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EAN : 9782226476326
240 pages
Albin Michel (02/11/2023)
4.07/5   7 notes
Résumé :
En épousant Paul Guillaume, célèbre collectionneur d'art moderne, Juliette Lacaze, modeste employée au vestiaire d'une boîte de nuit, devient Domenica, icône sulfureuse du Paris des années 1920. Son charme vénéneux et son ambition sans fard séduisent autant qu'ils font peur. Car Domenica alimente une légende noire, qui fait les choux gras de la presse à scandale...

Collectionnant tableaux, amants, maris fortunés et procès, frayant avec les artistes et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
1er janvier 2024- Cadeau surprise

Une lecture captivante dévorée en une nuit d'insomnie...

Très reconnaissante de ce cadeau reçu de mon meilleur ami pour ces fêtes. Ami rencontré en 1988, aux Musées Nationaux, et plus exactement à la librairie du Musée d'Orsay, où nous nous sommes retrouvés à travailler ensemble....

J'ajoute cette parenthèse car elle a son importance....car au fil de toutes ces années de complicité et d'amitié, le monde des Musées a eu une place marquante et captivante, dans nos parcours....
Ainsi il s'est passé comme un effet télépathique pour ces cadeaux de fin d'année; il me faisait découvrir ce personnage terriblement machiavélique et à peine croyable...de Domenica, qui nous éclaire sur une des collections d'art les plus prestigieuses qui honorent depuis des années, grâce à l'intervention énergique d'André Malraux, le Musée de l'Orangerie...

Et de mon côté, je lui ai offert un texte-essai palpitant, lié aussi à l'univers des Musées : " Une visite au Musée "
d' Henri Lewi ( Actes Sud, 2015)...

Revenons à Domenica, cette " Diabolique de l'art", dont le parcours et la destinée nous sont astucieusement racontés par les trois hommes qui l'ont aimée jusqu'à quasiment leur perte : son 1er mari, Paul Guillaume, célébrissime marchand d'art, Jean Walter, brillant architecte, et entrepreneur audacieux , également très fortuné, son amant ( avec l'accord de son époux.) , qui, ensuite devint son second mari, et Paulo, son "fils acheté " pour pouvoir conserver la Collection de son défunt mari (*** une des conditions du testament)...

En épousant Paul Guillaume, célèbre collectionneur d'art moderne, Juliette Lacaze, modeste salariée au vestiaire d'une boîte de nuit, devient la très
célèbre et sulfureuse Domenica, qui a " sévi " dans le Paris des années 1920.

Son extrême beauté et son ambition littéralement dévorante fascinent autant qu'elles font peur.
Domenica alimente sa légende , et fait régulièrement la une de la presse à scandale...

"Collectionnant tableaux, amants, maris fortunés et procès, frayant avec les artistes et les milieux politiques, celle qui fut l'objet de nombreux documentaires se retrouve ici pour la première fois au coeur d'une fiction. Fascinés par cette ensorceleuse digne d'une série noire, Patrick et Emmanuel-Alain Raynal nous plongent dans ses ténèbres par la voix des trois hommes qui l'ont aimée au risque de leur vie."(4e de couv)

Par ce roman bien documenté , et aussi captivant qu'un roman noir, j'ai appris moult choses sur les personnalités singulières de Jean Walter et Paul Guillaume devenus amis, aimant la même femme, et acceptant de la partager !

Une des choses apprises et pas des moindres, fut la grande amitié de Paul Guillaume et de Guillaume Apollinaire ; j'ai d'ailleurs noté que leur Correspondance entre 1913 et 1918 a été co- publiée par Gallimard et le Musée d'Orsay. Je la note pour la liste des lectures 2024 !...

Une lecture aussi instructive que fort piquante, mêlant "Art, Argent, sexe et politique."..et prodigue en rebondissements cocasses...!

Un ouvrage rédigé à quatre mains...fort réussi !

J'achève cette chronique avec un extrait centré sur Paul Guillaume, le collectionneur et marchand d'art " surdoué ", grâce auquel, nous pouvons encore aujourd'hui admirer ses trésors au Musée parisien de l' Orangerie.

"Je parlais comme un moulin à prières et elle écoutait avidement. L'histoire de mon ascension irrésistible dans le monde de l'art est devenue une légende aux multiples versions et je me suis toujours gardé d'en démentir aucune.À tel point qu'entre ma légère tendance à enjoliver les choses et les certitudes fantaisistes des journalistes, j'en arrive moi-même à me prendre un peu les pieds dans le tapis.la version que j'ai servie ce jour- là à Juliette était sans doute aussi infidèle que les autres, mais suffisamment proche de la vérité pour ne pas risquer de démenti (...)
" ...C'est ainsi que j'ai pu acheter mes premiers tableaux et, de fil en aiguille, rencontrer toute la jeune garde de l'art moderne...J'ai vendu une statuette nègre pour acheter un de Chirico, suivi rapidement par un Picasso, que je revendus illico pour acheter tout un lot de statues nègres..."

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Passionnante biographie romancée qui nous mène dans les pas de Domenica Walter-Guillaume (1898-1977). Ses contemporains déclarent  qu'elle collectionne les amants et les tableaux de maîtres. Les Raynal, père et fils, décrivent une existence marquée par la mort mystérieuse de ses deux maris et une accusation de tentative d'assassinat contre son fils adoptif.

Ce roman, c'est 236 pages qui donnent tour à tour la parole à Paul, le premier mari puis Jean, le second époux et enfin Paulo le fils. La voix de Dominica résonne uniquement dans les 10 dernières pages. C'est captivant.

Vue par les auteurs, Dominica est tour à tour démoniaque, croqueuse d'hommes, fascinante, menteuse, meurtrière. Au fil des pages, elle est une "folle de sexe qui tapait haut". Une femme qui exige de vivre des relations amoureuses à trois. Une belle "sans goût" qu' heureusement son mari va éduquer à l'art. Une accro au shopping mais radin avec les domestiques. le portrait est à charge c'est le moins que l'on puisse dire. Cela n'enlève rien à la qualité de ce roman : l'architecture du livre, la documentation approfondie et le personnage principal de femme fatale qui saisit les opportunités de devenir veuve sont remarquables

Dans une interview sur RFI, les Raynal avouent que le principe était de ne pas donner la parole à Dominica : . le livre propose donc un personnage féminin vu par 5 hommes
On croise des hommes, beaucoup de grands hommes : Soutine, Picasso, Modigliani, Appolinaire...dans le Paris des années folles. On traverse les deux guerres oû les hommes sauvent -ou pas- la France. On ne s'ennuie pas une seconde.. même si il n'y a aucune sororité dans ce roman (à peine une conversation sur les hommes avec Marie Laurencin)

Et puis, le prologue : concession de deux écrivains qui se disent in fine que - peut être mais seulement peut-être- elle avait un cerveau et pas seulement un joli cul.

A lire, pour se souvenir que les femmes aussi ont écrit l'histoire du 20eme siècle.
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Un très très bon roman
Une bonne leçon sur l'art .
Je ne suis pas une passionnée d'art je n'y connais même pas grand chose mais j'ai trouvé ce livre très intéressant.
Comme je le dis souvent certaines personnes ont une vie digne d'un roman.
C'est le cas de Domenica.
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critiques presse (1)
Culturebox
27 décembre 2023
Dans "Domenica", la biographie romancée de Juliette Lacaze, née à Millau en 1898, à l'aube du siècle, le lecteur découvre l'extraordinaire existence de "la veuve noire de l'art".
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
(**Paul Guiĺaume)

Je parlais comme un moulin à prières et elle écoutait avidement. L'histoire de mon ascension irrésistible dans le monde de l'art est devenue une légende aux multiples versions et je me suis toujours gardé d'en démentir aucune.À tel point qu'entre ma légère tendance à enjoliver les choses et les certitudes fantaisistes des journalistes, j'en arrive moi-même à me prendre un peu les pieds dans le tapis.la version que j'ai servie ce jour- là à Juliette était sans doute aussi infidèle que les autres, mais suffisamment proche de la vérité pour ne pas risquer de démenti (...)

" ...C'est ainsi que j'ai pu acheter mes premiers tableaux et, de fil en aiguille, rencontrer toute la jeune garde de l'art moderne...J'ai vendu une statuette nègre pour acheter un De Chirico, suivi rapidement par un Picasso, que je revendus illico pour acheter tout un lot de statues nègres..."

( p.21(
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(*Paul Guillaume)

Il fut un temps où l'on me pressait de faire quelque chose de ma gloire.De la politique, par exemple.J'avais à la fois un pied dans chaque monde et des relations à n'en plus finir, j'exposais dans les plus grandes villes, Venise, Londres ou New-York, et, surtout, je m'étais fait à la force du poignet : si je porte maintenant le chapeau haut-de- forme et la jaquette, certains se souviennent du temps où c'était la casquette du prolétaire qui me coiffait.
(...) je me suis laissé décorer comme une bête de concours, mais je n'ai jamais cessé d'être un dandy au sens que Baudelaire et d'autres poètes romantiques donnaient à ce mot : frivolité arrogante et révolte contre l'ordre bourgeois...( p.77)
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Paulo

- Ah! Les ondes négatives...(...)Fais attention, elles se dissimulent peut-être dans ces objets de valeur que tu emportes avec toi comme des fétiches.
- Qu'est- ce que tu veux dire ? Que je les ai volés "
Je croyais pourtant être venu en paix, mais Domenica ne supportait pas la paix.Elle la prenait toujours pour une réédition.

( p.193)
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Bon, c'est vrai qu'elle a pris un sacré coup de vieux, mais elle est encore Domenica, la reine des élégances, la femme presque aussi riche d'anciens amants que de bijoux et de millions en banque, la femme qui a tué ses deux maris et qui a bien failli avoir la peau de son " fils" sans jamais connaître la justice ni la prison autrement que par l'intermédiaire de son dernier régulier, un scélérat sans envergure, un charlatan dont l'insondable connerie a failli la faire plonger, elle et sa collection chérie qu'elle a bien été obligée de refourguer à Malraux comme le voulait son premier mari, Paul Guillaume, mon premier père, celui qui m'a attendu toute sa vie, qui est mort de m'avoir tant désiré et qui ne m'a jamais connu.

( p.170)
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Jean (*Walter)

J'avais vite compris que cet homme (* Paul Guillaume) aurait voulu être beaucoup plus qu'un simple marchand.Il avait affûté son oeil, et quand il échangeait, c'était pour racheter mieux et garder pour lui la quintessence de sa collection. Il voulait être aussi quelqu'un qui a une pensée sur l'art.Il me parlait souvent des " Arts à Paris", la revue d'actualité critique et littéraire des arts et de la curiosité qu'il avait créée. En marchand avisé, il avait senti que le succès de sa collection serait mieux assuré par le soutien de critiques influents et d'un discours théorique sur les peintres qu'il présentait, mais surtout par ses idées.

( p.131)
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