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Critiques de Patti Smith (419)
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Dévotion

✍ « Pourquoi écrivons-nous ? Irruption du chœur.

Parce que nous ne pouvons pas simplement vivre. »



✍ Je me suis installée sur mon balcon ce matin, il y faisait frais, j’avais un café noir, un plaid, le chant gai des oiseaux qui contrastait avec la morosité ambiante ; j’ai pris un livre, au hasard, j’ai vu Patti Smith sur la tranche, j’ai repensé à la première fois où j’ai entendu « Frederick  » à la radio, dans un taxi en Italie, j’avais seize ans, le chauffeur s’est excusé « Scusate però, questa canzone... », il a monté le son, tout le monde s’est tu. J’avais besoin de ça aujourd’hui, que toutes les voix se taisent et qu’une seule nous mette d’accord.



✍ La lecture de « Dévotion » n’en est pas vraiment une : c’est une expérience. J’étais assise dans mon fauteuil, en pleine errance solitaire, à me demander pourquoi et comment, à me torturer pour comprendre quoi faire, à accumuler les « et si et si et si... » comme on enfile les perles d’un collier qu’on laissera toujours au fond d’un tiroir et qu’on oubliera. Et alors le voyage a commencé : Patti Smith nous invite dans son univers, comme on dévale une pente, elle nous prend par la main et, à peine le premier pas exécuté, plus moyen de se retourner, de faire marche arrière, on file vers l’avant, absorbé par une force insoupçonnée et magnétique. Il y a l’histoire qu’elle écrit, pleinement empreinte de son histoire à elle, et qui donne tout son sens à son roman.



✍ Patti Smith, dont je connais la musique et à qui je voue une adoration sans bornes, possède une plume unique, étrange et mystique. Elle partage ses craintes, ses passions, les personnages qui ont marqué sa vie, et elle en fait un roman profondément sensible, d’une éprouvante vraisemblance, où rêves et réalité se mêlent, où passé, présent et futur se côtoient, tantôt tristement, tantôt fièrement ; elle signe une histoire de vie, elle écrit la vie, elle écrit l’âme humaine et ses tourments les plus profonds.



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Just Kids

Je n'aurais probablement jamais tenté ce livre sans la recommandation d'une amie, n'étant pas spécifiquement "fan" de Patti Smith. Mais quelle belle découverte.

Les 400 pages nous emmènent dans un tourbillon d'installations, de dessins, photos, poèmes, chansons, collages, amulettes ....

Donc découverte.

Certes de l'ambiance new-yorkaise des années 60-70.

Mais surtout découverte de ces deux personnalités complètement dédiées à leur recherche créative, et qui tissent des liens de complicité, d'admiration, d'amitié, de soutien, d'amour qui évoluent dans le temps au lieu de rester à un stade rigide qui aurait surement mené à leur rupture.
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Glaneurs de rêves



Comme une gourmandise longtemps convoitée, j'ai retrouvé avec une impatience entretenue, l'écriture de Patti Smith qui m'avait déjà enthousiasmée avec Just Kids.



Mais ce livre est bien différent : c'est un trésor, une écriture de conte pour nous raconter son enfance, principalement, car il y a aussi un passage dédié à Sam Shepard.



Pour moi, c'est une étincelle , l'écriture danse, vole, tinte, explose et revient nous parler au coeur...

J'aime profondément la douce folie de ces mots, Madame Smith. S'il vous plait : encore !
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M Train

Je n'ai vraiment rien à voir avec Patti Smith : elle boit café sur café, je n'aime pas ça ; elle chante, je ne connais pas sa musique (mais son nom, oui!) ; elle est toujours par monts et par vaux, je suis assez statique..Et pourtant...

J'ai beaucoup aimé ce livre, ou plutôt cette rencontre. Je l'ai dégusté gorgée par gorgée, texte par texte, et j'ai eu l'impression de l'accompagner. Ou qu'elle m'accompagnait. Je ne sais plus bien.

On la suit dans ses voyages, intérieurs et extérieurs, notamment sur les traces des écrivains/artistes qui l'ont marquée ; dans ses pensées ; dans son quotidien (comme tout le monde, elle regarde Les Experts!)... et c'est bien. Beau. Imagé. Imaginé. On suit ses rêves, ses envies, ses douleurs.

Et comme je viens de l'écrire, je l'ai lu en même temps que je lisais un petit roman de Christian Bobin. A priori, rien à voir. Et pourtant... pour moi, ils sont cousins. Tout en étant très différents, je trouve qu'ils ont une belle manière de dire les choses, de les imaginer...
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Just Kids

Quel beau livre ! Que je regrette d'avoir lu en poche au lieu de faire l'acquisition de la belle édition, mais qu'importe ! Comme d'autres lecteurs et lectrices, je l'ai refermé avec des picotements dans les yeux. Le romantisme puissant d'une histoire à deux, exempt de mièvrerie. La bohème artiste, mais au coeur de tous les deux, la volonté de faire aboutir sa vocation et sa personnalité. Amour mais aussi solidarité sans faille, liberté et une stimulation réciproque sur les chemins de l'art et de la vie. Avec comme écrin New York, bouillante de créativité et une pléthore de noms glamour. Vivre tout cela, en ouvrant grand tous ses sens, tout en gardant en ligne de mire ses objectifs, en s'appuyant sur une solide culture rendant hommage aux poètes beat, à Rimbaud et à Genet, une démarche artistique tous azimuts et traverser le feu sans se brûler les ailes. J'ai lu Just Kids après M Train - et Patti Smith a le mérite, une fois le feu d'artifice éteint, avec son cortège de disparus prestigieux, de continuer à vivre, de nourrir la flamme, le souvenir de Robert Mappelthorpe, mais aussi celui de son mari et de tous les poètes et artistes disparus pour les ancrer durablement dans le monde et oeuvrer pour la libération des esprits.
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Just Kids

Dans un tourbillon de dates et de symboles

La préférence charnelle

La misère et la souffrance

La maladie et la distance

La mort et la notoriété

Font figure de futilités

Qui traversent le ciel

De leur histoire d'éternité

De leur histoire d'Art

Fusion de magie et de chères petites choses

Rien que l'histoire d'A.

De juste des gosses
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Just Kids

"Parfois j'avais envie de dire pouce et d'arrêter tout ça. Mais arrêter quoi ? Arrêter de grandir, tout simplement, peut-être."

Lire Just Kids sur fond de "we three". 🎶

C'est une histoire d'amour entre deux artistes qui refusent de grandir, Robert Mapplethorpe et Patti Smith dans le New-York des années 70. Ils sont passionnés, un peu marginaux et entourés d'artistes qui ont marqué le 20eme siècle. Patti raconte leur histoire de manière sincère, authentique et comme un air de musique, elle nous reste en tête. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été autant happé par un bouquin. Magnifique !
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Glaneurs de rêves

Ce roman est un bijoux de poésie et d’optimisme. Patti Smith nous livre des souvenirs d’enfance remplis de fantaisie et de créatures fabuleuses telles les glaneurs de rêves. Tout en conservant cet âme et ce regard d’enfant.

De très courts chapitres composent ce roman. Ils s’attachent chacun à un souvenir d’enfance. Tel un recueil de poèmes, ce texte peut se picorer dans le désordre car il n’y a pas de chronologie, pas de ligne droite.



Donc Patti Smith l’a finalement écrit ce « petit livre » comme elle l’a souhaité. Un livre qui nous emmène, lecteurs, dans un monde fabuleux.



Alors bien sûr tous les mots que je pourrais utiliser pour vous parler de ce roman, de ces moments de vie, de ces souvenirs ne pourront jamais décrire avec justesse cette oeuvre unique emplie de rêves. Donc un seul conseil pour palier ce manque : lisez-le !
Lien : http://www.lecranalapage.fr/..
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M Train

En dix-huit chapitres et autant de voyages, la chanteuse poétesse revisite ses errances sur la planète comme autant d'images dans un album polymorphe.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Just Kids

Transportée, époustouflée, happée... Il n'y a pas de mot pour décrire l'effet que cette autobiographie a eu sur moi. Bien que je connaisse peu et mal l'oeuvre de Patti Smith et de Robert Mattlehorpe, j'ai été attirée par le titre de ce livre, tout autant que par sa couverture, une photo du couple à Coney Island.



L'histoire est celle d'un amour passionnel entre deux artistes en devenir. Leur vie chaotique dans le tumulte des années soixante et soixante-dix, leur besoin de créer, encore et encore, dans tous les domaines. Au fil des pages, on découvre la vie du mythique Chelsea Hotel, on croise les icônes de la Factory, Jimi Hendrix, Janis Joplin... Patti Smith a une écriture rayonnante et poétique, et elle n'a aucun mal à nous emmener avec elle dans ce New-York improbable, berceau d'un rock and roll qui allait changer l'histoire de la musique.



Ce livre a été pour moi un véritable voyage dans le temps. Je répugne en général à noter mes lectures, mais là, je crois que je mettrais un bon 19/20.

Dommage que les histoires d'amour finissent mal. En général...
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Glaneurs de rêves

Ces sublimes textes assemblés tel un patchwork poétique conduisent le lecteur qui sait se laisser aller à "une joie vague et singulière" comme le souhaite l'auteure dans la préface de ce court récit autobiographique. Mission accomplie donc par cette artiste aux multiples talents. Une autre façon de pénétrer dans l'univers de Patti Smith.
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Virginia Woolf

Viviane Forrester ne craint pas la polémique et c'est ce qui fait la force de ses livres. La complexe personnalité de Virginia Woolf a largement imprégné tous ses livres. Sa souffrance s'immisce dans chaque phrase, dans chaque mot et je comprends que Viviane Forrester ait voulu la préserver et même la soigner mais pourquoi la déresponsabiliser à ce point ?! Son mari, Leonard Woolf, n'a certainement pas été un compagnon idéal mais de là à le rendre presque coupable de tous les maux de Virginia ne m'a pas vraiment convaincu. C'est cependant un point de vue exposé avec force et avec une argumentation solide et sans compromis. Certains passages sont restés illisibles pour moi. A lire par les grands admirateurs de Virginia Woolf pour ne pas dire par ses spécialistes.
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La mer de corail

Je prolonge le plaisir de "Just Kids" avec ce recueil de prose et de poésie de Patti Smith. Quelle joie de retrouver sa plume et l'univers atypique et percutent, sensible et tragique, de Robert Mapplethrope.

La poétesse punk nous emmène en voyage sur les traces de "M", que l'on comprend vite être Robert - du moins, c'est comme cela que je l'interprète. Patti Smith manie les mots et les genres pour dépeindre le destin de celui qui a accompagné une partie de sa vie. Un très bel hommage, même si je pense ne pas en avoir saisi tous les sens cachés dans l'onirisme de ce recueil. A lire !
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M Train

Patti Smith n'est pas qu'une icône de la scène rock, elle est aussi l'auteure de plusieurs oeuvres autobiographiques.



Très connue et reconnue pour Just Kids, son talent littéraire n'est plus à démontrer.



C est donc confiante que j'ai entamé cette lecture, pensant lire des écrits poétiques et mélodieux...

Eh bien, pas du tout !



Je m'attendais à autre chose.

Ici, elle nous raconte ses voyages dans divers endroits du monde ou du coin de sa rue . Elle s'attarde sur les lieux.



Aussi, on passe beaucoup de temps avec elle au café qu'elle fréquente quotidiennement.

On comprend vite qu'elle est accro à la caféine et aux tartines d'huile d'olive !



Elle saute du coq à l'âne, du présent, au passé voir à un présent parallèle .



Ce récit n'a pas vraiment de fil conducteur et si vous aimez la rigueur, il ne sera pas faut pour vous .



Visitant à tour de rôle la Casa Azul, les tombes de ses écrivains préférés, le Japon, l'Allemagne,l'Espagne.. elle ne raconte ni son état d'esprit sur le moment , ni ne conte l'ambiance qui se trouve en ces lieux .

Elle digresse, s'envole très très loin ...

Un peu un voyage initiatique méditatif.



Je pense que ce bouquin est fait avant tout pour les fans de la chanteuse, qui à travers ses écrits, vont apprendre à connaître mieux le personnage, à rentrer dans son univers et ses habitudes de Madame tout le monde, ce qui la rend sympathique.



Je ne peux pas dire que son récit ne m'a pas intéressé mais il est certain que je n'ai pas été embarquée .



Juste kids attendra un petit peu pour que je me plonge dedans .
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Just Kids

Que n'a-t-on déjà écrit au sujet de ce roman?





On sait qu'il dit tout de l'amour, du rock and roll et de la révolte,

qu'il a la grandeur de l'homme et de la femme dont il retrace la vie,

et qu'il porte dans ses pages toute la came et la poésie que l'on se mettait dans les veines alors.





Mais il y a autre chose.

Des dizaines d'autres choses.





Il y a un bureau rutilant à la destinée magnifique et un médaillon indien aux reflets couleur d'avenir,

il y a des étoiles bleues et des papillons en broche, des blousons en cuir et des t-shirts résillés,

il y a des chambres d'hôtel miteuses et des sandwichs au fromage, l'entraide, la débrouille et un SIDA assassin,

il y a de l'acide et des accords de guitare, des artistes sans le sous et des camés paumés,

il y a des dizaines de Polaroïds aujourd'hui devenus cultes et des morceaux de chanson jetés sur des bouts de papier,

il y a des hôtels mythiques et des rues chargées de pas, des beats aux cheveux longs et des Gibson noires déglinguées.





Et il y a des poètes devenus héros,

des chanteurs devenus dieux.

Tout un monde somme toute,

toute une époque entre les pages de Just Kids de Patti Smith.





C'était l'été de la mort de Coltrane, l'été de l'amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l'art.

Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe.

A cette époque d'intense créativité, les univers de la poésie, du rock and roll et du sexe s'entrechoquent. le couple fréquente la cour d'Andy Warhol, intègre au Chelsea Hotel une communauté d'artistes et de marginaux hauts en couleur, croise Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou Reed…





Mais outre l'incroyable instantané du New York des années 1960-1970 qui se révèle sous la plume de Patti Smith, et la collection (présentant parfois quelques longueurs au milieu du roman) de personnages rencontrés par l'auteur au cours de son ascension vers le rock et la notoriété, Just Kids est l'histoire d'un amour magnifique.

C'est avant tout l'histoire d'un amour magnifique, devrais-je dire. Capable de tout et plus encore.

Un amour raconté avec pudeur et simplicité, voué à demeurer éternel,

Pur, entier,

Plein de toute la passion du monde, de sa confiance et sa folie.

L'amour de deux gamins inséparables qui avaient insufflé à leur vie la même énergie qu'à leur art.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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L’année du singe

Épiphanies, rêves, présences fugitives sans autres interprétations que leur effacement, délicat carnet de bord où lecture et poésie interrogent le réel, tout d'effritement, de notre monde. Avec une plume délicate, d'un joli dénuement, Patti Smith évoque doucettement la perte mais surtout ce qui y survit : des images et d'oniriques communications. L'année du singe ou la nécessaire possibilité de rendre compte d'une réalité alternative.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Just Kids

Bon honnêtement, on peut pas dire que j'ai vraiment accroché. Ce fut un peu long, un peu laborieux pour arriver à la fin. Je sais que ce manque d'enthousiasme est lié au style d'écriture car j'ai souvent eu l'impression de lire une liste de lieux ou de noms et peu d'émotions sont passées.

Néanmoins, après avoir échangé quelques mots avec la personne qui me l'avait proposé, je me suis accrochée pour le terminer. Pas de grands chamboulements mais au moins j'y ai trouvé à force un peu d'intérêt dans la découverte de la vie New Yorkaise de la fin des années 60 et les années 70, la vie des monstres du Rock partis trop jeunes sur cette période, les ravages de la Drogue et du Sida, la précarité et l'entre aide... Voici donc mon sentiment en refermant le livre... Très intéressant mais pas passionnant... Je n'ai même pas une envie folle d'aller découvrir les œuvres de Robert Mapplethorpe qui est le personnage central du livre.

Petit plus... je réécoute Janis Joplin et Bob Dylan depuis quelques jours...

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M Train

Patti Smith est l’une de ces personnes qui vivent une vie intérieure intense. Elle mène des dialogues internes avec ses écrivains préférés, elle a des rêves pleins de phrases significatives et où elle contemple un train, vert comme le dos d’une mante religieuse.



Orhan Pamuk dit que pour lui la littérature est une religion. Tous les véritables lecteurs ont leur panthéon, et Patti Smith n’échappe pas à la règle. Son panthéon à elle : Murakami, Bowles, Nabokov, Boulgakov - avec chacun d’entre eux elle a vécu une sorte de liaison amoureuse, chacun est devenu une étoile conductrice pour elle vers laquelle elle tourne de temps à autre ses pensées. Patti Smith est une mystique à sa manière : elle voit des signes et des indices partout, qu’elle adopte comme guides pour prendre des décisions vitales.



À notre époque, nous assistons à l'essor des essais, mais Patti Smith ne s'est pas perdue dans le contexte général. Elle est spéciale. Seule une personne qui n'a pas perdu son innocence a le don d'écrire de cette façon.

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Just Kids



En arrivant à Bruxelles début août, un ami m’a longuement parlé de sa passion pour Patti Smith et j’ai regardé avec lui, quelques extraits de concert sur «Youtube ». Quelques jours plus tard en me rendant dans une librairie, j’ai feuilleté son roman autobiographique « Just Kids » et enfin, en m’installant chez M.L.B, j’ai retrouvé ce roman que je n’ai pu m’empêcher de lire. Si je ne connaissais que le nom de Patti S., j’avais déjà vu des photos de Robert Mapplethorpe dans le cadre d’une exposition importante il y a plusieurs années et dans des livres de photographies, mais j’ignorais que la vie affective et artistique de ses deux personnages avaient été intimement liée.

Ce roman retrace la naissance de deux artistes à travers une activité frénétique de recherches de soi (sexuelles, religieuses, philosophiques), de questionnements artistiques et de rencontres. Mais, ce récit est principalement un hommage à Robert Mapplethorpe avec qui Patti Smith avait scellé, dès leurs premières semaines de vie en commun, un pacte : celui d’être toujours là, l’un pour l’autre, quoiqu’il advienne. Ce récit chronologique est encadré par la mort de Robert, évoquée dans l’avant-propos et dans l’excipit, avec notamment la reproduction de son « Dernier Polaroid », datant de 1988.Le récit démarre avec la juxtaposition des portraits de Patti et de Robert enfants, nés tous deux un lundi de fin 1946. Patti est issue d’une famille assez pauvre et cultivée. Elle se montre très vite passionnée par les mots et curieuse de tout ce qui l’entoure, cherchant à tous prix le moyen d’exprimer ses émotions ; elle se passionne pour les livres et le dessin. Robert naît dans une famille aisée et très religieuse de New-York. Tôt dans son enfance, Robert sait vite dessiner et assembler des teintes, il se montre sensible à la lumière et à la fabrication d’objet ; il comprend qu’il doit emprunter la voie artistique mais « la culture et le désordre bohème n’avaient pas voix au chapitre dans la maison de ses parents ». Ainsi, Robert dira plus tard à Patti que son enfance protégée n’avait rien d’un conte de fées et que sa famille « c’était elle ». Le récit est rythmé par plusieurs reproductions photographiques de Patti et Robert mais aussi d’oeuvres de Robert permettant de suivre à la fois la progression du travail des deux protagonistes et leurs différents « look » ; l’aspect physique retraçant les six années de « galère » à travers la faim ou la maladie mais surtout la rencontre et les rendez-vous avec les personnes susceptibles de les aider. Sans aucune aide financière de leurs familles respectives ou de l’état, ils ont dû souvent voler pour se nourrir ou tout simplement avoir des crayons ou du papier pour travailler. Robert s’est prostitué pour pouvoir payer sa part de loyer. Patti a multiplié les petits boulots jusqu’à travailler 12h par jour dans une librairie afin d’offrir à Robert le temps nécessaire à son travail. Ce monde, s’il peut paraître fabuleux à certains, est surtout retracé sans pitié mais avec objectivité : une Amérique dont parle si bien Joyce Carol Oates qui fait la part belle aux riches, ceux qui peuvent se nourrir et se loger décemment, se payer l’université, de bonnes écoles, des soins médicaux, une retraite. Patti Smith nous fait voyager dans New-York à travers des appartements ou hôtels miteux (le fameux Chelsea Hotel n’avait rien d’un palace) des bars interlopes dignes du film Taxi Driver de Scorsese et bien sûr, par le biais de rencontres telles que Janis Joplin ou Allen Ginsberg.

Si Patti S. et Robert M., si différents mais complémentaires, ont pu cheminer jusqu’à une reconnaissance puis une renommée internationale, c’est uniquement grâce à leur conviction, leur énergie et surtout à leur entraide inébranlable grâce à laquelle ils ont survécu et pris leur envol, à l’instar du cygne que Patti décrit dans les premières lignes du récit. Ce récit est une ode à la vie, à la culture, à la curiosité intellectuelle, enfin, à l’humanité et ne peut qu’offrir de l’énergie à celui qui le lit.
Lien : http://yzabel-resumes-et-poi..
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Just Kids

Encore une fois, je ne connais pratiquement rien de Patti Smith et de son alter ego Robert Mapplethorpe.

Encore une fois, je crois qu'il n'y a pas plus éloigné de moi.



Pourtant, après avoir lu un 1er livre d'elle (mais l'un des derniers en ordre chronologique : M Train), je n'avais qu'une envie : la retrouver. J'ai découvert cette fois sa jeunesse, les rencontres qui l'ont construites, la naissance d'une artiste.

Et tout ça dans un style simple et plein de tendresse, à déguster à petites gorgées (de café...pour elle).
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