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Critiques de Philippe Carrese (73)
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Conduite accompagnée

C'est un ami qui m'a fait découvrir ce livre et je dois dire que j'ai particulièrement accroché.

Outre ce talent pour transcrire le vocabulaire imagé de la cité phocéenne, Philippe Carrese possède la capacité de transformer un paysage simple et stable en apocalypse (voir l'état de la maison de Jean Pierre Martin à la fin du livre), toujours avec un humour mordant.



Les personnages sont tous hilarants, de Martine Martin la bourgeoise blasée jusqu'à François Drèche, le "casse-couilles à géométrie invariable", en passant par la si stupidement réaliste équipe de Stras'n Strass.



Tout ce petit univers interagit n'importe comment, provoquant des successions de scènes toutes plus délirantes que les autres. Bref, un livre qui mérite d'être lu (le livre n'est plus édité, toutefois on peut facilement trouver des occasions sur le net) si l'on apprécie l'action, l'humour (dont noir) et l'absurde.
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Conduite accompagnée

Acide et déglingué.
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Conduite accompagnée

Où le directeur des laboratoires pharmaceutiques Martin voit sa villa envahie par l’équipe de production de Stars’n Strass, invitée par son épouse et un « copain » d’enfance perdu de vue depuis plus de trente ans l’embarquer dans de sombres affaires. En quelques heures, son existence tranquille et rangée, va être pour le moins bouleversée. Philippe Carrese semble y prendre un malin plaisir à s’y appliquer.



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Enclave

« Ils sont partis ce matin »

Le livre de Carrese commence ainsi. On comprend assez vite que « ils » sont les allemands, que nous sommes dans un camp de travail que la fin de la guerre approche. Ils sont partis, et ils ont fait en sorte que les prisonniers ne puissent pas quitter le camp tous les accès ont été minés. En fait ils restent prisonniers.

Les captifs sont libres, leurs geôliers sont partis, mais sont incapables de comprendre ce que cela va changer dans leur vie. Ils sont oisifs, livrés à eux-mêmes désemparés. Le livre nous raconte comment cette nouvelle vie va devoir s’organiser ; les repas, le temps de la journée, se chauffer…

Et bien sûr, une voix s’élève, plus forte que les autres plus décidée aussi…

Peu à peu l’auteur met en évidence la difficulté de vivre en société, de recréer une société, surtout quand toutes les volontés ont été laminées, que toute humanité a été enlevée à chacun.

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Enclave

J'ai eu l'occasion de lire ce roman dans le cadre du Prix Littéraire des Lycéens de 2011. Bien que ma lecture date d'il y a 3 ans maintenant et que mes souvenirs soient flous, je trouvais ça dommage qu'il n'ai qu'une seule critique alors je vais faire de mon mieux pour vous donner envie de le lire à l'aide de mes notes prises à l'époque.



J'ai toujours aimé les romans portant sur la seconde guerre mondiale, bien que j'avoue être un peu déçue quand elle est utilisée à des fins romanesques plutôt qu'historiques. le principe de "retourner le couteau dans la plaie" après 50 ans ne m'attirait donc pas plus que ça. Mais voilà, ici c'est tout le contraire, les nazis ne sont mentionnés que pour nous dire qu'ils ne sont plus là justement et bien loin de nous donner une version manichéenne de la vie, Phillipe Carrese nous met ici une bonne claque.



La narration se fait à travers les yeux d'un jeune garçon, Matthias, qui dans son cahier écrit tous les changements s'opérants dans le camps après la désertion des nazis, et l'ascension de Dankso (autre prisonnier) durant les 2 premiers jours, puis, après une grosse ellipse, du dernier.

Avec un livre entier pour "seulement" 3 jours, l'auteur nous offre une véritable analyse de la nature humaine et des changements de comportements opérants quand des hommes sont amenés à détenir ne serait-ce qu'une once de pouvoir.



Comment une victime peut-elle devenir à son tour bourreau ?

C'est la question à laquelle répond ce livre que je vous recommande vivement.

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Enclave

L'homme est un animal... Même dans les pires endroits il y en a toujours un qui veux prendre le dessus sur les autres et reproduire les actes et méthode de leur ancien bourreau.

Superbement écrit

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Enclave

Les naufragés d’une île inaccessible...



1945. Slovaquie.

Le camp de travail de Medved’ est abandonné par les allemands en débandade, laissant derrière eux 200 prisonniers coupés du monde, en plein hiver, dans un site montagnard aux accès dynamités.



Engagée dans sa survie, la petite société se déclare République démocratique, prise en main par un prisonnier charismatique. Ce microcosme s’apparente à un laboratoire social où l'isolement est à organiser, le quotidien à reconstruire, les individus à hiérarchiser. Tout groupe en vase clos se constitue de leaders, de suiveurs, de contestataires. Il faut occuper les esprits et les corps, désamorcer les conflits, et faire face aux inévitables dérives.

Sauf que cette nouvelle organisation finit par ressembler de façon troublante à celle de l’ancien camp de travail...



Le contexte reste historique mais le propos va rapidement virer au thriller efficace dans une ambiance malsaine de fin du monde et d’inhumanité.



C’est un étrange mélange de récit catastrophe, sociologique et historique que j’ai dévoré goulûment, conquise par son efficacité et son originalité. Un livre intelligent qui ouvre réflexion sur la folie, la manipulation des individus, entre pouvoir et soumission.

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Enclave

Le sujet est intéressant et le texte bien construit s’avère un bon thriller, même si le scénario reste sans grande surprise. Ce livre interroge plus qu’il ne cherche à apporter de réponse sur les effets pervers du pouvoir. J’en suis ressorti certes troublé mais aussi frustré de l’absence de lueur sur ce qu’aurait pu être une autre issue. Même la fin qui renvoie comme en boucle au début est insatisfaisante et dérangeante. Mais ce point de vue très pessimiste est vraisemblablement la morale voulue de l’histoire.
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Enclave

« A toi de choisir quelle vie tu veux pour eux. Eux ne choisiront rien. Tes décisions auront force de loi. Ensuite, à toi de juger si tu les y contraints par la répression ou si tu leur donnes l’illusion du choix. »



Hiver 1945. Camp d’internement de Medved’ dans les montagnes des Tatras en Slovaquie. Les allemands abandonnent le camp et les prisonniers en détruisant le générateur électrique et les deux seules voies d’accès (ou de sortie). La communauté de prisonniers se retrouve donc seule, coupée du monde, à devoir en totale autarcie. « Enclave » est entre autre le récit des premiers jours de cette nouvelle réclusion.



Point de pathos chez Carrese qui nous plonge directement dans l’âpreté de la vie de ses prisonniers, brutalement confrontés à une liberté toute relative : plus de geôliers mais une autre forme d’enfermement et de claustration naturelle sans possibilité de contacter l’extérieur.



La première journée fait ressortir les leaders « naturels » de chaque baraquement, les êtres forts de chaque groupe et semble enterrer un peu plus ceux qui n’ont pas la force de réaliser qu’ils sont passés de Charybde en Scylla : de l’exploitation par les allemands à une fausse liberté qu’ils ne comprennent pas, qu’ils ne voient même pas.



La deuxième journée, avec la découverte d’un stock conséquent de nourriture, impose la mise en place d’une organisation sociale et de règles de vie commune et prépare le terrain à de futures tensions. C’est en quelque sorte la montagne qui accouche d’une souris : Dankso, qui prend naturellement la tête de la communauté, se rend brutalement compte qu’il ne peut pas instaurer une démocratie de façon naturelle mais doit procéder ad notum et mettre en place un système de surveillance, comble de l’ironie pour d’anciens prisonniers qui ne parlent et ne rêvent que de liberté.



La troisième journée sera celle de l’exacerbation des tendances de chaque groupe à travers le prisme amplificateur du bombardement du camp par l’aviation russe et la mise à mort du lieutenant allemand atteint d’un cancer en phase terminale et abandonné par le commandant du camp au moment de la fuite des troupes allemandes. La symbolique du baraquement des soldats allemands où les ex-prisonniers refusent d’aller mais dans lequel Dankso leur impose finalement de s’installer après le raid aérien est parfaite : les temps et les personnes changent mais un tortionnaire en remplace un autre, un joug en remplace un autre, comme une espèce de fatalisme dictatorial. La fin justifie-t-elle les moyens ?



Tout comme est symbolique l’usage du couple peur/haine par Dankso pour justifier ses décisions arbitraires, policières et faire passer son diktat et ses décisions pour ceux de la communauté. Et comme l’est enfin le besoin ressenti par le narrateur lors de l’évocation de la quatrième journée (qui se déroule plusieurs mois après) non pas de simplement quitter le campement libéré mais bien de s’en évader après l’instauration d’un service d’ordre, la remise en route de l’électrification des barrières, la confiscation de la liberté d’expression, les parodies de démocratie et de justice…



Carrese stigmatise les différentes attitudes de chacun des groupes ou leaders qui interagissent dans le camp faussement libéré, aucune ne trouvant vraiment grâce à ses yeux : Dankso (celui par lequel le pouvoir ne sera qu’un sombre recommencement, qui semble porter en lui les fruits de la liberté, de l’indépendance et de la démocratie et qui au nom du bien-être du groupe s’érigera petit à petit en dictateur), Milos et le docteur (les seuls vrais contre-pouvoirs à Dankso, trop vite étouffés et écrasés par la force), les italiens (éternelles têtes de turcs du camp), les bûcherons (le troupeau, la meute des suiveurs qui n’ont aucun sens du gouvernement et attendent les instructions, bêtes, serviles et brutaux), les menuisiers qui travaillent à la scierie pour fabriquer des cercueils (l’opposition « syndicale » au pouvoir qui se met en place, idéalistes mais finalement sans véritable volonté ni pouvoir et qui finit sous la coupe de Dankso ; son meneur, Pavel, est ainsi « tellement flatté par cette fourberie, [qu’il] s’est toujours imaginé être un rouage essentiel du système alors qu’il n’en était qu’un alibi dérisoire »), les femmes (pragmatiques, gardiennes du temple et garantes, malgré leur passé de prostituées, d’une certaine morale qui ne fera pas long feu et disparaitra avec la disparition de la première « meneuse »).



Je n’ai malheureusement pas assez de culture politique ni sociale pour délimiter exactement les contours de chaque groupe, son rôle et la représentation des différentes formes de gouvernement possibles qui s’affrontent mais cette « Enclave » est une bonne analyse des forces qui trouvent à s’opposer tant dans nos sociétés modernes qu’à travers la mise en situation décrite par Carrese. La morale de cette histoire réside peut-être dans la nature fondamentalement corruptrice et tentatrice du pouvoir, pervertissant les meilleures volontés. Ou bien serait-ce l’inverse : n’est-ce pas le charisme d’un homme et sa capacité à dominer les autres qui pervertit le pouvoir pour lui donner la forme qu’il souhaite ?



Enfin, l’émergence d’une figure charismatique, la stigmatisation des problèmes sur un groupe ethnique, la cristallisation de la haine et de la peur sur cette même communauté, l’explication de la source de tous les problèmes de la communauté à travers l’existence même dudit groupe, l’adhésion aveugle d’un troupeau aux idées (fausses) véhiculées par le leader… en résumé, les méthodes dont use et abuse Dankso pour assoir son pouvoir ne sont volontairement pas sans rappeler celles qui ont porté Hitler au pouvoir. Elles ne sont pas non plus sans rappeler ce qui se passe en France (et en Europe) avec la montée en puissance des nationalismes de tous bords... et pourtant ce livre date de 2009.



Philippe Carrese prouve encore avec ce roman, le deuxième que je lis de lui après « Virtuoso Ostinato », qu’on peut dire bien des choses et faire passer bien des messages avec style et talent et jusqu'à la dernière page.


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Enclave

Roman de Philippe Carrese.



En janvier 1945, c'est la débâcle dans les rangs de l'armée du Reich et du parti nazi. Les Allemands abandonnent la scierie de Medved' en Slovaquie, au nord des Carpates. Le camp de travail n'est pas vide. Les détenus, cent cinquante hommes et une vingtaine de femmes ont été abandonnés, livrés à leur sort au cœur de la forêt slovaque et de l'hiver meurtrier. Mais il faut survivre, prouver à l'ennemi que son départ n'est pas la fin. La communauté se réorganise avec, à sa tête, Dankso. Tous attendent un chef pour réapprendre ce qu'est la liberté. Dans un premier temps, les prisonniers veulent échapper à l'enceinte du camp, fuir les mois de souffrance derrière les barbelés. Mais le lieu est une enclave, coincé entre les flots impétueux de la Strigina Bystrina et les infranchissables monts Tatras. Acculés, les survivants réinvestissent le camp. Dankso met en place la république démocratique de Medved'. Le jeune Matthias se voit confier une mission : écrire, raconter la vie de son peuple. Et sous sa plume, on constate l'avènement d'une nouvelle dictature, menée par un homme qui se laisse dominer par l'avidité et le goût du pouvoir. Matthias écrit pour que cette page d'histoire suspendue et ignorée ne soit pas perdue. Mais une question se pose : écrire permet-il de sauver du désastre ?







Philippe Carrese réussit une impressionnante performance : traiter un sujet lourd de mémoire et de « déjà-dit » dans une prose simple et libre d'emphase. Avec discernement, il évite les poncifs et les écueils de la littérature concentrationnaire ou post-Shoah. Non pas que cette littérature est mauvaise. Mais un énième récit dans la veine de ceux de David Rousset ou Jorge Semprun n'aurait rien apporté d'essentiel à la connaissance et à l'appréhension de cet épisode historique. La phrase inaugurale, « Ils sont partis ce matin. », répétée dans les premières pages, est riche de tout ce que le texte n'a pas eu besoin de dire : les tortures, l'horreur, les détails de la vie concentrationnaire. Cette simple phrase marque la fin d'une époque, la transition entre l'avant et l'après. Elle permet au lecteur d'investir le texte sans repasser par les récits que l'on connaît déjà.



Bien que d'une facture simple, le texte est riche d'échos littéraires. J'y ai trouvé des teintes mythiques, tout particulièrement présentes autour de la Strygina Bystrina. Cette rivière a tout d'un Styx des temps modernes : elle empêche les morts de rejoindre le monde des vivants. Et les détenus de Medved' sont bien morts aux yeux du monde. Ils sont les laissés-pour-compte d'un conflit qui s'achève sans eux.



Un épisode, très court, permet de reconnecter le récit avec la réalité : l'arrivée de deux échappés des marches de la mort, anciens prisonniers d'Oswiecim (Auschwitz). Medved' n'est pas un cas isolé, si jamais on en doutait. L'évocation, en quelques paragraphes, de l'immense usine de la mort polonaise, comble les blancs de la narration. Là encore, l'auteur a su ménager le lecteur en ne lui répétant pas ce qu'il avait déjà lu.



Le récit se déploie dans un premier temps sur trois jours, puis sur un dernier jour, et enfin vient l'après, bien plus tard. L'ellipse de plusieurs mois entre la première et la seconde partie a fait naître chez moi une avidité de lecture. Les analepses dévoilent avec finesse et pudeur un quotidien redevenu trop banalement barbare pour être décrit. Philippe Carrese nous épargne une relecture fastidieuse des systèmes totalitaires.



Dès le début, quand Anja confie à son fils, le jeune Matthias, la mission d'écrire l'histoire du peuple des survivants, j'ai entendu les échos d'une lecture qui a laissé en moi une marque profonde, Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel. J'ai craint que Philippe Carrese n'emprunte la même voie que Claudel. Heureusement, le compte rendu est tout autre, et sa tenue elle-même est différente. Mais un point commun relie ces deux romans: le rapport est un texte qui angoisse, qui suscite les dissensions. L'écriture est une arme, je ne fais que reprendre un thème bien ancien. Le texte de Carrese en est une illustration réussie.



J'adresse donc un grand bravo à l'auteur et lui souhaite bonne chance dans la course aux prix littéraires de la rentrée 2009 !




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Filet garni

A lire pour l'humour et l'accent de Marseille de la pure détente.
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Filet garni

Quand ça se présente mal dès le début, comment voulez-vous que ça se passe bien par la suite ? Bébert, routier (sympa, selon les normes en vigueur) en transit en Allemagne, doit transbahuter, entre autre, des fûts jusqu’à Marseille. Tranquille comme boulot.



Seulement ce qu’il ne sait pas c’est que ces barils contiennent un produit toxique. Comme il n’est pas au courant, après tout aucun danger pour lui. Du moins dans ce domaine. Car tandis qu’il se repose béatement dans la cabine de son bahut, il est réveillé par des grincements. Deux manouches viennent de forcer la porte de sa remorque. Le genre de truc qui a pour don de le mettre sérieusement en colère.



Ni une, ni deux, Bébert accompagné d’une barre à mine qu’il manie avec dextérité, fracasse à mort les deux braqueurs de camions. Il téléphone à son patron, Gilbert, ponte marseillais de l’import-export (frauduleux mais chut personne ne le sait) qui lui passe une avoinée téléphonique tout en lui recommandant bien de protéger sa marchandise et surtout ses fûts.



Cependant, c’est sans compter sur Rudy un troisième manouche qui a assisté à l’algarade sur le parking et n’a qu’un souhait, venger ses copains. S’ensuit une course poursuite, Bébert à bord de son camion repérable et Rudy empruntant divers véhicules au gré de ses besoins et des aléas autoroutiers. Bref tout ce joli monde va se retrouver, pas forcément dans la joie et la bonne humeur, avec en prime des cadavres jetés dans des décharges publiques.



Richard, le beau-frère de Gilbert, et accessoirement narrateur, nous narre (évidemment puisqu’il est le narrateur !) cet épisode complètement dingue et au cours duquel il va risquer sa vie et celle de ses proches. A son corps défendant bien entendu car les affaires véreuses de Gilbert, il n’en a rien à faire, mais la famille c’est la famille, et il ne peut se défiler.



Bref le lecteur est partagé entre ressentir une certaine sympathie envers Richard qui nous conte ses déboires et surtout ceux de ceux (je sais ça fait répétition mais cela n’en est pas une malgré les puristes qui pourraient me reprocher de ne pas respecter les règles grammaticales et les principes fondamentaux de la syntaxe) qui gravitent dans un décor marseillais d’opérette.



C’est faux. Tout est faux, enfin je voulais dire que l’histoire est fausse, quoique, c’est peut-être la façon de la décrire qui l’est, à moins que l’auteur, persuadé de détenir une imagination débordante ce soit tout simplement inspiré d’un fait divers réel.



Un véritable régal de lecture tant Philippe Carrèse nous entraîne dans des chemins de traverse avec ce petit côté burlesque qui se mêle à la gravité.
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Flocoon Paradise

Selon la loi de Murphy, « si quelque chose ‘peut’ mal tourner, alors cette chose finira ‘infailliblement’ par mal tourner ». En gros, il s’agit un peu de la loi de l’emmerdement maximum. Et c’est ce à quoi va être confronté le gotha des journalistes venu assister à l’inauguration de ce nouveau site. Il y a là Télérama, le Nouvel Obs, Libération, Fitness Fantastic World, Libre Belgique, Dépêche Mode, Elle, Maisons & Jardins, Investir, La Vie catholique et tant d’autres…



Alors forcément, on se demande ce que La Vie catholique ou le Nouvel Obs vont bien pouvoir écrire sur un complexe de ski. Ou même Investir. Mais après tout, les journalistes sont contents, ils profitent d’un séjour gratuit et se disent qu’ils vont bien pouvoir relier cela d’une manière ou d’une autre à la ligne éditoriale de leur journal ; le service comm est heureux aussi, ils vont faire parler de leur complexe situé dans une vallée ou personne n’a jamais rien voulu construire ; l’attaché presse, Gabrielle ou plutôt Gab est suuuuper contente, un sourire collé aux lèvres quoi qu’il arrive, même quand elle doit gérer les petits tracas des journalistes en même temps que les doses d’homéopathie à prescrire à son rejeton par téléphone…

(lire la suite...)
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Flocoon Paradise

Lu la réédition en numérique chez Publie.net

Sur la couverture de Flocoon Paradise, (une couverture qui biche, que c’est la Dame au Chapal qui l’a faite !) il est spécifié que ce n’est pas une histoire qui parle que de ski. Loin de là, on ne parle ici à pratiquement aucun moment de ski, bien que le sujet central soit l’ouverture d’un tout nouveau complexe hivernal, une station construite de toute pièce dans la vallée du Beal répondant au doux nom de Flocoon Paradise.



Mais pour ses premiers visiteurs, le paradis va très vite se transformer en enfer. Je m’explique. On suit à travers ce roman, une troupe de journaliste, invités en exclusivité, une semaine avant l’ouverture officielle du complexe. Un complexe en forme de flocon, située dans une vallée où personne n’avait songé à construire jusque-là, une vallée où tout le monde sait qu’il ne faut pas construire (enfin presque tout le monde !). Parmi les journalistes de Modes & Travaux, Télérama, le Nouvel Obs et autres magazines à thèmes, se trouve Raymond Lautaret, photographe indépendant et qui sera notre guide dans cette mascarade.



Lui n’est pas là pour les mêmes raisons que les autres et nous offre un point de vue extérieur sur ce séjour. Un séjour qui va vite se transformer en cauchemar, mais je ne vous en dit pas plus !



L’écriture est rapide, les événements se succèdent, de façon plus ou moins attendue, certains sont inutiles dans le récit mais tout se passe toujours avec humour, ou plutôt avec moquerie, envers des journalistes caricaturés. Même dans les situations les plus dramatiques, ils sont grotesques. Mais ils ne sont pas les seuls à en prendre pour leur grade : les attachés de presses et les engrenages des technologies font eux aussi les frais de l’humour corrosif de l’auteur.



On comprend vite que Raymond n’est pas là pour compter les marmottes, il est en quête d’un morceau de son passé. Il le trouvera mais je trouve que l’auteur ne nous en dit pas assez sur cette recherche, enfin surtout sur sa trouvaille. L’objectif du voyage passe à l’arrière-plan, derrière la critique du monde journalistique et la bêtise des humains qui pensent toujours pouvoir dompter la nature.



Une lecture numérique de la collection Publie.noir chez Publie.net au doux prix de 2,99€ sur toutes les bonnes librairies numériques.
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Graine de courge

Philippe Carrese est un touche-à-tout : illustrateur, réalisateur, chroniqueur de presse, né à Marseille en 1956 d'une famille napolitaine.



Philippe Carrese est donc marseillais et cela se sent et se ressent dans ses personnages et son écriture.



« Graine de courge » est l'histoire d'une équipe de bras cassés (avec certains bras cassés encore plus cassés que les autres) qui sont embauchés pour braquer une banque.



Dans la bande, Bouboule, un jeune qui ne pense qu'à bouffer et qui tente de braquer une station-service avec un pistolet qu'il a monté lui-même à partir d'une maquette, mais dont les morceaux se décollent. Lu', le vieil oncle de Bouboule et Zé, la gloire du quartier qui est censé avoir participé au « casse du siècle » avec Spaggiari.



Comme le dernier pied nickelé devant servir de chauffeur est indisponible, Bouboule propose le job à Titounet, un employé de la station-service. L'affaire devant se dérouler sans accrocs, Titounet accepte pour l'argent.



portraitcarrese2011Lu', chargé de trouver un véhicule se pointe avec son camping-car, c'est le début d'une série de problèmes qui va s'abattre sur la bande.



Entre un braquage qui tourne mal, le commanditaire qui décide d'éliminer chacun d'eux, un ancien légionnaire qui cherche à venger la mort de la seule femme qu'il ait aimée, et bien d'autres encore, l'affaire va très vite se corser pour la bande.



Philippe Carrese s'amuse et nous amuse malgré ce qu'il fait subir à ses personnages. Le lecteur ne peut s'empêcher de prendre l'accent marseillais en lisant ce roman, ce qui renforce et la sympathie que l'on peut éprouver pour ces bras cassés et l'immersion dans la cité phocéenne.



Bouboule et Titounet deviennent vite les personnages principaux de cette mésaventure. Aussi opposés soient-ils (l'un ne pense qu'à manger, est bête à manger du foin, justement, l'autre est plus réfléchi et œuvre pour le bien de sa sœur). Le lecteur entre vite en empathie avec Titounet, un jeune homme apparemment honnête à qui il n'arrive que des crasses. Sa mère est en tôle pour avoir tué son mari, sa sœur est belle comme une déesse, mais tellement naïve et désireuse de devenir une star qu'elle finit à poil sur des affiches de sites minitels porno...



Au final, « Graine de Courge » est un livre rafraichissant, drôle, un voyage dans les rues de Marseille qui vous donne le sourire.
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La légende Belonore

Ah, mais quelle plaisir de retrouver la saga Belonore!



Il s'agit du troisième tome de la série et, cette fois, le barrage est en pleine construction... même si la guerre en a retardé l'exécution.



Le lecteur retrouve, avec grand plaisir, les personnages de cette saga familiale au destin maudit et peu commun.



(à noter qu'un récapitulatif des deux derniers tomes se trouve en fin du roman - hum, à mes yeux, il aurait été plus utile de le placer en préface)



Comme d'habitude, la plume est superbe: l'on se croit vraiment au coeur de la campagne italienne, les personnages sont touchants et l'on ne peut rester insensible à leur histoire - parfois tragique. Les chapitres s'enchaînent, d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre mais toujours dans une construction habile et haletante.



C'est avec beaucoup de regret que j'ai tourné la dernière page ce troisième tome (en rêvant que l'auteur nous invente une suite).



J'ai trouvé également cocasse que l'éditrice se permette, à un moment du récit, un commentaire en bas de page.



Bref, je ne peux que vous le recommander et en profite pour vous communiquer les titres des deux premiers tomes: Virtuoso ostinato et Retour à San Castello - à lire dans cet ordre.



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Le bal des cagoles

Où Ludovic, pour venger le suicide de son père projette d’enlever le D.R.H. du groupe qui l’avait licencié dans le cadre d’une « restructuration », puis Jean-Pierre Gaillard, « le filtre incontournable de la pensée unique » ! Sinon, l’histoire principale est plutôt un polar intra-utérin ! Tragique mais comique.



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Le bal des cagoles

A lire pour l'humour et l'accent de Marseille de la pure détente.
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Le bal des cagoles

Philippe Carrese est un touche-à-tout marseillais qui œuvre également dans la littérature pour mon plus grand plaisir. Je vous ai déjà parlé de deux de ses romans, les excellents « Graine de courge » et « Trois jours d'engatse ».



Je reviens à la plume de l'auteur par l'intermédiaire d'un roman que je n'aurais jamais ouvert s'il n'était pas signé de la plume. Effectivement, la quatrième de couverture n'était pas faite pour me séduire.

Si ce n'est le terme de « Polar intra-utérin » qui attise la curiosité, le reste me laissait totalement dubitatif, mais, Philippe Carrese oblige, je me suis dit que j'allais le tenter.



Ce roman confirme que, parfois, il vaut mieux se ranger du côté de la première impression puisque, au final, je n'ai pas du tout aimé le roman même si je suis allé jusqu'au bout (le fait qu'il soit assez court aide à la démarche).

Les raisons de cette déception sont principalement au nombre de deux. La seconde est l'impression que l'auteur se force à un exercice de style avec sa démarche de « polar intra-utérin » alors que le terme ne correspond en rien au résultat. Et la première est toute simple : le personnage principal.



Dans « Graine de courge », on s'attachait à l'équipe de bras cassés qui ratait leur cambriolage. Dans « Trois jours d'engatse » on entrait en empathie avec ce personnage qui cherchait à voir le visage de l'homme qui avait écrasé sa voisine et qui sombrait dans l'ultra violence. Dans « Le bal des Cagoles », on se désintéresse totalement du sort de la Cagole, de Félix, tant elle est totalement vide comme un personnage de téléréalité. Bien simple, une bimbo des « Marseillais à Rio », des « Ch'tis à Hollywood » ou des « Anges de la téléréalité » est bien plus charismatique que cette Félix, c'est peu dire.



De plus, la Cagole est insupportable. Elle chante comme une casserole, mais se voit déjà comme la future Céline Dion, elle tombe amoureuse d'un homme uniquement parce qu'il est beau, même si c'est le plus gros con de la planète (le pire, c'est qu'elle n'apprend rien de ses échecs et qu'elle récidive) et elle est aussi inculte qu'une pomme de terre (qui pourtant est cultivée).



Du coup, je me suis totalement foutu de son sort, je n'ai jamais tremblé pour elle, me suis lassé de ses mésaventures qui, de plus, tournaient en rond et même la fin m'a laissé totalement de glace.



Si on rajoute à cela l'absence des qualités de plume de l'auteur que l'on avait pu apprécier dans les deux romans précités, de l'humour, des insultes marseillaises... on comprendra aisément la déception qui fût la mienne lors de cette lecture, une déception à la hauteur du plaisir de lecture des précédents romans de Philippe Carrese.
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Le Poulpe : Allons au fond de l'apathie

« Allons au fond de l’apathie » est un court roman paru en 1999 et signé Philippe Carrese.



Il a été publié par les éditions La Baleine et conte une énième aventure de Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, un personnage créé par Jean-Bernard Pouy dans le but de le confier ensuite à d’autres auteurs, à condition que ceux-ci respectent une « Bible » mise en place par lui et quelques confrères…



Philippe Carrese était un artiste protéiforme né à Marseille d’une famille d’immigrés napolitains.



Il fut scénariste, réalisateur (deux longs métrages, des téléfilms, des épisodes de la série « Plus belle la vie »), illustrateur et auteur de romans policiers et romans jeunesse.



Pour moi, Philippe Carrese est surtout l’auteur des romans « Trois jours d’engatse » et « Graine de courge » que j’ai particulièrement adorés.



Un attentat à la bonbonne de gaz à Marseille ! deux jeunes maghrébins à scooter s’en prennent à un politicien, mais son garde du corps abat un des deux « terroristes » tandis que l’autre parvient à s’enfuir. Les chaînes infos et les journaux font monter la sauce… et Gabriel Lecouvreur, depuis son troquet favori, se dit qu’il y a anguille sous roche et décide d’aller dans la cité phocéenne pour se faire sa propre idée.



Écrire un épisode du « Poulpe » est forcément un exercice de style puisque le concept même est de respecter un personnage et une ambiance créés par un autre auteur tout en insufflant, si possible, son propre style.



L’humour, on sait que Carrese le maîtrisait dans ses romans, il suffit de lire les deux ouvrages que j’ai cités pour s’en assurer.



Forcément, avec l’auteur, Gabriel Lecouvreur ne pouvait aller autre part qu’à Marseille, la ville si chère au cœur de Carrese et qui scène de jeu de la plupart de ses romans.



Et c’est peut-être là la fausse bonne idée.



Effectivement, malgré l’humour de l’auteur que l’on retrouve, son goût pour sa région, on sent qu’il a du mal à se libérer du carcan de l’exercice de style. Son récit, sa plume, se retrouvent avec le cul entre les deux chaises, celle du Poulpe et celle de Carrese.



Peut-être n’aurait-il pas dû choisir la narration à la première personne qu’il a adoptée dans les romans que j’ai évoqués et qui s’éloigne un peu de celle usuelle de la saga.



En adoptant cette narration, Carrese ne peut alors s’empêcher de traiter Gabriel Lecouvreur comme l’un de ses personnages, sauf que Gabriel Lecouvreur est Le Poulpe !



Et, du coup, si l’on excepte le nom du personnage, la scène du troquet, et son goût pour les bières, difficile de reconnaître Le Poulpe dans le héros proposé par l’auteur et ce d’autant plus que le lecteur a l’impression que ce héros connaît parfaitement Marseille… mieux, qu’il est quasiment marseillais… lui ôtant de facto le costume du Poulpe.



Alors, on retrouve l’humour de l’auteur, comme je le disais, les dialogues à l’accent marseillais, l’exubérance propre ce genre de personnage en plus d’une visite « réglementaire » de la ville.



Mais, par contre, le roman pèche par son intrigue… une intrigue qui veut aborder les problèmes d’instrumentalisation des médias par les policitiens, de la peur absurde de l’étranger, du terrorisme… mais qui le fait en reposant sur une histoire au final assez peu crédible.



Les dessous de l’intrigue tiennent difficilement debout, et le lecteur que je suis, n’étant plus tout à fait dans un épisode du Poulpe, ne peut s’empêcher d’être déçu par certaines facilités scénaristiques.



Dommage.



Au final, le mélange entre le style de Carrese et la vie de Gabriel Lecouvreur a dû mal à se faire, peut-être parce que les deux éléments ne sont pas totalement miscibles, mais peu aidés, en tout cas, par une intrigue un peu bancale…
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