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Citations de Patrick Tudoret (135)


« Il était revenu de tout, sans doute pour n’y être jamais allé... », pourrait-on dire d’un être blasé. Rien de plus désastreux que cette banalisation qui, de fait, renvoie Homo sapiens à sa condition. Où que nous allions, ce ne sera jamais que nous-même que nous finirons par trouver… Marcher, c’est par essence dire, par la mise en mode ambulatoire, que l’on n’est pas blasé, qu’il y a toujours quelque chose qui nous attire, nous attend derrière telle colline toscane, telle crête alpine ou telle échancrure de la côte bretonne. Comme nous y exhorte Béatrice Commengé, il faut « voyager vers des noms magnifiques », des lieux magnifiques, des visages magnifiques, pour, justement, ne pas en revenir, se laisser capturer par eux, par ce que l’on pourrait appeler la grâce.
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Mais ce qui fait la grandeur de la foi, c'est justement l'incertitude, les flux et les reflux de l'âme, le doute, non ? cette quête sans fin d'un au-delà de soi et des hommes. Allez, permets-moi cette conclusion: quand bien même Dieu serait une invention humaine, son ancienneté lui vaudrait bien un brevet d'existence...(p. 110)
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Alta mia,

Comme l'écrivit Cioran pour lui-même, j'ai connu toutes les formes de déchéance, y compris le succès et tu n'aimes sans doute pas le choix que j'ai fait de ne plus écrire. Est-ce un choix d'ailleurs ? mais, au fond, il y a souvent chez l'écrivain, cette tentation de l'abdication, de la soumission consentie à un ordre qui nous dispense d'héroïsme ordinaire, à une vie par procuration, si confortable, si rassurante, exercice de castration volontaire à quoi j'ai toujours répugné de toutes mes forces. Si écrire c'est vivre deux fois, encore faut-il vivre d'abord et philosopher ensuite. Une chose est sûre: j'ai, depuis que je me suis enfui, l'impression- l'illusion ?- de vivre plus. (p. 142) (p. 142)
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Napoléon n’est jamais aussi grand qu’à l’heure de son déclin et même à son couchant. C’est là que se bâtit sa gloire, c’est là que se trame sa légende. Plus le « héros » est à terre, plus sont grandes les chances de son salut.
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(....) il me faudrait arriver à une ascèse à la Géricault. On dit que, tandis qu'il commençait de peindre son "Radeau de la Méduse", il se rasa la tête pour se forcer à rompre avec le monde, pour ne pas être tenté de dilapider son art dans la stupide comédie sociale. Malgré mes grands airs, je n'ai jamais été capable d'une telle radicalité et c'est peut-être bien ce qui manque à mon œuvre. Cela dit, certains verront dans mon "équipée sauvage" une rébellion d'homme libre. Je n'y vois, moi, qu'une tangente panique. Une quête désespérée de toi. (p. 144)
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Alta mia,

Depuis cinq ans que tu t'es fait la belle, je l'avoue, je n'ai plus été capable d'aimer quiconque. Je confondais amis, ennemis et inconnus dans une haine dont je sentais la houle monter en moi chaque soir. Comment pouvaient-ils avoir l'arrogance de vivre quand tu n'étais plus.(p. 133)
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Deux jours plus tard, il était de retour à Paris, sombre, amer, maudissant ce monde, plus encore qu'il ne l'avait fait dans ses livres. Cette fois, il en était sûr, il n'écrirait plus jamais une ligne. Le voile de l'illusion s'était définitivement déchiré. A jamais. Tristan Talberg- écrivain par ennui, vivant par amour, sociable par défaut, misanthrope par instinct- était mort à ce monde qui ne l'inspirait plus, à ses leurres qui ne le divertissaient plus. (p69)
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Les trois seuls vrais luxes en ce monde, où superflu et vanité pullulent, sont le temps, l'espace et le silence. Le reste n'est que fumées.
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En parcourant ces pages, je me dis que ma vie a passé comme un songe, laissant dans son sillage une foule de regrets. Je sais que c’est égoïste, mais pour Victor, j’eusse aimé un peu moins d’éclat et un peu plus de présence à mes côtés pendant toutes ces années où je n’ai fait que l’attendre. Qui a dit que la gloire est le deuil éclatant du bonheur ?
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Je viens de publier ici l'interview que Patrick Tudoret m'a gentiment accordée à propos de son livre Juliette :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2020/08/interview-de-patrick-tudoret-propos-de.html
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C'était la première fois depuis très longtemps qu'il se sentait aussi libre. Sans engagement, sans promesse, si ce n'est celle de fuir les honneurs qu'on voulait lui consentir. Régression, transgression, rupture des conventions, il avait la tête comme neuve, vidée du vacarme panique qui l'avait tant hanté comme il hante la tête des hommes et les pousse parfois au pire: le meurtre ou l'inaction. (p. 56)
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S'il avait aimé une chose pendant son périple, c'était bien le silence. L'ennemi de la parole, ce n'est pas le silence, pensait-il, mais le bruit, le bavardage, le vacarme, l'insignifiance vibratoire. Il y a tant de discours pontifiants, de flatulences doctrinaires qui ne valent pas un simple mot d'enfant. (p. 208)
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... quand bien même Dieu serait une invention humaine, son ancienneté dans la fonction lui vaudrait bien un brevet d'existence...
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Allez, le simple fait de vivre est déjà un bonheur fou.
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Mais qu'est-ce que je fous dans ce coin paumé ? Et bien je marche, je marche. Vers quoi ? Je ne sais. Pourquoi ? Je ne sais pas plus.
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Alta mia,

Avant de te connaître, la démesure était ma plus belle amie, ce goût ombrageux des marges où l'on finit souvent par se perdre. (p.127)
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Je ne suis pas un voyageur, je l'ai déjà dit, et plus d'une fois ; tout au plus suis-je un homme errant. Mes voyages, si j'en faisais, ne serviraient pas même à donner à d'autres la curiosité de les refaire après moi. Je battrais vainement les chemins du monde : la géographie, l'histoire et la science n'en obtiendraient pas un renseignement qui fût nouveau. Souvent le souvenir que je garde des choses est inénarrable, car, quoique très fidèle, il n'a jamais la certitude, admissible pour tous, d'un document. Plus il s'affaiblit d'ailleurs, plus il se transforme en devenant la propriété de ma mémoire, et mieux il vaut pour l'emploi, qu'à tort ou à raison, je lui destine. A mesure que la forme exacte s'altère, il en vient une autre, moitié réelle et moitié imaginaire, et que je crois préférable. Tout cela ne fait pas un voyageur et cette manière de procéder prouve au contraire que je ne suis pas fais pour aller loin.
(Eugène Fromentin, Une Année dans le Sahel, in O. C. p. 294 - 295.)

Premier Orient, premier Salon, p. 71
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(...)
L'homme dispose de trois armes de construction massive: l'art, l'amour, le sacré. Et le reste n'est rien, rien de rien, nada, comme dirait Jean de la Croix. (p. 202)
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Alta mia,

(...) 21 décembre, premier jour de l'hiver.
A la pointe amarante de cette aube qui vient, je ne sais toujours pas grand -chose de ce monde. (...) mais, comme Bernanos, je sais au moins une chose: l'enfer, c'est de ne plus aimer. (p.234)
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La question première n'est pas eschatologique. Elle n'est pas tant " y a t il une vie après la mort?" -qui relève justement du pari pascalien- qu" y a t il une vie AVANT la mort?", une flamme qui nous embraserait de l'intérieur quand, trop souvent, nous ne sommes que des cadavres ambulants pleins de leur propre vide, d'arrogance et de vanité.
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