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Critiques de Pauline Delabroy-Allard (387)
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Ça raconte Sarah

Parmi les 94 premiers romans de la rentrée littéraire, Ca raconte Sarah se démarque à plusieurs niveaux. Sa langue d'abord, sa phrase, son rythme fou et sa musicalité. Le roman se lit en apnée, en tout cas la première partie, époustouflante. Les mots résonnent, comme une symphonie.

C'est l'histoire d'un amour fou, brûlant. Entre deux femmes. Pour la narratrice, la rencontre avec Sarah est d'abord une surprise, un étonnement, puis une découverte, un tourbillon, un cataclysme, un bonheur fou et une douleur mêlés. C'est l'objet de la première partie, un chant d'amour passionnel qui fait vibrer le lecteur, un peu ébahi de se trouver devant une prose aussi parfaite.

La deuxième partie est plus douloureuse, le drame interrompt la belle histoire et laisse la narratrice dans une détresse qu'elle tente d'aller soigner en fuyant jusqu'en Italie, au hasard, atterrissant finalement dans les rues de Trieste. Cette fois, c'est la solitude et le manque qui s'avèrent brûlants. Mais, en ce qui me concerne, j'ai regretté que cette partie s'enlise un peu avec sa baisse de rythme qui laisse le lecteur un peu en manque d'adrénaline.

Cela n'en fait pas moins l'un des romans les plus intéressants de septembre, justement remarqué par les libraires et quelques jurys de prix littéraires.

Une plume surprenante, éclatante... à suivre, donc !
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Ça raconte Sarah

Je viens de terminer de lire Ça raconte Sarah et je me sens bien en peine d'en parler. J'ai le syndrome de la page blanche.

Mon problème c'est que je ne sais pas si j'ai aimé ou pas.



D'un côté j'ai trouvé ce double portrait féminin saisissant et la passion du couple étourdissante. D'un autre, j'ai eu du mal à croire à certaines situations (surtout dans la seconde partie) et le style durassien m'a parfois agacé.



Quoiqu'il en soit, j'ai été contente de découvrir ce roman parce qu'il m'a fait sortir de mon train-train de lectrice. Rien que pour ça je lui mets une étoile supplémentaire ! ;-)



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Qui sait

Jeanne Jérôme Izé. C'est la trilogie de prénoms que Pauline, la narratrice et alter ego de l'auteure, découvre à la suite du sien sur sa carte d'identité toute neuve. Elle n'y a jamais prêté attention jusqu'ici mais alors qu'elle attend son premier enfant, elle s'interroge soudain sur ses racines et la lignée dont elle est issue. Problème : ses parents sont du genre taiseux et refusent de répondre à ses questions. C'est donc seule qu'elle mènera l'enquête pour tenter de comprendre à qui appartenaient ces 3 prénoms et ce qu'ils lui disent de sa place dans l'existence.



Qui sait est un roman plutôt original qui commence fort et nous touche directement : on y découvre Pauline, enceinte, amoureuse de sa compagne, à la recherche de ses racines et du passé. L'auteure a l'art de trouver les mots justes pour nous embarquer dans son histoire : que ce soit l'attente à la préfecture pour recevoir cette carte d'identité toute neuve, la visite d'une grotte préhistorique et des mystérieuses mains apposées en négatif sur la paroi ou le retour de Pauline chez ses grands parents, elle sait nous émouvoir, nous faire sourire et surtout faire sonner juste le moindre petit détail de ce qui pourrait être des historiettes sans importance. J'ai donc vite été embarquée dans ce roman dont les pages se tournent rapidement et avec plaisir même si l'intrigue semble un peu ténue.



L'histoire bascule très vite et quitte la légèreté du début : Pauline accouche d'un bébé qui ne respirera jamais lors d'un "jour blanc", un jour de neige où sa vie s'arrête, un jour où le brouillard semble tout envahir. un jour qui la laisse groggy, anesthésiée et incapable de savoir quoi faire de son futur. Elle nous fait partager son quotidien, un peu bancal, où ses recherches autour des mystérieux prénoms occupent la plus grande part de ses journées et lui font prendre de drôles de décisions, entre départ en Tunisie, adoption d'un chaton errant qui prendra de plus en plus de place dans sa vie et rencontre avec un mystérieux inconnu. le roman reste plaisant à lire mais devient très inégal : tantôt on se régale du regard acéré de l'auteure, de son talent à faire vivre des personnages ou des situations en quelques mots, de l'humour et de l'ironie omniprésents, tantôt on est enlisé dans des pages qui n'en finissent pas ou lassé des tergiversations et du comportement assez incongru de l'héroïne. La troisième et dernière partie m'a laissé encore plus sur ma faim : l'auteure mêle cette fois le récit de Pauline et celui de Yzé, héroïne de la pièce de Claudel le partage de midi, et j'ai eu du mal à m'intéresser à cette réécriture d'un livre que je n'ai pas lu et dont l'ajout à cette histoire m'a paru totalement artificiel.



J'ai finalement retrouvé dans Qui sait à peu près les mêmes qualités et les mêmes défauts que ceux de Ca raconte Sarah, le premier roman de l'auteure, sur lequel j'avais aussi un avis mitigé. du côté positif, l'originalité, un vrai talent d'écriture, une prose qui vous emporte, vous secoue, vous remue, excelle à faire ressentir les sentiments. Et pour le négatif, un roman qui part sur les chapeaux de roues , nous séduit, puis semble s'enliser, ressassant la même histoire, la délayant et finissant par se perdre dans des considérations philosophico-contemplatives pas toujours passionnantes. Je reste quand même sur une impression positive pour ce Qui sait, ne serait-ce que parce que je me suis attachée à son anti-héroïne touchante et pleine de doutes et à son mini matou éclopé Tutu, mais ce roman me laisse une impression de trop peu : pas fini, pas totalement construit, pas assez resserré ou épuré. Dommage car l'auteure a vraiment du talent et son oeuvre aurait pu être un vrai coup de coeur alors qu'ici on reste sur un petit roman plein d'ambitions et plaisant mais pour moi pas totalement abouti.
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Ça raconte Sarah

Ça raconte Sarah, mais ça ne me parle pas du tout ! Donc je fais court.



Pas grand chose de neuf dans cette histoire d'amour qui se finit mal, mais qui surtout tourne en rond et tire à la ligne. Le style est agréable et intrigant au début avant de devenir un brin agaçant à force d'être trop répétitif.



Pas pour moi donc.



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Ça raconte Sarah

Ça raconte une histoire d’amour passionnelle entre Sarah et la narratrice. Cette dernière vit une vie calme et rangée lorsqu’elle rencontre sa future amante . Elle est soudain embarquée dans un amour démentiel qui lui fait perdre tous ses repères, et l’aspire dans un courant de vie intense et inégalé, un bonheur dont elle ne soupçonnait pas même l’existence. Puis on atteint le palier maximum, où cet amour-dépendance tourne à l’enfer. C’est le désamour qui commence alors, et la chute qui l’accompagne.

Pulsion de vie, pulsion de mort, c’est ce qu’a voulu décrire l’auteure (j’ai lu une interview), et c’est un peu ce qui me gêne. J’ai l’impression que l’histoire est au service de la démonstration, et que les rouages grincent un peu. En tant que lectrice, il me manque des choses, par exemple, qu’est-il advenu réellement de Sarah, sans en dire plus pour ne rien dévoiler.

Tout l’attrait du livre se porte selon moi sur la narration : une histoire d’amour forte, dont l’intensité est bien traduite par le présent de narration qui met en avant les émotions, crée une tension d’un bout à l’autre du récit, et nous oblige à tourner les pages sans pause possible, nous laissant finir notre lecture complètement à bout de souffle.
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Qui sait

Ce roman est une très belle découverte que je fais dans le cadre du « prix du deuxième roman de la ville de Marche-en-Famenne » aussi appelé "Prix Horizon" (Belgique).



Le titre est assez énigmatique. Mais pour qui est passionné de philosophie, dès le titre de la première partie, on découvre la première préoccupation philosophique de Kant : Que puis-je savoir ? Naturellement, les deux autres questions suivront dans les autres parties :

Que dois-je faire ?

Que puis-je espérer ?



L'écriture de l'auteure est soignée, classique, sans craindre la longueur des phrases. J'ai beaucoup apprécié la qualité de cette écriture.



Ce n'est pas un roman d'action, bien sûr, mais c'est un roman introspectif écrit à la première personne. Ce qui est déjà un gage de profondeur pour moi.



Il y a quelque chose qui s'apparente à la quête d'identité au départ. Pauline se questionne sur l'origine de ses prénoms : Jeanne, Jérôme et Ysé. Sa mère n'est pas très loquace, ne répond pas volontiers aux questions de Pauline. Et comme Pauline va être mère à son tour, elle s'intéresse à cette origine et peut-être au déterminisme qui s'y attache.



L'histoire de Pauline et celle de l'héroïne du roman de Paul Claudel à laquelle elle doit son quatrième prénom s'entremêleront.



Cela donne un roman touchant avec un autre thème que je ne vous dévoile pas dans cet avis... mais qui est très bien traité, de manière réaliste, sans mièvrerie (ce que l'on rencontre pourtant trop souvent).



Bref, un roman qui m'a marqué et laissera une empreinte indélébile dans ma mémoire.



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Ça raconte Sarah

Et bien ça n’a pas fonctionné…… Ce type de roman n’est décidément pas pour moi. L’ennui, le manque total d’intérêt, aucune sympathie ni empathie pour les personnages et même parfois un agacement, un sentiment de voyeurisme dans une histoire qui ne m’intéressait pas.



Ce premier roman, sûrement en partie autobiographique, se divise en deux parties. Dans la première Pauline Delabroy-Allard retrace la rencontre avec Sarah, le coup de foudre, une attirance foudroyante et dans la deuxième la maladie, l’absence.



Tout démarrait pas trop mal même si j’ai toujours un peu de mal à m’immiscer dans l’intimité d’un couple, d’avoir tous les détails. L’écriture est vive, plaisante, fougueuse par moment mais bon cela tourne vite en rond, au fil des pages j’ai l’impression de toujours lire la même chose.



Puis dans la deuxième partie, ennui profond, mais qu’allait-elle faire à Trieste (et moi par la même occasion). Je me suis complètement désintéressée de l’histoire, du devenir des personnages. Je n’y croyais pas, pas de crédibilité dans cette femme qui abandonne tout, qui perd tout, qui oublie sa fille, sa vie….. A deux pages de la fin j’ai failli abandonner.



J’ai pensé à plusieurs reprises que l’autrice ne trouvait pas d’issue à son histoire, elle tâtonne, tente plusieurs options, puis reviens en arrière, nous parle inlassablement de ses journées, identiques, copiées-collées.



A la différence de Ma dévotion où, même si les personnages m’avaient agacée, j’avais aimé l’écriture, la construction, le style mais où j’avais déjà hésité sur mon sentiment en fin de lecture.



Je n’en dirai pas beaucoup plus. Il y a apparemment des lecteurs pour ce genre de romans et ce n’est qu’un avis personnel qui ne l’empêchera pas de continuer sa route mais il a au moins le mérite de me confirmer mon manque d’intérêt pour ce genre de littérature.



Un livre est une rencontre, celle-ci a été un rendez-vous manqué.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Ça raconte Sarah

Ça raconte Sarah – Pauline Delabroy-Allard (Française, 1988) – 2020 – Editions de Minuit

Désolé (pour une fois) cette critique sera super courte !! èé …

Déjà parce que c’est un « Taiseux » (Pour ceux et celles qui me connaissent pas Trop, j’appelle Taiseux les Livres qui n’ont pas ou presque pas de dialogue.)

J’ai déjà expliqué quelles étaient mes raisons, je vais pas le faire à chaque fois, mais en gros, c’est surtout une préférence personnelle « non négociable »

Les mots et les phrases sont beaux mais … J’ai l’impression de Lire de la Poésie (En plus la poésie j’aime pas ça ! A part peut-être un peu Cécile Coulon)… L’auteure s’est amusée à faire de jolies phrases mais au final on est dans un récit contemplatif ;

Vraiment bof …

Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Ça raconte Sarah

La narratrice raconte Sarah (le titre dit tout), et surtout sa passion pour Sarah.



Elles se sont rencontrées un soir, lors d’un dîner entre amis. Petit à petit, leur rencontre va se transformer en véritable amour. Un amour inconditionnel, qui, petit à petit va se déchaîner et les déchirer l’une et l’autre.



Un texte fort et puissant, phrases très courtes, qui ne laisse pas respirer qui entraîne le lecteur dans la spirale de leur passion dévorante.



Malgré tout cela, et bien… désolée, mais je ne suis pas du tout rentré dans le livre. J’étais en dehors de l’histoire. Je l’ai lu jusqu’au bout, mais rien, je suis restée de marbre. Et en plus la fin, pour moi, est aberrante. Enfin bref, je suis passé à côté.



Je vous renvoie vers les critiques de la_bibliotheque_de_juju et d’Annette55 qui en parlent certainement mieux que moi et qui ont un autre avis. J’aurai tellement aimé ressentir ce qu’ils ont ressenti. Mais bon, c’est comme ça.

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Ça raconte Sarah

La narratrice, dont on ignore l'identité, a une vie bien rangée. Elle vit en couple, a un enfant, un métier, des amies et ses journées se ressemblent. Un métro boulot dodo ce qu'il y a de plus ordinaire, jusqu'au jour où elle rencontre Sarah.

Sarah rentre dans sa vie comme une tornade, d'abord sur le terrain amical, puis très vite les deux jeunes femmes deviennent amantes. Amour secret, passion assumée, elles ne se cachent plus et assument leur amour au grand jour.



Cette histoire est écrite en deux parties, deux actes.

Le premier est intense, on suffoque presque. L'autrice et ses personnages ne nous laissent pas respirer. Tout s’enchaîne très vite, les faits, les actes, les pensées, les jours, les mois.

Cette intensité évoque la passion. La passion des débuts, la passion du milieu et la passion de la fin, quand on se quitte mais qu'on s'aime encore, qu'on revient et qu'on repart, qu'on n'en veut plus mais qu'on en veut encore, que ça fait mal. Amour, Haine, Manque. Suffocation.

C'est une première partie que j'ai lu d'une seule traite sans pouvoir m'arrêter.

Éprouvante, mais passionnante.

La deuxième partie est différente. Il y a une cassure dans le rythme.

On y côtoie la douleur, et la folie qu'amène la douleur quand celle-ci est trop forte.

J'ai beaucoup moins accroché à cette deuxième partie car j'ai trouvé les réactions de la narratrice parfois stupides. J'ai essayé de comprendre, mais sa douloureuse folie était trop lointaine et profonde pour moi.

Les répétitions à foison de Pauline Delabroy-Allard ne me gênaient pas dans la première partie, mais elles m'ont énervées dans la deuxième.

Je n'ai pas aimé la fin, je n'ai pas aimé ne pas avoir de réponses aux questions que se posent la narratrice, et dont elle nous rabâche les oreilles à longueur de pages.

Petit bémol très personnel sur l'Italie. J'ai vraiment du mal avec toutes les histoires qui se passent en Italie, dès qu'il y a des noms, termes ou expressions en italien dans un bouquin ça me bloque...



C'est donc un roman en demie tinte pour moi.

Première partie parfaite, deuxième longue et ennuyeuse.

Je n'aime pas vraiment le style d'écriture de Pauline Delabroy-Allard. Je suis plutôt classique j'aime que quand quelqu'un parle on aille à la ligne avec un tiret ou bien dans un paragraphe que cela soit annoncé avec des guillemets. J'aime que le temps soit découpé en différents paragraphes et non pas retrouver l'intégralité de 4 mois dans un seul et même paragraphe de 15 lignes avec aucun retour à la ligne.

Je n'ai pas non plus apprécié les copier-coller de Wikipédia qui dénotent avec le style de l'autrice. Si encore cela passait inaperçu, mais non, là cela se voit comme le nez au milieu de la figure.
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Qui sait

La mode littéraire et parisienne doit être aux explorations psychiques, auto-centrées et intra-familiales à l’occasion d’une naissance. C’était déjà le thème de « Bouche cousue » de Mazarine Pingeot, livre qui m’avait profondément agacé, tout comme celui-ci.

Mais les double-mères dont l’une porteuse, l’errance, le questionnement identitaire et surtout l’auto-fiction qui inonde la littérature actuelle de sa vacuité sont vendeurs.

Je me suis rarement autant ennuyé à une lecture que je me suis contraint à ne pas abandonner cent fois. Le remplissage de pages et de pages sur le montage et le démontage d’une tente, des longueurs de bassin de natation, les poulaillers… Les répétitions à répétitions, les poncifs…

Ni style (il n’y en a pas selon moi) ni fond ne m’ont accroché, désolé.

Merci quand même aux éditions Gallimard et à Babelio pour cet envoi Masse Critique.
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Ça raconte Sarah

Lu plusieurs mois apprès la vague médiatique qui a encensé ce premier roman.

Après un incipit prometteur, le récit de la passion amoureuse tourmentée entre deux jeunes femmes que « tout oppose » tourne rapidement en rond. Ni la plume moderne mais pas si originale que cela de l’auteure, ni le retournement de situation un brin artificiel en plein milieu de l’histoire n’ont infléchi le doux endormissement qui m’a saisi quelque part entre Milan entre Trieste, là où l’héroïne soignait son immense douleur à grand coups de Spritz.

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Ça raconte Sarah

Ce roman met en scène une narratrice à la première personne dont on ne saura pas le nom. Chez des amis, elle rencontre Sarah, une violoniste de talent, assez connue pour se produire dans le monde entier. Les deux femmes se recontactent, se voient quelque temps en camarades, puis vivent une histoire d'amour, sensuelle, sexuelle et passionnée. Rien d'autre n'existe alors pour la narratrice : la jeune professeure se désintéressera de sa fille, de son compagnon, de son travail, etc., bref, de tout ce qui n'est pas Sarah. Mais les passions ne durent pas…

***

Pauline Delabroy-Allard a choisi pour ce roman de 189 pages, présenté en deux parties, un titre très lacanien : Ça raconte Sarah. Elle insiste d'ailleurs sur cette trouvaille plusieurs fois au fil du texte : « Ça raconte ça » répète-t-elle assez souvent au cas où vous n'auriez pas capté.… le livre est un gros succès de librairie déjà, paru aux Éditions de Minuit, ce qui est un gage de sérieux et de qualité, me semble-t-il, et il suscite des avis dithyrambiques dans la presse et sur divers sites présentant des critiques de lecteurs. Bien peu de fausses notes dans ce choeur de louanges. Vous aurez compris, je n'ai pas apprécié ce roman, sans doute plein de qualités puisqu'il figure sur la liste de plusieurs prix littéraires et qu'il a passé l'épreuve de la deuxième sélection du Goncourt. Il faut croire que je suis complètement passée à côté.

***

Dès le prologue, j'ai été agacée par les oiseaux « fendant l'air dans tous les sens comme les plus habiles des pilotes » et par les « tourterelles banlieusardes salu[a]nt de leur trilles stridents le tout petit matin qui pointe »… le lecteur va être sans cesse exposé tantôt à des banalités, tantôt à des préciosités, tantôt à des passages qui semblent tout droit sortis d'un dictionnaire dans un mélange de styles qui, personnellement, non seulement ne m'a pas plu du tout, mais m'a empêchée de croire à cette fougueuse et passionnée histoire d'amour.

***

L'admiration pour Marguerite Duras s'affiche avec parfois une certaine maladresse, je crois : « belle, tragiquement belle » (p. 48) ou encore « c'est une enfant, elle s'émerveille de la couleur des nuages, c'est une enfant. J'aime une enfant » (p. 59). La passion pour Duras est déclarée dans le chapitre 66 : il est consacré à l'auteure tant admirée. Mais parfois, on n'est plus dans l'exercice d'admiration, mais dans la contrefaçon… La page 81 se termine par une suite de calembours et d'à-peu-près très, encore une fois, très lacaniens : « Il y a écrit Duras Song, sur l'affiche. Duras songe et le songe dure, le songe doux d'une nuit d'hiver. »

***

J'ai trouvé ça navrant... mais j'ai mis une étoile et demi parce que je suis allée picorer dans le Ravissement de Lol V. Stein : le manque de fiabilité de la narratrice et ses égarements dans la deuxième partie m'y avaient fait penser… Et là, je n'ai pas été déçue !

***

Mauvaise pioche en ce qui me concerne, tant pis !

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Qui sait

Pauline, trentenaire, est enceinte. C'est là qu'elle décide de mener l'enquête sur les trois prénoms mystérieux qu'elle porte en dehors de Pauline. Ses parents sont muets sur le sujet et n'aiment pas remuer le passé, ça n'est donc pas par leur biais qu'elle pourra espérer trouver une réponse. Puis le jour blanc arrive et sa vie est chamboulée , elle partira en Tunisie à la recherche de l'origine de son prénom masculin Jerome. Elle y rencontrera un chaton qu'elle sauvera d'une mort certaine et c'est ce passage que j'ai préféré dans ce roman même si Pauline m'a agacée de la suite qu'elle donnera à cette relation féline.



Un roman très court, lu en quelques heures mais qui ne m'a pas transcendée. Je n'ai pas ressenti d'attachement ou de curiosité envers Pauline. Son personnage est très détaillé mais justement il prend toute la place et peut être par moment agaçant par ses réactions. Une grande partie de ce roman n'est pas lumineuse mais plutôt sombre et déprimante. Heureusement que ce livre n'était pas plus long car alors j'aurais pu ressentir de l'ennui et ne pas terminer ma lecture.



Merci toutefois à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette masse critique privilégiée !
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Maison-tanière

La musique qui inspire Pauline Delabroy-Allard pour écrire les premiers poèmes de ce recueil imprègne ses vers, rythme ses mots tantôt doux, tantôt durs, entre douleur tenue à distance, "nostalgie-chienlit", et bonheur simple de se rappeler qu'être en vie c'est aussi la caresse de l'herbe humide sous ses pieds, les jolies surprises de l'aube et de l'amour, le pincement permanent de la tendresse maternelle, les œufs à la coque et les "dimanches bourgeois" (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/09/maison-taniere-pauline-delabroy-allard/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ça raconte Sarah

Une passion dėvorante entre deux femmes: Sarah ,violoniste dans un quatuor et une professeur de collège maman d'une petite fille( professeur de quoi nous ne savons pas ?); soit ,pour moi l'amour n'a pas de sexe,mais que retiendrai-je après la lecture de cette histoire?: un ennui profond dû aux nombreuses répétitions, écriture enfantine : Sarah a fait ça elle n'aime pas cela ,des descriptions de situations comme si l'on ouvrait un catalogue!!! J'avais l'impression de tourner en rond hâte de tourner la dernière page ,ouf! Terriblement déçue!

Contrairement à certaines critiques je n'ai trouvé aucune poésie dans le style ,pas ressenti la moindre émotion et n' ai eu aucune empathie pour ces deux femmes .Une fin peu crédible. Ou l'auteur à voulu trop bien faire, ou peut-être un manque de maturité dans l'écriture, bref une lecture qui ne me suivra pas et que j'oublierai rapidement ,jugement sévère mais c est mon ressenti ! .⭐
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Ça raconte Sarah

Que puis-je ajouter aux nombreuses critiques très positives de ce roman ?

J'ai beaucoup aimé. J'ai été touchée par le sujet, par l'écriture très moderne, par le personnage de Sarah.

La narratrice est enseignante dans un lycée parisien, elle élève seule sa fille, le père est parti. Elle mène une vie relativement tranquille. Lors d'une soirée chez des amis, elle rencontre Sarah, violoniste. Celle-ci est vive, exubérante, "vivante". Elles vont vivre une histoire d'amour intense et passionnée. C'est la première partie du roman et le rythme est rapide, les phrases brèves, les deux femmes se cherchent, se voient, s'aiment, se disputent parfois, se manquent, le tout dans un rythme effréné, celui des voyages de Sarah, elle parcourt les villes du monde entier pour se produire en concert avec son orchestre. La première partie c'est la passion.

La seconde partie c'est la fin de leur amour, le rythme ralentit, il y a moins d'énergie, moins de vie car Sarah est malade, très malade. La narratrice va fuir pour se reconstruire. La partie sans Sarah c'est la lenteur, le temps qui se traîne, le noir et blanc, la monotonie.

C'est beau et triste à la fois. Néanmoins, certaines questions n'ont pas de réponses quand on referme le roman et ça je n'aime pas trop ....





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Ça raconte Sarah

Je n’ai pas l’habitude de faire part de mes déceptions, mais là elle est énorme. Peut-être ce roman a-t-il été survendu avant sa parution. Je me suis précipitée dessus, et un gros, gros, gros désappointement. Une suite de banalités criardes... Je n’ai rien contre l’incorporation de fragments de textes étrangers (affiches, notices, articles de journaux, etc), ça peut être très excitant, mais là c’est puéril. À oublier.
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Qui sait

Pauline, lors d'un renouvellement de carte d'identité, se rend compte qu'elle ne connait pas l'histoire de ses 3 prénoms secondaires : Jeanne, Jérôme, Ysé.

Alors qu'elle fait face à un deuil, Pauline va partir en quête de son identité seule puisque ses parents restent silencieux.

Beau roman même si la dernière partie m'a un peu perdue.
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Ça raconte Sarah

Ce texte est le roman tumulte de l’amour physique entre deux femmes. C'est la description de cet amour et la description des effets psychiques sur la narratrice. C’est l’amour en saccade, l’amour qui secoue, l’amour qui bouleverse. L’amour passion qui rend folle. Elle aime Sarah, la beauté de Sarah l’a subjugue.

Je suis marqué par le rythme effréné, haletant du texte. La première partie de Ça raconte Sarah est comme une étreinte passionnée très évocatrice, excitante, pleine de frissons, pleine de soubresauts, pleine de jouissance excellente, délicieuse, pleine de souffre. Sarah est monstre d’amour physique. Elle est fantasme. Je l’imagine bien, une femme très sexuée, qui parle fort, qui se fait remarquer. Désirable à rendre fou les deux sexes, que l’on goûte, que l’on dévore, dont on ne peut plus se passer. C’est un plaisir intense inoubliable. Sarah est violoniste elle fait partie d’un quatuor à corde, elle voyage dans toute l’Europe.

Sarah est un rêve érotique qui en fou partout, qui délabre tout sur son passage, qui laisse l’auteure ravagée. Elle ne peut se passer de la douceur exceptionnelle de ses fesses. Sarah provoque cris et spasmes de plaisirs puis douleur. C’est plein de joies entre ces deux femmes, mais cela fait mal aussi.

Dans cette première partie, je ressens l’urgence qu'il y a pour elles deux d’être ensemble. Pour qu’elles s’aiment, qu’elles aillent au théâtre, qu’elles se laissent sur le quai d’une gare, qu’elles se retrouvent pour se faire jouir.

Ensuite Sarah n’est plus là, elle devient obsession pour la narratrice. Un manque. Elle était avec Sarah aux yeux verts comme un serpent. Elle fuit Sarah et son mal. Sarah devient douleur. Elle ne peut plus vivre cette vie-là avec Sarah. Elle fuit à Trieste en Italie.

Un discours intérieur commence, sur elle, sur Sarah, sur leurs vies à toutes les deux, sur sa vie à elle sans Sarah, sans cet amour irréel. Sur sa fuite sur l’abandon de sa fille à son compagnon. Sur cette obsession qu’elle est. Sarah la poursuit dans ses rêves, leurs jours heureux, leurs nuits pleines de plaisirs intenses, leurs actes cachés. Elle est subjuguée par Sarah, elle doit fuir.



Un roman qui me plait beaucoup. Cette obsession, Sarah, relatée avec ce rythme que je découvre qui m'agace mais qu’ensuite je ne peux lâcher. Cette obsession, Sarah, violoniste, que j’imagine rousse, aux yeux verts, au corps superbe, à la peau blanche presque laiteuse de statue grecque. Sarah c’est la femme magnifiée, impossible. Elle a le comportement fou, d’enfant gâté. Sarah l’a rendu folle.



Au cours de la lecture je ne sais plus si elle est encore vivante ou juste le fruit de l’imagination de la narratrice dont je sais très peu de chose. Je sais juste qu’elle est professeure, qu’elle a une fille dont elle vient de quitter le père.

Au cours de la lecture cette obsession, Sarah, devient la mienne, devient la vôtre si vous lisez ce texte. Un mélange exquis naît entre réalité et irréalité.



Ça raconte Sarah est une belle expérience littéraire, une mise sous hypnose. Un texte hors du commun qui provoque des effets hors du commun, ou le sens des choses prend la forme des fantasmes. Un texte pour les amoureux des mots qui laissent des traces. Une lecture obsédante, je garde ce texte pour plus tard.



Lire Ça raconte Sarah rend mélancolique, fait réfléchir, donne envie de faire l’amour, fait ressentir le sel de la vie qui file vite. Je te remercie, Pauline, continue.

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