquement mouche, généreusement assaisonnée d'humour noir, de spleen désabusé et d'autodérision caustique ( je me suis d'ailleurs souvent demandé quelle part de lui-même, réelle ou fantasmée,
Patrick Raynal investissait dans ses ouvrages).
Peu importe puisqu'au final vous dégustez un cocktail puissamment dosé digne du Negresco (enfin j'imagine, n'y ayant jamais mis les pieds), un petit roman noir bien serré, "à l'ancienne" façon Chandler, à consommer sans modération.