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Critiques de Philippe Dupuy (133)
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Le Journal d'Henriette, tome 1

Pauvre petite Henriette... Âgée de 11-12 ans, elle est petite, grosse avec des lunettes, et se rêve des tas d'aventures rocambolesques avec des amoureux grands et beaux... Mais sa vie n'est pas un roman à l'eau de rose, et ses horribles parents qui la dénigrent sans arrêt, sont des monstres d'égoïsme.

Alors Henriette se confie au seul ami qu'elle a, son journal intime.

Dupuis et Berberian s'en donnent à coeur joie en faisant de la vie d'Henriette un enfer ordinaire, qu'elle surmonte pour notre plus grand plaisir avec son imagination d'enfant-ado pas bête, à défaut d'être jolie.

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Un peu avant la fortune

Etienne a gagné au loto. L’histoire raconte le bouleversement que cet évènement provoque chez lui, à la limite de la déprime, une fable actuelle sur l’argent, la fortune, la chance, la vision des autres sur soi… Le traitement de ce thème très classique est très plaisant à lire. Il y a une petit côté Lauzier ou Woody Allen.
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Un peu avant la fortune

Etienne gagne au loto... 6 numéros! mais il ne se décide pas à faire les démarches, tout en couvant son billet gagnant comme la prunelle de ses yeux.



Il va enchaîner les coups de guigne en 2 jours. Bourré, il prend le dernier métro à contresens. Il se fait voler son tire-lard où se trouve son billet. Il fait un accident de voiture et finit dans la flotte. Puis son ex revient... et si c'était pour l'argent? Chaque rencontre va être pesée, analysée... ce petit homme, est-ce un croque-mort? Misère, va-t-il falloir douter de tout le monde simplement parce qu'il a de l'argent.



Angoissé au naturel, Etienne va porter ses névroses à la puissance 10... chassez le naturel, il revient au galop chez cet ex-détective privé. Il finira même par donner l'impression de faire la manche dans le métro et croisera le croque-mort... qui n'en est (évidemment) pas un.



Jean-Claude Denis pratique la mystification et l'élève au rang d'art. Il manipule le lecteur dans un thriller qui ne dit pas son nom. Il dépeint des personnages de manière exceptionnelle et les met dans des situations banales en apparence, dont il tire tout le potentiel. C'est brillant et ce scénario dont rêverait tout bon dessinateur tombe en de très bonnes mains. le dessin est parfait dans le genre, et développe l'atmosphère adéquate.



Primée à Angoulême, cette BD cache bien son jeu et s'insinue en nous petit à petit. Et si nos rapports humains n'étaient pas si désintéressés que cela? Allons-nous nous interroger sur nos proches? Finalement J.-C. Denis ne nous rend pas service...
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Bienvenue à Boboland, tome 1

Cet album a déjà quelques années, mais il est toujours d'actualité. En effet, on utilise même l'expression "boboïser" dorénavant, pour dire que "Paris se boboïse de plus en plus". Le récent mouvement "Tous Charlie" a en outre remis les bobos en avant, car ce type de manifestation est typique de la "culture bobo", qui s'exprime souvent par des slogans plus ou moins ingénieux, inscrits sur des tee-shirts.



Désormais démodé, le portrait d'Ernesto Che Guevara imprimé sur un tee-shirt fut longtemps un code vestimentaire bobo. Peu importait que Che Guevara fût un terroriste, il était "cool". Ben Laden est venu ensuite gâcher la fête : le guérillero ne fait plus rêver.



Si chacun sait que "bobo" vient de la contraction de "bourgeois-bohême", tout le monde n'est pas d'accord sur la signification du terme. Pour certains, pas besoin de revenus confortables pour être un bobo ; pour d'autres, au contraire, le fait d'avoir des revenus confortables explique et justifie toute la culture "bobo".



Pour simplifier, disons que les bobos sont les électeurs de François Hollande. Le thème traité par Dupuy & Berberian dans "Bienvenue à Boboland" (eds. "Fluide Glacial") n'est donc pas aussi anodin qu'il y paraît. La culture bobo en dit long sur la manière d'exercer le pouvoir aujourd'hui en Occident, sans avoir l'air d'y toucher ni d'être impliqué dans la violence inhérente à l'exercice du pouvoir.



Les deux compères Dupuy et Berberian maîtrisent leur sujet aussi bien que Claire Brétécher, qui les précéda dans le domaine de la satire des moeurs de la "gauche caviar" (comme dit l'essayiste Eric Zemmour, bête noire des bobos).



On sait gré à Dupuy et Berberian de passer par le biais de la satire, plutôt que celui de la sociologie, pour brosser le portrait d'une élite culturelle qui donna à la moraline sa tonalité chic et parisienne (y a-t-il des bobos en dehors de Paris ?). On est tenté de parler au passé, car la crise économique semble avoir rebattu les cartes idéologiques. Signe des temps, les représentants de la bobocratie sont de plus en plus rares à s'assumer comme tels. Il faut dire qu'avec son - Je n'aime pas l'argent !, le candidat François Hollande a probablement usé le peu de crédit que la gauche "bobo" avait encore auprès de catégories sociales moins favorisées.



C. Bretécher a expliqué que son appartenance à la bourgeoisie de gauche et un certain cynisme personnel (au sens philosophique du terme) étaient la clef de ses planches satiriques publiées dans le "Nouvel Obs". Je ne connais pas la recette de Dupuy & Berberian, mais leur satire sonne assez juste ; en effet elle est assez mordante pour ne pas être complaisante - le narcissisme des bobos est nettement souligné, par-delà l'amour de l'humanité sans distinction de classes ni de races... sans tomber pour autant dans le pamphlet, qui a souvent tendance à atténuer la satire.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Monsieur Jean, tome 5 : Comme s'il en pleuv..

J'aime bien Monsieur Jean. Sous ses airs de bande dessinée comique à la française, il nous parle de choses qui nous touche vraiment : le célibat, la galère, les familles recomposées, l'argent, les enfants trimballés et oubliés...



Il s'agit ici du cinquième album, et il me semble ici plus mûr que dans les autres. Les illustrations sont intéressantes, oscillant entre plusieurs couleurs aquarelles et les thèmes traités, très vingt-et-unième siècle. Dommage qu'elle n'ait pas un plus grand succès...
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Les enfants pâles

Dans une société en crise, le chômage, les expulsions locatives et la famine ébranlent les fondements familiaux. Angoissés par cette situation qui s’enkyste, les adultes décident de tuer leurs enfants pour leur épargner tous ces maux. Mais quelques petites victimes parviennent à s’échapper et certaines témoignent. Ainsi, les enfants commencent à comprendre que leurs parents sont devenus leurs meurtriers.



Les enfants se cachent et se regroupent pour être moins vulnérables. Une bande – d’une vingtaine d’enfants – décide de fuir la ville. A leur tête, Jonas, le plus âgé d’entre eux. Il a 15 ans. Il leur assure que quelque part, sur Terre, il existe un lieu, véritable havre de paix. Il connait le chemin et les invite à la Grande Marche. Il faudra traverser la plaine, puis la forêt et au bout du chemin, il leur assure qu’ils pourront se reposer et vivre sereins. Rêvant de ce monde juste où l’on peut étancher sa soif et manger à satiété, les enfants se mettent en mouvement.



Jonas s’avèrera être un leader autoritaire mais la musique de son violon est comme une drogue…



-



« Les enfants pâles – Roman graphique » peut-on lire sur la couverture.



J’ai rarement été d’accord avec une telle dénomination car ici, l’appellation de roman graphique a tout son sens. Après Une élection américaine en 2006, Les Enfants pâles sont la seconde collaboration de Loo-hui Phang (Cent mille journées de prières, J’ai tué Géronimo…) et Philippe Dupuy (Monsieur Jean, Les héros ne meurent jamais, Boboland…). L’ouvrage alterne des pages d’écriture pure, des passages illustrés totalement muets et d’autres en bandes dessinées. Le tout représente 432 pages.



L’ensemble est harmonieux, chaque mode d’expression semble prendre le dessus au moment opportun de l’histoire, martelant son rythme et modelant l’atmosphère. Pourtant, si chaque élément narratif et graphique semble effectivement à sa place et que les rouages semblent parfaitement huilés, la lecture n’a pas été facile.



Tout d’abord, il m’a été difficile d’accepter la cruauté de cet univers. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, ils fuient ensemble un monde cruel. Pourtant, ils reproduisent inconsciemment des codes et des croyances tout aussi cruels. Il crée une Justice qu’ils assortissent de sanction. Un système de récompense et de privation de liberté… l’absurdité en plus. Rappelons que nous sommes en présence d’enfants, on peut donc tout à fait concevoir que les normes et les valeurs de nos sociétés leur échappent. Dans cet ouvrage, on accède à une vision possible que nos enfants peuvent en avoir.



La lecture débute par une démonstration de ce qu’est la chaine alimentaire. Une proie rencontre son prédateur, qui à son tour rencontre son prédateur, qui à son tour… Le ton est donné. Puis vient une description narrée du contexte social dans lequel s’ancre le récit : famine, expulsion, misère… Le développement de l’intrigue décrit bien des changements (climatiques, environnementaux, relationnels…) autour du groupe d’enfants. Tout au long de ma lecture, cet univers m’a déstabilisée, voire écœurée. Les enfants évoluent dans un milieu qui leur est constamment hostile et l’ambiance est angoissante, instable. On ne peut se raccrocher à rien. Les leaders qui se succèdent sont des despotes imprévisibles.



L’éditeur précise que « ce récit, destiné aux adultes, posant des questions d’adultes, emprunte les figures du conte pour enfants afin d’interroger le parcours de tout homme, depuis l’enfance ». Mais même en m’aidant de ces éléments de compréhension pour pondérer mon ressenti, je n’ai pas adhéré aux métaphores employées par Loo-hui Phang. Certes l’écriture est fluide mais cet univers est si malsain et si oppressant que je n’y ai pas trouvé la juste distance à mettre pour profiter de cette lecture. Devais-je rester spectatrice ? Devais-je m’impliquer ?… Je n’ai pas trouvé ma place. Aucun positionnement ne me convenait. De nombreuses fois, j’ai reposé le livre pour faire une pause et respirer. Puis, je reprenais ensuite le livre avec appréhension, impatiente à l’idée d’atteindre le point final du récit.



L’épopée est éprouvante pour les personnages comme pour le lecteur. Le songe est cauchemardesque, la descente aux enfers semble inévitable. Nos lueurs d’espoir sont étouffées dans l’œuf. Tout est pensé à l’extrême. Pêle-mêle, il est question de folie, d’autorité, de discipline, de rêve, de communauté, d’individualisme, de survie, de croyances. Un mélange constant de fatalité et d’optimisme.



La vie s’entêtait en eux. Il y avait toujours mieux à faire que de mourir. Prendre une nouvelle inspiration, regarder la vibration des feuilles, avaler une baie. Et, juxtaposés les uns aux autres, les gestes formaient une séquence indécise qui s’étirait jusqu’au soir. A celle-ci succédait une autre, traçant un motif répétitif qui, sans qu’ils eussent la force de s’en rendre compte, était devenu leur vie.



Durant la lecture, j’ai également pensé à d’autres références culturelles : Shéhérazade et les Contes des mille et une nuits, Mandrake le magicien et plus particulièrement un épisode où des esclaves sont utilisés comme mobilier vivant (je n’ai pas retrouvé le titre de l’épisode).
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Nuages et Pluie

C'est un conte vraiment étrange que voilà sur le thème de la quête de soi. Cela semble se passer après la Première Guerre Mondiale où un jeune allemand se retrouve malgré lui au Laos où il tente de se reconstruire après la perte de son meilleur ami sur le champ de bataille.



Il va atterrir dans un bien étrange endroit à la disposition d'un employeur assez mystérieux. On va vite basculer dans le fantastique après une légère touche d'ésotérisme et un parfum de poésie. Certaines images pourront apparaître assez crûes mais c'est pour les besoins de ce récit qui parvient également à éviter le mauvais goût. On retrouve un mélange de genre assez étonnant de la scénariste de L'Odeur des garçons affamés.



A la fin, j'avoue ne pas avoir tout compris. On reste alors sur un sentiment mitigé. J'ai l'impression qu'il y avait de la potentialité à quelque chose d'assez puissant mais que cela s'est perdu en cours de route au profit de quelque chose d'assez incompréhensible. Il reste néanmoins un certain envoûtement de ce conte vampirique.
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Un peu avant la fortune

Etienne a gagné au loto mais avant même de savoir combien il a gagné et même d'enregistrer son billet, il se pose tout un tas de questions. Il faut dire que le personnage semble être un looser mais n'est-ce pas seulement une apparence ? J'ai bien aimé la chute de l'histoire. Cependant, je n'ai pas trop apprécié les dessins et les couleurs mais au final on arrive à en faire abstraction.
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Bienvenue à Boboland, tome 1

Il est vrai que je ne suis pas sensible à certaines formes d'humour. Celle-ci en fait malheureusement partie. C'est assez sarcastique et pas vraiment marrant.



D'après le dictionnaire, voici la définition que j'ai pu trouver en parlant des bobos. Le terme bobo, contraction de bourgeois-bohème, est une expression désignant des personnes relativement aisées dont les valeurs se situent à gauche. À partir de cette définition générale, différents attributs peuvent être ajoutés à l'archétype du bobo : urbain, écologiste, idéaliste, hypocrite, parisien etc...



Dans la réalité, il est vrai que j'ai pu en observer de très beaux spécimens ces derniers temps en devenant bien malgré moi cadre. Or, cette bd ne les décrit pas vraiment. Il y a des ultra-riches qui n'ont pas franchement des valeurs d'humanisme. Du coup, j'ai l'impression que les auteurs sont passés à côté de quelque chose. Certes, leurs actes sont toujours contradictoires par rapport aux valeurs qu'ils défendent. Cependant, la bd se trompe réellement de cibles.



C'est lourd, c'est plat et ce n'est guère amusant: voilà pour résumer.
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Un peu avant la fortune

Que se passe-t-il dans la tête des gens qui viennent de décrocher le gros lot au loto ? Ils vont être propulsés millionnaires du jour au lendemain. Nous savons que la plupart tourne assez mal car il s'agit d'un véritable traumatisme d'un nouveau genre. Pourtant, beaucoup d'entre nous voudraient vivre le rêve de pouvoir gagner des millions. La plupart mais pas tout le monde car il y a d'autres valeurs plus fondamentales que l'argent ! L'amour de ses proches par exemple. La satisfaction ne passe pas que par des choses matérielles. Bien sûr, ce discours semble facile quand on a un toit pour vivre. Un peu avant la fortune traite de ce sujet peu évoqué dans le monde de la bd mais assez intéressant tout de même.



On se plonge dans la vie d'Etienne, un détective privé de travail qui gagne subitement le gros lot et qui a perdu la belle Laetitia de sa vie. Il n'a pas encore enregistré ses gains. On va le suivre dans cette période transitoire qui se situe peu avant la fortune car c'est d'abord une transformation psychologique qui doit s'opérer. Bon, il y aura plein d'aventures rocambolesques liées à la perte du ticket gagnant comme celle de l'ultime angoisse de se voir déposséder par des malotrus. Au final, nous aurons droit plutôt à une chronique assez sympa mais qui n'a pas rempli toutes ses promesses.



C'est fou mais j'ai l'impression que je ne lis en ce moment que des romans graphiques avec de timides héros qui ont constamment peur du changement. Pourquoi être si conservateur ? Qu'est ce qui fait si peur dans le changement d'une vie plus exaltante ? On n'a rien à perdre et tout à découvrir !
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Nuages et Pluie

Voici une histoire centrée sur les démons intérieurs et extérieurs. le point de départ est réaliste, ancré dans l'histoire : un Allemand, ancien soldat pendant la 1ère guerre mondiale, erre en Indochine puis au Laos, obsédé par le fait d'avoir survécu à la balle qui l'a frappé mais qui a tué son ami, persuadé qu'il doit vivre pour deux mais sans y arriver. Et puis, à la faveur des circonstances, on bascule avec lui dans un lieu hors du temps, où tous les êtres semblent dépourvus de raison de vivre, où le fantastique va peu à peu s'insinuer, où le personnage principal va se laisser tenter et basculer dans un état entre obsession, amour et folie. Tout le récit est pensé comme une sorte d'étape/épreuve pour le héros, on comprend très vite que soit il survit à cette "épreuve" et il avancera, soit il s'y perdra. Les auteurs parviennent à nous tenir en haleine, à faire ressentir à travers les dessins et les couleurs les différents états d'âme des personnages (solitude, passion, peur, oppression...), tout en distillant des éléments qui provoquent des sensations à la limite du malaise. L'ensemble est réussi, et la fin... et bien, à vous de la découvrir !
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Les enfants pâles

Je dois avouer avoir complètement manqué ce livre à sa sortie en 2012. Pourtant, Loo Hui phang et Dupuy sont des sighnatures qui auraient dû au moins m'intriguer.

Un rapide tour sur internet m'a montré que sur bubulle, seul Smilay Bone l'a lu, qu'il n'a pas la moindre note sur BDGest, et peu de traces sur internet, rarement positives. Cause perdue ? Me voilà !

Grosse brique, donc. Sur plus de 400 pages qui mèlent texte, illustrations et bande dessinée, les auteuirs s'attachen,t à un groupe d'enfants en fuite. La crise dévaste leur pays, au point que les parents en arrivent à préférer tuer leurs enfants plutît que de les laisser souffrir. Une vingtaine s'échappent et, sous les ordres du plus vieux d'entre eux, tentent de rejoindre la forêt, lieu mythique où ils espèrent trouver une vie meilleure.

Il y a du "sa majesté des routes" dans cette histoire. On trouve aussi des réminiscence de "la route" et un peu de "Shéhérazade". Et, vous l'aurez deviné, une noirceur rarement atteinte en bande dessinée, ou ailleurs. La marche est tragique, cruelle, violente. Il n'y a pas de place pour l'espoir.

Le conte est glauque et met mal à l'aise. La radicalité de l'ensemble réserve ce livre à un public averti. Il n'y a rien de gratuit ou de racoleur dans ce livre. Juste une démarche jusqu'au-boutiste qui peut, qui doit choquer.

Autant dire que je ne serai pas surpris que ce titre soit un échec cuisant sur le plan commercial, d'autant que, bu sa longueur, l'objet est cher.

Et pourtant, c'est un des livres les plus violemment beaux que j'ai lu depuis longtemps. D'une beauté noire et désespérée.
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Monsieur Jean, tome 7 : Un certain équilibre

La bande dessinée consacrée à l'univers de Monsieur Jean est un exemple parfait de la famille en ce début de siècle. Un couple de trentenaires a bien des soucis avec le quotidien, les enfants (le leur, ceux des autres), la nounou, les amis, la bonne copine et ses conseils judicieux mais également l'amour, la sexualité et le temps qui passe. La vie n'est en fait qu'un réseau de contradictions auxquelles Monsieur Jean est confronté tous les jours, à la boulangerie, au restaurant, chez le pharmacien, dans le parc. Et ainsi sont légèrement égratignés les petits travers de ses contemporains (y compris nous) : les impolis qui vous font le reproche de votre supposée grossièreté, les fumeurs qui vont arrêter de fumer... demain, les oisifs qui font des remarques à leurs enfants paresseux, la mère abusive (pas juive, mais presque) qui veut gérer la vie sentimentale de sa fille... Bref, un constat sociologique à travers le prisme de l'humour pour une série de gags plutôt tendres mais inégaux. Ouf, on est toujours le vieux de quelqu'un et le jeune de quelqu'un. De même, toutes nos valeurs assez superficielles (le paraître, l'avoir) en prennent pour leur grade.

Mais l'album fermé, je doute que nous changions en quoi que ce soit. Il y aura toujours des jaloux, des machos, des faiseurs de leçon, des profiteurs... et énormément de belles personnes, honnêtes, et tout, et tout. Mais celles-ci ne posant aucun problème, on n'en parle jamais car le bonheur ne fait pas de bonnes histoires.

En plus, certaines situations évoquent celles vues dans une série américaine bien connue.
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Monsieur Jean - Intégrale, tome 1

J’ai bien aimé passer du temps avec Monsieur Jean, je l’ai suivi dans ces petites histoires banales mais très parlantes. Ca se passe à Paris et on peut aisément reconnaître certains endroits.



Ce qui est plaisant c’est qu’on peut forcément se reconnaître dans un des personnages que ce soit monsieur Jean ou un de ses amis, si on est trentenaire on vit certaines situations similaires et si on a dépassé la trentaine certains souvenirs reviennent à la surface.



Mon personnage préféré est sans nulle doute Félix qui est le monsieur catastrophe maudit et attendrissant. Les dessins sont simples mais beaux et c’est plaisant à voir et à lire.



Les thèmes sont l’amour, la déception, la solitude, la difficulté de trouver sa place dans la société, le métier d’écrivain, Paris. Mais attention ! n’allez pas croire que c’est triste . Tout est tourné en dérision et c’est drôle, c’est très dédramatisant.



De vraies tranches de vie comme on en a connu, comme on en connait ou comme on en connaîtra… C’est drôle et subtil !



VERDICT



Lisez-le c’est très sympa , les personnages attachants. Vous passerez un bon moment. A offrir à un ami trentenaire.
Lien : http://lilacgrace.wordpress...
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Monsieur Jean - HS 1  : Journal d'un album

"Journal d'un album" est présenté comme un récit chronologique et dessiné de la création d'un album de "Monsieur Jean", par Dupuy et Berberian. En fait, j'ai eu le sentiment qu'ils parlaient finalement assez peu de cet album et un peu trop de leurs vies personnelles. Autant certains passages en lien avec leur métier et la perception qu'en a le commun des mortels peuvent être intéressants et drôles, autant d'autres, plus intimes, m'ont paru sans grand intérêt. Je n'aime pas trop les livres où l'auteur se paie une psychanalyse aux frais du lecteur. J'ai préféré les moments où les auteurs utilisaient un "langage" plus imagé et onirique pour raconter leur quotidien, par exemple avec le jeu de l'oie représentant le parcours du combattant de l'édition d'un album. Au final, j'ai eu l'impression que l'idée de journal dessiné - pour intéressante qu'elle soit au départ - rencontre aussi sa propre limite dans le manque de cohérence et de tri du résultat final. C'est un ouvrage brut avec des passages inégalement intéressants pour le lecteur.
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Monsieur Jean - HS 1  : Journal d'un album

L'idée est simple : à l'occasion de la création du troisième opus de Monsieur Jean, les auteurs Charles Berberian et Philippe Dupuy décide de consigner leurs (més)aventures dans un journal.



Le résultat est une BD dans la BD originale et réussie. Parvenir à prendre du recul sur son travail et soi-même, se mettre en position méta au risque de se prendre quelques claques et enrober le tout d'un ton drôle et piquant, ce n'est pas banal et c'est pourquoi Journal d'un album mérite d'être sur l'étagère de tout amateur du neuvième art qui se respecte.



L'auto-discipline qu'exige l'écriture, les écueils et les avantages de la réaliser à quatre mains, le petit monde de la BD dans le tourbillon des maisons d'éditions, le regard des autres sur un travail qui semble se résumer à « raconter des conneries »...



Des pages généreuses et sans complaisance où tous ceux qui connaissent la difficulté de créer s'identifieront.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Monsieur Jean - HS 2 : La théorie des gens se..

Les auteurs Dupuy et Berbérian ont réalisé un hors-série des aventures de Monsieur Jean pour lesquelles ils ont reçu le grand prix de la ville d'Angoulême en 2008. Dans l'album La théorie des gens seuls se succède une série d'histoires qui sont autant d'ancdotes de vie de ce Jean qui symbolise sa génération citadine. Il se préoccupe des relations entre hommes et femmes, de son parcours personnel comme de celui de ceux qui l'entourent. On sourit à lire ses tranches de vie, les nuisances de son voisinage, le traumatisme du réveil du matin, les susceptibilités de certains et les états-d'âmes d'autres...





Les dessins en noir et blanc sont énergiques et donnent beaucoup de vie aux épisodes. On passe un bon moment, c'est agréable à lire, mais au fond, rien de bien inoubliable dans ces mini-scénarios.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Mon papa dessine des femmes nues

Véritable coup de cœur pour ce roman graphique.

Il s’agit des pensées de l’auteur, de son univers : entre poésie, questionnements sur le monde, philosophie de la vie… Il y aborde comment l’art l’a inspiré en y mettant aussi bien des citations, des réinterprétations d’œuvres, des créations, des questionnements de son enfant lors de visite au musée… Il s’interroge sur la transmission, ce qu’on lègue à nos enfants, ce que signifie vieillir. C’est également la confrontation entre le regard innocent d’un enfant, ses dessins maladroits et le regard d’un adulte, aux traits affirmés qui constate la noirceur du monde qu’on laisse aux générations futures…

C’est un livre où assurément je me replongerai pour m’évader, réfléchir, penser, regarder chaque détail de ces superbes illustrations aux multiples techniques.

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Un peu avant la fortune

C'est sympatoche à lire.
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Monsieur Jean, tome 5 : Comme s'il en pleuv..

Plutôt déçue par ce tome de "Monsieur Jean", je ne connaissais pas la série et je ne choisis peut-être pas le meilleur opus pour la découvrir.. celui-ci me semble plat et sans grand intérêt.
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